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Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent du texte de loi immigration largement censuré par le Conseil constitutionnel.

Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline

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Transcription
00:00 (Générique)
00:09 Punchline, 18h-19h, Laurence Ferrari sur CNews et Europe 1.
00:15 (Générique)
00:19 18h36 en direct dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
00:22 On va essayer de vous expliquer ce qui s'est passé avec cette loi immigration
00:25 qui a été votée dans la douleur à la fin de l'année dernière, en 2023, par l'Assemblée nationale notamment.
00:31 Elle a été largement censurée aujourd'hui par le Conseil constitutionnel.
00:35 Tout de suite, on va rejoindre sur place, devant le Conseil constitutionnel,
00:38 Thomas Bonnet et Axel Rébeau. Expliquez-nous ce qui s'est passé.
00:41 Sur les 86 articles de la loi immigration, 37 ont été censurés totalement ou partiellement
00:48 par le Conseil constitutionnel. Dans le détail, 32 des articles ont été censurés
00:53 parce qu'ils sont considérés par les sages comme des cavaliers législatifs,
00:56 c'est-à-dire des mesures qui n'ont pas de rapport avec le texte original.
01:00 Cela concerne par exemple les mesures de durcissement des conditions pour les versements
01:05 à des allocations familiales, durcissement des conditions pour le regroupement familial.
01:09 On parle aussi de cette mesure, cette caution qui aura été demandée aux étudiants étrangers.
01:14 Enfin, le délit de séjour irrégulier a lui aussi été censuré.
01:19 Trois autres mesures ont été censurées sur le fond et deux autres font l'objet de réserves d'interprétation.
01:26 Le Conseil constitutionnel qui se défend de toute décision politique, mais bien d'une décision juridique.
01:32 En tout cas, du côté du gouvernement, Gérald Darmanin s'est félicité que les mesures du texte original
01:38 du gouvernement avaient été préservées.
01:40 Merci Thomas Bonnet. Alors, il y a d'un côté les réactions de Gérald Darmanin qui dit
01:44 "le Conseil constitutionnel valide l'intégralité du texte, jamais un texte n'a prévu autant de moyens
01:49 pour expulser les délinquants" et de l'autre côté il y a Sandrine Rousseau qui dit
01:52 "au contraire, elle est très soulagée, plus de préférence nationale, de quotas, de caution à étudiants,
01:56 toute réforme du regroupement familial, le Conseil constitutionnel a rappelé
02:01 les fondamentaux de notre République, soulagement".
02:04 Alors, c'est tellement discordant qu'il va falloir qu'on y voit plus clair Louis-Henri Regnel
02:08 et après on aura Edwige Diaz qui est avec nous.
02:10 C'est extrêmement intéressant ce que vient de dire Sandrine Rousseau.
02:12 Elle dit la même chose que Gérald Darmanin ? Ah bah c'est une info !
02:15 Non mais oui, et elle se réjouit parce que toutes les mesures de fermeté sont tombées.
02:20 Moi ce que je voulais simplement dire par rapport à ça,
02:22 le Conseil constitutionnel fait preuve d'une immense lâcheté dans la manière avec laquelle
02:27 il rend sa décision. Il aurait pu rendre sa décision sur le fond, mais il a trouvé un moyen
02:32 pour dire que juridiquement, 32 articles n'étaient pas éligibles à la censure
02:40 ou à la validation par le Conseil constitutionnel.
02:43 Et donc je trouve que c'est extrêmement...
02:45 Mais le résultat est là de toute façon, parce que là on n'est pas censurés.
02:48 Je pense que... Je termine. Il y a trois mesures qui sont hallucinantes.
02:54 Le délit de séjour irrégulier était constitutionnel pendant 40 ans en France.
02:58 Le Conseil constitutionnel nous dit qu'aujourd'hui ça ne l'est plus.
03:01 Parce que le droit à l'entrée est néanmoins...
03:03 Le débat pour savoir si... pour voter pour des quotas migratoires chaque année,
03:07 il y a presque la moitié des pays européens qui font ça, qui ont ça chaque année au Parlement.
03:12 Ça ne pose manifestement pas beaucoup de problèmes.
03:14 Et puis une mesure, à mon avis, qui va étonner beaucoup de monde,
03:18 c'est que les forces de l'ordre ne pourront pas prendre les empreintes des étrangers qu'ils contrôlent.
03:24 Quand ils arrivent sur le sol français.
03:26 Sur le sol français. Et donc ça, ce serait anticonstitutionnel.
03:29 D'un point de vue politique, je pense que si le gouvernement avait voulu faire un cadeau
03:34 au Rassemblement national, il n'aurait pas fait autrement,
03:37 puisque, évidemment, le Rassemblement national va dénoncer la République...
03:40 Ah, commence à dénoncer la République des juges.
03:42 Edwige Diaz, députée RN, est en ligne avec nous.
03:44 Bonsoir Madame.
03:46 Vous demandez une révision de la Constitution de la même façon que les Républicains ?
03:50 Oui, parce que là on se rend bien compte que le Conseil constitutionnel,
03:56 largement soutenu par Emmanuel Macron, puisque c'est lui qui l'avait saisi,
04:01 eh bien, vient piétiner la volonté des Français de mettre en œuvre dans notre pays
04:08 des mesures visant à limiter l'immigration.
04:11 Et puis j'ai aussi une pensée pour le Parlement qui, une fois de plus, voit sa voix bafouée.
04:20 Donc oui, avec Marine Le Pen, nous appelons, depuis déjà la précédente élection présidentielle,
04:25 nous appelons à une modification de la Constitution par voie de référendum.
04:30 Parce qu'il faut intégrer le droit des étrangers dans notre Constitution.
04:34 Et je crois que c'est une mesure de bon sens, puisqu'on n'a jamais demandé l'avis aux Français sur l'immigration.
04:40 Donc là, ce serait une bonne solution de le faire, ne serait-ce que pour apaiser la situation.
04:45 Et il est normal que dans un pays démocratique, on redonne la parole au peuple.
04:50 Malheureusement, le référendum sur l'immigration a été rejeté.
04:54 Emmanuel Macron ne souhaite pas le mettre en œuvre.
04:56 Il l'a dit à Jordane Bardella à l'occasion des rencontres de Saint-Denis.
05:00 Marine Le Pen l'a plusieurs fois interpellée à ce sujet.
05:03 Il a également refusé.
05:04 Et vous savez, l'année dernière, avec mon collègue Yoann Gillet,
05:07 nous avons été reçus par M. Darmanin dans le cadre des travaux préparatoires à la loi immigration.
05:12 Et nous lui avons dit "Pourquoi vous ne proposez pas un référendum pour modifier la Constitution ?"
05:17 Il nous a, par sectarisme, répondu "Parce que je n'ai pas le programme de Mme Le Pen".
05:22 Or, c'est précisément le programme de Marine Le Pen qu'il faut appliquer dans notre pays
05:26 parce qu'on ne peut pas continuer avec une politique migratoire à ce point laxiste.
05:31 Merci beaucoup de cette réaction en direct, Edwige Dias.
05:33 D'autres réactions qui arrivent.
05:35 La France Insoumise, Manuel Bompard, qui dit que le Conseil constitutionnel rappelle
05:39 que les pires délires racistes de Macron et Le Pen sont contraires à nos principes républicains.
05:43 La loi est totalement amputée, elle n'a aucune légitimité, elle doit être retirée.
05:47 La France Insoumise, ils y vont.
05:49 Olivier Faure aussi, le gouvernement portera comme une tâche indélébile l'appel à voter une loi
05:54 s'alignant sur les positions historiques de l'extrême droite sous la pression des LR.
05:57 "Et je jurerais que le ventre est encore fécond d'où a surgi la bête immonde et ce sont les heures les plus noires".
06:01 Enfin, on connaît ça, vous mettez des tirées et vous avez le discours tout prêt.
06:04 Non, je vais essayer de surmonter ma consternation pour vous dire ce que ça m'inspire.
06:07 Tout ça pour ça, tant de bruit et de fureur à l'Assemblée nationale pour un écarissage en règle.
06:12 Et puis, tout se passe comme prévu puisque le but c'était de s'opposer à tout ce qui pouvait un peu réguler,
06:17 ou presque tout ce qui pouvait réguler l'immigration et favoriser tout ou presque
06:21 ce qui pouvait au contraire encore aggraver les flux migratoires.
06:25 Mais contrairement à ce que vient de dire Mme la députée,
06:27 moi je ne demande pas qu'on applique le programme de Mme Le Pen,
06:30 je demande qu'on applique le programme que veulent les Français.
06:33 Et pour le savoir, je propose de les consulter par la voie d'un référendum.
06:37 C'est le seul moyen de sortir de cette pétodière.
06:39 Ce texte, c'est le premier moyen...
06:41 Et c'est une idée d'extrême droite, mon cher Éric.
06:43 Oui, mais de toute façon, l'extrême droite c'est un peu maintenant usé...
06:45 C'est le mauvalise, vous savez.
06:47 On est des nazis maintenant, des nazis, des fascistes, des nazis.
06:49 Je demande un référendum parce que de toute manière, il y a une seule chose,
06:53 à part M. Faure, M. Bonpart et les autres que tout le monde voit,
06:55 c'est que cette loi ne correspond pas aux voeux de la majorité.
06:59 Vous savez qu'il n'y aura pas de référendum avant la fin du quinquennat.
07:02 Ensuite, j'ajoute juste une chose.
07:04 Avant la fin des temps.
07:05 J'ajoute juste une chose.
07:06 Allez, Éric Nolot, laissez-moi parler.
07:08 Dans les milieux représentés par Mme Rousseau et les autres,
07:10 les milieux culturels notamment,
07:12 on est contre la préférence nationale,
07:14 sauf pour son propre domaine qui est celui de la culture.
07:16 Dans le domaine de la culture, la préférence nationale s'applique,
07:19 et je m'en réjouis, c'est la raison pour laquelle
07:22 le dernier cinéma européen qui résiste, c'est le français.
07:25 La préférence nationale, c'est tabou dans tous les autres domaines,
07:28 sauf quand leurs intérêts sont en jeu.
07:30 Pour finir avec cette hypocrisie, je répète ce mot magique
07:33 qui peut-être ne sera pas suivi des faits.
07:35 Ré-fé-ren-dom.
07:36 Référendum.
07:37 Et Emmanuel Macron demande à Gérald Darmanin
07:39 d'appliquer dans les meilleurs délais cette loi,
07:42 qui a été en partie censurée par le Conseil constitutionnel.
07:44 C'est l'UNPINA, et vous aurez tous la parole.
07:46 On s'en moque éperdument de l'application de cette loi
07:49 dans les meilleurs délais, vu que de toute façon,
07:51 elle a été complètement castrée de tout effet potentiel.
07:54 Qu'est-ce qui va se passer ?
07:55 Les Français vont voir à nouveau des OQTF non régulés.
08:00 Ils ont l'habitude.
08:01 Voilà, ils vont voir ce qui se passe habituellement.
08:04 Ils vont se dire "Bon, encore une loi pour rien".
08:07 Encore une fois, on a des politiques complètement impuissantes
08:10 et ils vont être quand même relativement surpris
08:12 parce que tous ces gens qui vous ressortent,
08:14 les nazis et la bête immonde,
08:16 sur des choses qui sont franchement pas dramatiques,
08:20 en revanche, quand ils voient des femmes se faire violer,
08:23 découper en morceaux, des bébés se faire brûler vifs,
08:26 comme tout ce qui s'est passé le 7 octobre,
08:28 ils vous expliquent que des gens qui se comportent
08:30 authentiquement comme des nazis sont des résistants.
08:33 C'est quand même compliqué, la politique en France,
08:35 quand vous en arrivez à traiter tout le monde de nazis
08:38 et quand vous êtes en face de nazis, à les excuser.
08:41 Donc ça, c'est un peu ce qui est devenu la gauche aujourd'hui.
08:44 Donc on va très peu en parler parce qu'elle est condamnable
08:48 et parler sur elle n'a aucun intérêt.
08:50 Et si on prend le gouvernement, finalement...
08:52 C'est un cynisme total du gouvernement ou pas ?
08:55 Mais c'est même une bêtise, c'est-à-dire qu'il est en train
08:58 de mettre en scène...
08:59 - Cynisme n'est pas une bêtise. - Il met en scène sa propre impuissance
09:03 en pensant que c'est ce qui va le sauver.
09:05 - Les professionnels aussi ont un rôle.
09:08 - Mais jamais les politiques ne sont jamais sauvés
09:11 parce qu'ils ne font pas.
09:13 On ne les créditera jamais d'avoir la main légère,
09:16 on les créditera s'ils font leur travail.
09:19 Si on a l'impression qu'un politique ne fait pas son travail
09:22 et en plus engrange des avantages, il ne sert aucun intérêt général
09:26 mais ses intérêts de caste, alors là ça peut finir très mal.
09:29 - M. Ferjour rapidement et M. Tardif.
09:31 - Je n'ai pas la même interprétation que Louis Dragnell
09:34 sur le Conseil constitutionnel.
09:36 Le Conseil constitutionnel, et Laurent Fabius l'avait dit,
09:39 n'a pas vocation à être la chambre d'appel de décision politique.
09:43 Oui, il y a une part de lâcheté en se lavant les mains,
09:46 en ne se prononçant pas sur le fond et en évoquant des cavaliers budgétaires.
09:50 Non, parce que précisément s'il s'était prononcé sur le fond,
09:54 il aurait été amené à faire de la politique.
09:57 Là on voit un Conseil constitutionnel qui dit
09:59 "Décidez-vous entre vous, et si vous voulez faire une autre loi sur ces points-là,
10:03 nous ne vous avons pas répondu que ça n'était pas constitutionnel,
10:06 nous avons juste répondu que ça n'était pas porté dans le bon objet juridique."
10:10 À mon sens, ce n'est pas du tout la même chose.
10:13 - C'est subtil alors. C'est un peu subtil.
10:16 - Oui, mais vous avez vu le président du Conseil a fait un travail de cochon
10:21 en donnant une loi, en sachant pertinemment qu'un certain nombre d'articles
10:25 allaient être censurés, et de l'autre côté, il y a quand même ce rôle de constitutionnel.
10:30 - Non, mais le Conseil constitutionnel répond "Puisque vous n'êtes pas capable d'assumer
10:33 que vous voulez vraiment faire une loi là-dessus,
10:35 et en l'occurrence d'aller dans le sens des Républicains,
10:37 puisque vous avez besoin de leur voix pour que cette loi soit votée,
10:40 eh bien assumez." C'est ça la réponse du Conseil constitutionnel.
10:43 C'est ce que Laurent Fabius avait dit en substance à Emmanuel Macron
10:47 lors de ses voeux, en l'envoyant dans ses buts, en disant "Arrêtez."
10:50 - On n'est plus proche du cynisme. - Mais c'est du cynisme !
10:52 - On n'est plus proche du cynisme. - Mais de la part de qui ?
10:54 - Du Conseil constitutionnel. - Mais du gouvernement !
10:56 - Oui, mais moi, ce que je crois pour finir, c'est que c'est la démonstration,
11:01 parce que les Républicains aussi étaient parfaitement conscients
11:03 qu'ils mettaient des dispositions qui n'étaient pas constitutionnelles.
11:05 - Pas autant. - Oui.
11:07 - Pas 32. - Oui, mais enfin, au bout du bout, ça les sert,
11:10 puisque ça prouve le point qui était le leur.
11:13 En l'état actuel du droit, nous ne pouvons rien obtenir de substantiel
11:18 sur l'immigration. Donc, derrière à chacun...
11:21 - Vous en tirez les couilles ? - Pour Marine Le Pen ?
11:23 - Bah oui. - Mais pas forcément.
11:24 - Parce que ça montre qu'on ne peut pas le... - Mais moi, je ne suis...
11:26 - Qu'est-ce que l'enseignement politique, c'est qu'on ne peut pas aller plus loin
11:28 que ce qui a été voté dans cette loi ? - Je ne suis pas en l'état,
11:31 mais les Républicains en eux-mêmes disent "Il faut modifier la Constitution,
11:33 il faut modifier la hiérarchie des normes."
11:35 - De ce point de vue, est-ce que... - Donc, ça justifiera pour LR et l'ERN
11:38 la nécessité absolue du référendum ?
11:41 - Exactement, mais c'est ce qu'ils veulent, et de ce point de vue-là,
11:43 qui est le mieux armé ? Est-ce que, quand on part dans une forme d'aventure juridique,
11:46 vous vous confiez à une famille politique plutôt considérée comme classique
11:49 et républicaine, ou à des gens dont vous n'êtes pas exactement certains,
11:52 là où ça pourrait atterrir ? Moi, je vous dis que si les Républicains
11:55 avaient une incarnation, ce qui n'est pas le cas en l'état,
11:57 ce serait une bonne nouvelle pour eux. - Bien sûr, mais...
11:59 - Alors, Florian Tardif ? - Le gouvernement a agité une carotte
12:02 au-dessus du nez de l'AN et l'ER, et l'AN et l'ER l'a mangée.
12:06 Voilà ce qui s'est passé. C'est-à-dire que le gouvernement,
12:08 au moment des négociations, ont dit "Mais bien sûr, vous pouvez ajouter
12:11 des amendements, allez-y, ajoutez des amendements,
12:13 vous voulez en ajouter plus ?" On est passé de 27 articles à 86 articles.
12:16 Donc, ça veut dire qu'ils ont quasiment tout accepté, sachant bien que, in fine,
12:20 effectivement, la plupart de ces articles seraient retoqués
12:23 par le Conseil constitutionnel. J'en veux pour preuve ce qui s'est passé.
12:26 - Mais... - Je suis pas sûr. J'en veux pour preuve
12:29 ce qui s'est passé avec Sigrid Rotaïo. Sigrid Rotaïo a mis dans la balance
12:33 sa démission, tout simplement parce qu'elle était contre la caution
12:36 demandée aux étudiants qui était prévue dans le texte.
12:38 - Aux étudiants étrangers. - Oui, les étudiants étrangers.
12:41 "Attends un tout petit peu, ça sera censuré par le Conseil constitutionnel,
12:44 tu peux rester." Elle a obtenu gain de cause à l'époque,
12:46 et effectivement, aujourd'hui, c'est censuré par le Conseil constitutionnel.
12:48 - Céline, après... - Sauf que ce théâtre,
12:50 il se passe sous les yeux des Français, et que la seule chose
12:53 que les Français voient, c'est qu'un, on les prend pour des imbéciles,
12:57 deux, ce gouvernement est formé d'impuissants ou de nucs,
13:01 et trois, qu'encore une fois, c'est au nom de l'Europe
13:07 qu'ils n'ont aucun moyen d'agir sur quelque chose qui les effraie
13:12 et qui, pour eux, est lié au déclassement français.
13:15 Quand vous mettez tout ça ensemble, vous vous dites
13:17 "Il y a des victoires qu'il vaut mieux ne pas remporter."
13:20 - Mais précisément, donc c'est une victoire pour ceux qui disent
13:22 "Changeons la hiérarchie des..." - Oui, mais moi je pense
13:25 que c'est une défaite pour le gouvernement. - Non, mon dégueu,
13:27 c'est une défaite pour le gouvernement, parce que de facto,
13:30 sans en quelque sorte... - Éric Nolot va avoir la parole.
13:34 - Le seul légaliste sur ce plateau, il faut qu'il soit récompensé
13:36 de temps en temps. - Allez-y, Eric.
13:37 - Moi j'entends beaucoup de mots dans ce débat.
13:39 - Vous avez dit que vous étiez nazi. - J'entends LR, j'entends RN,
13:42 j'entends opposition, j'entends conseil constitutionnel,
13:45 je n'entends jamais le mot "France".
13:46 Ces gens-là se préoccupent de tout, sauf de la France.
13:50 Des petites magouilles politiciennes, des médiocrités habituelles,
13:53 là le jeu de rôle, comme ce qu'on est passé à deux doigts
13:56 du fascisme, du basculement de la France dans le fascisme
13:59 par M. Bonpart, si c'était pas aussi tragique,
14:01 on éclaterait tous de rire, ils ont perdus tous la France de vue.
14:04 Et je n'accable pas seulement la France insoumise,
14:06 c'est un constat que je fais sur la classe politique en général.
14:08 Je trouve ça tragique, je trouve que le bateau continue à couler
14:11 et il n'y a personne pour contrarier le mouvement.
14:13 - Et pendant ce temps-là, les actes antisémites explosent,
14:15 ça c'est une réalité, le bilan de sécurité, on en avait déjà parlé,
14:18 puis une augmentation de 1000%. Est-ce qu'on réalise
14:22 ce que ça veut dire avec 57,8% des actes antisémites
14:26 qui concernent des atteintes aux personnes ?
14:28 - Voilà, ce n'est pas un signe de fascisme pour M. Bonpart,
14:30 ça il ne va pas vous en parler, alors que les exactions
14:32 contre les juifs, ça porte un nom, ça vient de quelque part.
14:35 Donc il ferait mieux de s'exprimer sur ce sujet,
14:38 d'assurer la solidarité de tous les Français
14:41 avec nos compatriotes juifs, ce serait plutôt ça,
14:44 plutôt que de se payer une mot comme la citation que vous avez faite.
14:47 - Mais c'est monstrueux ce qu'il dit là.
14:49 1000% d'augmentation des actes antisémites dans notre pays,
14:52 après le 7 octobre, après le grand pogrom du 7 octobre.
14:54 - Voilà, c'est monstrueux parce que vous avez un crime
14:56 contre l'humanité et la seule chose...
14:59 - En fait, quand on dit "plus jamais ça a disparu",
15:02 ce n'est pas qu'on pensait que le mal était sorti de notre monde,
15:05 ce n'est pas qu'on pensait que l'horreur ne pouvait pas se reproduire.
15:08 On pensait que face à l'horreur, en tout cas en Europe,
15:11 étant donné ce qu'on a vécu pendant la Seconde Guerre mondiale,
15:14 il y aurait un sentiment de solidarité profond
15:17 qui lirait entre les gouvernements et les peuples
15:20 et qui amènerait à se tenir à côté d'un État martyrisé.
15:24 Et en fait, ce qui est arrivé, c'est exactement l'inverse,
15:27 c'est une immense décompensation, une explosion antisémite
15:31 et même pire que ça, une jouissance.
15:34 C'est-à-dire que les images qui ont été filmées par les GoPros des terroristes,
15:38 en fait, sont des images qui, pour une partie de gens
15:41 qui vivent chez nous, sont excitantes,
15:44 sont des images de réalisation,
15:47 sont des objectifs et les gens ne s'en cachent pas.
15:51 Comment est-ce qu'on peut être la France insoumise,
15:55 dénoncer, traiter tout le monde de nazi
15:58 et avoir pour alliés les islamistes comme les frères musulmans,
16:02 défendre le Hamas ?
16:04 Le Hamas, dans sa constitution,
16:06 dit lui-même toute son admiration pour Hitler.
16:09 Donc à un moment donné, il faut arrêter toute cette comédie
16:12 parce que ce qu'on voit ressurgir est, à proprement parler, atroce.
16:17 Je voudrais qu'on écoute Elia Korcha,
16:19 président du Consilistoire central de France,
16:21 sur l'explosion des actes antisémites.
16:24 Après l'attentat terroriste dans notre pays,
16:27 dans l'école aux Zahra Tora de Toulouse, en mars 2012,
16:31 on avait eu dans les jours qui suivaient
16:33 une augmentation de 200 % des actes antisémites dans notre pays.
16:36 Et en 2015, après l'attentat de Libert Kacher,
16:39 c'est près de 300 % d'actes antisémites
16:41 qu'on avait eu à déplorer dans notre pays.
16:43 Mais là, effectivement, on n'a jamais connu
16:46 un tel embrasement après le 7 octobre.
16:48 On a l'impression qu'il y a une désinhibition
16:51 de l'acte antisémite, de la parole antisémite,
16:54 de la menace antisémite, voire des violences antisémites,
16:56 lorsque malheureusement, il y a des actes de la sorte.
16:58 Voilà pour Elia Korcha.
17:00 Louis de Reynal, une nouvelle,
17:02 une mauvaise nouvelle qui nous parvient,
17:05 notamment concernant le nombre de victimes françaises
17:09 de ce pogrom du 7 octobre.
17:11 Oui, on peut compter maintenant 42 victimes françaises.
17:14 C'est le Quai d'Orsay qui nous apprend ça,
17:16 il y a quelques minutes.
17:18 C'est un binational.
17:20 Et précisons aussi que c'est un binational
17:22 dont la France ignorait la binationalité.
17:25 Alors, ça paraît un peu bizarre.
17:27 Mais donc, il ne faisait pas partie
17:29 des ressortissants français portés par rue
17:32 ou pris en otage qui étaient recensés
17:35 par le ministère des Affaires étrangères.
17:38 Et il a fallu attendre pratiquement 4 mois
17:40 pour avoir une date d'hommage national
17:42 pour ces 42 victimes.
17:44 Quel autre événement qui aurait causé la mort
17:46 de 42 de nos compatriotes
17:48 ne susciterait pas une émotion nationale,
17:51 susciterait une émotion partielle,
17:53 qui ne serait pas partagée par tous les Français.
17:56 C'est seulement dans le cas des Français juifs
17:58 qu'on peut observer ça.
17:59 Il faut quand même être factuel.
18:01 Et en effet, normalement,
18:03 si notre pays n'était pas aussi divisé,
18:05 aussi travaillé par des forces néfastes,
18:07 on aurait les visages des otages tous les jours.
18:09 À la télévision, on les cite ici,
18:11 on les soutient ici, c'est très bien.
18:12 Ça devrait être national,
18:13 ça ne devrait même pas être un sujet de débat.
18:15 Or, c'est un sujet de discorde.
18:17 Les victimes, Céline Dion a 40 000.
18:19 On écrase, on élimine, on évacue,
18:21 on invisibilise les victimes juives.
18:24 Pourquoi ?
18:26 Par clientélisme,
18:28 parce qu'on ne veut pas vexer un électorat.
18:31 Et cet électorat, on le suppose,
18:33 complètement sous la domination des islamistes.
18:36 Donc, on lui colle en plus une image,
18:38 qui est une image extrêmement violente dessus,
18:41 alors qu'il y a, parmi un certain nombre de personnes,
18:45 oui, il y a des gens qui sont des soutiens du Hamas,
18:48 et malheureusement trop,
18:50 et on n'est pas sur une infime minorité de musulmans
18:53 qui soutiennent le Hamas.
18:54 Mais il n'en reste pas moins
18:56 qu'il y a un certain nombre de musulmans
18:58 qui sont horrifiés par ce qui s'est passé,
19:01 qui apportent leur soutien aux Juifs,
19:05 qui ont ce courage-là,
19:07 et que ça non plus, on ne le dit pas.
19:09 Réjean-Sébastien Ferdjou, pour le dernier mot.
19:11 Moi, je crois qu'au-delà du fait
19:13 qu'il puisse y avoir du clientélisme,
19:16 en plus de manière assez méprisante,
19:18 parce que c'est considéré que les musulmans,
19:20 parce qu'ils sont musulmans,
19:21 ne pourraient pas penser autrement
19:22 que les idées qu'on leur prête.
19:23 Il y a une forme de racisme quasiment intériorisé,
19:26 parce qu'en réalité, on associe Israël à l'Occident.
19:28 Et nous, nous sentons coupables comme Occidentaux.
19:31 Regardez, dès qu'on part de la solution des deux États.
19:33 Toutes les exigences sont portées sur Israël.
19:36 Il est normal de porter des exigences sur Israël,
19:38 sur le respect des droits des Palestiniens, bref.
19:40 Mais n'attendre rien des Palestiniens,
19:42 ne rien leur demander,
19:43 à commencer par le fait de respecter
19:45 le droit d'Israël à exister.
19:47 C'est une forme de racisme,
19:48 parce que c'est considéré finalement
19:50 que comme Israël, par extension de l'Occident,
19:52 est nécessairement coupable,
19:54 alors là, il faut attendre tout.
19:55 Les autres n'attendent rien.
19:57 Nous ne nous en sortirons pas.
20:00 Jamais en restant dans cette logique-là.
20:02 Merci à tous d'avoir participé à cette émission
20:04 Punchline sur CNews et sur Europe 1.
20:06 Dans un instant, Céline Giraud vous attend sur Europe 1,
20:08 pour Europe 1 Soir,
20:09 et Christine Kelly pour Face à l'Info,
20:11 comme invité Eric Zemmour, le président de Reconquête.
20:13 Bonne soirée à vous sur nos deux antennes.
20:15 Punchline, 18h-19h,
20:17 Laurence Ferrari sur CNews et Europe 1.

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