Loi immigration : personne n’a gagné, la France a perdu

  • il y a 7 mois
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Chaque matin dans son édito, Vincent Trémolet de Villers revient sur l'actualité politique du jour. Ce vendredi, il revient sur la décision du Conseil constitutionnel concernant la loi Immigration, environ 40% du texte a été censuré.

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Transcript
00:00 - L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro. Bonjour Vincent Trémolet de Villers. - Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour à tous.
00:07 - Bonjour Vincent. - Vincent, le Conseil constitutionnel a donc censuré les apports de la droite à la loi immigration.
00:11 C'est le point final d'un processus législatif à rebondissement. Ça aura duré deux ans. Vincent, qui a gagné, qui a perdu ?
00:18 - Personne n'a gagné Dimitri et la France a perdu. Hier nous avons appris qu'en 2023, jamais l'immigration n'avait été aussi importante dans notre pays.
00:27 Plus de 320 000 titres de séjour délivrés, sans compter les demandes d'asile encore non traitées et les clandestins.
00:33 Eric Ciotti avance le nombre impressionnant d'un demi-million de nouveaux immigrés en un an.
00:38 Et face à cette réalité impressionnante qui exigerait de la haute politique, nous avons le tableau navrant de la loi d'Armanin du sopte.
00:46 Nous avons sous les yeux la duplicité du chef de l'État qui, de sa main droite, a soutenu les apports de LR et de sa main gauche a supplié le Conseil constitutionnel de les effacer.
00:55 L'opération droitisation d'Emmanuel Macron est morte hier et pire encore, les Français ont compris qu'à part du petit cynisme tactique, ils ne feraient plus rien.
01:04 Nous avons la demi-habileté du ministre de l'Intérieur qui ose se féliciter de la conclusion d'un processus où de majorités contraires en commission paritaire, il aura à ciel ouvert dit tout et le contraire de tout.
01:15 Nous avons la naïveté des Républicains et du RN qui se retrouvent gros gens comme devant.
01:20 Ils ont cru être constructifs et ils n'ont été que les idiots utiles des déconstructeurs. Donc oui, tout le monde a perdu.
01:26 En fait, il n'y a que Clément Beaune qui n'aimait pas cette loi de droite et Éric Zemmour qui l'a trouvé pire que rien, qui doivent se féliciter aujourd'hui d'avoir vu juste.
01:34 Mais prédire l'échec, ce ne sera jamais aussi satisfaisant qu'obtenir une victoire.
01:38 - Vous faites le tour des politiques, Vincent, mais ce sont les juges du Conseil constitutionnel qui ont mis le point final.
01:43 - Ah, les juges du Conseil constitutionnel, M. Fabius, M. Juppé et leur cortège d'échecs politiques et de défaites électorales.
01:51 Ils s'autoproclament protecteurs de l'état de droit, partons, et ils ne protègent rien d'autre que les positions du politiquement correct.
02:01 Et qu'on ne parle pas de droit, puisqu'ils se sont contentés d'évacuer les cavaliers législatifs.
02:05 Vous savez, un cavalier législatif, c'est une disposition sans lien avec le projet de loi.
02:09 Donc on sait désormais que le délit de séjour irrégulier, le regroupement familial ou la déchéance de nationalité n'ont pas de lien avec un projet de loi sur l'immigration.
02:18 On marche sur la tête, dirait fort justement nos agriculteurs.
02:22 Ces juges ne semblent pas comprendre qu'avec leurs décisions, ils affaiblissent les pouvoirs publics
02:28 et qu'ils pavent méthodiquement l'autoroute des populistes qu'ils prétendent combattre.
02:33 On les appelle les sages, mais ce qu'ils font au regard de la situation de la France, c'est complètement fou.
02:38 - Bon, mais maintenant la loi va être appliquée. Qu'est-ce qu'elle va changer concrètement ?
02:42 - Absolument rien. Après deux ans d'un feuilleton politique minuscule au regard des enjeux,
02:47 c'est le retour à la caisse départ, une loi faussement ferme, une loi vraiment faible.
02:51 Tous les protagonistes savent que la politique migratoire en France ne bougera pas d'un iota,
02:56 que nos frontières resteront des passoires, que nous entendrons la litanie des crimes commis par des étrangers sous OQTF,
03:02 que le désarmement constitutionnel transformera tous les discours d'autorité en simulacres.
03:07 En vérité, notre pays est coincé dans une dangereuse impasse démocratique,
03:11 la souveraineté du peuple tente désespérément de se débattre entre les normes supérieures et l'entrelaque des cinq cours de justice,
03:17 et pourtant trois Français sur quatre veulent que l'on renforce vigoureusement la maîtrise de nos frontières.
03:22 Les sages l'empêchent, et ceux qui nous gouvernent refusent d'organiser un référendum.
03:27 Il n'y a donc plus qu'une question, Dimitri. La volonté majoritaire doit-elle s'arrêter là où commence celle des juges ?
03:34 De Gaulle nous a donné la réponse. En France, disait le général, la meilleure cour suprême, c'est le peuple.
03:40 L'édito politique sur Europe 1. Merci Vincent Trémolet de Villers.

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