• il y a 11 mois
Gabriel Attal doit se rendre ce vendredi en Haute-Garonne, à la rencontre des agriculteurs mobilisés, pour faire des annonces. Alors que le mouvement s'intensifie depuis une semaine, les agriculteurs menacent de durcir encore plus le ton si les réponses apportées ne sont pas à la hauteur de leurs demandes. 

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00:00 Retour sur le plateau de première édition, il est un peu plus de 8h10, le 7 minutes pour comprendre à quelles conditions les agriculteurs en colère depuis 8 jours peuvent lever leur barrage.
00:09 Gabriel Attal va faire des annonces cet après-midi, pour ça il va se déplacer en Haute-Garonne, là où tout a commencé.
00:19 On vous retrouve sur l'A64, le point de blocage initial à carbone.
00:24 Jean-Wilfried Forquès, vous êtes avec une des figures du mouvement Jérôme Bayle, qu'est-ce qu'on attend des annonces du gouvernement cet après-midi ?
00:32 Effectivement Perrine, c'est ici que tout a commencé, c'est Jérôme Bayle qui a lancé le mouvement.
00:38 Encore une nuit courte Jérôme Bayle, Gabriel Attal attendu cet après-midi, qu'est-ce que vous attendez ?
00:44 Est-ce que la nuit a été courte ? Vous avez réfléchi ? Vous savez ce que vous allez lui demander ? Vous allez le voir ?
00:48 Elle a été très courte parce que hier soir je t'ai invité sur un plateau télé sur BFM où je n'ai pas pu parler.
00:55 Et donc ça m'a un peu énervé, j'ai passé une nuit un peu mouvementée.
01:00 Mais on se connaît, vous êtes là aujourd'hui.
01:02 Je suis là parce qu'il y a eu des reporters terrains avec qui j'ai lié un peu d'amitié.
01:08 Autrement je vous garantis que vous avez compris que j'avais une énorme fierté et que je ne serais pas revenu sur ma décision.
01:14 Donc voilà après... C'était pas nous, c'est gentil. Mais en tout cas, vous avez dit qu'il fallait qu'il vienne. Vous l'attendez ?
01:22 Oui, oui, bien sûr, bien sûr. J'avais dit dès le départ que si jamais j'allais chercher un parrain-tracteur, il va venir.
01:27 Il va venir avec des mesures fortes, concrètes, je l'espère. Autrement c'est pas la peine qu'il vienne, il peut repartir là-bas.
01:31 Et vous avez eu des garanties qu'il vienne ? Parce que nous on a du mal à savoir vraiment s'il vient ou pas.
01:36 Je suis au courant de rien. Je sais qu'il vient. Je ne sais pas où, je ne sais pas.
01:39 Je sais que c'est en fin d'après-midi et je ne sais pas si je serai dans la délégation ou pas dans la délégation.
01:44 Je ne sais rien. Mais en tout cas, j'espère que s'il vient, il tiendra parole.
01:49 Qu'est-ce qu'il faut comme mesure forte, Jérôme Baye ?
01:51 On le sait, le GNR, l'eau, on va avancer sur l'eau et on va avancer sur la MHE.
01:56 Et ça c'est important ? Vous y croyez ? Sinon vous resterez là ? Si il n'y a pas de mesure ?
02:00 Bien sûr qu'on restera là. J'y vais parce que je suis désolé, j'ai une radio locale qui nous attend.
02:05 J'aurais pris plus de temps hier soir mais tant pis.
02:08 On prendra un peu plus de temps, 9h30 sur BFM TV.
02:11 Merci en tout cas Jérôme Baye. Vous êtes très sollicité en ce moment, on le sait, sollicité par d'autres médias.
02:17 Jérôme Baye qui dit que pour l'instant, il n'a pas d'informations vraiment officielles de la part de Matignon.
02:22 Il espère être dans la délégation. Il espère surtout, vous l'avez bien compris,
02:26 que le défi qu'il avait lancé au Premier ministre il y a tout juste une semaine, ici même, au micro de BFM TV, un autre micro,
02:33 il espère que le Premier ministre l'a entendu et qu'il sera là cet après-midi pour lui annoncer des bonnes nouvelles.
02:40 Merci beaucoup Jean-Baptiste. Je voudrais qu'on regarde une image de la nationale 118 en région parisienne
02:45 puisqu'à l'appel de la fédération départementale d'Ile-de-France, de la FNSEA, les agriculteurs bloquent cette nationale 118.
02:53 Ils bloquent, alors que jusqu'à présent, les barrages étaient plutôt filtrants et donc on sent nettement un durcissement dans la forme,
02:59 j'ai bien dit dans la forme, des actions. Il y a un élément important, Mathieu Croissando, évoqué à l'instant par Jérôme Bail,
03:05 c'est que le Premier ministre se rend sur place mais qu'il n'y a quasiment pas d'informations sur ce déplacement,
03:11 ni où il va se rendre, ni évidemment ce qu'il va annoncer.
03:15 Oui, et on sait qu'il vient sur place grâce à la FNSEA. C'est la FNSEA qui annonce la visite du Premier ministre.
03:21 Oui, le lieu du déplacement, les modalités du déplacement ne sont pas encore connues.
03:25 Ce n'est pas tout à fait étonnant parce que quand on est dans un contexte de crise sociale comme ça,
03:29 le gouvernement donne rarement l'endroit précis, ça serait une façon de rameuter tout le monde,
03:34 ça serait une façon peut-être de prendre le risque de débordement. En tout cas, il ira et surtout, au-delà du lieu,
03:39 c'est surtout les annonces qui seront attendues par les agriculteurs, c'est-à-dire qu'est-ce qu'il leur promet tout de suite
03:43 et puis qu'est-ce qu'il leur promettra dans 3-4 jours, pendant son discours de politique générale, n'oubliez pas, c'est à l'Assemblée nationale le 30.
03:50 Il les attend des agriculteurs, on les entend ce matin à l'antenne, on va prendre la direction de l'Est, du Barin.
03:55 Vous êtes dans une ferme, Igor Saheri, avec une jeune agricultrice. Quelle est la mesure, la mesure qui pourrait faire baisser la colère ?
04:04 Je suis dans cette belle exploitation de Joana et de son papa Bernard, 72 ans, qui continuent de l'aider malgré le fait qu'ils soient à la retraite depuis 15 ans.
04:15 Allez, je vous montre juste l'image de ces belles limousines-là. Joana, elle a une quarantaine de limousines, elle est éleveuse de bovins, viandes et céréalières.
04:23 Et Joana, ce qui l'intéresse dans les annonces probables de Gabriel Attal, c'est celle liée à la rémunération des agriculteurs
04:29 et notamment le renforcement probable des contrôles dans le cadre de la loi EGalim.
04:33 La loi EGalim, pour résumer, elle impose aux distributeurs et aux industriels de payer les agriculteurs à hauteur de leur coût de production.
04:40 Sauf que pour vous, Joana, c'est un coup d'épée dans l'eau, en fait, le sujet n'est pas là.
04:43 Non, le sujet n'est pas là parce que renforcer les contrôles, c'est bien, mais en fait, il faut des prix déjà à la base.
04:49 Donc aujourd'hui, on manifeste parce que les prix ne sont pas bons. S'ils veulent juste contrôler des prix qui ne sont effectivement aujourd'hui pas rémunérateurs,
04:55 autant dire que ça ne sert à rien.
04:57 Ça veut dire quoi concrètement ? Qu'est-ce qu'il faudrait faire pour vous ?
04:59 Il faudrait garantir un prix minimum. L'élevage, c'est quelque chose qui demande du temps.
05:04 Et du coup, on a besoin d'avoir un prix garanti pour nos produits et qu'ils soient payés à leur juste valeur en fonction de nos charges.
05:12 Et on sait que celle-ci augmente.
05:14 Bernard est à la retraite, je vous le disais, depuis 15 ans. Bernard, vous continuez d'aider votre fille Joana.
05:18 Vous avez cotisé 44 années.
05:21 Oui, 44 ans de cotisation pour une retraite de 980 euros par mois.
05:28 Avec ça, on ne peut pas vivre aujourd'hui.
05:33 Vous avez commencé à 13 ans, c'est ça ?
05:34 À 13 ans et demi, on a commencé à cotiser. Jusqu'à l'âge de la retraite, j'avais de la chance.
05:45 Il y avait une loi qui est sortie qu'on pouvait prendre à 56 ans et demi.
05:51 Ça fait 44 ans de cotisation. Pour une retraite de misère, c'est presque le seuil de pauvreté.
06:04 Et vous avez encore la force d'aider Joana. Joana, sans votre papa, vous pourriez encore travailler ?
06:08 Non, aujourd'hui, c'est vrai que l'exploitation, j'ai la chance de me dégager un revenu.
06:12 Parce qu'aujourd'hui, il y a mon père, il y a ma mère qui m'aident encore sur l'exploitation.
06:16 Si demain, je devrais les remplacer par des salariés qui sont déjà à 35 heures semaine,
06:21 alors que nous, on en fait plutôt 50, 60, 70, aujourd'hui, économiquement, ça ne suivrait pas.
06:26 Je ne pourrais plus me sortir de revenu.
06:28 La réponse est assez claire, Christophe.
06:30 Merci infiniment, Igor Sairi.
06:32 On va se tourner maintenant vers Samuel Vandal, qui est le secrétaire général de la FDSEA de Seine-et-Marne.
06:37 Avec ces images que nous voyons depuis très tôt ce matin d'agriculteurs qui bloquent les grands accs.
06:45 J'ai vraiment le sentiment, et vous allez me corriger si je me trompe,
06:47 mais qu'il y a un durcissement dans l'action.
06:50 Oui, vous avez raison.
06:52 Il y a un durcissement qui s'opère sur un certain nombre de points,
06:56 avec d'un côté des opérations de communication, comme c'est le cas actuellement en Seine-et-Marne,
07:02 sur Meaux, sur Fontainebleau.
07:04 Et puis, il y a une partie du mouvement qui est en train de se durcir
07:08 et qui va encore se durcir dans les jours à venir.
07:11 Et je pense, entre autres, après la prise de parole de Gabriel Attal sur les annonces,
07:16 qui, je pense, ne seront pas à la hauteur de nos attentes,
07:19 et sur le fait qu'il va falloir qu'on se réorganise très rapidement
07:23 pour justement être capable de durcir encore plus le ton, et surtout début de semaine.
07:28 On va écouter ce que disaient ce matin nos interlocuteurs, des agriculteurs comme vous,
07:32 au sujet justement de l'intervention de Gabriel Attal.
07:35 Une accumulation de choses mises bout à bout qui fait qu'on ne peut plus.
07:41 Donc là, bloquer la Seine, c'est déjà un bon point stratégique.
07:45 Après, avancer, si ça ne bouge pas, oui, on va être obligés.
07:48 La mobilisation, c'est l'aboutissement finalement de plusieurs années,
07:51 presque plusieurs décennies de contraintes qui s'empilent.
07:54 C'est un point de départ.
07:55 C'est un point de départ, on attend évidemment les mesures
07:58 qui peuvent être annoncées par le Premier ministre.
08:00 Si elles ne sont pas satisfaisantes, il est évident,
08:02 quand on voit l'ampleur en France, il est évident qu'on n'ira plus loin.
08:04 Mais lorsqu'on vous écoute, M. Vandal, on a le sentiment que vous êtes déjà convaincu,
08:08 avant même d'avoir entendu le Premier ministre,
08:10 que les annonces ne sont pas à la hauteur d'un procès un peu d'intention, ça non ?
08:14 Écoutez, on est sur des revendications pour certaines qui sont là depuis 15 à 20 ans.
08:21 Nous aujourd'hui, l'AFNS, les jeunes agriculteurs au niveau national,
08:25 on posait le constat, on posait l'ultimatum au Premier ministre et au gouvernement
08:29 et potentiellement, on nous dit qu'ils ont trouvé les solutions en 3 jours
08:32 alors que ça fait 20 ans qu'on ne les a pas trouvées.
08:34 On reste sur nos gardes, on va rester à l'écoute,
08:36 on va étudier l'ensemble des propositions, mais entre nous, soyons clairs,
08:42 je pense que ça ne sera pas le grand soir, ce soir,
08:46 et donc on va prendre ce qu'il y a à prendre,
08:48 mais on doit aller au bout de l'ensemble de nos représentations.
08:51 Les revendications sont très diverses, elles concernent l'ensemble des filières de France,
08:55 que ça soit sur le revenu, que ça soit sur le normatif,
08:58 que ça soit sur l'accompagnement pour certaines filières qui sont réellement en difficulté,
09:03 donc j'ai du mal à croire que ce soir, on le contituera.
09:06 Elles sont diverses, elles sont nombreuses,
09:08 et Gabriella Tall, Gaëta, ne pourra pas répondre à toutes ces revendications.
09:10 Quelles sont les mesures d'urgence qui pourraient être annoncées ?
09:13 On a des pistes ?
09:15 Oui, mais la première, avant tout, c'est la considération.
09:17 Ces agriculteurs, ils veulent être aimés par le gouvernement et considérés.
09:20 Oui, ça ne fait pas bouffer, ça.
09:22 Exactement, et ils s'en plaignent aujourd'hui quand on les écoute.
09:24 Alors la première des mesures, c'est bien sûr le remboursement de la taxe sur le GNR,
09:29 le gasoil non routier, dès le mois de février.
09:33 Ça, c'est très important.
09:34 Aussi, un véritable coup de poing dans les négociations entre les industriels et les distributeurs
09:40 pour être certains que les lois EGalim 1 et 2,
09:44 qui leur rassurent une juste rémunération, soient respectées.
09:49 Et enfin, sur les normes, une simplification,
09:52 moins de contrôle, les laisser tout simplement faire leur travail.

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