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L’éleveur bovin à Sourniac, Cédric Viallemonteil, revient sur les mesures de Gabriel Attal : «Si Jérôme Bayle n’avait pas commencé à faire son blocage, personne n’aurait bougé».

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Transcription
00:00 Je soutiens Jérôme Bey. En fait, il a été l'initiateur de tout ce qui se passe en France.
00:08 Je pense que personne n'aurait bougé si lui n'avait pas commencé à faire son blocage.
00:12 Donc je conteste le fait qu'il ait annoncé le lever des blocages. Ça, je ne suis pas
00:18 d'accord. Mais après, je déteste la façon dont les réseaux sociaux s'en prennent à
00:22 lui. Excusez-moi l'expression, mais au départ, il a eu les couilles de se lancer. Et si lui
00:27 ne l'avait pas fait, je ne pense pas que personne n'aurait bougé. Donc bravo à lui pour ça.
00:31 Donc vous, par contre, vous êtes pour la poursuite du mouvement. C'est ce que je comprends.
00:35 Oui, bien sûr, parce qu'hier, on n'a rien entendu de bien concret. Et moi qui suis éleveur,
00:41 qu'est-ce que j'ai entendu sur l'élevage ? L'élevage, c'est un des secteurs les plus
00:44 en crise actuellement. Aujourd'hui, on ne s'en sort pas parce qu'on demande d'avoir
00:48 des prix. Et c'est pareil pour toutes les productions. Alors on nous parle de la loi
00:51 Egalim, qu'on va mettre 100 contrôleurs pour faire appliquer la loi Egalim. Est-ce
00:54 que ça, ça va résoudre le problème ? Je ne suis pas sûr. Tant qu'on importera des
00:58 produits du monde entier qui rentreront sur nos territoires à des coûts dérisoires,
01:03 je ne pense pas que la loi Egalim soit bien puissante pour nous faire vivre de notre métier
01:08 correctement. Je rappelle que la loi Egalim, c'est ce qui
01:11 doit contraindre normalement. Et on sait que nombre d'entre eux ne la respectent pas.
01:15 Et d'ailleurs, Gabriel Attal a annoncé des sanctions pour les trois plus gros industriels
01:18 qui ne respectent pas cette loi. C'est vous verser un minimum de salaire, puisque on comprend
01:23 de rémunération, on comprend que vous perdez, vous êtes de nombreux, très nombreux agriculteurs
01:28 à perdre de l'argent. C'est peut-être aussi votre cas, vous allez me le dire, après 50
01:31 heures, 60 heures, 70 heures de travail chaque semaine.
01:34 Oui, bien sûr, l'élevage ça sert d'autre. On aime notre métier, mais c'est vrai qu'on
01:40 ne compte pas nos heures. Après, ce que j'explique souvent, c'est qu'on est la seule profession
01:45 à ne pas décider du prix de vente de nos produits. Dans quelle autre profession vous
01:49 voyez ça ? Nulle part ailleurs. C'est le mec qui vient nous acheter, qui nous dit
01:52 "moi je t'en donne tant". Ça, c'est la base du problème. Alors tant qu'on importera
01:56 des produits, enfin ce que demande la profession depuis longtemps, et c'est là le souci, c'est
02:01 les clauses miroirs que devrait appliquer l'Union européenne. On est OK pour faire
02:04 rentrer des produits chez nous, par contre on leur implique des clauses miroirs, c'est-à-dire
02:08 qu'elles rentrent si elles respectent les mêmes cahiers des charges et les mêmes contraintes
02:12 que les nôtres. Là, le jour où on arrivera à appliquer ça, peut-être qu'on y arrivera.
02:15 Une dernière question, Cédric Viamontel, j'ai vu l'une de vos vidéos de soutien
02:19 évidemment à Jérôme Bel. Par contre, j'ai vu que vous n'aviez pas envie d'être soutenu
02:22 par Sophie Binet et la CGT. Vous lui avez dit "non, non, restez chez vous, venez pas
02:26 à nos côtés". Pourquoi ? Vous avez même dit "elle ne partage pas les mêmes valeurs
02:30 que nous". Ça veut dire quoi ? Ah, mais c'est vrai que Sophie Binet, elle
02:37 représente tout le projet des valeurs du monde agricole, qui sont des valeurs de travail,
02:40 de respect, de famille, de courage, enfin tout ce qu'on en pense. Quand on voit les
02:45 délires auxquels elle se donne dans toutes ses déclarations, non, moi, elle, je ne peux
02:51 pas cautionner. Après, par contre, ce qui est vrai, c'est que si on veut tenir dans
02:54 le temps, on aura peut-être besoin du soutien de la population. Et aujourd'hui, je reçois
02:59 des appels d'artisans, de commerçants qui, eux, sont bien dans la panade. Le prix de
03:03 l'électricité, tout y passe. Donc oui, Sophie Binet, je ne l'aime pas trop, mais
03:09 après, que la population nous soutienne, ça, oui, ça va être une des clés de la
03:14 solution, je pense. Alors, il faudra voir si ça continue, mais
03:16 pour le moment, vous êtes soutenu par quasiment 90 % de la population française. Donc pour
03:21 le moment, vous êtes très soutenu. Et il faut d'ailleurs dire à ceux qui s'en
03:25 prennent aux préfectures ou qui mettent le feu à une mutualité que ça peut venir impacter
03:29 ce soutien. Donc c'est vraiment, déjà, on ne fait pas ça. Il faut appeler vraiment,
03:33 condamner très fermement toute forme de violence. Mais en plus, c'est contre-productif
03:38 totalement pour le mouvement. Oui, bien sûr. Il ne faut pas saccager, comme
03:45 je vois passer des choses, le feu, les messages, la destruction de parkings, les tracteurs.
03:49 Ça, non, c'est contre-productif. Et avec ça, on va tourner l'opinion contre nous.
03:52 Après, ça traduit aussi le désespoir qui dure depuis longtemps de notre profession.
03:57 Il y a des gens qui sont vraiment dans la panade, qui ont une rage en eux terrible.
04:00 Et ce mouvement, on espère qu'il aille au bout et qu'on ne le lâche pas pour rien.
04:06 Parce que sinon, la colère, elle va s'amplifier et on n'en tirera rien de bon.
04:09 Merci beaucoup.
04:10 Merci.
04:11 [Musique entraînante diminuant jusqu'au silence]
04:13 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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