L'agriculteur Jérôme Bayle à propos des annonces de Gabriel Attal : «J'espère des mesures concrètes».
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00:00 Ça va, ça va, un peu fatigué mais ça va, on se lève tôt.
00:04 J'ai commencé à aller travailler sur ma ferme à 4h30 ce matin.
00:09 Je me suis couché à un peu plus d'une heure parce que j'étais au téléphone avec des députés.
00:17 Un député européen, voilà, c'est très long.
00:22 Mais bon, on tient le coup quand même.
00:24 Gabriel Attal va faire des annonces cet après-midi, des mesures d'urgence.
00:30 Bon, question simple, qu'est-ce que vous en attendez ?
00:32 Est-ce que vous pensez qu'il va répondre à vos attentes ?
00:36 Je n'en sais rien mais je l'espère en tout cas.
00:40 Et s'il se déplace dans la Haute-Garonne, j'espère que c'est pour arriver à des mesures concrètes
00:46 parce que je pense que depuis le début on lui répète qu'il faut nous aider.
00:53 On n'a pas demandé 5-4 000 mesures, nous ici on en a demandé 3.
00:57 On en donne 2 qui sont bons pour tout le territoire français.
01:00 J'espère qu'il sera capable de nous amener des réponses concrètes
01:05 et avec un plan d'avenir sur l'agriculture aussi
01:08 où il faudra qu'il casse des barrières et peut-être passer au-dessus d'une minorité de gens
01:14 qui ne veulent pas que l'agriculture française progresse et regagne sa place importante
01:18 au sein de l'Europe et au sein du monde.
01:20 Sur la question du revenu, qu'est-ce qui pourrait faire que ça bouge vite ?
01:24 La question du revenu est centrale, il y a tout en découle après.
01:28 Déjà qu'on arrive à vivre notre métier, ça sera déjà bien.
01:33 Là on est en train de survivre depuis des années.
01:36 Qu'est-ce qui peut annoncer aujourd'hui qui fait que vous allez vivre de votre métier ?
01:40 Qu'ils commencent déjà à remettre en place et que la loi EGalim soit vraiment appliquée,
01:49 qu'il n'y ait pas de concurrence déloyale, qu'ils arrêtent de taxer les agriculteurs au plus facile
01:54 parce qu'on est des petits.
01:57 Mais ça ne sera pas du jour au lendemain, ne croyez pas qu'il va arriver et dire
02:01 ce soir qu'on vous donne 2000 euros par mois.
02:04 Ce sera du travail à l'autre terme, mais déjà qu'il recrée un contrat de confiance avec nous
02:10 et ça sera une bonne avancée et qu'il nous prouve qu'il a mieux travaillé main dans la main
02:16 avec les agriculteurs pour justement nous aider à se dégager de nos revenus
02:22 et de vivre notre métier.
02:24 Qu'est-ce que les Français, les consommateurs, que nous sommes tous, peuvent faire pour vous,
02:29 pour vous aider ?
02:33 Qu'est-ce qu'on peut faire ? Je ne sais pas.
02:35 Vous savez, pendant le Covid, ça a été…
02:37 Acheter français ?
02:39 Je n'ai pas entendu. Acheter français ?
02:41 Oui.
02:42 Oui, mais il faut que les supermarchés achètent français aussi.
02:46 Pour acheter français, il faut que l'État français nous permette de produire.
02:52 Aujourd'hui, moi, 90% de ma production part à l'étranger.
02:56 Tout ce qui est mes bovins, tous mes broutards, les Jeunes-Evaux, partent en Italie,
03:00 ils sont ingrédients en Italie et reviennent en France.
03:03 Ma céréale part en Espagne et revient transformée en France.
03:06 Je pense que… Pourquoi on ne fait pas cette chaîne directe en France ?
03:11 C'est ça que je ne comprends pas.
03:12 Le problème, c'est qu'en France, on a une minorité de gens qui nous empêchent de produire.
03:16 Et on le voit, dans le sud, on n'a plus d'eau, on ne peut pas faire des lacs
03:21 parce qu'il y a une jonquille qui pousse au bord d'un ruisseau.
03:25 C'est malheureux pour la jonquille, mais ça pourrait sauver 4-6 explantations familiales
03:31 autour de ce lac.
03:33 Mais bon, on préfère sauver une fleur que sauver les vies humaines, donc c'est un peu dommage.
03:37 Oui, les écologistes qui vous mettent des bâtons dans les roues.
03:41 Je voulais qu'on parle aussi ensemble de Jean-Michel Jérôme Bel, le mari d'Alexandra Sonnac.
03:47 Alexandra a été tuée avec sa fille de 12 ans sur un barrage.
03:51 Vous avez monté une cagnotte litchi pour Alexandra et Camille.
03:54 On va voir le nom de la cagnotte.
03:56 La solidarité se met en place parce qu'en attendant l'exploitation,
04:00 personne ne s'occupe de l'exploitation.
04:03 Eh oui, nous, c'est un peu le souci de notre monde.
04:08 C'est que dès qu'on n'est pas sur la ferme, on a des animaux.
04:11 Et quand on a des animaux, il faut les soigner.
04:13 Et donc, il y a une grosse solidarité qui s'est mise en place.
04:18 Et moi, j'appelle vraiment à tous les gens qui nous ont soutenus jusqu'à maintenant
04:22 de faire un petit don. On ne demande pas des fortunes.
04:25 Mais ici, il y a beaucoup de personnes qui répondent présent.
04:29 Nous, on est en train de monter un collectif de soutien.
04:34 Il s'est créé un collectif de soutien.
04:36 Et j'espère que tout le monde fera preuve de générosité.
04:41 Et j'en appelle aussi aux télés et aux médias.
04:45 Depuis longtemps, depuis une semaine, on a fait l'effort de répondre
04:49 à toutes vos interviews, à vous ouvrir nos fermes, les portes de nos fermes.
04:55 J'espère que vous ferez un geste fort et on en sera très reconnaissant.
05:00 [Musique]
05:03 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]