• il y a 10 mois
La commission européenne a présenté deux concessions pour tenter de répondre à la colère des agriculteurs mobilisés en France et dans d'autres pays d'Europe. Une première concernant les obligations de jachère, avec la mise en place d'une dérogation partielle et une seconde consistant à limiter les importations de certains produits ukrainiens

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Transcription
00:00 Voyons précisément ce que Bruxelles a décidé de lâcher.
00:03 François Gapillan, c'est notre éclaireur du soir.
00:06 Bonsoir François.
00:07 Bonsoir Emmanuel Macron.
00:08 Car on a appris que la Commission commençait à donner des gages aux agriculteurs en colère
00:13 parce qu'il faut trouver des solutions effectivement.
00:15 Alors il y en a deux gages à ce stade.
00:17 La première concession concerne les obligations de jachère dans l'Union Européenne, la jachère
00:23 pratique ancestrale, qui consiste à mettre au repos une partie des champs pour éviter
00:27 la surproduction et l'épuisement des sols.
00:31 Depuis l'an dernier, pour toucher les aides européennes, les exploitations de plus de
00:34 10 hectares doivent mettre en jachère 4% des terres cultivables ou alors y implanter
00:40 des haies, des bosquets ou des mares par exemple.
00:43 Après le début de la guerre en Ukraine, cette règle a été suspendue pour compenser
00:47 les perturbations de la production de céréales en Russie et en Ukraine.
00:50 Mais la dérogation a désormais expiré et des dizaines de pays, de pays européens,
00:55 notamment la France, réclament sa prolongation.
00:58 Alors si la proposition de la Commission européenne est acceptée, attention ce n'est pas encore
01:02 fait, sur les 4% de jachère, il serait donc possible de planter, mais pas n'importe quoi,
01:09 des cultures qui nourrissent les sols, c'est-à-dire concrètement des lentilles, des pois, des
01:15 fèves, mais pas de céréales.
01:17 Concessions trop limitées réagissent d'ores et déjà cet après-midi les syndicats agricoles
01:22 majoritaires.
01:23 Deuxième gage donné par Bruxelles aux agriculteurs, sur les produits ukrainiens, c'est aussi
01:27 là que le bas blesse, les produits ukrainiens importés au sein de l'Union européenne.
01:30 Là encore petit rappel, depuis l'exemption de droits de douane accordé au printemps
01:34 2022, l'afflux de céréales, d'œufs, de poulets, de sucre ukrainien provoque la colère
01:39 des agriculteurs.
01:40 La Commission européenne propose aujourd'hui de renouveler, certes pour une année supplémentaire,
01:45 cette exemption de droits de douane accordée à l'Ukraine, qui subit toujours l'agression
01:49 russe, c'est l'explication, mais en l'assortissant de mesures de sauvegarde renforcées.
01:54 Concrètement, pour la volaille par exemple, un frein d'urgence est prévu pour stabiliser
01:59 les importations au volume moyen importés en 2022 et 2023.
02:03 Le seul problème, c'est que sur ces deux années, en moyenne, 200 000 tonnes de poulets
02:08 ukrainiens ont été importées.
02:09 Un plafond beaucoup trop élevé réagissait, là encore cet après-midi, le secteur.
02:15 De tout cela, il sera question demain, à l'occasion du déplacement d'Emmanuel Macron
02:18 à Bruxelles, tout comme, vous le voyez, des discussions autour de l'accord entre l'Union
02:22 européenne et le Mercosur, regroupant le Brésil, l'Argentine, l'Uruguay et le Paraguay,
02:27 principalement les négociations.
02:29 On le rappelle, elles ont débuté il y a un quart de siècle.
02:32 La France s'oppose fermement à la signature de cet accord.

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