REPLAY : prise de parole d'Emmanuel Macron à l'issu du sommet extraordinaire consacré aux agriculteurs à Bruxelles

  • il y a 7 mois

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00:00 Édition spéciale sur France 24, Emmanuel Macron s'exprime à l'issue du sommet extraordinaire des 27 à Bruxelles, on l'écoute.
00:07 Sur cette base, nous tiendrons chaque année un débat pour fournir les orientations requises.
00:13 Et si nécessaire, le Conseil européen pourra dans deux ans inviter la Commission à présenter une proposition de revue de cette facilité,
00:20 dans le contexte en particulier du prochain cadre financier pluriannuel de l'Union européenne.
00:25 Le Conseil a également permis de faire un point sur notre soutien militaire à l'Ukraine.
00:30 Nous prenons des engagements au niveau bilatéral, c'est l'un des objectifs de mon prochain déplacement en Ukraine.
00:37 La France fournit à ce titre, vous le savez, des capacités critiques qui peuvent faire la différence sur le champ de bataille,
00:44 missiles Scalp pour la défense aérienne, entre autres, canon César pour ce qui est de l'artillerie.
00:51 Et au-delà de ce soutien bilatéral, notre soutien doit se poursuivre à l'échelle européenne également.
00:56 C'est là aussi une question de cohérence qui a été ce matin réaffirmée de manière très claire.
01:02 Pour cela, nous devons nous doter d'instruments européens qui permettent de préserver la solidarité européenne
01:07 et la pérennité de l'effort vis-à-vis de l'Ukraine.
01:10 C'est le cas de la facilité européenne de paix que nous devons continuer à mobiliser
01:15 et à faire évoluer vers une logique de production et d'acquisition conjointe.
01:19 Le représentant a fait des propositions utiles qui ont été validées et qui vont nous permettre d'aboutir.
01:25 Et en février, la Commission reviendra sur la stratégie européenne en matière de défense et le programme d'investissement associé.
01:32 Au-delà de cela, nous avons souhaité avancer sur les coalitions capacitaires.
01:37 Le 18 janvier dernier, la France a abrité une réunion importante de la coalition Artillerie que nous co-présidons avec les Etats-Unis d'Amérique
01:45 et qui a permis de mobiliser de nombreux pays pour coordonner les efforts de production, de livraison, de dons,
01:51 de tout ce qui touche justement l'artillerie et sa présence en Ukraine.
01:56 Ces efforts doivent en effet aller de pair avec le renforcement de la base industrielle et technologique de défense européenne.
02:04 C'est la raison pour laquelle nous devons assumer une préférence européenne,
02:07 que ce soit dans la facilité européenne de paix transformée ou dans les futurs instruments.
02:12 Là-dessus, nous aurons l'occasion de revenir lors du prochain Conseil européen.
02:16 Nous devrons trouver les moyens financiers et budgétaires de garantir ce soutien.
02:20 Nous avons franchi une étape importante en décidant de séparer les intérêts des actifs russes immobilisés.
02:27 La deuxième étape sera maintenant de décider la manière d'utiliser ces intérêts et leurs affectations.
02:33 Et là aussi, nous aurons l'occasion d'y revenir.
02:37 Ce Conseil a permis également un échange sur la situation au Proche-Orient.
02:42 Il est aujourd'hui plus que jamais indispensable d'avancer sur les volets humanitaires, sécuritaires et politiques de la crise.
02:50 Dans ce moment critique, l'objectif de la France est d'accélérer le cessez-le-feu à Gaza,
02:57 d'obtenir la libération de tous les otages et de prévenir une dangereuse escalade régionale.
03:03 C'est le sens des efforts que nous déployons aujourd'hui auprès de tous nos partenaires, en particulier au Moyen-Orient.
03:09 Je considère que c'est aussi ce qui doit nourrir une véritable offre européenne de paix et de stabilité pour tous dans la région.
03:15 C'est également le sens de l'initiative européenne que nous sommes en train de finaliser en Mer Rouge.
03:21 Enfin, ce Conseil a été l'occasion d'un échange approfondi sur la situation agricole européenne.
03:32 J'ai pu également avoir un échange avec la présidente de la Commission européenne, aujourd'hui, comme je l'avais eu ces derniers jours et depuis plusieurs semaines.
03:41 Nous vivons en effet une crise agricole en Europe, et ce depuis de nombreux mois.
03:46 Après les mouvements importants aux Pays-Bas, en Allemagne, maintenant en Belgique, en Roumanie, en Pologne, en France,
03:53 nous voyons partout en Europe des mouvements importants monter de contestation.
03:58 Ceci arrive dans un contexte, et pour ce qui est de la France, sur lequel je voulais revenir après que le gouvernement a pu s'exprimer
04:07 et que les principaux responsables syndicaux ont demandé la levée des barrages qui avaient été organisés.
04:14 Nous avons beaucoup fait ces dernières années, en particulier depuis six ans, pour notre agriculture en Europe et en France.
04:21 D'abord en défendant une politique agricole commune, qui, je vous le rappelle, il y a quelques années, n'était pas acquise.
04:27 Tout le monde la voyait à la baisse, tout le monde.
04:29 Tout le monde pensait que la conséquence à la fois du Brexit et du contexte ferait baisser les montants de la PAC.
04:34 Nous nous sommes battus, nous les avons maintenus, ça représente environ 9 milliards d'euros par an.
04:42 A côté de cela, nous avons, dès 2017, lancé à marche forcée un travail très approfondi des états généraux de l'alimentation,
04:50 de lois successives, j'y reviendrai, des mécanismes qui étaient attendus depuis des décennies par nos agriculteurs,
04:57 comme l'assurance récolte pour faire face justement aux grands aléas climatiques, des plans de soutien de plusieurs filières,
05:06 certains d'ailleurs encore reconfirmés au prix à nouveau, qu'il s'agisse de la viticulture, de l'élevage ou d'autres.
05:12 Nous avons profondément modifié nos équilibres, sans cela, il est sûr que la situation serait beaucoup plus grave.
05:21 Néanmoins, nous ne devons pas sous-estimer que l'accélération de notre époque vit, la grande déstabilisation géopolitique,
05:31 la guerre suite à l'agression russe en Ukraine, et évidemment la pandémie de Covid, ont conduit à des perturbations massives
05:40 qui touchent très profondément le modèle agricole européen. Et c'est à cela que nous sommes confrontés.
05:47 Le temps change, nous vivons une révolution collective, il faut faire face au changement climatique, à la guerre en Europe,
05:53 aux déstabilisations géopolitiques, et donc nous devons aussi profondément changer les règles, et aller plus loin que ce que nous avons su faire.
06:01 Alors que veulent nos agriculteurs ? Ils veulent vivre dignement leur travail. Ils ont raison, c'est plus que légitime.
06:09 C'est tout le sens de cette PAC, qui, par les mesures que nous avons prises, je l'ai dit et confirmé en mon temps,
06:15 c'est 9 milliards d'euros par an, qui surtout est payée beaucoup plus vite que là aussi il y a quelques années.
06:20 Je me souviens de la dernière PAC, j'étais récemment élu président, il y avait des années de retard dans les paiements.
06:27 On ne retrouve plus cette situation. C'est aussi le sens de EGALIM 1, EGALIM 2, et de ce que le gouvernement a annoncé ces derniers jours,
06:35 et en particulier ces dernières heures, permettre de défendre le revenu des agriculteurs,
06:41 et que précisément la rémunération juste de leur travail descende dans la cour de ferme.
06:46 La baisse des charges, avec ce qu'on a fait sur TODE, qui va être confirmée pour les années à venir,
06:52 les soutiens de filières, l'élevage, la viticulture, etc.
06:56 Les décisions qui ont été prises sur le GNR, l'eau, et d'autres éléments de charge.
07:02 C'est tout ce que nous avons su faire aussi filière par filière, et nous allons continuer ce travail pour améliorer les choses.
07:07 Et s'il faut modifier la loi à nouveau pour améliorer les contrats tripartites entre les producteurs, les transformateurs et les distributeurs, nous le ferons.
07:15 Ensuite, nous devons intensifier les contrôles. Beaucoup de contrôles ont été pris, les équipes ont été renforcées.
07:21 Nous serons intraitables avec les plus gros industriels, et en particulier aussi les plus gros distributeurs, qui ne jouent pas le jeu de la loi.
07:29 Et le gouvernement renforcera également le bon contrôle des engagements en matière de restauration collective.
07:35 Maintenant, pour aller plus loin, au-delà des mesures d'amélioration nationale, il y a très clairement un combat européen à mener sur ce sujet.
07:43 C'est ce que j'ai demandé à la présidente de la Commission maintenant de travailler dans la revue stratégique qui vient d'être lancée.
07:49 C'est de mettre en place un égalime européen, c'est-à-dire de s'assurer au niveau de l'Europe
07:55 qu'il n'y a pas un contournement justement de ce que nous avons fait au niveau français, qui en a inspiré plusieurs autres,
08:02 par ces grandes centrales d'achat européennes.
08:05 Or, ce que nous avons vu s'organiser ces dernières années, c'est certains distributeurs qui se sont organisés au niveau européen par des centrales d'achat
08:13 et qui, avec ces dernières, cherchent à contourner la loi française.
08:17 Au fond, ils font une Europe plus forte, plus concrète, pour protéger le revenu de nos agriculteurs.
08:22 C'est maintenant là que se joue une partie de ce nouveau combat.
08:25 Que veulent nos agriculteurs ? Ils veulent pouvoir produire une alimentation de qualité.
08:29 Nous avons en France l'une des meilleures d'Europe, mais en Europe l'une des meilleures du monde.
08:33 Oeuvrer à notre souveraineté agricole, que nous défendons toutes ces dernières années,
08:38 que nous avons encore renforcée, en particulier dans la filière protéine.
08:41 Et ils veulent pouvoir le faire avec aussi une vie plus simple, c'est-à-dire avoir plus de temps à dédier, un peu à leur famille,
08:47 mais aussi faire leur travail de manière plus apaisée.
08:50 Pour ça, réduction drastique de la paperasse et de la complexité.
08:54 C'est le chantier qui a été lancé avec le gouvernement,
08:57 une dizaine de chantiers qui, maintenant, sera décliné dans chaque préfecture,
09:01 pour permettre de simplifier les règles, limiter la paperasse et les complexités.
09:07 C'est la visibilité qu'on donne sur le coût du travail et d'autres points.
09:10 C'est l'accélération des délais, il faut le reconnaître, nous avons été souvent trop lents.
09:14 Les décisions sont bonnes, mais qu'il s'agisse d'accompagner des agriculteurs
09:18 qui sont confrontés à une épisode aussi, ou qui sont confrontés à une tempête ou un ouragan,
09:25 les délais de mise en oeuvre sont trop lents.
09:28 Et des mesures pour accompagner nos exploitants sur MHE ou Siaran ou autres
09:33 sont aujourd'hui en cours d'accélération par le gouvernement.
09:37 C'est ce que nous souhaitons faire aussi, par une politique résolue que nous préparons depuis 18 mois,
09:44 d'aide à la transmission et l'installation pour les jeunes agriculteurs,
09:47 ce qui est un point clé pour produire justement davantage.
09:50 Là aussi, ce combat doit être mené au niveau européen.
09:54 C'est pourquoi nous avons d'abord obtenu hier une dérogation sur les 4% de jachères.
10:02 Vous le savez peut-être, ça faisait partie de ce qu'on appelle les éco-conditionalités.
10:06 Dans la PAC qui avait été décidée, il y avait la nécessité d'avoir 4% des surfaces qui étaient mises en jachères.
10:12 Nous avions obtenu l'année dernière une dérogation,
10:15 nous avons réussi à en obtenir à nouveau cette année,
10:18 ce qui permet à des cultures de soja, de luzerne, de fève, etc.,
10:23 de pouvoir être faites sur ces surfaces au lieu d'être laissées en jachères.
10:27 C'est important pour nos exploitants et c'était demandé par ces derniers.
10:32 Au-delà de cela, nous souhaitons que les objectifs que nous nous étions donnés,
10:37 en particulier dans Farm to Fork, soient revus à l'aune d'un objectif de souveraineté.
10:43 Au fond, nous devons prendre en compte la situation géopolitique,
10:49 la situation de notre continent et remettre au cœur des objectifs européens
10:55 notre souveraineté alimentaire.
10:57 Pouvoir trouver des flexibilités sur les ratios prairies pour les adapter à la réalité du terrain
11:03 et permettre d'avoir toutes les souplesses.
11:05 Et à chaque fois que des règles trop complexes sont en cours de décision au niveau européen,
11:11 pouvoir les adapter à l'aune d'un objectif de souveraineté alimentaire
11:15 qui doit être intégré au cœur de notre stratégie.
11:18 C'est ce que j'ai demandé à la présidente de la Commission européenne
11:21 dans le cadre de la revue stratégique qu'elle vient de lancer,
11:24 qui commence à marche forcée et qui aura à prendre des premières décisions dans quelques semaines.
11:29 En tout cas, nous veillerons de manière très scrupuleuse à ce que nos agriculteurs
11:34 puissent continuer de produire et assumer que la production et davantage de production
11:39 soit une nécessité dans le monde où nous vivons.
11:42 Enfin, nos agriculteurs, à juste titre, ils veulent que les règles soient les mêmes pour tous.
11:48 Et je dirais que c'est une forme de bon sens.
11:51 Et nous avons toujours été à leur côté pour cela.
11:56 C'est un engagement que j'avais pris dès 2017.
11:58 Pas de surtransposition.
12:00 Nous avons d'ailleurs eu l'occasion de corriger des surtranspositions qui existaient.
12:03 La surtransposition c'est quoi ?
12:05 C'est quand nous, Français, on a tendance à prendre des règles
12:07 qui sont encore plus dures que ce qu'on décide au niveau européen.
12:09 Cela avait été fait par le passé.
12:11 Nous n'en avons plus pris par voie législative depuis 2017.
12:14 On en a même corrigé, vous vous souvenez peut-être, du fameux débat sur les néonicotinoïdes.
12:19 Nous allons poursuivre ce travail.
12:21 Il y a encore des points qui sont à travailler et améliorer.
12:24 Nous souhaitons aussi que, quand des décisions sont prises par l'Agence française,
12:29 elles soient coordonnées au niveau européen.
12:31 Et c'est là où il peut y avoir des différences qui existent et que nous allons donc corriger.
12:36 Donc sur tous les restes de surtransposition,
12:39 les décisions où les agences françaises vont plus vite que la machine européenne,
12:43 là-dessus c'est le chantier qui a été lancé par le gouvernement,
12:46 nous adapterons les choses pour que la France, en quelque sorte,
12:49 aille toujours au rythme européen et pas plus vite.
12:52 A côté de ça, j'ai demandé aussi au gouvernement qu'on soit plus efficace dans les dérogations.
12:58 Parfois, il est prévu, même dans les textes européens,
13:01 qu'on puisse, sur tel ou tel produit, pendant telle ou telle saison,
13:04 déroger. Les producteurs de cerises le savent ô combien.
13:08 Il faut qu'on puisse le faire vite quand c'est nécessaire
13:11 et donc déconcentrer la décision au niveau des préfets.
13:14 Mais là aussi, on a besoin d'une Europe plus claire,
13:17 au-delà de ce que nous allons améliorer au niveau français.
13:21 Et donc, nous, on va...
13:23 J'ai demandé à la présidente plusieurs choses.
13:26 D'abord, qu'il y ait des contrôles homogènes au niveau européen.
13:29 Et ça fait 5 ans que la France se bat sur ce sujet.
13:33 Qu'est-ce que ça veut dire de manière très simple ?
13:35 Quand on a une règle européenne qui est transposée de la même manière partout entre nos agriculteurs,
13:39 il faut qu'elle soit contrôlée de la même manière dans tous les pays.
13:43 C'est pourquoi nous demandons la mise en place d'une force européenne
13:47 de contrôle sanitaire et agricole, force européenne qui puisse éviter, justement,
13:52 la concurrence déloyale qui peut exister au sein même des pays
13:55 parce qu'il y a trop de différences entre la manière dont les textes sont appliqués.
13:59 Ceci n'existe pas. Aujourd'hui, c'est renvoyé à des différences entre pays,
14:02 ce qui n'est pas satisfaisant.
14:04 Et puis l'autre point, c'est que les règles doivent être les mêmes à l'intérieur et à l'extérieur, si je puis dire.
14:09 Quand on impose des règles de production à nos agriculteurs,
14:13 ils peuvent les comprendre, si c'est pour le bien-être de la population.
14:19 Et on leur a demandé beaucoup d'efforts.
14:21 Et c'est la profession, sans doute, qui a fait le plus d'efforts
14:24 et porté le plus de transformations ces dernières années, ces dernières décennies.
14:28 Mais ce qui est incompréhensible et ce que moi-même, je ne sais pas expliquer,
14:32 c'est lorsque nous imposons des règles pour ce qu'on produit en Europe
14:36 et qu'on laisse importer des produits qui ne respectent pas ces mêmes règles
14:40 et qui viennent hors d'Europe.
14:42 C'est ce qu'on appelle les clauses miroir.
14:46 La règle qui vaut à l'intérieur pour la production doit valoir à l'extérieur
14:52 quand on facilite les importations.
14:54 C'est simple, c'est de bon sens, mais on ne le fait pas assez.
14:57 C'est pour cette raison même que, aujourd'hui, dans l'état des textes du Mercosur,
15:02 la France s'oppose et continuera de s'opposer à cet accord de libre-échange
15:07 avec la région Mercosur.
15:09 Je l'ai dit encore très clairement au président Lula, il y a quelques semaines,
15:12 je l'ai dit à tous mes homologues, je l'ai redit là,
15:14 et je me félicite que les discussions sur la base du texte qui était justement soumis
15:18 n'étaient suspendues comme nous le demandions
15:21 et qu'elles n'ont pas été conclues à la va-vite comme certains menaçaient de le faire.
15:25 Pourquoi ? Parce qu'on demande simplement que les règles environnementales et sanitaires
15:31 qu'on impose à nos agriculteurs et à plusieurs autres professions
15:34 soient les mêmes du côté des pays à qui on est en train d'ouvrir nos portes.
15:40 Sinon, ce n'est pas juste.
15:42 La France maintiendra cette position parce que c'est une position de cohérence,
15:46 de clarté, de solidité.
15:48 Ensuite, ce qu'on a demandé aussi à la Commission européenne,
15:52 et sur ce sur quoi on va continuer de se battre,
15:54 c'est que lorsqu'on prend de telles décisions,
15:56 elles soient clairement mises en oeuvre.
15:59 Je vais prendre un exemple très simple et très clair.
16:02 Nous avons interdit, nous, de mettre des antibiotiques de croissance pour nos poulets.
16:08 Pendant des décennies, on faisait ça.
16:10 Mauvaise pratique, il y avait des risques sanitaires.
16:13 Nous l'avons interdit pour tous les producteurs européens.
16:15 Nous avons, ça a été une initiative française,
16:17 on n'a pas attendu ce qui est en train de se passer là.
16:20 Il y a maintenant près de deux ans,
16:22 fait prendre un texte européen qui est une vraie close miroir,
16:26 en disant tout ce qu'on importe doit aussi interdire
16:30 l'utilisation de ces antibiotiques de croissance.
16:33 Simplement, aujourd'hui, on ne le contrôle pas.
16:37 Et donc, nous avons demandé que cette force, justement,
16:39 sanitaire et agricole européenne puisse être mise en place au plus vite
16:43 et surtout que les close miroir qu'on prend,
16:46 eh bien, elles soient contrôlées.
16:48 C'est un combat qui est essentiel pour nos agriculteurs,
16:50 il est essentiel pour la France.
16:52 C'est un combat de cohérence,
16:54 c'est un combat d'honnêteté vis-à-vis d'eux,
16:56 c'est un combat de souveraineté.
16:58 Comment appeler à la souveraineté alimentaire européenne ?
17:00 On se bat depuis six ans pour elle.
17:02 J'ai fait des discours au Salon de l'agriculture dès 2017,
17:05 2018 pour cette souveraineté alimentaire européenne.
17:08 Si on impose des règles à nos agriculteurs
17:11 et que soit on n'impose pas les mêmes aux produits qu'on fait rentrer,
17:13 soit on ne les contrôle pas, ça n'est pas sérieux.
17:16 Et donc nous allons continuer de nous battre
17:18 pour que quand une règle est imposée à l'intérieur,
17:20 elle soit imposée à l'extérieur et pour que les contrôles soient au rendez-vous.
17:24 Ensuite, je disais,
17:26 nos agriculteurs demandent que les règles soient les mêmes pour tout le monde,
17:28 ce qui, évidemment, conduit à examiner de près la situation
17:32 des imports agricoles venant d'Ukraine.
17:36 Débat qui a été au coeur de beaucoup de discussions
17:40 dans beaucoup de pays européens.
17:42 Nous avons ainsi obtenu
17:44 qu'on mette en place des règles plus strictes
17:46 pour éviter les abus très clairs
17:48 et les déstabilisations qu'on a vues ces derniers mois.
17:50 On a ainsi obtenu que pour les céréales,
17:53 il y ait un mécanisme de sauvegarde renforcé
17:56 en cas de perturbation du marché,
17:58 ce qui permettrait des mesures d'intervention
18:00 si les céréales venant d'Ukraine
18:02 qui sont mises sur le marché européen
18:04 viennent à déstabiliser de manière trop importante
18:06 nos cours, les prix,
18:08 ou créer une concurrence qui serait déloyale
18:10 avec différents mécanismes
18:12 qui peuvent être de bloquer,
18:14 d'intervenir sur les prix ou autres.
18:16 Pour ce qui est des œufs, des poulets, du sucre,
18:20 nous avons obtenu des mécanismes de protection
18:23 en reprenant l'historique des volumes 2022 et 2023,
18:27 et donc, dont le premier semestre 2022
18:29 avec des chiffres qui étaient plus historiques,
18:31 et qui, au-delà de volumes ainsi définis,
18:33 nous permettent de rétablir des droits de douane.
18:35 Au fond, je vais être simple,
18:37 oui pour aider l'Ukraine dans un contexte de guerre,
18:40 non pour créer une situation de concurrence déloyale
18:43 qui profite à quelques milliardaires
18:45 ou à quelques grands industriels
18:47 qui ne respectent pas nos règles.
18:49 Là aussi, c'est du bon sens.
18:51 Et bien, c'est ce qu'on a obtenu
18:53 en changeant ainsi ces règles.
18:55 Vous l'avez compris, ces derniers jours,
18:57 ces dernières heures, nous avons obtenu
18:59 des avancées substantielles,
19:01 qu'il s'agisse de la question des jachères,
19:03 de l'Ukraine ou du Mercosur.
19:05 Plus largement, nous avons obtenu
19:07 de pouvoir lancer un travail de révision en profondeur
19:12 de la logique et de l'approche européenne.
19:15 Et je remercie la présidente de la Commission
19:17 qui a entendu cette demande,
19:19 qui a lancé cet exercice de dialogue stratégique.
19:22 Il va permettre, dès la fin du mois de février,
19:24 de prendre des mesures de simplification
19:26 au niveau européen,
19:28 comme nous sommes en train de le faire au niveau français.
19:30 Mais il va surtout nous permettre
19:32 d'intégrer, beaucoup mieux qu'on ne l'avait fait,
19:35 dans une PAC qui avait été pensée
19:37 avant ce nouveau contexte duopolitique,
19:39 d'intégrer le changement de logiciel
19:41 dans lequel nous vivons.
19:43 La guerre est là, le monde se transforme,
19:45 et donc nous devons avoir
19:47 une politique agricole plus simple,
19:49 qui prenne en compte davantage
19:51 la nécessité de produire plus,
19:53 qui évidemment intègre nos objectifs
19:55 environnementaux,
19:57 mais qui le fait en préservant
19:59 une concurrence loyale,
20:01 en préservant le revenu des agriculteurs
20:03 et en préservant notre souveraineté alimentaire.
20:05 C'est ça, le changement de logique
20:07 que nous voulons porter
20:09 au niveau européen,
20:11 que nous avons commencé ces dernières heures
20:13 à pouvoir lancer et enclencher,
20:15 et sur lequel nous ne lâcherons rien.
20:17 Nous nous sommes battus pour obtenir
20:19 ces premiers résultats,
20:21 nous continuerons de le faire pour avoir
20:23 une agriculture européenne et française
20:25 plus forte, plus souveraine,
20:27 et continuer à avoir
20:29 l'une des agricultures qui fournit
20:31 une alimentation de qualité
20:33 au meilleur standard mondial,
20:35 parce que nous devons être fiers de l'alimentation
20:37 française et européenne, c'est l'une des meilleures du monde.
20:39 Donc on doit continuer à se battre
20:41 pour elle, et ce faisant,
20:43 à bâtir notre nouveau modèle agricole,
20:45 par de l'investissement,
20:47 par des changements, mais aussi
20:49 par du bon sens, de la simplicité
20:51 et de la volonté.
20:53 Le combat va donc continuer en ce sens
20:55 et nous aurons l'occasion
20:57 dans les prochaines semaines et les prochains mois
20:59 de vrais pour obtenir des résultats concrets pour nos agriculteurs.

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