Lina a disparu en Alsace le 23 septembre dernier. L'adolescente n'a pas donné signe de vie depuis qu'elle a quitté son domicile, à Plaine (Bas-Rhin), pour se rendre à la gare de Saint-Blaise-la-Roche, à environ trois kilomètres de là, un trajet à pied qu'elle avait l'habitude de faire. Sa mère prend la parole ce vendredi 2 février après avoir rencontré les juges d'instruction.
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00:00 Bien, bonjour à toutes et à tous.
00:02 Merci d'être venu aujourd'hui à mon invitation
00:08 et à l'invitation de Mme Groll
00:10 pour ce point presse dans le cadre de cette affaire.
00:14 Donc, je suis Mathieu Heroldi, avocat au Barreau de Strasbourg.
00:17 Je suis l'avocat de Mme Groll, la maman de Lina.
00:20 Et comme je vous le disais hier, à l'issue de l'interrogatoire,
00:26 à l'issue de l'audition par mesdames les juges d'instruction,
00:29 nous tenions à vous recevoir toutes et tous
00:33 pour répondre à vos questions,
00:35 pour commencer par quelques déclarations,
00:37 ensuite répondre à vos questions
00:40 et ensuite reprendre notre positionnement
00:44 à Mme Groll et à moi-même,
00:46 qui est un positionnement de non-communication.
00:49 Vous le savez, quand j'ai eu le plaisir
00:54 d'être le conseil de Mme Groll dans ce dossier,
00:56 j'ai communiqué à l'AFP.
00:59 En indiquant que Mme Groll souhaitait être protégée,
01:04 souhaitait être protégée de la pression médiatique
01:06 suite à ce drame qui l'a touché
01:09 depuis le 23 septembre de cette année
01:12 et qu'elle ne ferait plus aucune communication dans la presse
01:16 et que moi-même, je ne répondrai à aucune question.
01:20 Ce positionnement médiatique a changé.
01:26 Lorsque les deux juges d'instruction
01:28 ont accepté, à ma demande, de nous recevoir,
01:32 ma clientèle et moi-même,
01:33 pour ce qu'on appelle une audition de partie civile.
01:38 Alors, la constitution de partie civile
01:40 a été effectuée depuis le début de la procédure.
01:42 C'est un acte qui indique officiellement
01:44 aux deux juges d'instruction
01:46 que je suis l'avocat de Mme Groll.
01:50 Une partie civile a des droits dans un dossier
01:54 et a le droit à être partie prenante dans un dossier.
01:58 C'est bien normal pour la partie civile principale
02:02 que je représente,
02:03 ou en tout cas pour la maman de la personne disparue,
02:06 d'être au centre de ce dossier.
02:09 Ce qui nous a étonnés,
02:11 alors que Mme Groll et moi-même
02:16 participons à l'enquête de manière active
02:18 quand il y a des demandes de la part des enquêteurs
02:21 d'audition,
02:24 quand il y a des demandes pour vérifier certains points.
02:27 Mme Groll a un contact régulier
02:30 avec les enquêteurs qui sont en charge de ce dossier.
02:33 Et je l'ai déjà dit et je le réitère,
02:36 nous saluons aujourd'hui, encore une fois,
02:38 le travail des enquêteurs
02:40 qui font un travail de longue haleine,
02:43 qui font un travail important,
02:45 qui font un travail fatigant pour retrouver l'INA
02:48 et qui donnent tous les moyens
02:50 et qui donnent tout de leur personne pour retrouver l'INA.
02:54 Mais malgré cette implication de Mme Groll
02:57 dans le dossier,
03:00 elle n'a, et j'utilise à dessein encore le présent,
03:04 vous le verrez, elle n'a aucune information sur le dossier.
03:07 Ce qui signifie quoi, procéduralement ?
03:11 Quand on est parti civil,
03:12 on se doit de pouvoir consulter
03:15 le dossier de la procédure,
03:17 le dossier de la procédure qui est à la disposition des partis.
03:21 Or, pour qu'un dossier soit à la disposition des partis,
03:25 il faut qu'il entre dans le cabinet des juges d'instruction.
03:30 Il faut qu'il entre dans le cabinet des juges d'instruction
03:32 et il faut qu'il soit physiquement présent
03:35 au cabinet des juges d'instruction.
03:37 Or, aujourd'hui, le seul dossier
03:40 qui est présent au cabinet des juges d'instruction,
03:43 qui est, selon le terme technique, coté,
03:46 c'est le dossier de l'enquête préliminaire.
03:49 Vous savez que ce dossier a fait l'objet
03:51 d'une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Saverne.
03:55 Puis, à cause des spécificités procédurales,
03:58 le parquet de Saverne n'étant pas,
04:00 je n'ai plus les termes exacts, pôle criminel de mémoire,
04:03 mais micropôle ou infrapôle,
04:04 les termes techniques, à la limite, peu importe,
04:07 il a été transmis pour compétence
04:10 à 2 juges d'instruction de Strasbourg,
04:12 en l'espèce Mme Thoman, doyenne des juges d'instruction,
04:18 et Mme Valérie Hiltys, le parquet de Saverne,
04:21 ayant fait ce choix plutôt que de saisir
04:24 le juge d'instruction de Saverne.
04:27 Et depuis la désignation de ces 2 juges d'instruction,
04:31 plus rien, il n'y a plus rien dans le dossier.
04:33 Donc c'était, et c'est toujours encore aujourd'hui,
04:37 une frustration de la part de Mme Graulx et de moi-même
04:41 de ne pas pouvoir avoir accès à ce dossier,
04:44 parce que l'on considère fort légitimement
04:46 que même si nous sommes soumis au secret de l'instruction,
04:50 il n'y a absolument pas de souci de notre part,
04:53 et c'est ce que j'ai répété au juge d'instruction hier,
04:56 on a parfaitement conscience de notre rôle
04:59 et de notre responsabilité en tant que parti civil
05:03 et en tant qu'avocat de la partie civile
05:05 dans le cadre de cette enquête pour ne pas la perturber,
05:09 pour ne pas perturber le travail des enquêteurs,
05:12 et c'est pour ça que le secret de l'instruction existe.
05:15 Mais malgré ce secret de l'instruction,
05:18 nous avons la frustration de ne pas pouvoir avoir accès
05:21 au dossier, de ne pas savoir ce qu'il se passe,
05:24 de ne pas connaître les pistes qui sont fermées,
05:26 de ne pas connaître les pistes qui restent encore ouvertes,
05:30 et c'est pour cela que Mme Graulx, par mon intermédiaire,
05:33 a fait un acte de procédure qui s'appelle une demande d'acte,
05:37 à savoir une demande d'audition.
05:40 Nous avons donc été entendus par les 2 juges d'instruction hier.
05:45 J'ai remercié tout à l'heure,
05:48 en votre nom, Mme Graulx, et en mon nom,
05:50 les enquêteurs pour la qualité de leur travail.
05:52 Je tiens à remercier les 2 juges d'instruction,
05:55 et je l'ai dit hier en disant "ça s'est bien passé".
05:58 Vous allez peut-être me dire "oui, mais maître Erroldi,
06:00 "pourquoi vous nous dites que ça s'est bien passé
06:02 "alors que vous n'avez toujours pas accès au dossier ?"
06:04 Ben, ça s'est bien passé parce que, dans une attitude...
06:09 Vous savez, des fois, on se fait des idées
06:10 qui pouvaient apparaître de la part du juge d'instruction
06:14 comme un blocage un petit peu inexpliqué,
06:16 en disant "voilà, qu'est-ce qu'on nous reproche ?
06:18 "Est-ce que moi, à titre personnel,
06:19 "j'ai fait quelque chose contre la juge d'instruction ?"
06:22 Ce blocage, c'est un petit peu...
06:24 C'est, pas un petit peu, c'est levé hier,
06:26 et je tiens à remercier, en votre nom également, Mme Graulx,
06:30 les 2 juges d'instruction pour la qualité de leur écoute hier,
06:34 pour la manière dont elles nous ont reçus,
06:36 et pour l'empathie qu'elles ont manifestée à votre égard,
06:42 Mme Graulx, pour la situation que vous vivez,
06:46 la situation que vous subissez.
06:50 Elles nous ont expliqué...
06:52 Alors, je ne partage pas leur opinion,
06:54 mais ça, c'est... Voilà.
06:56 C'est le principe du fonctionnement de la justice,
06:59 et on peut ne pas partager l'opinion de quelqu'un
07:02 tout en le respectant et tout en le remerciant
07:05 pour la qualité des propos échangés avec nous.
07:10 Elles nous ont expliqué que l'enquête était longue,
07:13 on a pu avoir, voilà, des détails un peu plus directs
07:17 sur la façon dont travaillaient les gendarmes.
07:21 On a été convaincus, voilà, on s'en doutait,
07:25 et encore une fois,
07:26 ayant des contacts directs avec les enquêteurs,
07:28 on pouvait quand même se faire une certaine idée
07:30 de la qualité de leur travail,
07:31 mais on a été convaincus et on a reçu l'assurance
07:34 que toutes les pistes étaient vérifiées,
07:37 que toutes les pistes étaient vérifiées,
07:39 parce qu'il y a, et vous vous en doutez bien,
07:42 beaucoup de gens qui dénoncent certaines choses
07:44 de manière parfois un petit peu farfelue,
07:46 des médiums qui proposent leur aide en disant,
07:49 "Voilà, moi, j'ai des dons,
07:53 "j'estime savoir où est le corps de Lina",
07:55 et des déclarations plus ou moins spontanées.
07:59 Eh bien, les juges d'instruction nous ont assuré
08:02 que rien n'était laissé au hasard,
08:05 c'est-à-dire que la moindre petite piste,
08:08 le moindre petit écart dans une déclaration,
08:10 la moindre proposition d'aide est vérifiée,
08:13 est contrôlée, est checkée par les gendarmes,
08:17 et tous les moyens sont mis, et ça, ça nous satisfait,
08:21 tous les moyens sont mis pour que...
08:25 Tous les moyens de la justice sont mis
08:26 pour que la vérité se manifeste.
08:30 J'entends par là qu'il n'y a pas de restriction,
08:32 et c'est ce qui nous a été indiqué hier,
08:34 il n'y a pas de restriction de budget.
08:36 Si des expertises doivent être faites,
08:38 il n'y a pas de limite maximum.
08:41 Il y a des moyens techniques qui sont mis en place.
08:45 Vous savez qu'il y a une section de recherche à Strasbourg,
08:48 à la gendarmerie, qui travaille avec une section locale,
08:51 qui connaît plus les particularités
08:54 de cette vallée vaugienne, qui connaît plus le milieu.
08:58 Il y a des moyens d'investigation qui sont mis en place
09:02 et qui ne font l'objet d'aucune restriction par la justice.
09:05 Donc ça, c'est quelque chose d'important et d'intéressant
09:09 pour Mme Groll et moi-même.
09:11 On nous a indiqué également que dès qu'il y aurait
09:17 un événement important dans le dossier,
09:19 alors, bien évidemment, l'événement important,
09:21 c'est de retrouver votre fille,
09:23 c'est que Lina réapparaisse et puisse retrouver sa famille,
09:28 mais dès qu'il y aura un événement important,
09:30 c'est Mme Groll, la partie civile,
09:34 qui sera informée en premier,
09:36 et on a reçu l'assurance qu'on ne nous cachait rien.
09:40 Voilà. C'est pour ça que je vous dis,
09:42 mesdames et messieurs, que je remercie en mon nom,
09:47 mais surtout au nom de Mme Groll,
09:48 mesdames les juges d'instruction, pour la qualité de leur écoute.
09:51 Après, la frustration reste.
09:53 La frustration reste, parce qu'effectivement,
09:56 c'est la position des juges d'instruction de nous dire
09:59 que dans le cadre d'un dossier comme celui-là,
10:02 c'est normal que le dossier ne soit pas mis
10:07 à la disposition des parties immédiatement,
10:10 parce que, selon leurs termes,
10:11 la commission rogatoire est toujours en cours,
10:14 c'est-à-dire qu'elle est toujours en rédaction,
10:16 en cours de rédaction, en cours...
10:19 Les feuilles s'accumulent au fur et à mesure
10:22 de l'enquête qui avance au niveau des différents services
10:26 et brigades de gendarmerie,
10:28 et qu'il faut encore patienter
10:31 pour avoir un retour partiel,
10:33 puisque nous n'aurons qu'un retour partiel
10:35 de cette commission rogatoire qui nous a été annoncée,
10:39 nous sommes début février,
10:40 mais qui nous a été annoncée pour la mi-mars.
10:43 Voilà.
10:44 J'ai dit que je respectais cette opinion,
10:49 cette façon de voir.
10:51 Je la comprends, parce que...
10:54 Voilà, c'est une affaire compliquée,
10:56 il faut que la justice travaille en toute sérénité,
10:59 mais encore une fois, même si nous la comprenons,
11:01 même si nous avons été satisfaits de l'écoute
11:03 des 2 magistrates, des 2 juges d'instruction,
11:06 la frustration reste.
11:08 Nous allons bien évidemment patienter,
11:10 parce que nous n'avons pas le choix,
11:12 mais nous espérons que Lumière soit faite
11:17 de manière rapide,
11:18 et que Lina puisse enfin être retrouvée.
11:26 J'aimerais également profiter de cette conférence de presse
11:31 et de ce point presse avec vous
11:34 pour vous parler de 2 éléments supplémentaires.
11:39 Le 1er concerne les développements
11:43 qui ont lieu dans la presse,
11:44 et plus particulièrement dans l'article des DNA,
11:47 suite à le fait que l'article des DNA
11:52 et de M. Bonin, présent dans la salle aujourd'hui,
11:55 parlent de là et évoquent la plainte pour viol
12:00 que Lina a déposée.
12:03 Je ne vais pas employer le conditionnel.
12:05 Vous m'avez souvent appelé pour dire
12:06 "Est-ce que vous confirmez que Lina a déposé
12:09 "une plainte pour viol ?"
12:10 Nous ne sommes pas là pour faire des si-magrés
12:14 et pour essayer d'échapper à la vérité du dossier,
12:17 que pour la plainte que Lina a déposée pour viol
12:21 dans un temps très antérieur à cette affaire de disparition.
12:27 Et je ne comprends pas, encore aujourd'hui,
12:31 en qualité de professionnel du droit,
12:32 ça fait 20 ans que j'exerce ce métier,
12:35 la façon dont ce dossier a été traité
12:38 par le parquet de Saverne.
12:40 Encore une fois, vous ne m'entendrez pas critiquer,
12:44 j'ai un devoir de réserve,
12:45 et je pense que chacun fait son métier.
12:49 Nous faisons des métiers difficiles.
12:52 Moi, je me considère comme un auxiliaire de justice.
12:55 Je ne suis pas avocat contre la justice, loin de là.
12:58 Je suis là pour que la vérité apparaisse,
13:02 la vérité se manifeste.
13:03 Je défends aussi souvent des partis civils
13:06 que des prévenus, que des accusés.
13:09 Vous ne me voyez pas souvent dans les médias,
13:12 et c'est ce que je vous dirai,
13:15 je reprendrai à l'issue de ce point presse
13:17 un silence médiatique pour le bien,
13:20 surtout de Managroll, mais également de mon cabinet.
13:22 Je n'ai pas besoin des médias pour vivre,
13:26 et c'est pour cela que je m'estime légitime à dire,
13:28 avec tout le respect que je dois au parquet de Saverne,
13:30 que je ne comprends pas la façon
13:33 dont ce dossier a été traité.
13:36 Je vais m'expliquer.
13:38 Cette plainte pour viol,
13:40 dont je vous dirai quelques mots après,
13:44 pour des raisons que je vous expliquerai,
13:47 je la connaissais, puisque je n'étais pas encore
13:49 à l'époque avocat de Mme Groll,
13:51 on ne se connaissait pas encore, Mme Groll,
13:53 mais vous m'en aviez parlé.
13:54 Vous m'en aviez parlé parce que, bien évidemment,
13:56 ça fait partie du dossier,
13:58 ça fait partie de la personnalité
14:01 et des possibles pistes que l'on peut explorer.
14:03 Quand un enfant de 15 ans disparaît,
14:06 il faut s'intéresser à son histoire.
14:08 Et je pose la question à Mme Groll en disant,
14:10 mais cette plainte pour viol, où on en est ?
14:13 Quelle est la suite que la justice a donnée à cette plainte ?
14:16 Et vous me répondez, Mme Groll,
14:17 on attend encore une confrontation.
14:19 On attend une confrontation et on attend...
14:22 Bien évidemment, pour confrontation,
14:23 et malheureusement, on ne peut plus faire de confrontation,
14:26 puisque l'INA a disparu,
14:28 mais avant sa disparition, on attendait une confrontation.
14:32 Et j'avoue que c'est M. Bonin,
14:34 quand il m'appelle pour me faire réagir en disant,
14:38 voilà, je vais écrire dans la presse,
14:40 je vais écrire dans mon article demain
14:42 que cette plainte pour viol a été classée sans suite,
14:45 que je n'ai pas compris.
14:47 Je n'ai pas compris, parce qu'on ne peut pas...
14:51 Alors, déjà, une information qui m'est demandée pour beaucoup,
14:54 mais encore une fois, nous réitérons
14:56 que Mme Groll, en qualité de maman de la partie civile,
15:02 et je crois, pour en avoir discuté avec son conseil,
15:07 le papa non plus,
15:08 n'a pas été informé de ce classement sans suite
15:12 de la plainte déposée par l'INA
15:15 à l'encontre des 2 personnes qu'elle accuse de viol.
15:19 Je ne comprends pas non plus,
15:21 la surprise était d'autant plus grande,
15:23 vous continuez vos investigations,
15:25 cette information apparaît, je crois, un vendredi soir,
15:29 le coup de fil des DNA,
15:31 et pour plusieurs, je pense que vous êtes dans la salle,
15:34 vous prenez contact avec le parquet de Saverne,
15:37 parce que contrairement à moi,
15:38 vous avez le numéro de portable de Mme le procureur de Saverne,
15:42 et Mme le procureur de Saverne vous indique,
15:45 et là, je pèse mes mots,
15:47 parce que c'est encore des notions que j'ai peine à comprendre
15:49 en matière juridique,
15:51 que la décision de mémoire,
15:53 la décision de classement sans suite initiale serait revue,
15:57 et que, je cite encore de mémoire mes excuses
16:01 si j'écorche ces propos,
16:03 et qu'une nouvelle décision sur cette plainte
16:08 allait être prise,
16:10 et que la famille de la victime serait la première informée.
16:14 J'aurais à y dire fort heureusement.
16:16 Je fais un courrier,
16:20 je crois que j'adresse à Mme Cléraud,
16:22 la procureure de Saverne, un SMS,
16:25 puisque vous m'aviez transmis son numéro de portable,
16:29 et effectivement, après avoir vérifié,
16:31 c'est un numéro de portable professionnel
16:33 dont elle faisait part dans ses mails,
16:37 donc je n'ai pas hésité à la contacter,
16:39 et là, je me doile de le dire,
16:41 tenter de me contacter à une reprise,
16:43 nos emplois du temps étant chargés,
16:45 je n'ai pas pu répondre.
16:47 Je lui ai réécrit en lui proposant
16:50 non seulement un entretien téléphonique,
16:51 mais même un échange par mail,
16:53 et j'avoue que depuis, je n'ai pas eu de réponse.
16:57 Alors, comme nous le disions avec les juges d'instruction,
17:00 il ne faut pas mélanger les deux dossiers.
17:02 Les juges d'instruction, Mme Thoman et Mme Yltis,
17:04 ne sont en rien responsables
17:08 de la procédure suivie pour viol
17:11 à l'encontre de ces deux jeunes gens.
17:13 Ce sont des choses qui sont totalement distinctes.
17:16 Simplement, moi, aujourd'hui,
17:19 lors de cette conférence de presse,
17:21 je demande au parquet de Saverne des explications
17:24 et je demande à ce que Mme Grohl,
17:26 conformément à ce qui a été indiqué dans la presse,
17:29 soit au courant de la teneur de la décision
17:33 du parquet de Saverne et que des explications
17:35 puissent être apportées sur, d'une part,
17:38 ce classement sans suite qui aurait eu lieu
17:40 bien avant la disparition de Lina,
17:43 dont on n'a pas été informés,
17:45 et d'autre part, le fait de savoir
17:48 pourquoi la disparition de Lina
17:51 aurait pu entraîner un réexamen du dossier,
17:54 en quoi le fait qu'une jeune fille disparaisse
17:57 peut entraîner un réexamen de cette plainte pour viol.
18:02 Quelques mots, maintenant,
18:05 de cette plainte pour viol.
18:06 On m'a demandé, est-ce que vous pouvez
18:08 en donner plus de détails,
18:10 comment ça s'est passé, etc., etc.
18:12 Vous pensez bien que non.
18:14 Je vais pas, aujourd'hui, vous donner les détails du dossier,
18:18 parce que même si c'est une procédure
18:21 qui ne fait pas encore l'objet d'une instruction,
18:22 et encore, moi, je vous annonce aujourd'hui
18:24 que nous avons décidé, pour faire bouger les choses,
18:27 de ne pas attendre la réponse du parquet de Saverne,
18:30 mais de porter plainte avec Constitution de parti civil
18:34 dans ce dossier-là également,
18:36 ce qui entraînera la saisine
18:40 du juge d'instruction savernois,
18:42 parce que c'est un dossier qui relève de sa compétence,
18:47 mais qui permettra au juge d'instruction savernois
18:50 de contrôler le travail du parquet
18:52 et de faire, enfin, toute la lumière.
18:54 Je vous disais, donc, que ce dossier est en vocation,
19:00 suite à cette Constitution de parti civil,
19:02 à devenir un dossier d'instruction.
19:04 Je ne vais pas vous en parler.
19:05 Je ne vais pas vous en parler pour ne pas entraîner
19:09 de colibés, de rumeurs ou d'accusations infondées
19:13 contre ce que des gens pourraient penser,
19:18 ce que la morale publique, on va dire,
19:21 pourrait penser des activités de l'INA.
19:24 J'entendais, oui, si elle est capable
19:27 d'avoir des relations sexuelles avec des jeunes gens en soirée,
19:30 c'est qu'elle avait des mœurs légères.
19:32 Et donc, c'est pour ça qu'elle s'est fait enlever.
19:34 Vous savez, les raccourcis sont extrêmement faciles.
19:37 On y viendra également sur notre 3e sujet
19:42 que j'aimerais aborder avec vous aujourd'hui.
19:45 Ce que je peux vous dire aujourd'hui,
19:46 c'est qu'elle avait 12 ans et demi, c'est ça ?
19:49 13 ans et demi.
19:51 C'était pas du tout une soirée.
19:54 L'INA ne sortait pas à cet âge-là.
19:57 C'était une activité de fin d'après-midi.
20:00 Elle était en train de passer un moment
20:03 avec 2 ou 3 amis,
20:06 et elle s'est fait abuser.
20:08 Elle s'est fait abuser et son consentement a été abusé.
20:11 Je ne rentrerai pas dans les détails,
20:12 mais j'appelle, s'il vous plaît, par votre intermédiaire,
20:16 à de la réserve et à ne pas tirer des leçons
20:21 ou des conclusions hâtives de ce qui paraît dans la presse
20:25 quant aux comportements et aux habitudes
20:29 que l'on aurait pu prêter à l'INA
20:32 de par cette plainte pour viol.
20:36 Le dernier sujet est un sujet sensible,
20:38 mais...
20:40 Et avant de le...
20:43 Et ça concerne également le parquet de Saverne.
20:46 C'est quelque chose qui fait...
20:50 qui pose question à ma cliente
20:55 et pour laquelle elle a porté plainte.
20:57 C'est l'attitude de...
21:01 d'un prétendu journaliste,
21:03 et vous l'avez relevé dans la presse,
21:06 et d'une plainte qui a été déposée
21:09 contre un monsieur qui se fait prénommer Samir, je crois,
21:13 avec une émission TPMY.
21:16 Alors, je n'entends pas lui accorder
21:19 plus d'importance qu'il le mérite,
21:22 mais simplement, je confirme le dépôt de cette plainte,
21:25 et là aussi, mes propos ne seront pas forcément contre lui,
21:30 parce que je sais,
21:32 pour avoir pris mon courage à 2 mains
21:34 et entendu et écouté
21:36 quelques-unes de ses apparitions
21:40 sur le réseau social YouTube,
21:42 il fait des gorges chaudes de la plainte déposée à son encontre
21:46 en disant "C'est parce que je dis la vérité
21:48 "que vous avez déposé plainte contre moi,
21:50 "je n'ai rien à craindre, etc."
21:52 Donc, je ne vais pas entretenir ce dialogue entre nous deux,
21:57 et je n'ai pas du tout la volonté
21:58 d'entretenir un dialogue avec lui.
22:00 J'appelle simplement par votre intermédiaire
22:03 le parquet de Salernes à faire les démarches nécessaires
22:07 pour enfin donner suite à la plainte déposée
22:10 par ma cliente contre cette personne.
22:13 Il semblerait, après les informations que j'ai eues,
22:16 que cette plainte ait été transmise
22:19 à un groupement de gendarmerie de Metz, il me semble,
22:22 qui est spécialisé dans les violences,
22:24 enfin, dans les infractions sur réseau,
22:27 les infractions sur Internet.
22:29 Je rappelle simplement que, voilà,
22:31 les conditions de la prescription d'une plainte pour diffamation
22:34 sont extrêmement précises.
22:36 Il y a une prescription qui est...
22:38 Parce que mon but aujourd'hui
22:39 n'est pas de brider à la liberté d'information.
22:42 Ce monsieur peut dire ce qu'il veut
22:45 tant qu'il ne porte pas atteinte à l'honneur
22:47 et à l'intégrité de ma cliente.
22:49 Je ne vais pas lui faire le plaisir de relever
22:51 les différentes torrents d'immondices
22:55 qu'il déverse contre ma cliente.
22:58 Pour ceux qui ont eu le courage d'aller écouter
23:01 quelques bribes de ces émissions,
23:04 vous en êtes les témoins.
23:06 Mais en tout état de cause, ce monsieur,
23:08 même si je respecte sa liberté d'information,
23:10 ne doit pas causer préjudice
23:13 et ne doit pas porter atteinte à l'honneur
23:15 et à mon honneur.
23:17 J'ai le dos large et c'est mon métier,
23:19 mais en tout cas, ne doit pas porter atteinte
23:22 à l'intégrité et à l'honneur de ma cliente.
23:24 Voilà pourquoi je fais un appel aujourd'hui
23:27 au parquet de Saverne
23:28 pour que cette plainte soit suivie des faits
23:32 et que ce monsieur puisse être interrogé
23:35 pour qu'il justifie ses propos
23:38 et qu'il justifie la façon dont il a de s'adresser
23:45 et de parler de ma cliente à l'égard de sa fille
23:49 dans ce dossier et qu'enfin,
23:51 une sérénité puisse être retrouvée
23:54 par ma cliente à ce sujet,
23:55 parce qu'il faut vous dire
23:58 que les renseignements que ce monsieur obtient
24:03 ne peuvent être obtenus que par des personnes
24:06 proches de ma cliente.
24:07 Alors, quand je m'entends "proche",
24:09 pas des membres de la famille,
24:10 mais nous avons là...
24:12 C'est ce qui inquiète ma cliente.
24:16 Nous avons la conviction que,
24:18 et il l'a dit dans certaines de ses vidéos,
24:20 ce monsieur propose de l'argent à des personnes
24:25 qui passent dans la vallée
24:27 et qui sont proches de ma cliente
24:29 pour obtenir des informations.
24:31 Il y a des informations anodines,
24:33 mais qu'il a montées en épingle,
24:35 qui sont ressorties dans ses vidéos,
24:36 qu'il ne pouvait pas connaître sans un appui extérieur.
24:41 Donc ça, c'est quelque chose qui perturbe
24:43 et qui cause préjudice à ma cliente.
24:45 A s'est parlé de lui,
24:46 on lui a donné assez d'importance,
24:49 mais encore une fois,
24:50 mes propos n'étaient pas forcément contre lui,
24:52 mais surtout à l'intention du parquet de Saverne
24:55 pour que la lumière soit faite dans ce dossier
25:00 et que les intérêts et le préjudice de ma cliente
25:02 soient rétablis.
25:03 Merci.
25:05 -Merci.
25:06 -Au revoir.
25:07 -Au revoir.
25:08 -Au revoir.
25:09 -Au revoir.
25:11 -Au revoir.
25:12 -Au revoir.
25:13 -Au revoir.
25:14 -Au revoir.
25:15 -Au revoir.
25:17 -Au revoir.
25:18 -Au revoir.
25:19 -Au revoir.
25:20 -Au revoir.
25:21 -Au revoir.
25:23 -Au revoir.
25:24 -Au revoir.
25:25 -Au revoir.
25:26 -Au revoir.
25:27 -Au revoir.
25:29 -Au revoir.
25:30 -Au revoir.
25:31 -Au revoir.
25:32 -Au revoir.
25:34 -Au revoir.
25:35 -Au revoir.
25:36 -Au revoir.
25:37 -Au revoir.
25:38 -Au revoir.
25:39 -Au revoir.
25:41 -Au revoir.
25:42 -Au revoir.
25:43 -Au revoir.
25:44 -Au revoir.
25:45 -Au revoir.
25:47 -Au revoir.
25:48 -Au revoir.
25:49 -Au revoir.
25:50 -Au revoir.
25:51 -Au revoir.
25:53 -Au revoir.
25:54 -Au revoir.
25:55 -Au revoir.
25:56 -Au revoir.
25:57 -Au revoir.
25:59 -Au revoir.
26:00 -Au revoir.
26:01 -Au revoir.
26:02 -Au revoir.
26:03 -Au revoir.
26:04 -Au revoir.
26:06 -Au revoir.
26:07 -Au revoir.
26:08 -Au revoir.
26:09 -Au revoir.
26:10 -Au revoir.
26:12 -Au revoir.
26:13 -Au revoir.
26:14 -Au revoir.
26:15 -Au revoir.
26:16 -Au revoir.
26:18 -Au revoir.
26:19 -Au revoir.
26:20 -Au revoir.
26:21 -Au revoir.
26:22 -Au revoir.
26:24 -Au revoir.
26:25 -Au revoir.
26:26 -Au revoir.
26:27 -Au revoir.
26:28 -Au revoir.
26:30 -Au revoir.
26:31 -Au revoir.
26:32 -Au revoir.
26:33 -Des questions ?
26:34 -Mme Reneau,
26:35 ça fait 4 mois que vous vous demandez
26:38 de faire monter au marché la date de votre fille.
26:41 Lorsque vous avez expliqué à un endroit
26:43 que vous aviez été journaliste quelques jours
26:45 suite à la disparition de Domina,
26:47 vous aviez martelé à plusieurs reprises "Gardez espoir".
26:50 Est-ce que c'est toujours le cas aujourd'hui ?
26:53 -Toujours.
26:55 C'est ce qui fait que je me lève tous les matins.
26:58 Il n'y a pas d'autre choix que de garder espoir.
27:01 Comme l'a indiqué ma cliente,
27:05 c'est effectivement cette formule qui est extrêmement importante.
27:10 Il n'y a pas d'autre choix.
27:12 Une maman, tant qu'elle n'a pas la preuve contraire,
27:15 estimera toujours que sa fille est en vie,
27:18 pensera à sa fille comme en vie, et elle le peut pour elle.
27:21 Et on la comprend, être qu'en vie.
27:23 -A part au centre de votre quotidien,
27:26 comment vous vous sentez face à un tel âme ?
27:29 Vous avez repris un petit déconcentration.
27:31 Est-ce que vous vous étiez entourée par Tao, peut-être,
27:34 votre petit ami Domina, s'il est toujours à vos côtés ?
27:37 -Non, Tao...
27:40 Enfin, j'ai toujours des contacts avec lui,
27:42 mais il a dû reprendre l'école, sa formation,
27:45 et comme beaucoup de gens, en fait,
27:48 pour qui, eux, la vie continue et avance.
27:51 Moi, non.
27:53 -Il faut que la vie continue.
27:54 Et madame vit pour cette enquête.
27:56 Et effectivement, on n'a pas encore repris d'activité professionnelle
27:59 et soutenue par certains membres de sa famille.
28:02 -Par toute ma famille, par les amis.
28:06 -Absolument. Vous êtes soutenue.
28:07 -Et aussi, je remercie toutes les bonnes personnes
28:11 qui m'envoient des messages, qui envoient des soutiens,
28:14 des gestes,
28:16 tous, chaque acte, bienveillants.
28:19 Je les remercie vraiment.
28:21 -Est-ce que, par exemple,
28:24 vous ressentez cette frustration, effectivement,
28:27 quand vous parlez de la thérapeutique ?
28:29 Est-ce que vous avez la sensation qu'à l'écart de l'hôpital,
28:32 vous commencez à vivre ça, particulièrement ?
28:34 -A l'écart, non, puisque je sais très bien
28:37 que c'est le secret d'instruction et que c'est ainsi.
28:42 La frustration est complètement...
28:45 Parce que je voudrais savoir, je voudrais...
28:48 Oui, savoir, comprendre.
28:52 Et ça, c'est quelque chose de terrible au quotidien,
28:57 de ne pas savoir, parce que je cogite tout le temps.
29:02 Tout le temps, j'analyse, j'hypothèse, je pense.
29:10 -C'est un temps, quand même,
29:12 et c'est ce qui est difficile pour ma cliente.
29:14 Vous le savez, le temps de la disparition de Nina est très court.
29:18 Nous parlons de quelques minutes
29:20 entre le dernier message à Taho
29:24 et le moment où le téléphone arrête d'émettre.
29:28 On parle de quelques minutes.
29:30 Bien évidemment, je me suis rendu sur place.
29:32 Les juges d'instruction nous indiquent également
29:34 s'être rendu sur place.
29:37 C'est une route où...
29:39 Voilà.
29:41 On va sur cette route, on n'y passe pas "par hasard".
29:44 Et donc c'est pour ça que cette frustration
29:46 et cette incompréhension est grande.
29:49 On peut se passer dans le cadre de ces quelques minutes.
29:51 Mais nous n'avons pas le choix.
29:52 Et encore une fois, même si nous ne sommes pas forcément d'accord
29:57 à cause de cette frustration avec la position
29:59 des juges d'instruction, et que nous aimerions en savoir plus
30:01 dès maintenant, faisons avec et au moins profitons
30:04 de la qualité d'écoute de ces 2 magistrates.
30:07 Je crois que vous aviez une question, madame.
30:09 -Notre avocat est le médecin qui a permis
30:11 à des juges d'instruction dans votre audition.
30:14 Est-ce que vous pouvez nous en dire un petit peu plus
30:17 sur votre ressenti à vue avec vos mois de vie ?
30:20 Comment vous étiez passée ?
30:22 -Je pense que c'est bien résumé.
30:26 J'ai eu ce même sentiment d'écoute
30:28 et oui, de bienveillance d'humanité.
30:33 Finalement, je pense que c'est ce que j'attendais
30:36 de ce rendez-vous, en fait.
30:38 Au bout de 4 mois, j'avais besoin
30:41 de voir les responsables de l'enquête
30:45 et d'avoir ce contact humain.
30:49 -C'est surtout ça. Elle voulait du concret.
30:51 Pour l'instant, la juge d'instruction,
30:53 c'était un personnage un peu éterré.
30:55 Mme Groll n'a pas l'habitude des choses de justice.
30:59 Bien évidemment, on savait ce que c'était qu'un juge d'instruction.
31:01 Mais madame Sophie Thoman, doyenne des juges d'instruction,
31:04 madame Valérie Hiltys, juge d'instruction,
31:07 elle voulait se les représenter, elle voulait savoir
31:10 qui était en charge et mesurer l'implication
31:13 de ces 2 magistrates dans ce dossier.
31:16 Et ça, on en a été convaincus.
31:19 Bien évidemment, c'est un dossier extrêmement important pour eux.
31:22 Bien évidemment, c'est un dossier qui n'est pas laissé de côté
31:25 et c'est un dossier qui ne passera pas à la trappe.
31:28 -M. Le Mieux. -Attendez, monsieur.
31:30 -Une question pour Mme Groll.
31:33 Vous avez évoqué plusieurs fois le parquet de Saverne.
31:35 Est-ce que vous estimez que l'enquête,
31:38 c'est au début, elle était bien menée
31:40 par le parquet de Saverne ?
31:42 -Je n'ai pas d'observation particulière à faire
31:44 sur cette enquête.
31:45 Une enquête pour disparition comme ça
31:49 est une enquête extrêmement dure à mener.
31:52 C'est une enquête qui se fait sur quelques jours.
31:55 Alors oui, dans certains dossiers, on a des chances,
31:58 quand on dit toujours les dossiers de disparition,
32:01 soit ils se résolvent en quelques jours,
32:03 soit ils se résolvent sur un temps très long.
32:05 Vous m'avez entendu critiquer le parquet de Saverne
32:07 à de nombreuses reprises, en tout cas à 2 reprises
32:10 dans cette intervention.
32:12 Je n'ai rien de particulier à dire, non, monsieur,
32:14 sur les premiers temps et l'enquête effectuée
32:16 par le parquet de Saverne.
32:17 Et encore une fois, j'ai rien à redire,
32:18 et Mme Groll non plus,
32:19 sur l'enquête en elle-même,
32:21 parce que même si on ne connaît pas les détails,
32:24 parce qu'on n'a pas les copies de la procédure,
32:27 il y a bien évidemment des contacts
32:28 avec les 2 directeurs d'enquête
32:30 qui sont également des gens...
32:32 Vous les avez remerciés.
32:33 Vous avez remercié tous les gens qui sont autour de vous,
32:35 mais c'est également des gens remplis d'empathie,
32:38 remplis d'humanité.
32:40 Et on a confiance dans la qualité de leur travail.
32:43 Monsieur BFM.
32:46 (Propos inaudibles)
32:48 (...)
32:59 -Alors, comme je vous l'indiquais,
33:01 il m'a été indiqué que le dossier
33:04 n'était même pas en fait constitué légalement.
33:07 J'ai l'obligation, en tant que juge d'instruction,
33:11 de communiquer le dossier de la procédure.
33:14 Le dossier de la procédure,
33:16 à différentes étapes du dossier,
33:17 et notamment quand un avocat fait une demande d'audition.
33:20 Avant l'audition,
33:21 je devais prendre connaissance du dossier de la procédure.
33:24 Or, le dossier, pour eux, est toujours en cours.
33:27 C'est-à-dire en cours de rédaction,
33:29 et il est tellement important
33:31 qu'il ne peut pas faire l'objet d'une cotation partielle,
33:34 comme je vous l'indiquais.
33:36 Alors, bien évidemment, ça, c'est l'argument officiel,
33:38 et je comprends bien que derrière cet argument...
33:41 Voilà, je ne peux pas faire l'objet de naïveté non plus.
33:44 Je comprends bien que derrière cet argument,
33:46 il y a une volonté de la part des magistrats
33:49 de protéger le secret de l'instruction
33:52 et de se dire, voilà,
33:54 tant que le dossier n'est pas officiellement
33:57 à la disposition des partis,
33:58 il n'y a pas de risque de fuite,
34:01 et il y a quelque chose qui protège la sérénité
34:04 de la procédure et la sérénité de l'enquête.
34:09 À cela, je répliquerai,
34:11 comme je l'ai fait aux deux juges d'instruction,
34:13 qu'elles pourraient nous faire plus confiance,
34:16 parce que nous leur avons assuré
34:20 du fait que nous respecterions
34:22 et que nous respectons le secret de l'instruction
34:24 et que nous le respecterions
34:25 si ce dossier était porté à notre connaissance.
34:29 Maintenant, voilà, je comprends
34:30 qu'au vu d'un dossier si important pour elles,
34:33 même, encore une fois, si je ne partage pas leur avis,
34:35 je peux comprendre
34:36 qu'elles prennent toutes leurs précautions
34:39 pour le protéger.
34:41 -Madame, vous avez dit
34:43 que vous aviez beaucoup de hypothèses
34:45 dans votre tête tout le temps,
34:46 vraiment, est-ce que, durant ce rendez-vous,
34:50 sans vous dévoiler, évidemment,
34:52 quelque chose qui serait...
34:54 -Pas sûr. -Voilà,
34:55 du secret d'instruction,
34:57 mais il y a un peu de la pression,
34:58 mais est-ce que vous avez pu être rassurée
35:00 sur certains points,
35:01 ou est-ce que vous avez senti
35:03 qu'ils étaient à l'écoute de vos interrogations ?
35:06 -Oui, oui.
35:08 Oui, je pense que là,
35:11 elles ont répondu à mes questions.
35:14 Je sais qu'ils sont investis,
35:17 enfin, ça, je le sais depuis le début,
35:19 puisque, oui, j'ai toujours eu contact
35:20 avec les enquêteurs
35:22 et je vois,
35:24 j'ai passé énormément de temps à la gendarmerie,
35:26 je sais qu'ils travaillent énormément.
35:29 Et après, ben,
35:31 comme je disais,
35:34 les hypothèses ne restent que des hypothèses
35:36 et tant qu'on n'a pas accès au dossier d'instruction,
35:40 je ne peux pas en savoir plus.
35:42 -Mais que tout...
35:43 Mais je vous en prie,
35:44 mais encore une fois, je le répéterai,
35:46 on a acquis la conviction
35:48 que de l'importance de ce dossier
35:50 et que toutes les pistes étaient vérifiées.
35:51 Et c'est ce que je vous disais tout à l'heure,
35:53 que les moyens étaient mis
35:54 pour vérifier le moindre petit détail.
35:57 Et ça, c'est pas quelque chose...
36:00 Je répondais à la question de votre collègue de BFM tout à l'heure
36:02 en disant qu'elles ont la volonté de protéger leur dossier,
36:05 mais ça, je ne vois pas pourquoi elles nous mentiraient.
36:08 Elles n'ont aucun intérêt à nous mentir.
36:10 En tant que...
36:11 Quand on est en charge, voilà,
36:13 moi, en tant qu'avocat,
36:15 madame, surtout, en tant que maman de Lina,
36:17 mais les juges d'instruction également,
36:19 nous avons tous conscience de l'importance humaine,
36:23 de l'importance juridique de ce dossier.
36:25 C'est un dossier comme...
36:26 Comme on n'en voit pas souvent.
36:28 Et donc, c'est pas un dossier qu'on peut prendre à la légère
36:30 et qu'on peut gâcher.
36:33 Et nous avons acquis la certitude
36:35 que toutes les pistes sont poussées dans ce dossier.
36:39 Je crois que madame avait une question.
36:40 -Tout en protégeant tout,
36:42 vous nous encore resterez dans toute chose.
36:44 Vous avez, ma évoque, la sensation que l'enquête avance.
36:47 Ou est-ce que vous avez l'impression,
36:49 un peu comme nous, qu'elle fait assez ?
36:50 -Non, absolument. L'enquête avance.
36:53 Il faut se rendre compte de la densité du travail de cette enquête.
36:57 Il y a des enquêtes de voisinage qui ont été faites,
37:01 qui ont été refaites.
37:02 Il y a de la téléphonie.
37:04 Il y a... Voilà.
37:05 Tout le panel de l'activité de gendarmerie et de police est fait.
37:13 Alors on peut, bien évidemment,
37:15 quand on est à l'extérieur de l'enquête,
37:17 quand on se nourrit de quelques bribes prises par-ci, par-là,
37:22 on peut se dire, chez vous, chez nous,
37:25 mais également au niveau du grand public,
37:27 que cette enquête patine.
37:30 Mais derrière, il y a tout un monde dont on n'a pas conscience,
37:34 dont la porte nous a légèrement été ouverte
37:37 dans le cadre de cette audition.
37:39 Et c'est pour cela, ce que disait Mme Groll,
37:42 on est satisfait, elle est satisfaite,
37:43 parce que ce premier contact a eu lieu.
37:46 Et même si le dossier ne nous a pas été ouvert complètement,
37:51 au moins, on a le sentiment maintenant
37:52 d'en faire partie un tout petit peu plus intimement.
37:55 Je crois que monsieur avait une question.
37:56 -Oui. Et en restant au temps, si je peux, d'instruction.
38:00 Vous avez dit que aucune piste n'a...
38:02 Vous avez le sentiment qu'aucune piste n'a été éludée.
38:05 Je me permets de vous demander si vous avez l'impression
38:07 qu'il y a quand même des pistes qui pourraient être
38:09 un peu plus prioritaires que d'autres.
38:11 Je pense à celle de la Chine aux grises,
38:13 conduire, monsieur, près du mer de Jeux.
38:17 Comment entendez-vous depuis le début de l'enquête ?
38:19 Je vous avoue que je me doutais un peu que cette question
38:21 allait arriver à un moment ou à un autre.
38:23 Ca, je ne vais pas répondre à cette question,
38:26 parce que c'est effectivement du secret de l'instruction.
38:32 Vous avez eu connaissance de cette piste
38:35 parce que c'était, je crois, un mailing
38:40 qui a été envoyé à tous les parents d'élèves du collège
38:44 que Lina fréquentait, oui, absolument,
38:49 donc cette piste existe.
38:51 Après, je n'ai pas de détails particuliers
38:53 et je ne pense pas que ça apporte quelque chose
38:54 en plus de la commentaire.
38:57 -Bon.
38:58 -Question pour madame Boeck.
38:59 -Bonjour.
39:00 -Vous avez dit que vous avez eu l'impression
39:02 que vous avez fait attention à ce qui se passe sur le planète,
39:06 sur les écarts, sur le milieu, sur le cas de Paris-Paris.
39:09 Quel est votre sentiment par rapport à ce que vous voyez ?
39:11 Il y a eu un petit cercle sur la situation ?
39:18 -Euh... Comment dire ?
39:20 -Vous l'avez dit dès le début de l'enquête,
39:23 il ne fallait plus aller sur les réseaux.
39:24 -Non, je me suis beaucoup coupée.
39:27 Après, les choses arrivent à moi quand même.
39:29 Et quand c'est tellement énorme, quand c'est tellement blessant,
39:33 quand tout est tellement faux, forcément, à un moment donné,
39:38 je ne peux pas ne rien dire et laisser faire.
39:41 Ce n'est pas possible.
39:42 Il y a des limites à tout, en fait.
39:46 On peut dire des choses.
39:48 Je pense que tant que c'est dans le bon sens,
39:52 que ça aide à aller vers la vérité,
39:55 que c'est la véracité des choses, c'est bien.
40:00 Après, toutes les dérives, vraiment, je les dénonce
40:04 parce que les gens ne se rendent pas forcément compte
40:07 du mal qu'ils peuvent faire.
40:09 La situation est déjà vraiment...
40:15 insupportable.
40:16 Des fois, je me dis que je traverse l'enfer.
40:20 Et que d'ajouter ça, c'est vraiment pas la peine.
40:24 Certains commentaires ne sont même pas réfléchis,
40:28 n'ont pas de sens,
40:31 ou les commentaires sont faits sans même connaître la situation,
40:37 ou des jugements.
40:38 -C'est compliqué.
40:42 -C'est compliqué, oui.
40:43 -C'est compliqué.
40:44 -Ca fait partie, en fait, de notre volonté de se protéger.
40:48 On peut se demander à quoi sert un avocat de la partie civile.
40:52 Parce que, voilà, l'affaire n'a pas débuté judiciairement parlant,
40:58 il n'y a pas de suspect qui a été arrêté,
41:00 Nina n'a pas été retrouvée.
41:02 Mon rôle en tant qu'avocat de la partie civile,
41:05 c'est d'effectivement protéger Mme Groll.
41:08 Et c'est pour ça, encore une fois, que dès le départ,
41:10 c'est pas une protection vis-à-vis de vous,
41:12 vous le comprenez bien, face aux journalistes
41:15 qui font leur travail et qui sont des vrais journalistes,
41:19 on va dire, il n'y a absolument aucun souci,
41:21 mais vous avez quand même une volonté d'avoir des choses,
41:24 de poser des questions à chaque fois,
41:25 et ça, c'est déjà quelque chose qui peut perturber Mme Groll,
41:29 je n'ai pas dit qu'il a fait souffrir ni qu'il la dérange,
41:31 mais alors vous pensez, quand ce n'est plus un travail
41:35 de vrais journalistes respectueux, etc.,
41:38 on en a parlé avec certains d'entre vous, au début,
41:41 il y a eu des marées de journalistes qui prenaient,
41:44 comme on le voit dans les films, des photos à travers le grillage,
41:48 des drones qui survolaient la propriété de Mme,
41:52 quelque chose qui, fort heureusement,
41:54 grâce à mon intervention ou pas, peu importe,
41:56 s'est amenuisé, voire a complètement disparu,
41:59 et c'est pour ça que nous sommes attentifs,
42:02 et c'est pour ça que nous repartirons
42:04 dans un silence médiatique, mais nous sommes attentifs,
42:06 quand des dérives ont lieu, comme celle dont j'ai parlé
42:08 dans le cadre de mon intervention,
42:10 à porter plainte pour que la justice s'y intéresse
42:12 et que cela cesse.
42:14 -Vous pensez que vous avez envie de se protéger ?
42:16 Est-ce que vous avez un rôle ?
42:17 Est-ce que vous êtes coupée de la radio, de la télévision,
42:20 des journaux ?
42:21 Est-ce que vous avez l'idée de lire, d'écouter, d'entendre
42:23 ce qui se dit sur la disparition de votre fille
42:26 à l'intérieur des médias, ou d'une manière minérale ?
42:28 -Oui, complètement. Je me suis complètement coupée.
42:30 Je vois juste, finalement, mon entourage,
42:37 qui, eux, voient en premier...
42:39 -Ils vous fourmentent des informations.
42:40 -Voilà. Ils nous fourmentent, ou qui vont protéger, en fait,
42:44 des certains commentaires dont on se passe, en fait,
42:49 auxquels on ne tient pas prêté attention.
42:52 -D'accord. On s'intéresse beaucoup au côté droit.
42:54 C'est vrai que même madame avait une question.
42:55 Pardon.
42:57 -Dans ce qu'on dit de l'âge d'esprit,
42:58 vous avez posé des questions de consultation
43:00 avec le gouvernement de Saint-Laurent
43:01 par rapport au bonheur et au raccourci
43:03 des anciens d'Avrakka sur le mode de l'issue
43:06 pour les élus de l'Ina.
43:07 Comment, vous, en tant que maman, vous ressentez
43:09 ces méchancetés, ces jugements ?
43:12 Et qu'est-ce que vous voulez dire aux gens qui vous contarient ?
43:16 -Que c'est d'une violence extrême,
43:18 que tout est tellement difficile,
43:22 que ça m'atteint vraiment dans mon cœur de maman,
43:30 dans mes tripes.
43:31 Tout est compliqué, en fait.
43:37 Oui, c'est cette violence extrême
43:40 qui est psychologiquement très difficile à encastrer.
43:47 -C'est une façon de revictimiser l'Ina, finalement,
43:50 de commenter les choses qu'on ne sait pas,
43:53 qu'on n'a pas l'habitude.
43:55 Enfin, non.
43:56 Tout autant que nous sommes, on est dans la vie.
44:00 -Je ne sais pas si c'est revictimiser ou...
44:03 Je pense plus que chacun fait des commentaires
44:09 au fur et à mesure,
44:11 où il va de son avis personnel
44:13 sans forcément savoir la réalité des choses.
44:17 -Voilà.
44:21 -Je voulais savoir, par rapport au classement de la classe
44:25 particulière,
44:26 qu'est-ce qui vous a pu choquer dans cette affaire ?
44:29 Est-ce que vous estimez qu'elle a été évaluée ?
44:32 Est-ce qu'elle a été classée sans suivre ?
44:35 -Tout.
44:36 Un tout.
44:37 C'est vraiment inentendable, pour moi, tout ça.
44:44 En fait, jusque là, c'était pas possible.
44:49 C'est pas entendable, c'est pas possible.
44:52 On peut pas ne rien faire.
44:53 Et pour moi, ils étaient en train de...
44:56 Alors, la justice est lente, on le sait,
44:59 et les choses prennent du temps.
45:02 Donc moi, j'en étais vraiment restée à me dire,
45:06 "C'est long, mais c'est en cours."
45:10 -A titre personnel,
45:15 si vous me permettez d'ajouter quelque chose,
45:17 c'est vraiment ce classement sans suite,
45:20 sans aucune information.
45:21 On nous dit et on nous répète que le statut de la victime
45:24 doit être important,
45:25 qu'il y a des associations d'aide aux victimes.
45:27 Quand on dépose plainte,
45:29 on donne des coordonnées d'associations d'aide aux victimes.
45:32 Et là, dans une affaire quand même,
45:34 de viol dénoncé par une jeune fille,
45:38 ça a été dit et redit dans la presse
45:42 qu'à partir d'un certain âge,
45:43 jusqu'à un certain âge,
45:44 on n'allait pas rechercher le consentement.
45:47 Après, il y a eu des commentaires...
45:50 Je ne ferai aucun commentaire dessus,
45:52 mais qui étaient plus ou moins graveleux
45:54 et qui étaient un peu inappropriés,
45:56 mais en tout état de cause,
45:57 dans cette affaire-là et dans ce contexte-là,
46:00 un classement sans suite non informé,
46:02 nous ne comprenons pas.
46:03 On va retenir, chère madame.
46:05 -Bonjour, monsieur le ministre.
46:07 Est-ce qu'il y a pas une infraction
46:08 de quoi qui d'arrive, d'un professionnel ?
46:11 Parce que le classement est en temps normal possible.
46:13 -Non, absolument pas.
46:15 Et c'est pour cela que...
46:16 Alors, là aussi, vous m'avez entendu prononcer
46:19 la phrase de respect,
46:21 respect pour les institutions judiciaires,
46:23 en ma qualité d'avocat.
46:25 Le parquet, il a ce qu'on appelle
46:27 l'opportunité des poursuites.
46:29 Donc je peux critiquer, parce que c'est mon droit.
46:32 Nous sommes en démocratie.
46:34 Et tant que je garde une notion de respect,
46:37 j'ai le droit, moi, en tant qu'avocat,
46:39 de dire que je ne suis pas du même avis.
46:41 La critique doit être constructive.
46:43 On n'est pas obligé d'arriver dans l'invective,
46:45 elle manque de respect, elle insulte ou quoi que ce soit.
46:47 La critique, c'est constructif.
46:49 En revanche, je ne peux pas imposer au parquet
46:52 de changer d'avis.
46:53 J'ai le droit de dire que son avis,
46:54 je ne le partage pas,
46:55 qu'il n'est pas explicable juridiquement,
46:57 mais, et c'est pour cela
46:58 que je l'ai annoncé tout à l'heure,
47:00 comme nous estimons que cette procédure
47:03 a été "malmenée",
47:05 au sens propre, mais au sens figuré du terme,
47:08 nous allons nous constituer partie civile.
47:10 Mme Graule va se constituer
47:12 par mon intermédiaire partie civile
47:14 devant Mme Le Doyen,
47:16 même si elle n'est que seule,
47:18 des juges d'instruction de sa verve.
47:20 Il y avait une question encore.
47:21 -Dans cette histoire de plaintes,
47:23 est-ce que vous pouvez nous confirmer
47:25 que vous n'avez pas pris plainte
47:28 en termes d'excuses pour l'ordre du dépistage ?
47:31 -C'est une question qui suit sur le fond du dossier.
47:33 Je crois que vos collègues de la presse
47:36 en sont faits état,
47:39 mais en l'état, moi, je ne participerai pas.
47:41 Encore une fois, je suis tenu au secret de l'instruction,
47:43 donc je ne répondrai pas à cette question.
47:46 -Est-ce qu'il y a quelqu'un d'autre encore ?
47:47 Madame.
47:48 -On a déjà parlé précédemment,
47:50 c'est le début, 1, de la frustration,
47:52 et 2, de ne pas avoir accès à une amitié.
47:54 Je m'imagine que vous m'avez parlé hier
47:55 et 2 jours après.
47:56 Est-ce que vous avez compris ce que vous avez entendu
47:58 à ce moment-là ?
48:01 -Qu'elles comprenaient.
48:02 Et c'est pour ça que j'ai utilisé le terme d'empathie
48:07 et le terme d'écoute.
48:09 Je pense qu'elles nous ont compris.
48:11 À ça, elles nous ont répondu qu'elles prenaient 2 engagements,
48:15 et je vous les répète, à savoir que tout était vérifié,
48:21 toutes les pistes étaient vérifiées,
48:23 et que s'il y avait quelque chose qui sortait dans le dossier,
48:26 quelque chose d'important,
48:29 les éléments seraient portés à la connaissance de ma cliente.
48:34 Voilà, c'est ce qu'elles nous ont répondu.
48:36 Après, la frustration, elle est là.
48:38 J'ai répondu à des questions sur pourquoi elles ont cette position-là.
48:42 J'ai pu apporter quelques éléments d'explication.
48:45 Mais j'ai pas le choix.
48:46 Nous n'avons pas le choix.
48:47 Je sais que dans certains dossiers,
48:48 mais c'est à vous d'appuyer,
48:50 dans certains dossiers,
48:52 alors c'est pas les juges d'instruction qui pourraient le faire
48:54 parce qu'elles sont soumises aux juges d'instruction,
48:55 aux secrets de l'instruction, pardon,
48:57 mais que le parquet fait habituellement des points presse réguliers.
49:02 Là, également, vous me disiez pourquoi les juges d'instruction
49:05 ne nous disaient rien.
49:06 Je pourrais vous retourner la question
49:07 et ce serait à vous d'y répondre.
49:08 Pourquoi le parquet ne fait pas de points presse ?
49:11 Parce que je sais que Mme Rezzi a été interrogée à de nombreuses reprises
49:14 et qu'elle fait un blocage là-dessus.
49:15 Et je pense que la frustration, elle est également partagée par vous,
49:18 messieurs, dames.
49:19 Donc voilà.
49:20 Est-ce que...
49:22 Pourquoi dans ce dossier-là particulier,
49:24 on nous dit que c'est habituel dans les dossiers de ce type ?
49:27 Moi, je partage pas, en tout cas, dans la durée.
49:30 4 mois, ça commence à faire long
49:32 et je pense que certaines pistes ont pu être fermées
49:35 et qu'au moins, tant vous dans le cadre d'un point presse,
49:38 mais surtout nous, et nous d'abord, on va dire,
49:41 dans le cadre d'une communication du dossier,
49:44 nous aurions pu au moins avoir un point rapide
49:47 sur les pistes qui ont été fermées.
49:50 -Est-ce que vous attendez cette conférence de presse ?
49:52 J'imaginez que ça va faire la communication...
49:55 -Alors, ce que j'attends de cette conférence de presse,
49:56 je vous l'ai dit,
49:58 c'est déjà, par respect vis-à-vis de vous,
49:59 et de faire un point global pour que vous puissiez poser
50:03 toutes les questions que vous aviez de manière globale,
50:05 que ça puisse nous permettre, après,
50:07 de nous retirer du point de vue médiatique,
50:09 mais également, bien évidemment, si le grand public...
50:14 Alors, on n'est pas dans une sorte d'appel à témoins,
50:16 mais dans le respect de ce qu'a dit Mme Grohl,
50:20 si, même 4 mois après les faits,
50:22 des personnes ont des informations censées,
50:26 qui reposent sur des éléments concrets,
50:29 bien évidemment qu'ils n'hésitent pas à se mettre en rapport
50:32 avec les services de gendarmerie,
50:35 mais oui, pour répondre à votre question, Mme,
50:38 que cette frustration soit entendue,
50:40 et que si les juges d'instruction peuvent changer d'avis,
50:44 ou si le parquet de Strasbourg peut changer d'avis
50:49 et faire des points presse un peu plus réguliers
50:52 pour assouvir, entre guillemets, cette frustration
50:55 et calmer cette frustration du côté de Mme Grohl,
50:58 ça serait quelque chose, bien évidemment,
50:59 qu'on appelle de nouveau.
51:01 -Mme Grohl, il y a beaucoup de galanteries.
51:05 -On va faire la galanterie. Elle avait levé le doigt, Mme.
51:08 -Bonjour, Mme Grohl.
51:09 Si vous avez un message à partager,
51:11 je suis désolé de vous faire entendre.
51:14 ...
51:21 -Je pense que là, ça met vraiment à jour
51:24 toute l'importance de rendre justice,
51:28 que la justice soit faite, parce que là...
51:32 Alors, vraiment, je tiens à dire
51:37 que là, je sais que tout le monde travaille,
51:41 tout le monde est vraiment...
51:43 -Impliqué. -Impliqué, oui.
51:48 Par contre, concernant le viol,
51:55 c'est terrible.
51:57 C'est terrible d'avoir fait confiance,
52:00 d'avoir tellement fait confiance, en fait,
52:03 sans me poser de questions,
52:04 parce que pour moi, c'était tellement normal
52:06 que la justice fasse son travail,
52:09 et que là, j'ai l'impression de...
52:12 Enfin, pour moi, je parle au nom de Lina aussi,
52:15 d'avoir été trahie.
52:17 ...
52:21 Personne...
52:23 En n'agissant pas, ils ne l'ont pas protégée,
52:26 alors qu'à 13 ans et demi,
52:28 elle avait vraiment besoin que la justice la protège.
52:31 -Monsieur ?
52:35 ...
52:39 -Bah, toi, accroche-toi et reviens vite.
52:41 Je t'aime.
52:43 -D'autres questions ?
52:48 Madame.
52:50 -Vous avez dit tout à l'heure
52:51 que vous aviez des prothèses en partenariat
52:53 avec votre exprès.
52:55 Est-ce que certaines de ces prothèses
52:56 vous avez faites part dans vos guitars,
52:58 parce que vous en avez toujours ?
53:00 Ou est-ce que vous allez utiliser le chant du possible
53:02 parce que...
53:03 -On en parle toujours et on remet à jour.
53:08 Oui, on communique et...
53:10 S'il y a quoi que ce soit à apporter
53:13 ou une question à répondre ou...
53:17 -Il n'y a jamais eu de blocage.
53:21 La porte des directeurs d'enquête pour...
53:24 Alors, la porte des juges d'instruction,
53:25 c'est entre-ouverte hier,
53:27 et Mme Grohl ne l'avait...
53:28 Voilà, et satisfaite,
53:30 parce qu'elle ne les avait jamais rencontrées,
53:31 mais la porte des directeurs d'enquête...
53:34 C'est normal, les directeurs d'enquête,
53:35 ils sont plus sur le terrain.
53:38 N'a jamais été fermé,
53:39 le numéro de portable de la directrice d'enquête
53:41 n'a jamais été fermé,
53:42 dans un sens comme dans l'autre.
53:44 Quand il y a des choses à vérifier
53:46 par les directeurs d'enquête, chez Mme Grohl,
53:49 le courant passe,
53:50 et inversement, quand il y a des questions
53:52 ou des pistes à vérifier,
53:53 ou des choses en disant,
53:54 "J'ai une idée, est-ce que ça, vous l'avez vérifiée ?"
53:57 Alors, en retour, on n'a pas forcément l'information
53:59 en disant comment on l'a vérifiée
54:00 et qu'est-ce que ça a donné,
54:01 mais on a toujours la même réponse,
54:03 "Oui, ne vous inquiétez pas, ça a été vérifié."
54:05 Ou alors, "Oui, on en prend note, merci,
54:07 "et on va le vérifier."
54:08 Ça, c'est une conviction qu'on a acquise.
54:12 -Les portes sont ouvertes des 2 côtés, en fait.
54:14 Je pense que ça s'effluie d'autant la mienne que la leur,
54:16 et si on a besoin, les uns, les autres,
54:20 de s'appeler, on le fait sans hésiter.
54:22 -Monsieur.
54:24 -Pour revenir sur la question à peu près,
54:25 votre quotidien en Allemagne depuis le début de la terre,
54:29 quand vous marchez dans la rue, est-ce que vous...
54:30 -Je ne sors pas de chez moi.
54:32 -Oui. On va essayer d'éviter
54:33 les questions un peu sensationnalistes,
54:36 et vous comprenez bien que c'est une épreuve
54:40 pour Mme Groll d'être là aujourd'hui.
54:42 Et voilà, on va éviter un peu les questions
54:45 trop personnelles et trop émotives, s'il vous plaît.
54:49 D'autres questions ?
54:50 Bien.
54:52 Il ne reste plus qu'en votre nom et en mon nom également
54:55 qu'à vous remercier.
54:57 Et on espère vous donner rendez-vous très vite.
55:00 Ça voudrait dire que cette affaire va évoluer,
55:02 qu'on aura des nouvelles de l'INA
55:04 et qu'on aura de bonnes nouvelles à vous annoncer.
55:07 On vous remercie.
55:08 -Merci.
55:09 -Merci.
55:10 -Merci.
55:11 -Merci.
55:13 -Merci.
55:14 -Merci à vous.
55:15 Merci d'avoir regardé cette vidéo !