• il y a 10 mois
S'il ne fallait retenir qu'une image, qu'un symbole de la colère des agriculteurs qui agite la France depuis deux semaines, ce serait probablement celui-là: le convoi des agriculteurs du Lot-et-Garonne parti en début de semaine en tracteur pour rejoindre le marché de Rungis. Un convoi particulièrement déterminé, qui carbure à la colère et qui a atteint son objectif: pénétrer dans la marché de Rungis. Yves Couant, Stéphanie Zenati, Jérémie Paire, Juan Palencia, Bérangère Canat, avec Bertrand Séguier et Sophie Herbé

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Transcription
00:00 A Pierrefitte-sur-Soldre, dans le hangar des Bonnet Jaunes,
00:04 c'est déjà l'effervescence.
00:07 La nuit s'est très bien passée, on a très bien dormi.
00:10 Quelques heures, ça fait du bien.
00:12 Là, on est en forme, tout le monde est en forme, c'est cool.
00:14 José Pérez se prépare à reprendre son périple vers Rungis.
00:19 Après deux jours déjà passés sur les routes,
00:24 il espère alors boucler le trajet rapidement.
00:26 Aujourd'hui, c'est notre arrivée à Paris.
00:30 C'est une journée très importante.
00:32 Nos revendications arrivent à Paris.
00:35 On veut qu'elles soient écoutées, on veut être entendus,
00:38 on veut vraiment être écoutés.
00:40 C'est à nous de négocier pour voir ce qu'on nous laisse passer.
00:45 Comme les autres agriculteurs, il faut qu'on nous laisse monter jusqu'à Paris.
00:49 Le convoi sait qu'il est attendu sur son chemin par les forces de l'ordre.
00:54 - Il vient avec nous ? - Oui, il vient avec nous.
00:57 - Il vient avec nous, le classement ? - Il vient avec nous, oui.
00:59 José Pérez a mis au point une stratégie.
01:02 Ils vont se diviser en trois convois distincts,
01:06 chacun avec son propre itinéraire.
01:08 Tout était calé hier soir, déjà.
01:10 C'est juste l'organisation, parce que pour bouger autant de tracteurs,
01:13 c'est assez difficile, donc voilà.
01:16 On s'est dit à Paris, on arrive à la capitale, nous voilà.
01:25 Un peu moins de 200 km à parcourir,
01:28 avec un obstacle de taille pour le convoi de José Pérez.
01:31 La Loire, qu'il faut franchir au niveau de Sully-sur-Loire.
01:36 Trois ponts y enjambent le fleuve.
01:40 Un seul peut être emprunté par les tracteurs.
01:46 Les gendarmes en bloquent l'accès.
01:50 Le leader syndical tente de négocier.
01:57 - Je l'entends, monsieur.
02:04 - Si, si, partout, on est passé.
02:05 Si, si, partout, on est passé.
02:06 Madame la préfète, elle est pas là ?
02:08 - Pas encore.
02:09 - Elle doit nous rejoindre.
02:09 Laissez-nous passer.
02:10 Vous avez laissé passer tous les paysages de France.
02:13 - On va voir avec nos chefs, monsieur.
02:15 - Non, non, non, mais on va se déplacer.
02:17 On est passé ailleurs, on a passé ailleurs, on est passé ailleurs.
02:19 - On va pousser, on va pousser.
02:21 - Pour l'instant, monsieur, je vous demande d'attendre.
02:23 - Moi, je vous demande de vous pousser, s'il vous plaît.
02:25 - Pas pour l'instant, monsieur.
02:25 - L'État français ne veut pas que ces paysans s'approchent de Paris.
02:29 C'est incroyable.
02:31 Pas question de céder et d'interrompre leur périple.
02:36 Alors, José Pérez cherche une alternative.
02:39 Et par téléphone, il continue à guider ses troupes
02:44 qui tentent de rejoindre Paris par d'autres itinéraires.
02:47 - J'ai un moyen de manière, on se dépasse.
02:49 On s'est divisés.
02:51 Mais vous avancez, avancez vers le point de départ qu'on avait prévu au départ,
02:57 rappelle Patrick.
02:57 Sauf que tous les ponts de la région sont condamnés
03:01 et les contournées s'annoncent parfois périlleux.
03:04 Dans l'un des deux autres convois de la coordination rurale,
03:11 pour échapper aux face à face avec les forces de l'ordre,
03:14 ces tracteurs ont décidé de couper à travers champ.
03:17 Mais un de leurs engins n'arrive pas à monter le talus.
03:20 Un coup dur pour cet agriculteur.
03:22 - On nous accompagne pour nous faire croire qu'on peut monter tranquillement,
03:26 manifester à Paris.
03:27 Et là, on est accueilli par les CRS qui nous empêchent de traverser le pont de la Loire.
03:31 Donc, qu'est-ce qu'on est obligé de faire ?
03:32 Pour montrer qu'on est en train de crever ?
03:34 On se met en danger pour traverser ?
03:36 C'est ça ?
03:37 C'est ça ?
03:38 Ça, c'est innovant !
03:40 Je suis en train de crever, j'ai trois enfants.
03:43 C'est ça que vous voulez ?
03:44 C'est ça que vous voulez ?
03:45 Regardez, venez voir comment on nous accueille.
03:49 Venez voir comment on nous accueille.
03:50 C'est comme ça.
03:51 Ils sont obligés d'être là, eux aussi.
03:54 Et nous, on est obligés de faire ça.
03:56 Mais c'est quoi ce torrent dans ce pays ?
03:58 Aidé par ses collègues, le tracteur réussit à repartir.
04:06 Et, en file indienne, le convoi,
04:09 désormais composé d'une quarantaine de véhicules,
04:11 emprunte les chemins de traverse.
04:14 Entre deux champs,
04:15 dans les ruelles de villages,
04:18 et même dans un lotissement.
04:21 Après trois jours de voyage, ils touchent enfin au but.
04:28 Le soir même, ils arrivent en région parisienne.
04:33 en région parisienne.

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