Karine Duc (coprésidente de la Coordination rurale du Lot-et-Garonne) dénonce une "rafle" après son interpellation à Rungis

  • il y a 7 mois
Le convoi de la Coordination rurale 47, parti d'Agen et arrivé à Rungis, va "redescendre" vers le Sud-Ouest, après la levée des gardes à vue de ses membres interpellés à la suite d'une intrusion dans le marché international

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Transcript
00:00 Vous faites partie des 91 personnes qui ont été interpellées hier et placées en garde à vue après une intrusion dans l'enceinte du marché de Rungis.
00:09 Vous êtes ressortie de votre garde à vue aujourd'hui. Ça a changé quelque chose pour vous ?
00:15 Est-ce que ça vous a confortée dans l'idée qu'il fallait continuer à vous mobiliser ?
00:24 Il est clair que l'on doit continuer à se mobiliser parce qu'on a bien vu qu'on gênait. Je ne sais pas pourquoi on gêne quand on demande à avoir des mesures pour sauver sa profession.
00:34 Je pense que nos revendications étaient tout à fait simples et saines pour notre métier. Mais on a bien vu qu'on gênait. On gênait au plus haut sommet.
00:42 Il a fallu faire cette rafle et interpeller l'ensemble des agriculteurs qui étaient pacifiquement là présents sur le site de Rungis.
00:54 J'avais l'intention de vous poser la question mais vous allez plus vite que moi. Vous réutilisez le mot rafle ? Vraiment vous pensez que c'est le bon terme ? C'est ce qui s'est passé hier ?
01:05 Oui. Quand vous mettez 80 personnes en garde à vue à même temps, c'est quelque chose d'inédit.
01:15 Les forces de l'ordre localement étaient complètement désarçonnées dans l'organisation de la garde à vue des agriculteurs puisqu'ils n'avaient pas l'habitude de mettre autant de personnes en garde à vue.
01:30 Les places étaient difficiles à trouver. Ils ont été assez décontenancés une bonne partie de la soirée pour assurer la mise en garde à vue de l'ensemble de ces personnes.
01:40 C'est quelque chose d'inédit. Ça ne s'est jamais passé.
01:43 Mais je veux bien entendre que ce soit une expérience traumatisante, Karine Duc. Mais rafle, ce mot fait quand même référence à des périodes très sombres de notre histoire.
01:52 Je ne suis pas sûre qu'on puisse mettre ça sur le même plan. C'est de la provoque ?
01:58 Quand vous avez des agriculteurs qui viennent sur un site de manière pacifique sans dégrader quoi que ce soit, qui sont interpellés, mis massivement à l'abri pour ne pas dire autre chose...
02:13 Je ne vois pas quel autre mot on peut utiliser. Nous, nous sommes dans une détresse profonde et totale. C'est pour ça que le mouvement est né.
02:22 De la réponse que nous avons, les mots ne sont pas disproportionnés. Ça a été vécu vraiment comme une trahison. Et ça a été vécu comme un traumatisme pour bon nombre d'entre nous.
02:36 Et du coup, vous êtes encore plus déterminée à poursuivre la mobilisation. J'ai le sentiment que pour vous, c'est quand même un tournant.
02:43 Pour nous, ce qui est clair, c'est qu'il faut se ranger dans le rang si l'on veut continuer à manifester de façon assez pépère.
02:57 Nous, on n'est pas des gens qui manifestons pépère. Nous, on est là pour avoir des résultats. On est là pour ne pas perdre notre temps lors de manifestations. On est là pour avoir des réponses.
03:06 Mon but premier, c'était d'avoir des réponses vite et de pouvoir faire en sorte que tous les agriculteurs rentrent dans leurs fermes avec des solutions à leurs problèmes qui sont énormes, qui sont majeures.
03:18 Moi, ce que je voulais rajouter, c'est que dans la forme, moi, avec mon avocate, nous avons décidé de déposer plainte parce qu'il est clair que nous avons eu une atteinte au droit de manifester.
03:36 Nous avons eu une atteinte à la liberté d'expression. Nous n'avons pas pu manifester de la même façon que les autres ont pu se manifester de leur côté. Nous avons eu une entrave au droit de la défense.
03:49 Nous avons eu une atteinte à la liberté d'aller et venir, notamment sur le site d'Orangis.
03:55 Et donc, vous portez plainte contre qui carrément ?
03:57 Nous avons eu également un vice de procédure. J'ai décidé, j'ai voulu, j'ai coché la case qui me permettait d'avoir la possibilité de consulter un avocat lors de ma mise en garde à vue.
04:12 Nous sommes en France, nous avons ce droit, tous, autant que nous sommes. Je n'ai pas pu la possibilité de voir mon avocate lorsqu'elle s'est présentée.
04:20 Et ça, c'est quelque chose de grave également. C'est un millefeuille finalement de problèmes et de problèmes conséquents qui font que la mise en garde à vue de l'ensemble des personnes qui l'ont été...

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