Camille Etienne, activiste pour la justice sociale et climatique, était l'invitée C'est pas tous les jours dimanche sur BFMTV.
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00:00 L'écologie c'est le grand perdant de la manière dont a répondu le gouvernement à la colère des agriculteurs.
00:06 Et pourtant on a pu entendre, en fait, si on prenait le temps d'écouter, d'aller à la rencontre des agriculteurs,
00:12 d'échanger avec eux, de réaliser qu'il y en avait un certain nombre, notamment ceux de la Confédération Paysanne,
00:17 qui ont d'ailleurs été sur votre plateau, qui ont expliqué que pour répondre de manière sérieuse à la colère des agriculteurs,
00:23 il fallait des vraies annonces, notamment sur avoir un prix planché,
00:27 si on fait en sorte que les agriculteurs puissent vivre de leur métier,
00:30 pour faire en sorte qu'ils puissent ne pas vivre de pleine face les conséquences du dérèglement climatique.
00:36 La seule réponse qui a été celle du gouvernement, c'est d'écouter encore une fois l'agro-industrie,
00:40 d'écouter les représentants de la FNSEA qui sont à la tête de deux fermes-usines, très concrètement,
00:45 et surtout qui travaillent aussi dans des groupes industriels.
00:48 Donc les seules mesures qui ont été faites...
00:49 Faites référence à Arnaud Rousseau, qui en plus d'être patron de la FNSEA, est aussi président non-exécutif d'Avril,
00:54 qui fait des huiles pour le sueur, Puget, voilà.
00:57 Donc en réalité, on a eu une forme de backlash écologique, en fait.
01:00 On a vu que pendant un moment donné, même dans le traitement médiatique,
01:03 l'écologie est devenue un peu la bête noire, et on a confondu la colère des agriculteurs
01:07 avec une colère qui serait dirigée contre des écologistes, là où ce n'était en réalité pas du tout le cas.
01:13 Mais simplement, et je donnerai la parole dans un instant aux autres invités,
01:17 vous citez la Confédération Paysanne, vous parlez des propositions de prix planchés,
01:21 est-ce que vous avez le sentiment vraiment que ces revendications-là étaient majoritaires ?
01:24 Parce qu'on entendait aussi beaucoup, Camille Etienne, d'agriculteurs qui venaient sur ces plateaux sur le terrain,
01:27 qui disaient "la règle de 4% de jachères, on n'arrive pas à l'appliquer",
01:31 "les pesticides, il y a des surtranspositions".
01:33 Est-ce que vous n'êtes pas un petit peu en décalage avec les revendications de la majorité des agriculteurs ?
01:38 Non, des majorités des agriculteurs qui ont été entendues, qui ont été invitées sur les plateaux,
01:41 à qui on a donné la parole, que le gouvernement a décidé de recevoir.
01:44 C'est très différent.
01:45 En réalité, si vous regardez les normes environnementales, elles sont faites pour quoi ?
01:48 Elles sont faites pour protéger à la base, et y compris en première instance les agriculteurs.
01:52 Vous voyez, il ne peut pas y avoir de production sans outils de travail.
01:56 L'outil de travail des agriculteurs, c'est quoi ?
01:58 C'est les sols, c'est la biodiversité, c'est l'eau.
02:01 Si on entre dans des conditions climatiques extrêmes, et on est en train d'y arriver,
02:05 notamment à cause d'un choix historique d'une agriculture agro-industrielle,
02:09 si on fait ce choix-là, en fait, ils n'auront plus d'outils de travail.
02:12 Donc on ne peut pas avoir d'agriculture sans écologie,
02:14 on ne peut pas avoir d'écologie sans paysans non plus.
02:20 Donc ça va vraiment dans les deux sens.