Le président Macky Sall a annoncé samedi 3 février le report de l'élection présidentielle prévue le 25 février, sans donner de nouvelle date. Cette décision, inédite depuis l'indépendance du pays, a été largement critiquée dans le pays et à l'étranger.
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00:00 -T'as là une Sénégal qui plonge dans la crise politique.
00:02 Hier, le président Makisal a annoncé le report de l'élection présidentielle
00:06 et aujourd'hui, il y a eu des heurts qui ont éclaté à Dakar.
00:09 Nous sommes en direct avec Martin Mour.
00:11 Merci beaucoup d'être avec nous.
00:13 Vous habitez Dakar, vous êtes chercheur français installé sur place,
00:17 affilié à l'Institut des Mondes Africains.
00:19 D'abord, est-ce que vous pouvez nous raconter
00:21 ce qu'il s'est passé aujourd'hui à Dakar ?
00:25 -Oui, bonjour, merci beaucoup.
00:28 Je pense qu'il faut d'abord partir de ce qui s'est passé hier,
00:30 un petit peu la surprise et le choc qu'a été cette abrogation
00:35 de cette annulation de l'élection présidentielle.
00:39 La campagne électorale devait commencer aujourd'hui,
00:41 qui devait avoir lieu dans trois semaines.
00:43 Donc, suite à cette abrogation de la convocation du corps électoral
00:49 par décret et non pas par loi constitutionnelle,
00:54 l'opposition a décidé de maintenir quand même le début de la campagne,
00:58 ce qu'elle a fait en se réunissant à 15h dans un de ces endroits de la ville.
01:03 -Et comment ont évolué...
01:06 On a parlé d'heures qui ont éclaté entre manifestants et forces de sécurité.
01:11 -Alors, tout à fait.
01:13 On a vu des pneus brûlés, des forces de l'ordre
01:17 qui dispersaient des gaz lacrymogènes.
01:19 On a vu aussi des députés arrêtés, des candidats arrêtés.
01:24 Donc, dans le cadre un petit peu du début officieux
01:27 de la campagne électorale.
01:28 Je pense que le principal fait à revenir,
01:31 c'est peut-être, Emma, cette violence un petit peu
01:33 qui se manifeste comme ça dans la rue
01:35 et qui me semble qui est assez spontanée, assez compréhensible.
01:39 Et la violence, c'est peut-être aussi du côté du pouvoir,
01:41 du pouvoir de l'APR, le parti du président,
01:45 qui s'inscrit dans une violence, en fait,
01:47 qui a débuté depuis...
01:48 On a eu des heures manifestes en mars 2021, en juin 2023.
01:53 On a compté presque 50 morts,
01:55 on compte presque 1 000 opposants qui sont emprisonnés.
02:00 On a eu des coupures d'électricité,
02:02 on a eu des coupures d'Internet.
02:05 On a un signal d'une télévision qui est également coupée.
02:09 Je pense que la violence qui se trouve dans la rue,
02:12 elle répond à cette violence institutionnelle
02:15 du pouvoir du président Macky Sall.