• il y a 9 mois
La crise agricole vue par le président de la chambre d'agriculture de la Loire. Raymond Vial réagit au vaste mouvement d'inquiétude qui touche les agriculteurs du pays.
Il évoque aussi la première participation de la Loire au prochain salon de l'agriculture à Paris.

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00:00 [Musique]
00:15 Bonjour à tous, bienvenue, 7 minutes chrono.
00:18 J'ai le plaisir de vous retrouver chaque jour avec les personnalités du département de la Loire.
00:22 À l'heure où le monde de l'agriculture vit une crise apparemment sans précédent,
00:26 c'est le président de la Chambre d'agriculture de la Loire, Raymond Vial, que j'ai le plaisir d'accueillir aujourd'hui.
00:31 Par ailleurs, conseiller régional délégué à l'agriculture et à la ruralité à Auvergne-Uronal.
00:36 Président Vial, bonjour.
00:37 Bonjour.
00:38 Bienvenue dans cette émission. Je voulais qu'on fasse un petit point, puis avoir votre point de vue sur cette crise.
00:42 Cette crise agricole d'envergure, on dit qu'elle n'a pas tellement de précédent dans les dernières années.
00:47 Comment est-ce que vous, président de la Chambre d'agriculture, ancien agriculteur,
00:50 vous vivez la situation que vivent vos collègues aujourd'hui ?
00:55 Alors, plusieurs points. Le premier, il y avait depuis plusieurs mois une montée crescendo envers les services de l'État
01:10 pour les alerter de ce que vivait le monde agricole.
01:14 Et ça a commencé par une opération de retourner les panneaux à l'entrée des villages.
01:20 La fameuse France à l'envers, la tête à l'envers.
01:21 La tête à l'envers. Ce qui voulait bien dire ce que ça voulait dire. Et j'y reviendrai.
01:28 Et je pense qu'aussi bien le monde politique que les services de l'administration n'ont peut-être pas ressenti vraiment la portée de ce message.
01:42 Et plusieurs choses ont concouru à ce qui nous mène à aujourd'hui.
01:51 Alors, bien sûr, dans le sud-ouest de la France, ça a été la MHE qui est une nouvelle maladie sur les bovins.
01:58 Et la non prise en compte des indemnisations ou en retard dans les indemnisations, voire des frais vétérinaires que ça occasionne sur ces animaux.
02:09 Chez nous, c'est peut-être le retard de versement des primes PAC.
02:13 Il faut savoir qu'il y a un calendrier sur le versement des primes PAC et un certain nombre d'agriculteurs n'ont pas perçu en temps et en heure ces primes-là.
02:22 Et de ce fait-là, ça a tendu les trésoreries dans les exploitations.
02:26 Et on a bien senti que la fin de l'année, les trésoreries étaient très tendues.
02:31 Troisièmement, le mois de janvier est le mois où il y a les négociations au niveau de la loi EGalim.
02:38 Et là, pareil, la loi a deux grandes productions, lait et viande.
02:43 Et en lait, des négociations très compliquées avec certaines entreprises, à tel point qu'aujourd'hui, elles ne suivent pas le prix du lait comme d'autres entreprises,
02:55 tel que le groupe Lactalis qui paye les éleveurs à 405 euros les premiers mois de l'année, tandis que les autres entreprises sont plutôt à 440, 445.
03:04 Donc tous ces phénomènes ont fait qu'il y a eu à un moment donné un embrasement dans le pays.
03:09 Dans d'autres régions, ça a été autre chose.
03:12 Mes collègues du nord de la France, c'est le curage des fossés, le curage, le curage.
03:17 On a l'impression qu'il y a eu une agrégation de l'ensemble des doléances et des problématiques rencontrées par le monde agricole.
03:21 C'est ça, voilà. Et la deuxième chose qui m'a marqué, c'est la jeunesse qui est venue sur ces sites de manifestation.
03:29 Donc ça veut bien dire que le malaise est profond, parce que ce sont des jeunes qui ont embrassé ce métier il n'y a pas longtemps et qui souffrent déjà énormément.
03:38 – Qui se rendent compte que c'est plus tenable. – C'est plus tenable.
03:41 Donc je pense que là, on a eu cette adéquation qui a fait qu'aujourd'hui, on en est arrivé là dans le pays.
03:47 – Le mouvement a l'air de s'être calmé temporairement, vu des annonces du gouvernement, des mesures fiscales,
03:52 des alaisements de charges, de normes aussi, des mesures de soutien des prêts agricoles.
03:56 On a l'impression que ça n'est pas éteint complètement ce brasier.
03:59 On attend encore des réponses, vous attendez un salon de l'agriculture chaud, vous aussi ?
04:03 – Alors, je pense qu'aujourd'hui le travail est à faire.
04:06 Beaucoup de choses ont été pré-annoncées, mais sur lesquelles il faut travailler derrière.
04:12 Donc les préfets de chaque département, et c'est le code de la Loire, vont réunir les organisations agricoles,
04:20 maintenant que les actions sont finies, pour reprendre point par point.
04:24 Or, certaines mesures, on ne va pas les renégocier.
04:27 Par exemple, le GNR, le pied de facture, ça va s'appliquer dès le 1er février, donc là, on n'a pas à discuter.
04:34 Par contre, sur les mesures Prairie, il y a des discussions à voir avec les services d'administration,
04:40 et un certain nombre de mesures comme ça, pour ce qu'on appelle la simplification administrative.
04:45 – C'est-à-dire que le préfet sera interlocuteur unique pour simplifier ?
04:48 – Oui, lui-même fera remonter au niveau régional, qui remontera au niveau national.
04:51 L'objectif est, c'est que le jour, au moment du salon, un certain nombre de mesures soient annoncées.
04:57 Donc il nous reste trois semaines devant nous.
04:59 Donc, mais maintenant, il faut travailler.
05:01 – Raymond Vial, qu'est-ce que veut dire ce mouvement ?
05:04 De manière plus générale, on a un problème aujourd'hui à être agriculteur dans ce pays.
05:08 Vous qui travaillez beaucoup à la Chambre d'agriculture, pour favoriser les reprises, etc. d'entreprises,
05:13 quel est le problème avec l'agriculture à In fine ?
05:16 – Il n'y a pas de revenu. Beaucoup de travail et pas de revenu, ou peu de revenu.
05:21 Et c'est cette adéquation qui aujourd'hui ne passe plus.
05:24 – Et le fait que le consommateur n'accepterait pas de payer un certain prix,
05:27 on entend dire ça beaucoup aussi ?
05:30 – Moi je ne remets pas en cause le consommateur.
05:33 Parce que le consommateur, on l'emmène où on veut l'emmener, quelque part.
05:38 – Donc si on pourrait supporter des hausses de prix en expliquant les choses, en éduquant la…
05:44 – Au niveau raisonnable, mais je pense que oui.
05:46 Et puis il y a tout ce qu'on appelle la restauration hors foyer,
05:49 et là on est à côté du marché, d'accord ?
05:53 Et là je pense que c'est pareil, les services de l'État et les collectivités doivent travailler main dans la main,
05:59 de façon que dans la restauration hors foyer, 50% des produits minimums viennent de l'agriculture française.
06:06 – Je voudrais que nous parlions d'un point hyper positif maintenant,
06:08 c'est le Salon de l'agriculture qui arrive, et pour la première fois le département de la Loire,
06:11 qui aura son propre espace au Salon de l'agriculture,
06:14 donc cet appartenariat département, chambre d'agriculture et autres.
06:18 Qu'est-ce que ça veut dire ça ?
06:20 Ça veut dire qu'on a vraiment des atouts à faire valoir,
06:22 et qu'on va les défendre à la Porte de Versailles pendant 10 jours ?
06:25 – Alors pour moi bien sûr c'est un vrai plaisir, au bout de 18 ans de président de chambre,
06:31 j'ai réussi à convaincre le conseil départemental de venir au Salon de l'agriculture.
06:36 Ça sera une grande réussite.
06:38 – Qu'est-ce qu'on va y présenter ? Qu'est-ce qu'on va y faire ?
06:40 – Alors plusieurs choses, il y aura déjà un stand présent pendant 10 jours,
06:46 et sur ce stand sera mis en avant bien sûr les produits de la Loire,
06:51 il y aura une vingtaine de producteurs qui vont tourner pendant la semaine,
06:56 pour vendre leurs produits respectifs,
06:59 et on aura la panoplie des productions de la Loire, ce qui est bien.
07:02 La deuxième chose, le conseil départemental avec les collectivités,
07:06 les syndicats de touristes vont mettre en avant aussi le tourisme,
07:10 parce que ce département est mal connu, et il faut vraiment qu'on fasse de la publicité.
07:15 Et la troisième chose, il y aura la dégustation de produits ligériens.
07:20 – Évidemment, ça ne peut que marcher par la dégustation aussi.
07:23 Merci beaucoup Raymond Villard d'être venu nous voir aujourd'hui.
07:25 Je rappelle que vous êtes président de la chambre d'agriculture de la Loire,
07:27 et conseiller régional Auvergne-Rhône-Alpes.
07:29 Merci à vous de nous avoir suivis, on se retrouve demain pour un nouveau 7 minutes.
07:32 À demain. – Merci.
07:33 [Musique]

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