Pointé du doigt pour son silence dans les médias durant la mobilisation des agriculteurs, Michel-Édouard Leclerc a repris la parole ce lundi. Accusé de contourner la loi Egalim - censée protéger les revenus des agriculteurs - le président du comité stratégique des centres E.Leclerc assure n'acheter des produits étrangers via ses centrales européennes que lorsqu'ils sont produits par des entreprises qui font plus de 350 millions d'euros de chiffres d'affaires. Le distributeur estime aussi avoir été visé "personnellement" par un "groupe de députés" de la majorité et du MoDem
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00:00 Il parle de qui selon vous quand il dit Michel-Edouard Leclerc qu'il a été visé par un groupe de députés Renaissance et Modem ?
00:08 Je pense que j'en fais partie puisque j'ai vu tout à l'heure dans le reportage sur un téléphone portable, j'ai reconnu un tweet effectivement qui était un des miens concernant l'étiquetage de ces produits.
00:21 Je vais vous dire, M. Leclerc ne me fera pas verser une larme, mais puisqu'il vient souvent sur les plateaux, si vous voulez, j'ai des Kleenex là, donc la prochaine fois, vous pourrez les lui offrir.
00:33 Mais sincèrement, effectivement, ça a été dit par vos co-animateurs de cette émission ce soir, les torts sont effectivement partagés.
00:42 Il y a une responsabilité de l'Etat, il y a une responsabilité de l'Europe par rapport aux normes, par rapport à la surtransposition.
00:49 À la place qui est la mienne, je les ai souvent dénoncées ces surtranspositions.
00:54 Il y a une responsabilité évidemment de la grande distribution, c'est clair, mais la grande distribution effectivement ne sert que un tiers, ne vend que un tiers de l'alimentation qui est consommée en France.
01:05 Il y a également les collectivités territoriales, les collectivités locales et l'Etat qui a sa part de responsabilité et sa part de responsabilité dans le respect également des lois EGalim.
01:14 L'Etat qui pendant longtemps, en cette période d'inflation, alors que les prises alimentaires ont augmenté de quasiment 20%, incitait justement à préserver le pouvoir d'achat des Français et à baisser les prix au maximum.
01:27 Donc pour la grande distribution, c'était aussi un équilibre compliqué à trouver, non ?
01:32 Sans doute que c'est un équilibre compliqué à trouver, mais enfin les agriculteurs ne peuvent pas être de façon systématique la variable d'ajustement pour pouvoir nourrir les uns ou les autres.
01:41 Vous savez, dans le budget des ménages, la part de l'alimentation, il y a 40 ans, elle représentait 40%. Aujourd'hui, elle en représente à peine 20, 20, 21%.
01:53 Ça veut dire qu'à un moment donné, il y a un certain nombre de priorisation des dépenses qu'il faut également faire, mais ça ne peut pas être le coût de l'alimentation, puisqu'on a besoin pour vivre de se nourrir, on a besoin de s'alimenter.
02:04 L'alimentation, la nourriture, c'est sacré. Je vous renvoie peut-être à une interview qui avait été donnée par le philosophe Michel Serres, qui effectivement qualifiait cette alimentation de sacrée.