• il y a 9 mois
RTL vous éclaire sur l'arrachage des vignes dans le Bordelais : l'appellation de vin la plus connue au monde (avec le Champagne) va mal, tellement mal qu'on en arrive à détruire des parcelles entières pour diminuer la production. Un crève-cœur pour les viticulteurs. Philippe De Maria est allé à la rencontre d'un de ses professionnels qui se résout à sacrifier une partie de sa propriété, Baptiste Millet, 25 ans.
Regardez RTL Evènement du 06 février 2024 avec Philippe De Maria.

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Transcription
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 RTL événement
00:06 Et l'événement ce matin sur RTL c'est le début de cette opération
00:09 Crève-Coeur pour les vignerons de la région de Bordeaux. Le Bordelais vous le savez c'est l'appellation de vin la plus connue au monde
00:15 et bien elle est en pleine crise de surproduction.
00:18 Résultat ils doivent détruire des parcelles entières. Bonjour Philippe Demaria.
00:22 Bonjour Amandine. Et vous êtes allé à la rencontre de l'un d'entre eux.
00:26 Oui Baptiste Millet, 25 ans, me guide dans ses rangs de vignes jusqu'à sa parcelle promise à l'arrachage
00:33 juste devant les bâtiments de son exploitation qu'il gère avec sa mère et son plus jeune frère.
00:38 Alors là on y est, c'est une parcelle qu'on arrache là ?
00:41 Là qu'est ce que vous avez déjà fait ? Vous avez préparé votre parcelle ?
00:44 Comme tout le monde on essaye de maîtriser les coûts donc on récupère les piquets
00:47 puisqu'il y a des piquets fer et des piquets bois.
00:49 Parce que tout ça ça coûte cher finalement.
00:51 Bien sûr, aujourd'hui avec l'inflation le coût d'un piquet fer c'est quasiment 5 euros
00:56 donc sachant qu'il y en a 1000 dans une parcelle, on préfère les récupérer.
01:00 Et Baptiste choisit de sacrifier sa parcelle la moins qualitative.
01:05 Elle mesure et ce n'est pas rien 10 hectares sur les 60 de son exploitation.
01:10 Qu'est ce qui motive Philippe cette décision ? On l'imagine elle n'est pas facile à prendre.
01:15 En fait les stocks qui s'accumulent, le vin de Bordeaux se vend mal ou pas du tout.
01:21 C'est des volumes qu'on n'arrive plus à écouler, qu'on a en stock, qui nous coûtent de l'argent.
01:25 Nous on a environ 7 à 8 hectores de Bordeaux sub en stock.
01:28 Il y a une concertation, on y a réfléchi à plusieurs fois parce que ça fait toujours mal au coeur
01:33 d'arracher des vines qui sont en bonne production.
01:36 Je vois le chien, même le chien est triste de voir ses vines s'arracher.
01:38 C'est votre sentiment aujourd'hui ?
01:40 Bah oui, ça reste de la vigne, c'est les grands-parents qui ont planté ça.
01:43 On ne veut pas être la génération qui a échoué.
01:46 C'est un problème de marché qu'on n'arrive pas à contrer, pas que notre exploitation.
01:49 C'est Bordeaux en général aujourd'hui qui n'arrive pas à trouver des marchés.
01:52 Alors Baptiste devrait toucher 6 000 euros d'aides à l'hectare arraché,
01:57 moins 2 000 euros par hectare pour le coût de l'arrachage.
02:00 Et sur cette parcelle, Baptiste et sa famille devraient plus tard planter des céréales.
02:05 Alors sur les barrages des agriculteurs la semaine dernière,
02:08 on a beaucoup, Philippe, parlé de simplification administrative.
02:11 Est-ce que c'est simple de bénéficier de ce plan d'arrachage ?
02:13 Alors c'est d'abord une journée d'administratif pour remplir ce dossier, selon Baptiste.
02:18 Et autre traquage, je me suis procuré un courrier envoyé aux viticulteurs
02:22 par la direction des Territoires et de la Mer,
02:24 qui autorise aujourd'hui le viticulteur à arracher.
02:27 Mais cette autorisation ne constitue pas, je cite, une garantie de l'octroi de l'aide.
02:32 Donc l'administration dit "Ok, arraché, on verra plus tard combien on vous attribue".
02:38 Et ce flou énerve prodigieusement Didier Cousinet, l'infatigable président du collectif Viti 33.
02:45 C'est comme si vous alliez au banquier, emprunter, puis on vous dira le taux après.
02:48 Ça revient à peu près au même. On arrache sans savoir combien on va toucher.
02:51 Je dis, c'est du pur amateurisme, ils ont eu le temps de le faire.
02:54 Tous ceux qui reçoivent ce courrier, les 5% des personnes que j'ai vues qui ont reçu ce courrier
02:58 sont quand même inquiets et surpris d'avoir reçu cette lettre.
03:02 Inquiétude et une source proche du dossier tente de m'expliquer ce courrier.
03:06 En fait, les agriculteurs veulent aller vite pour arracher, donc l'administration leur donne le feu vert.
03:11 Mais dans le même temps, 1211 dossiers sont à l'étude, donc ça prend du temps.
03:16 Tout cette désagréable incertitude sur le montant des aides.
03:20 Ça paraît complètement fou. On l'a bien compris à H.S.Evines, c'est un sacrifice.
03:24 Est-ce que ça va marcher ? Est-ce que ça va réguler le marché ?
03:27 On l'espère, Amandine. En tout cas, Baptiste Millier et sa famille y croient.
03:33 On ne sacrifie même pas un petit, un gros morceau pour continuer.
03:37 Vite, vite, qu'on sorte de cette crise, qu'on puisse en sortir sans lui laisser trop de plumes.
03:42 Beaucoup de nos confrères, aujourd'hui, on entend parler de liquidation, de redressement.
03:45 C'est des choses qui font peur. Je suis la 7ème génération de viticulteurs.
03:49 On a un devoir de perpétuer la tradition de viticulteurs et de pérenniser l'entreprise au maximum.
03:56 Pour le moment, 8000 hectares vont être arrachés. Le plan en prévoyait 10 000.
04:01 Certains, comme le collectif Viti 33, estiment qu'il faudrait au moins sacrifier le double de cette surface
04:07 pour que la viticulture bordelaise se refasse une santé.
04:11 Merci beaucoup, Herthèle-Evénement-Signé, Philippe de Barial, un de nos correspondants.
04:15 aborde.

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