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«Je ne serai pas aux côtés des censeurs» : Rachida Dati assure vouloir combattre le wokisme dans la culture
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Transcription
00:00 Venons-en Rachida Dati à votre ministère et à vos ambitions.
00:03 Alors vous voulez bâtir, et c'est un mot d'ordre très important,
00:06 une culture populaire pour tous.
00:08 Avant de vous demander votre méthode, Rachida Dati,
00:10 comment est-ce que vous définissez tout d'abord la culture française ?
00:13 Il y a une culture française, il y a un génie français millénaire.
00:16 Comment vous, vous l'appréhendez, vous la définissez ?
00:18 Sonia, ce n'est pas un hasard si vous et moi, on est sur ce plateau aujourd'hui,
00:21 française, le revendiquant et appartenant à ce pays,
00:26 dans une communauté de destin.
00:28 Et donc qu'est-ce qui nous relie les uns aux autres ?
00:30 C'est la culture, c'est la force de cette culture française.
00:33 Et donc il ne s'agit pas en soi de construire une culture populaire,
00:36 c'est de pouvoir faire accéder au plus grand nombre
00:38 cette culture française qui est diverse.
00:40 Littérature, cinéma, musée, patrimoine, musique,
00:44 elle est diverse, la littérature.
00:47 Et donc c'est de pouvoir faire accéder au plus grand nombre
00:49 ce génie français, comme vous dites.
00:52 Et donc soit les plus éloignés, par exemple quand je me suis rendue
00:55 dans des zones rurales très reculées, où finalement la difficulté
00:59 d'accéder à la culture, c'est la mobilité, ou pas de transport.
01:02 Donc c'est de pouvoir faciliter cet accès.
01:04 Et pour d'autres qui vivent dans des zones très denses,
01:07 en offre culturelle, et finalement qui n'ont pas spécialement
01:09 d'appétence ou de curiosité, donc les inciter pour accéder à la culture.
01:13 Parce que moi je considère que la culture participe,
01:16 comme l'école d'ailleurs, participe à la construction de la citoyenneté.
01:20 On va en parler, c'est très important.
01:21 Et est-ce que par culture populaire pour tous,
01:23 Rachida Dati, est-ce que vous entendez par là,
01:25 culture élitaire pour tous, autrement dit,
01:27 est-ce qu'on prend les pièces les plus compliquées,
01:29 les classiques les plus ardues, et on le diffuse plus largement ?
01:32 François Mitterrand avait dit de l'opéra Bastille,
01:34 il faut en faire un opéra moderne et populaire.
01:37 La définition, c'est à la fois une définition et un objectif.
01:40 Moderne et populaire.
01:42 Et moi je m'inscris évidemment tout à fait là-dedans.
01:46 Et aujourd'hui, cette accessibilité, cet accès à la culture
01:49 pour le plus grand nombre, c'est en tous les cas ma vision politique.
01:52 Et ça sera ma feuille de route.
01:54 Et c'est ce que m'a donné comme mission le président de la République.
01:56 Est-ce que vous avez une priorité ?
01:58 Est-ce que par exemple c'est le théâtre qu'il faut populariser encore plus à l'école ?
02:00 Est-ce que ce sont les arts plastiques dans les collèges et les lycées ?
02:03 Est-ce qu'il faut multiplier par exemple les musées itinérants ?
02:06 Ou est-ce que c'est une offre, j'allais dire, totale et complète que vous visez ?
02:10 Là où le président de la République a raison, c'est que le théâtre,
02:13 c'est un patrimoine culturel français.
02:16 Et c'est sa passion aussi.
02:17 Oui, c'est sa passion, c'est vrai.
02:19 Quand il l'explique et quand il veut le rendre obligatoire à l'école, pourquoi ?
02:23 Parce que ça allie l'histoire et la littérature.
02:25 Prenez Molière.
02:27 Toutes ses pièces allient l'histoire, la littérature.
02:32 Prenez un tableau.
02:33 Quand vous regardez un tableau, d'ailleurs c'est toutes les difficultés que nous avons
02:36 dans certains endroits pour enseigner justement la culture, l'histoire.
02:40 Un tableau, vous rentrez dans ce tableau, vous le comprenez par la connaissance de l'histoire.
02:46 Et donc c'est un art qui vous permet d'accéder à la culture, à l'histoire, à la littérature
02:52 et à tellement d'autres choses, à des émotions, des sentiments.
02:55 Et donc c'est pour ça que je considère que la culture est un élément essentiel.
02:58 Mais ce n'est pas exclusif de l'école.
03:00 Moi je considère que la culture, on peut acquérir les bases à l'école,
03:04 mais c'est une formation continue.
03:06 On appelle beaucoup les Français à se former tout au long de leur vie.
03:10 Moi je considère que la culture, on en acquiert les bases et c'est une formation tout au long de la vie.
03:15 Pour le philosophe Alain Féculcrot, il l'a dit sur CNews et Europe 1 au grand rendez-vous,
03:19 il dit "la culture pour tous" c'est l'eurisque rachdanati,
03:22 que la culture cède à la place au culturel.
03:24 Autrement dit que tout soit culture, la mode, etc.
03:27 Il s'en désole, affirmant que les ministres de la culture,
03:30 mais ils ne vous visent pas particulièrement,
03:32 ne sont plus dans la tradition de Malraux.
03:34 Vous l'avez beaucoup entendu ça, on a fait la comparaison.
03:37 Oui, enfin...
03:38 Vous avez essayé de me prêter...
03:40 Non, mais... j'en suis plus à ça près.
03:42 À ce point ?
03:43 Non, mais à la fois je ne comprends pas ce qu'il veut dire,
03:46 ou alors je comprends trop bien ce qu'il veut dire.
03:49 Mais à l'époque d'André Malraux, la culture était très diverse.
03:54 On avait Louis de Funès, les tontons flingueurs.
03:56 On avait Marguerite Duras et Claude François.
03:59 C'était cette époque d'André Malraux.
04:01 Mais peut-être que pour Alain Féculcrot,
04:03 il faut sortir de Normale Sub pour être ministre de la culture.
04:05 J'en suis pas sorti, mais André Malraux non plus.
04:09 Il n'aurait jamais été ministre de la culture.
04:11 Le ministère de la culture, Rachida Dati,
04:13 ou plutôt les institutions culturelles,
04:15 sont parfois infiltrées par l'idéologie woke, déconstructrice.
04:18 Il y a des subventions, par exemple,
04:20 qui ont été données dans cet objectif.
04:22 Est-ce que vous allez vous y opposer, franchement ?
04:24 Est-ce que vous dites que le ministère de la culture,
04:26 sous le sou de Rachida Dati, c'est non, niet, ou wokisme ?
04:30 Madame Mabrouk, j'ai fait beaucoup d'interviews avec vous.
04:33 Moi, je suis pour la liberté de l'art,
04:35 je suis pour la liberté de la création.
04:37 Je ne suis pas pour la censure.
04:39 Mais vous savez aussi, et c'est aussi ce qui a permis mon engagement politique,
04:44 je suis très sensible, et c'est un combat,
04:47 la lutte contre les discriminations.
04:49 Mais je ne suis pas pour la censure.
04:51 Et je trouve qu'aujourd'hui, le wokisme est devenu une politique de censure.
04:57 Et donc là-dessus, moi, je serai très claire.
04:59 D'ailleurs, j'ai réuni les directeurs généraux du ministère.
05:03 Je réunirai la semaine prochaine les directeurs régionaux de l'action culturelle.
05:07 Et je leur demanderai, effectivement, comme ministre de la Culture,
05:10 de veiller à ce qu'on soutienne la liberté de création
05:15 et de ne pas soutenir ces nouveaux censeurs.
05:17 C'était une vraie bataille.
05:19 On se souvient, par exemple, il y avait des œuvres majeures
05:21 comme le lac des Sines qui ont été menacées,
05:23 on avait dit que ce n'était pas suffisamment diversitaire.
05:26 Vous allez faire face à des courants contraires.
05:29 De lutter contre les discriminations,
05:31 de lutter contre les déterminismes sociaux,
05:34 c'est un combat, et c'est un combat difficile.
05:36 - C'est un effacement pour certains objectifs.
05:38 - Je ne suis pas...
05:39 Je trouve que la culture, ce n'est pas la déconstruction.
05:42 Ce n'est pas l'effacement, bien au contraire.
05:45 Je trouve qu'on rajoute des choses, on ne les soustrait pas.
05:50 Et l'effacement, c'est la censure.
05:52 En tous les cas, je ne serai pas quelqu'un qui sera aux côtés des censeurs.

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