La Rémoise Catherine Vautrin était ce mardi l'invité de France Bleu Champagne. Nommée le 11 janvier à la tête d'un super ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités, s'est exprimé sur ses dossiers. Elle s'est aussi dit attachée à Reims et son territoire. https://www.francebleu.fr/emissions/l-invite-de-la-redaction-sur-france-bleu-champagne-ardenne/catherine-vautrin-ministre-du-travail-de-la-sante-et-des-solidarites-7760593
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00:00 Bonjour Catherine Vautrin. Bonjour. Alors comment allez-vous quasi un mois après votre nomination ?
00:05 Ecoutez je vais très bien merci beaucoup et bonjour à tous les auditeurs de France Bleu Champagne.
00:08 Alors ça fait un mois quasi, vous n'avez toujours pas de ministre délégué ou de secrétaire d'Etat, ils arrivent quand ?
00:15 Vous savez c'est le Premier ministre qui propose et le Président de la République qui nomme donc c'est eux qui évidemment sont maîtres des agendas.
00:22 Mais vous n'êtes pas consulté, vous ne pouvez pas proposer de nom ?
00:25 Vous savez c'est un équilibre qui est le choix du Premier ministre et du Président de la République.
00:31 Catherine Vautrin, la santé et le travail gérés par un seul ministère ça a été beaucoup critiqué quand vous avez été nommé.
00:38 Et des syndicats dont la CGT, la CFDT dénoncent aujourd'hui un manque de réponse de votre part face à certaines actions des agriculteurs en colère ces derniers jours.
00:47 Est-ce que vous, le gouvernement ne pouviez pas condamner, réagir ?
00:51 Alors je vais vous répondre extrêmement précisément. Le 26 janvier dernier, j'ai reçu les directions régionales de l'économie, de l'emploi et du travail.
01:00 C'était la première fois que je les ai rencontrés. Mes premiers mots ont été précisément une réaction vis-à-vis du directeur régional de l'Occitanie pour toutes ses équipes en réaction au phénomène de violence qu'ils avaient subi quelques jours avant qui était cette histoire affreuse du sanglier pendu devant leur fenêtre.
01:18 Donc là-dessus le message est extrêmement clair.
01:20 Qu'est-ce que vous leur avez dit ?
01:22 Je leur ai affirmé tout mon soutien et tout mon soutien pour une raison très simple, c'est que quelles que soient les difficultés que l'on rencontre, rien n'explique la violence.
01:30 Seul le dialogue permet d'en sortir et je redis ce matin encore tout le soutien qui est le mien aux inspecteurs du travail.
01:37 Et je rappelle que dans l'organisation internationale du travail, il est consacré l'indépendance des inspecteurs du travail et bien évidemment, je suis la garante en qualité de ministre du travail de cette situation.
01:49 En tant que ministre du travail justement, vous avez un gros dossier évidemment, l'emploi, le plein emploi en 2027, c'est l'objectif, est-ce que c'est réalisable ?
01:57 Alors vous savez, je crois que ce qui est important et le président de la République comme le Premier ministre l'ont dit régulièrement, l'émancipation elle se fait par l'emploi.
02:05 Et la raison pour laquelle nous sommes mobilisés, c'est que nous voyons que par exemple pour l'emploi des seniors, nous avons en France 10% de seniors en moins qui travaillent si je compare avec l'Allemagne.
02:15 Et donc le sujet c'est d'accompagner nos concitoyens qui sont le plus éloignés.
02:20 C'est le sens de France travail qui a été lancé en 2023. Il y a 18 expérimentations au moment où je vous parle.
02:27 L'objectif c'est d'en augmenter dès ce mois de février, on va passer à 47 et de généraliser dès la fin de l'année.
02:34 Parce qu'accompagner celles et ceux qui sont en recherche d'emploi, c'est leur permettre de retrouver un travail.
02:39 Et c'est aussi permettre de répondre à tous ces postes qui ne sont pas pourvus.
02:43 Parce qu'on le voit d'un côté il y a des gens qui cherchent du travail, de l'autre côté il y a des entreprises qui ne trouvent pas de collaborateurs.
02:50 Catherine Vautrin à la santé cette fois, vous avez parmi vos gros dossiers la fin de vie avec l'examen d'un projet de loi sur l'aide active à mourir, promis avant l'été par le Premier ministre.
03:00 Vous avez dit que le gouvernement devait légiférer d'une main tremblante, ce sont vos mots, qu'est-ce que vous entendez par là ?
03:06 Vous le savez, c'est Montesquieu qui dit ça, je n'ai rien inventé. Et pourquoi est-ce que j'ai mis cela en avant ?
03:12 Parce que vous parlez très exactement de l'aide à mourir.
03:16 Et l'aide à mourir bien évidemment elle doit être regardée dans le respect des convictions des uns et des autres.
03:21 Et on doit le faire avec beaucoup de prudence et beaucoup d'écoute.
03:25 Cela ne peut évidemment concerner que des majeurs, que des personnes qui ont encore leur consentement,
03:31 parce que leur vie évidemment leur appartient, c'est leur décision qui se fait dans un cadre qui doit être fixé.
03:38 Et bien évidemment sur des pathologies qui sont des pathologies comme par exemple la maladie de Charcot,
03:43 c'est-à-dire des pathologies qui montrent malheureusement une espérance de vie qui est extrêmement courte.
03:49 Et tout cela se fait bien sûr avec tout un collège de profession médicale.
03:54 C'est pour cela que ce texte nécessite à la fois de l'écoute, du respect.
03:59 Et c'est ce que nous allons faire comme l'a dit le Premier ministre avant l'été.
04:03 Mais votre position à vous là-dessus ? Parce qu'il y a quelques temps vous étiez plutôt prononcée en faveur des soins palliatifs.
04:09 Aujourd'hui vous êtes dans quel état d'esprit ?
04:10 Ce sont deux sujets complètement différents.
04:12 Il y a d'un côté les soins palliatifs qui correspondent à un accompagnement.
04:16 Il y a ensuite la fin de vie. Je l'ai dit, je le redis, je porterai ce texte qui me paraît un texte extrêmement important.
04:22 Et parallèlement à ça, je souhaite également que nous soyons en capacité de travailler sur les directives anticipées.
04:28 Ça concerne chacun d'entre nous et que chacun d'entre nous puisse, c'est une sorte de garantie de respect de vos volontés.
04:35 Vous notez vos directives anticipées et au long de la vie elles peuvent évoluer.
04:40 Mais c'est important que chacun puisse se prononcer.
04:43 Il est 7h50 sur France Bleu Champagny-Ardennes.
04:46 Notre invitée ce matin, Catherine Vautrin, l'ex-présidente du Grand Reims et nouvelle ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités.
04:52 Alors Catherine Vautrin, votre vie, elle a beaucoup, beaucoup changé ces dernières semaines. En quoi surtout ?
04:59 Vous savez, d'abord, j'ai une immense responsabilité qui est la confiance que m'ont accordé le Premier ministre et le Président de la République.
05:06 Ce très grand ministère a un énorme intérêt. C'est qu'il permet de toucher au quotidien de la vie de nos concitoyens.
05:13 Puisque si on parlait santé, il y a une seconde, de la naissance jusqu'au dernier souffle, le champ est dans ma responsabilité.
05:22 Si je regarde ensuite toutes les solidarités, la vie des familles, l'enfance, c'est un sujet dont j'ai la responsabilité.
05:28 Donc la santé dans sa globalité et le travail.
05:31 Quand on a évoqué avec nos concitoyens l'ensemble de ces sujets, je crois qu'on a touché au quotidien de chacune des familles de France.
05:38 Et donc ma vie, c'est de me consacrer à ce ministère pour apporter les réponses les plus concrètes possibles pour nos concitoyens.
05:45 Je suis une femme de terrain. Je suis partie avec l'expérience que j'ai acquise ici, à Reims, dans le Grand Reims.
05:51 Et que, évidemment, j'essaie humblement de mettre au service de notre pays.
05:55 Et comment vous arrivez à jongler justement entre la santé, le travail, les solidarités ?
05:59 Vous savez, il y a un lien. Le lien, c'est l'humain. Je suis dans tous les sujets de l'humain.
06:04 Ça, c'est le premier sujet. Deuxième élément, c'est qu'évidemment, je ne suis pas toute seule.
06:07 Je travaille avec des équipes et c'est l'occasion pour moi de rendre hommage à toutes celles et ceux qui s'engagent.
06:13 Je suis évidemment...
06:14 Vous avez une équipe de combien autour de vous aujourd'hui ?
06:16 Alors, aujourd'hui, vous savez, il y a une équipe de beaucoup de personnes.
06:20 Parce qu'il y a à mes côtés ce qu'on appelle le cabinet, qui sont celles et ceux qui travaillent avec moi à côté dans mon bureau.
06:25 Et ensuite, je suis la ministre des ARS, pour prendre un sujet que nos concitoyens connaissent.
06:30 Les agences régionales de santé, oui.
06:32 Les agences régionales de santé. Je suis la ministre des directions de l'emploi.
06:35 Enfin, je ne vais pas toutes les citer, mais ça veut dire que très concrètement, je suis la ministre des infirmières,
06:40 la ministre des médecins, la ministre des inspecteurs du travail, la ministre de toute la chaîne médico-sociale.
06:45 C'est-à-dire aussi bien celles et ceux qui travaillent dans les crèches que celles et ceux qui travaillent dans les foyers de l'enfance
06:51 ou celles et ceux qui travaillent auprès des personnes âgées.
06:53 Donc, pour toutes ces femmes, tous ces hommes qui, eux, tous les matins se lèvent, vont travailler.
06:57 Au moment où on parle, les infirmières sont en train de faire leur tournée.
07:01 Dans les foyers de l'enfance, on s'occupe des enfants. Chez les personnes âgées, on s'occupe d'eux.
07:04 Dans les hôpitaux, on a travaillé toute la nuit. Enfin, je ne vais pas faire ce catalogue,
07:08 mais ce que je veux leur dire ce matin, c'est évidemment un immense hommage
07:11 et leur dire que leur travail du quotidien m'oblige.
07:13 - C'est quoi le premier truc que vous faites quand vous vous levez le matin ?
07:17 - Je me lave les dents.
07:19 - Tout simplement, comme quand vous étiez présidente.
07:21 - Comme tout le monde. Vous savez, la prévention, c'est super important.
07:25 On parle beaucoup de santé en France. On a un excellent système de santé.
07:29 On est très bon dans ce qu'on appelle le curatif, c'est-à-dire le traitement.
07:32 La prévention, c'est l'affaire de chacun d'entre nous. C'est un capital.
07:35 Et il est important que chacun l'entretienne.
07:37 - Catherine Vautrin, vous avez retrouvé les bancs du conseil municipal hier à Reims.
07:41 Est-ce que vous allez réussir à ne pas oublier Reims, le Grand Reims, à tout gérer ?
07:45 - Alors, vous savez, il y a ceux qui font des promesses et il y a ceux qui les vivent.
07:48 Ce n'est pas la première fois que je suis au gouvernement.
07:50 Il y a 20 ans, je suis entrée au gouvernement.
07:52 Et chacun a pu remarquer que tout le temps que j'étais au gouvernement, je suis toujours revenue à Reims.
07:56 Reims, c'est mon port d'attache. C'est là où j'ai grandi.
07:58 C'est là où j'ai grandi politiquement.
08:00 Et l'expérience que j'ai acquise, je l'ai acquise comme députée.
08:03 Je l'ai acquise comme adjointe au maire. Je l'ai acquise comme présidente du Grand Reims.
08:07 Et c'est un peu de l'expérience.
08:09 J'ai souvent dit que le Grand Reims, c'était une petite France,
08:12 parce qu'on avait à la fois l'urbanité, la ruralité, tous ces sujets du quotidien, là encore.
08:18 Eh bien, c'est avec tout ça que je suis partie à Paris.
08:21 Et Reims, ça reste évidemment non seulement dans mon cœur, mais dans ma vie.
08:24 Et ça vous manque ou pas, Reims, la Champagne ?
08:26 Vous savez, je suis quand même à 45 minutes de Tel-Jevet. Je ne suis pas non plus partie très loin.
08:30 Vous arrivez à revenir souvent ou pas ?
08:32 J'essaie de revenir le week-end.
08:34 Est-ce que quand vous êtes là le week-end, quand vous vous baladez en ville, les habitants viennent vers vous ? De quoi ils vous parlent ?
08:41 Vous savez, entre les Rémo et moi, c'est une longue histoire.
08:45 Et les gens sont à la fois extrêmement chaleureux.
08:49 Beaucoup ont la gentillesse de me féliciter.
08:51 Certains me disent "bon courage", mais un bon courage, sous-entendu, on compte sur vous.
08:55 Et là encore, cette confiance est une confiance qui m'oblige.
08:57 Est-ce que vous allez encore acheter vos légumes au marché, comme tout le monde ?
09:01 Parce que quand on pense à une ministre, on se dit que potentiellement, elle est entourée de garde du corps.
09:05 Elle a peut-être moins la possibilité d'être aussi libre qu'avant.
09:08 Alors, disons que j'avoue que je ne suis pas allée au marché depuis que je suis au gouvernement.
09:13 Ça ne m'a pas empêché d'aller faire quelques courses.
09:15 Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, la vie ministérielle fait que vous êtes accompagnée.
09:21 Et je remercie celles et ceux qui m'accompagnent au quotidien.
09:23 Et vous le vivez bien, ça, ou pas ?
09:25 Ça fait partie des règles qu'on doit accepter.
09:27 Comment est-ce que vous faites, Catherine Vautrin, pour tenir le rythme ?
09:31 Parce que vos journées, on l'imagine, sont très très longues.
09:34 Est-ce que vous êtes, comme Gabriel Attal, à dormir 4h par nuit et à tout rattraper le week-end ?
09:38 On dort moins, je ne vais pas vous dire le contraire.
09:40 Ne serait-ce que parce que depuis que je suis nommée, j'ai eu 4 textes, 3 au Sénat et 1 à l'Assemblée.
09:46 Donc des séances qui se terminent vers 1h du matin.
09:49 Les premiers rendez-vous dans la foulée, les matinales, vous connaissez ça par cœur.
09:53 Ce n'est pas à vous que je vais expliquer ça.
09:54 Les matinales sont souvent tôt.
09:56 Donc effectivement, ça fait des nuits qui sont courtes.
09:58 Mais j'ai la chance de très bien dormir.
10:00 Et comment est-ce que vous faites ? Vous faites des micro-siestes ?
10:02 Vous mangez différemment ?
10:04 Alors, je ne fais pas de micro-siestes.
10:06 J'ai plutôt intérêt à faire attention à ce que je mange, d'autant que je suis très gourmande.
10:09 Donc le sujet, j'ai déjà un peu de surpoids, on ne va pas en rajouter.
10:12 Donc je fais très attention à ça.
10:13 Vous avez un petit conseil pour nous ce matin ?
10:15 Comment bien manger quand on est aussi occupé que vous ?
10:18 On le sait bien, des fruits, des légumes, des sujets extrêmement simples.
10:23 Et puis, si on le peut, un peu de sport.
10:25 Parce que l'admire de sport par jour, c'est important.
10:28 Alors moi, j'essaie de marcher un peu.
10:29 Je ne suis pas tout à fait sûre d'être à la demi-heure.
10:30 Monter les escaliers, ne pas prendre l'ascenseur.
10:32 Des choses basiques, mais qui permettent de rester en forme.
10:35 Et puis l'affection des siens.
10:37 C'est très important de se sentir entouré.
10:39 Alors tous ces messages, j'ai reçu énormément de messages.
10:41 C'est l'occasion ce matin de remercier toutes celles et ceux.
10:44 J'ai essayé d'être à jour, je ne suis pas tout à fait à jour.
10:46 Pardon pour celles et ceux que j'ai oubliés.
10:48 Mais en tout cas, que chacun sache que vraiment, ça m'a fait très chaud au cœur.
10:51 Catherine Vautrin, c'est la journée mondiale sans portable aujourd'hui.
10:54 Est-ce que c'est possible de le lâcher quand on est ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités ?
10:58 Ça va franchement être un peu compliqué.
11:00 Honnêtement, je crois que je vais avoir du mal.
11:02 Par contre, un message de prévention, les écrans.
11:05 Et les écrans notamment pour les enfants.
11:07 La semaine dernière, je voyais une enquête.
11:09 À deux ans, des enfants sont déjà exposés pendant 56 minutes sur des écrans.
11:14 Attention aux conséquences.
11:16 Là aussi, ce sont des choses qui sont arrivées depuis 30 ans, qu'on a appris les uns et les autres.
11:21 Mais peut-être pas toute la journée sans portable, mais privilégier des moments.
11:24 Voyez, regardez, là on se regarde.
11:26 Ce n'est pas désagréable de se parler en se regardant, plutôt que d'avoir chacune notre portable devant nous.
11:29 Rappelez l'essentiel. Merci beaucoup Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités.
11:35 Merci de nous avoir accordé ces longues minutes ce matin sur France Bleu, Champagne-Ardenne.
11:39 Bonne journée à vous.
11:40 Avec plaisir, merci à vous.