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NewsTranscription
00:00 [Musique]
00:17 Madame, Monsieur, bonjour et bienvenue dans ce numéro de l'invité de la CAM
00:22 et nous avons le plaisir de recevoir un ancien international, Burkina Bébé,
00:26 aujourd'hui président du club qui évolue en Ligue 1 au Burkina Faso, Rahim Ouedraogo.
00:32 Bonjour. Bonjour.
00:34 Nous avons le plaisir de vous recevoir. Bienvenue en Côte d'Ivoire.
00:37 Merci. C'est un pays que vous connaissez.
00:40 Bien sûr. C'est un pays que je connais parce que je venais en vacances depuis tout petit.
00:45 Donc, comme on dit, la Côte d'Ivoire et le Burkina sont des pays frais.
00:51 Comme vous savez, il y a une grande communauté burkinabée ici.
00:55 Donc, on se sent chez nous.
00:58 Et depuis tout petit jusqu'à maintenant, vous voyez un autre pays, les choses changent ?
01:03 Ça évolue. Ça évolue énormément. Quand on regarde les échangeurs, avant il n'y en avait pas.
01:08 Aujourd'hui, vous avez de beaux stars et il y a assez de bonnes routes.
01:15 Et on voit que le pays est en train d'évoluer positivement.
01:20 Et vous êtes là pour la CAMP 2023, surtout pour les étalons du Burkina Faso qui évoluent à Boakye.
01:26 D'abord, un regard sur cette compétition qui a démarré depuis le 13 janvier.
01:31 Oui, en tout cas, c'est comme vous l'avez prédit, les Ivoiriens, que ça va être la plus belle CAMP.
01:37 Et présentement, en tout cas, la fête est belle. On est content d'être là.
01:43 Quel est votre rôle autour de ces jeunes joueurs aujourd'hui qui défendent les couleurs du Burkina Faso ?
01:48 Moi, déjà, en tant qu'ancien international Burkinabé et promoteur de centres de formation,
01:56 j'ai des jeunes qui jouent dans l'équipe nationale présentement.
02:01 Donc, ces gens ont besoin de nous autour d'eux.
02:04 Bien vrai qu'on ne soit pas officiellement dans le staff, mais on communique beaucoup.
02:09 Et comme vous voyez, le coach adjoint aussi, c'est un ancien international.
02:13 C'est un ancien international comme dans le staff technique, donc on communique souvent.
02:18 On les partage ce qu'on voit durant les matchs.
02:21 Mais parlons justement de vous, de votre participation en tant qu'étalon, ancien étalon.
02:26 Quel est le bilan que vous pouvez faire ? Parce que votre dernière CAMP, c'était en 2004.
02:31 Oui.
02:32 C'était en 2004 en Tunisie.
02:35 En Tunisie.
02:36 Et ça ne s'était pas bien passé puisque le Burkina Faso a fait deux défaites, un match nul.
02:41 Oui, quand vous regardez aujourd'hui, le Burkina a beaucoup évolué.
02:47 En son temps, nous étions presque les premiers professionnels.
02:51 On n'avait pas assez de professionnels dans notre équipe nationale.
02:55 Quand on parle professionnel, c'est ceux qui jouent à l'ex-Yogya, à Neuha.
02:59 Et le Burkina a commencé en 1996, vous vous rappelez.
03:04 En 1996. Donc c'est très récent par rapport aux éléphants et à d'autres pays comme le Nigeria.
03:11 Mais on est en train de faire notre chemin.
03:14 Et en 2013, on a joué la finale en Afrique du Sud.
03:18 On a été troisième, je pense, en Guinée-Équateuria.
03:22 Et la dernière CAMP, on a été quatrième.
03:26 Aujourd'hui, vous avez rangé les crampons.
03:30 Si vous devez faire un bilan de cette participation, de ce passage à l'équipe nationale du Burkina Faso,
03:36 vous vous dites que c'était bien, que vous avez participé comme il fallait.
03:41 Oui, je dirais bien que j'ai joué ma partition pour le développement du football burkinabé.
03:49 Comme vous le savez, étant tout petit, tout le monde rêve, tout le footballer rêve de porter le maillot de l'équipe nationale.
03:56 Et le rêve s'est réalisé. On a qualifié le pays à trois camps.
04:01 Donc je suis satisfait de ce que j'ai fait durant mon passage.
04:06 Et puisque vous parlez de développement du football local, c'est désormais ce que vous portez comme ambition
04:11 au niveau du Burkina Faso avec Raimo Football Club, qui évolue en première ligue, on va le dire ainsi, du Burkina Faso.
04:19 Déjà sur cet aspect, est-ce que c'est une reconversion voulue ou bien vous vous dites que,
04:27 étant ancien footballeur, c'est tout ce qu'il vous reste à faire ?
04:31 Une reconversion voulue et l'envie d'aider le pays, comme vous l'avez déjà été ancien footballeur.
04:41 On n'a pas pu remporter la Coupe d'Afrique.
04:44 À un certain moment, je me suis dit qu'il fallait que j'investisse pour former des jeunes qui pourront nous ramener un jour à la Coupe d'Afrique au Burkina Faso.
04:54 C'est cette raison qui m'a motivé à mettre le centre de formation en place.
04:59 Et souvent, quand j'étais dans les grands stades en Europe, je me suis dit que j'avais beaucoup de chance d'être là-bas
05:06 parce que je ne suis pas passé par un centre de formation de la rue.
05:09 Je suis allé, donc je voyais le besoin pour mon pays d'avoir un centre de formation de qualité.
05:17 Et aujourd'hui, ce centre, comment il fonctionne ?
05:19 Le centre fonctionne correctement.
05:21 On a des gamins de 10 à 22 ans qu'on prend très jeunes.
05:29 Ils sont scolarisés sur place, ils sont internés, ils s'entraînent.
05:33 On a des éducateurs de qualité et le centre est gratuit.
05:37 Pourquoi gratuit ? Parce qu'il faut donner la chance à tout le monde, à tous les enfants.
05:42 Et vous savez souvent, les jeunes talents proviennent des familles un peu pauvres.
05:47 Donc si on disait qu'il fallait que ça soit payant, ça allait être les gosses de riches.
05:52 Donc aujourd'hui, les enfants sont là et c'est pas de risque.
05:55 Et on a eu la chance d'avoir certains qui sont professionnels, comme j'ai dit, certains qui sont sur le terrain aujourd'hui.
06:00 Il y a qui et qui ?
06:02 Aujourd'hui, on a Isaac Caboret qui joue à Luton en Angleterre.
06:07 Hervé Coffey a été formé à Raimaud, qui a fait un passage.
06:11 Qui est passé à l'ASSEC du mois de mai.
06:13 C'est moi qui l'avais prêté à l'ASSEC pour faire son chemin.
06:17 Et il y a d'autres qui devraient être là, mais à cause des blessures, qui ne sont pas là.
06:21 Il y a un, Valentin Neumann, qui est sur le banc, qui n'a pas encore joué.
06:27 Alors ces enfants que vous encadrez à Raimaud, ils sont combien aujourd'hui, ces pensionnaires ?
06:31 J'ai au moins 100 gamins dans le centre de formation.
06:36 Ce n'est pas facile, puisque quand on dit 100 gamins...
06:39 Oui, et surtout que c'est gratuit.
06:41 C'est gratuit, ce n'est pas facile.
06:43 Et comment vous financez ?
06:45 Puisqu'au début, mon premier projet, c'était le centre de formation.
06:49 Mais je me suis dit, si tu mets tout ton argent dans le centre de formation, ça va prendre trop de temps avant le produit.
06:56 Et on ne sait jamais.
06:58 D'où j'ai créé la compagnie de transport, qui aujourd'hui emploie plus de 350 personnes.
07:05 Donc la compagnie sponsorise maintenant le centre de formation.
07:11 Donc c'est ce qui fait qu'on est un peu tranquille.
07:14 Et à travers le placement des joueurs aussi, il y a des retombées qu'on réinvestit dans le centre.
07:19 C'est comme ça qu'on fonctionne.
07:20 Depuis 2012 que le club existe, quel est le bilan que vous devez faire si vous devez faire un projet ?
07:27 Est-ce que vous êtes satisfait déjà ?
07:30 Je suis très satisfait parce que tu contribues au développement de ces jeunes qui sont en train de devenir professionnels.
07:39 Hormis d'être professionnels, tu les encartes, tu paies les études, puisqu'ils ne sont même pas nombreux en classe.
07:48 Il y en a d'autres qui sont sortis avec le bac, même s'ils n'arrivent pas à être professionnels, au moins ils arrivent à avoir des diplômes.
07:55 Et pour faire un bon nombre de chemins dans la vie active.
08:00 Donc je suis très satisfait de ce que je fais.
08:04 Aujourd'hui, Raimo, c'est en Ligue 1 du Burkina Faso, 12ème sur 16.
08:09 Ce n'est pas très bien comme placement.
08:11 Ce n'est pas très bien, mais vous savez, quand vous avez des jeunes joueurs qui doivent apprendre, il faut être patient.
08:18 Parce que l'objectif, ce n'est pas de remporter les titres, puisqu'on l'a déjà fait.
08:23 Quand on est monté en première division, trois ans après, on a fait le doublé, la Coupe Champion.
08:30 On a joué deux fois la Coupe d'Afrique.
08:33 Mais après, tu vois que ce n'est pas l'objectif recherché, puisque souvent, quand on met la compétition, le résultat, disons, devant la formation, ça gâche le travail.
08:44 C'est ce que j'ai compris. J'ai dit, bon, on va aller sur la compétition et sur la formation.
08:49 Donc donner du temps à ces gamins d'apprendre à compétir.
08:54 Si on est au milieu du tableau, si on se maintient, c'est très bien.
08:58 Et souvent, c'est difficile pour nous aussi de bâtir une grande équipe, parce que les enfants partent à tout moment.
09:06 À tout moment, les enfants peuvent partir.
09:09 Donc c'est ça la priorité. C'est ce qui fait que ça serait difficile de se retrouver dans le haut du tableau.
09:15 Si vous avez des enfants autant que vous envoyez à l'extérieur, donc en professionnel, ça veut dire que vous avez peut-être des partenariats.
09:24 Vous travaillez avec qui ?
09:26 Je travaille avec un bureau d'agents de joueurs aux Pays-Bas, puisque c'est là-bas que j'ai évolué.
09:34 Donc à travers eux, et leur rôle c'est de suivre les enfants quand ils sont là-bas.
09:38 Moi je m'occupe de la formation, puisque ça demande beaucoup de temps de suivre ces jeunes.
09:43 Quand ils vont très jeunes, 17-18 ans, quand ils sont là-bas, après ils se retrouvent dans un autre cadre.
09:50 Ils commencent à gagner de l'argent. Comme vous savez, aujourd'hui, il y a certains qui gagnent énormément d'argent.
09:55 Donc il faut des gens derrière eux pour les suivre.
09:58 Ici, comme je l'ai dit, au Burkina, ils sont dans un cadre, ils sont internés.
10:04 S'ils vont là-bas, ils ont un appartement, ils ont des voitures, tout autour.
10:07 Donc il y a à suivre souvent. Il y a d'autres qui peuvent oublier le côté sportif et profiter de la belle vie.
10:14 Parlons maintenant de la stratégie de développement de Raymo Football Club.
10:18 Qu'est-ce que vous mettez en place et quelles sont les visions de ce club au Quénabé ?
10:24 Ce que je mets en place, c'est surtout d'avoir des éducateurs de haut niveau.
10:30 Et la reconversion des anciens footballeurs de Raymo, surtout ceux qui n'arrivent pas à être professionnels.
10:39 Je pense beaucoup à ça. Et j'investis beaucoup dans les infrastructures.
10:43 Parce que vous savez, sans infrastructures, c'est difficile de mettre quelque chose de bien au niveau du football.
10:50 Justement, dans cette quête du développement, avec les objectifs que vous fixez, à quelle échéance vous entendez réaliser tout cela ?
11:02 Non, je ne me pose pas de délai. On est en train de faire notre chemin.
11:08 Puisque dans toutes les choses que tu fais, tu prends de l'expérience.
11:11 Donc il y a des erreurs qu'on fait aussi, qu'on essaie de corriger.
11:15 Et on va pas à pas, mais aujourd'hui on est à un certain niveau.
11:20 Nous voulons au moins avoir un joueur, un ballon d'or africain, qui va sortir du centre.
11:27 Et voir des joueurs qui vont évoluer dans les grands clubs, comme le Barça, comme Liverpool et autres.
11:34 Donc c'est ça, c'est ce chemin-là qu'on poursuit.
11:38 Parlons de détection, parlons de talent. Le Burkina, on en a quand même connu.
11:44 D'ailleurs, vous en faites partie. Aujourd'hui, il y a des pépites qui montent au niveau de l'équipe nationale.
11:52 Est-ce que vous vous dites que c'est une dynamique interne ?
11:55 Et que, en fait, aujourd'hui le niveau a évolué ?
11:58 Ou bien vous vous dites que ce n'est pas du tout cela ?
12:01 Non, le niveau a évolué par rapport à avant, parce qu'il y a beaucoup de centres de formation aujourd'hui
12:07 qui font qu'on arrive à produire des joueurs de qualité.
12:11 Donc le bilan est satisfaisant quand tu regardes le Burkina, qui est un pays qui n'a pas beaucoup de moyens,
12:18 dont on fait avec les moyens de bord. Chacun s'est dévoué, chacun contribue à sa façon.
12:23 Et je pense que l'avenir est radieux.
12:26 Alors maintenant, nous parlons plus globalement en dehors du Burkina Faso.
12:30 On en parlait à l'instant peut-être hors antenne.
12:35 Ces équipes qui participent, ces 24 à l'ACAM 2023, il y a eu des surprises.
12:41 Comment vous commentez et analysez ces surprises ?
12:45 Les gens parlent de surprises, moi je ne parle pas de surprises.
12:50 Moi je dirais que tous les pays ont évolué au niveau du football.
12:54 Parce qu'aujourd'hui, chaque pays a des centres de formation, chaque pays a des entraîneurs qualifiés.
13:00 Donc tactiquement, physiquement, les équipes répondent présent.
13:05 Donc avant, tu te retrouvais avec certains pays qui avaient les moyens, qui étaient en avance sur les autres.
13:11 Mais je pense que peut-être ces pays n'ont pas continué à créer le fossé, que les autres les ont rattrapés.
13:19 Et quand vous regardez, tous les pays mettent de l'argent pour la préparation des différentes équipes nationales.
13:26 Je prends l'exemple de Burkina Faso, qui est un pays qui n'a pas les moyens,
13:30 mais les étalons sont allés se préparer jusqu'à Dubaï.
13:34 Donc vous voyez le sérieux qu'on met dedans.
13:37 Et les joueurs sont dans les conditions, sans oublier qu'ils rencontrent,
13:44 comment dirais-je, des adversaires coréens aussi tous les week-ends en Europe.
13:49 Donc quand ils reviennent en Afrique, ils sont compétitifs.
13:53 Et puisqu'on en parle, ces équipes africaines qui ne sont plus vraiment de surprise,
14:00 si vous devez donner une note sur 10 au total, sur le rectangle vert, par rapport aux différentes équipes, ce serait combien ?
14:09 Si je dois donner une note à cette compétition, déjà on va parler de 8, 8/10.
14:16 Parce que les pelouses sont bonnes.
14:18 Le seul avantage cette année, c'est que toutes les pelouses sont bonnes.
14:23 Les pelouses sont arrosées avant les matchs, ce qui permet de produire du beau football.
14:28 Mais justement, on va continuer de parler de la Cannes 2023.
14:33 On va arriver certainement à cette dernière question que nous posons chaque fois, le trio.
14:39 Mais avant d'arriver au trio, il y a peut-être à regarder aussi ces infrastructures dont vous parlez à l'instant.
14:47 Vous vous dites, oui, la Côte d'Ivoire c'est vraiment comme Paris.
14:50 Ça, il n'y a rien à dire. Sur ce point, il n'y a rien à dire.
14:54 J'ai été dans les différents stades, vraiment, le gouvernement a baissé.
14:58 Et c'est une fierté en tant qu'Africain de venir voir ce joli stade-là en Côte d'Ivoire.
15:04 Ce n'est pas un miroir. Comme on dit ici, si tu rentres à Ibimpe, tu te trouverais dans un stade en miroir.
15:10 Pour dire aux autres aussi que nous, en tant qu'Africains, nous pouvons produire aussi de belles choses.
15:16 Et ça, c'est une fierté.
15:18 Et nous encourageons les gens qui s'occupent du sport à pouvoir entretenir ce stade-là après la Coupe d'Afrique.
15:27 Puisque souvent, c'est ça le problème.
15:29 Oui. Et la Côte d'Ivoire a en tout cas pris les dispositions pour se faire.
15:32 Le Premier ministre en a parlé dernièrement.
15:36 Les joueurs qui vous ont marqué jusque-là ?
15:39 Jusque-là, les joueurs qui m'ont marqué, il y a Ousimane, le ballon d'or africain.
15:48 Souvent, on le voit à la télé.
15:50 Donc, il fallait le voir à l'œuvre, en live, pour voir ses forces et ses faiblesses.
15:57 Et c'est un joueur très très très intelligent.
16:00 C'est un joueur qui a atteint sa maturité.
16:04 Et quand on quitte le Circo Fofana, que j'ai vu jouer à Lens,
16:09 et je l'ai vu, c'est le même engagement, la même détermination.
16:13 Et lui aussi, quand vous le voyez, il est un peu en avant sur beaucoup de joueurs.
16:19 Sangaré, qui joue pleinement.
16:21 Son rôle est ébranlé.
16:23 Je trouve qu'il y a beaucoup de joueurs de qualité dans cette Coupe d'Afrique.
16:28 Mais parmi ces joueurs, on n'aurait pas cité l'étalon ?
16:31 L'étalon ? Bon, peut-être que c'est des gens que je connais.
16:36 Comme on dit souvent, on parle de ceux qui sont dehors.
16:38 Parce que chez nous, vous savez, Hervé Kofi, c'est un très grand gardien.
16:42 Mais comme vous savez, en Europe, souvent, c'est difficile pour les gardiens africains
16:46 d'aller à un certain niveau.
16:49 Et Edmond Tabsoba, qui est aujourd'hui l'un des meilleurs défenseurs,
16:54 l'un des meilleurs défenseurs, dans le moment, on va dire comme ça,
16:59 qui est courtisé par beaucoup de grands clubs.
17:03 Mais seulement son club ne veut pas le lâcher.
17:06 Si on a notre capitaine Bertrand,
17:09 il y a Isaac Aboury qui est en train de monter en puissance.
17:13 Donc, je n'ai pas voulu parler de Burkinevi,
17:16 mais j'ai voulu parler des autres, les Ghanéens, Kudus.
17:20 Donc, aujourd'hui, l'Afrique a quand même de grands joueurs.
17:25 On ne pourra pas citer tous les Guineans, des joueurs de talent.
17:29 Ils ont une très bonne équipe, une équipe technique, très technique.
17:33 Alors, juste quand on regarde cette effervescence autour,
17:36 quand on regarde la technicité qui se dégage,
17:39 est-ce qu'on se dit oui, Patrice Motsépe a raison de dire
17:42 que l'Afrique peut compéter sur le champ international,
17:46 notamment au mondial ?
17:48 On peut compéter au mondial, mais vous savez,
17:51 on a des avantages par rapport aux Européens,
17:56 puisque nos jeunes joueurs vont là-bas pour être encore plus compétitifs.
18:01 Il faut que nos championnats deviennent plus compétitifs,
18:04 qu'il ne faut pas être obligé d'aller en Europe pour être à un certain niveau.
18:10 Et ça se passe en Afrique du Sud, ça se passe en Égypte,
18:14 mais les autres pays, c'est un peu difficile.
18:18 Et les joueurs vont un peu tard aujourd'hui en Europe,
18:21 puisqu'il faut avoir 7-18 ans pour aller en Europe,
18:24 ce qui fait que c'est un handicap pour nous.
18:28 Mais on espère qu'on pourra se préparer pour le futur.
18:32 Mais pour le moment, on est un peu loin.
18:36 Le Maroc nous a quand même fallemblement représentés au dernier mondial.
18:40 Oui, mais quand vous regardez la politique marocaine,
18:43 j'ai été là-bas il y a au moins 6 ans.
18:46 Si vous regardez la politique, ils ont mis une politique en place
18:49 à travers le roi du Maroc, qui a mis un très grand centre de formation
18:53 où on prend les meilleurs joueurs de toutes les équipes,
18:57 et dans le jeu, on les forme.
18:59 Après, quand ils arrivent à la majorité,
19:02 ces joueurs retournent dans ces clubs pour aller compéter avant d'aller à l'extérieur.
19:09 Où les meilleurs qui vont aller directement,
19:12 il y a des retombées pour ces différents clubs.
19:15 Et les catégories de jeux, pendant la journée FIFA,
19:19 se déplacent partout en Afrique aussi pour jouer des matchs amicaux.
19:23 Donc ils ont une structuration vraiment en place depuis fort longtemps.
19:27 Donc le résultat ne m'a pas du tout étonné.
19:30 Côté stade, côté infrastructure, si vous arrivez au Maroc,
19:34 ça n'a rien à voir à aller en haut.
19:37 L'Afrique y prétend à beaucoup plus, beaucoup plus au niveau international.
19:42 Mais qu'est-ce que l'Afrique doit faire, selon vous,
19:45 pour relever le niveau de son football ?
19:48 L'Afrique, notre gros souci, c'est le sérieux.
19:52 On n'est pas trop sérieux.
19:54 Souvent, pas tout le monde.
19:56 Souvent, les gens ne sont pas professionnels dans ce qu'ils font.
20:00 Souvent, il y a des gens qui mettent l'argent devant tout.
20:05 Sinon, ce qu'on peut faire, c'est la formation.
20:09 Vous voyez, aujourd'hui, à travers le président Alassane Ouattara,
20:14 la Côte d'Ivoire a six jolis stages pour que les autres pays ne le fassent pas.
20:20 Il y a le président du Bénin, tout de suite, qui est monté il n'y a pas longtemps,
20:24 qui a pu faire aussi des stages au Bénin,
20:27 qui est en train de relancer le football béninois.
20:30 Je pense que tous les pays doivent suivre l'exemple.
20:34 Investir dans les infrastructures, parce que sans infrastructures,
20:38 sans la formation, c'est difficile de se développer.
20:42 Et hormis ça, maintenant, il y a le côté financier au niveau des clubs,
20:47 parce qu'il n'y a pas trop de sponsors pour les clubs.
20:51 Et sans argent, aujourd'hui, c'est compliqué.
20:55 Et justement, ce n'est pas évidemment facile,
20:57 puisque même les infrastructures demandent qu'il y ait des finances.
21:00 Et vous avez trouvé le modèle au niveau de Raymo Football Club au Burkina Faso.
21:04 Et c'est d'ailleurs ce que vous faites, vous vous investissez maintenant à plein temps
21:09 pour le développement du football burkinabé.
21:12 On vous souhaite peut-être d'atteindre le haut du tableau
21:15 et surtout d'avoir à réaliser vos objectifs pour le centre de formation Raymo.
21:21 Oui, merci pour le vœu, mais pour moi, le plus important, c'est le départ des joueurs.
21:28 Parce que je me dis chaque fois, si tu arrives à faire parti des joueurs par saison,
21:34 déjà ta saison est réussie.
21:36 Financièrement, vous l'avez dit ?
21:38 Financièrement, moralement, tout, tout, tout,
21:41 parce que si les joueurs partent, ça motive les autres aussi à travailler pour partir.
21:45 Parce qu'ils veulent être comme eux, donc il y a ça.
21:48 Mais quoi qu'on dise, il y a des retombées aussi.
21:51 Mais quand on travaille, on ne peut pas mettre l'argent devant.
21:55 C'est la réussite des enfants d'avoir.
21:57 Et quand vous faites du bon travail, c'est sûr qu'il y aura des retombées plus tard.
22:01 Merci. Je vous en prie.
22:03 Merci Raymo Ouedarogo d'avoir été l'invité de la Canne aujourd'hui.
22:06 Merci de m'avoir invité aussi.
22:09 Madame, monsieur, merci à vous de nous avoir suivis.
22:11 Je vous rappelle que nous recevions M. Raymo Ouedarogo, ancien international burkinabé,
22:15 aujourd'hui président du club Raymo Football Club au Burkina Faso.
22:19 Merci et rendez-vous très vite pour un autre invité de la Canne.
22:22 [SILENCE]