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AmusantTranscription
00:00 J'ai tout donné et je suis dehors.
00:01 Mon tout-pris.
00:02 On m'a arnaqué bien qu'on y fasse.
00:04 Vous avez un problème.
00:06 Vous ne savez plus quoi faire.
00:07 Nos journalistes et nos spécialistes sont là pour vous.
00:10 Il existe une solution.
00:11 C'est sans aucun doute.
00:13 Vous me devez de l'argent, je veux mon argent, point.
00:20 Sécurisez ce site !
00:21 Julien, juste devant vous là.
00:25 On essaie de l'arrêter.
00:26 On est trois ménages Julien, nous allons essayer de l'attraper qui-tu.
00:28 Je préfère l'attaquer aux pénales.
00:30 Vous vous encourrez des peines de prison.
00:31 Allons !
00:32 On vous a invité le pire.
00:33 On va rentrer.
00:34 Alors elle vous pousse ?
00:35 Je vous remercie beaucoup.
00:39 Je vous remercie de tout mon coeur.
00:41 Je suis vraiment heureuse, je suis vraiment contente.
00:42 Madame, Monsieur, bonsoir, merci au public présent.
00:48 Un vrai service public vous offre TF1 chaque vendredi soir.
00:52 Nous sommes là pour régler vos problèmes
00:53 quand vous vivez le pot de terre contre le pot de fer.
00:56 Mais nous sommes là aussi pour conseiller tous ceux qui nous regardent ce soir.
00:59 Grâce à nos spécialistes, notre médiateur Bernard Sabat est avec nous ce soir.
01:02 Bonsoir Bernard.
01:04 Notre avocat spécialisé dans l'automobile, Maître Decomon.
01:07 Bonsoir.
01:07 Bonsoir Julien.
01:08 Notre avocat de consommation, Maître Félonaux.
01:11 Bonsoir Nathalie.
01:12 Notre avocat de métro, Olivier, est avec nous également.
01:16 Bonsoir.
01:17 Et notre avocat de Nancy, Maître Michel.
01:20 Bonsoir.
01:22 [Musique]
01:27 Parce que par coquetterie, elle a voulu retrouver le ventre de ses 20 ans,
01:31 parce qu'elle a fait une liposuction et qu'elle en est décédée,
01:34 une famille maintenant se pose des questions.
01:36 Qu'est-ce qui a bien pu se passer ?
01:38 Elle n'arrive pas à obtenir les réponses.
01:40 Et vous allez voir qu'en enquêtant, nous avons quand même découvert des choses
01:43 très très bizarres dans ce dossier.
01:45 Nous allons vous les exposer maintenant.
01:46 Nous accueillons Claudius et Safi Katarina.
01:48 [Musique]
01:50 Comment a-t-elle pu mourir d'une simple liposuction ?
01:53 C'est ma femme, docteur. C'est ma femme.
01:55 J'ai le droit de savoir qu'est-ce qui s'est passé.
01:57 Dans cette clinique, on étouffrait les erreurs médicales avec de l'argent.
02:02 Il y a eu encore des affaires qui ont été réglées par des chèques.
02:05 Des chèques de 170 000 euros, des chèques de 30 000 euros,
02:08 qu'un gars qui est entré, il faut qu'on apprenne d'ici, qu'on a coupé un pied.
02:11 La recherche de la vérité dans cette affaire sera un long parcours d'obstacles.
02:15 Vous vous sentez ?
02:17 Vous ne me touchez pas.
02:17 Non, non, c'est interdit.
02:18 Vous vous sentez ?
02:20 Vous vous sentez ?
02:20 J'ai un accès.
02:21 Vous vous sentez ?
02:22 Vous êtes complètement malade. On voulait qu'on appelle la police.
02:24 Qu'attendez-vous, monsieur, de cette émission ?
02:28 Nous sommes venus sur le plateau, c'est pour dénoncer déjà la situation
02:34 que ma chéritaine épouse a perdue sa vie.
02:38 Et puis, c'est pour savoir toute la vérité,
02:41 pour essayer de trouver toute la vérité sur sa mort.
02:43 Aujourd'hui, c'est toute une famille qui est en remplace des arrois.
02:48 Mademoiselle, parce que votre papa est abattu, il a peut-être du mal à travailler.
02:52 Vous avez un frère qui est suivi également psychologiquement.
02:55 Oui, un petit frère de 6 ans à l'époque, donc 8 ans aujourd'hui.
02:59 Suivi par un psychologue depuis.
03:02 Donc, moi, je suis un peu le pilier pour les soutenir.
03:06 Et pour faire aussi marcher un petit peu la famille, pour les aider à tenir le coup.
03:12 Comment se fait-il que vous n'arriviez pas à avoir d'explications sur ce qui s'est passé ?
03:17 Elle rentre pour une liposuction.
03:19 Vous avez malheureusement assisté, nous allons le voir dans l'enquête de Sophie Prichonny,
03:23 qui est en duplex avec nous d'ésile.
03:25 Mais vous avez vu qu'il se passait des choses très bizarres, qu'il y avait des va-et-vient.
03:29 Mais personne ne peut vous dire ce qui s'est passé ?
03:31 Jusqu'à aujourd'hui, aucune réponse.
03:33 Ni des médecins, ni du chirurgien, ni de l'anesthésiste, ni du directeur de l'hôpital.
03:40 Aucun contact.
03:41 Vous, monsieur, vous ne vouliez pas qu'elle fasse cette opération, mais...
03:45 Au départ, je ne voulais pas.
03:47 Mais après, comme on vit tellement bien, on s'est récupérés.
03:51 Après, elle m'a motivé.
03:53 J'ai fait plaisir.
03:55 Et cette plaisir-là qui a été mortelle, qui me ronge énormément.
03:59 Je lutte pour que plus d'autres femmes meurent dans des conditions pareilles.
04:03 Alors, Sophie Prichonny est en duplex avec nous, à plusieurs dizaines de milliers de kilomètres.
04:10 Vous m'entendez, Sophie ?
04:11 Oui, je vous entends très bien, je viens malgré la distance.
04:13 Alors, Sophie, nous allons essayer maintenant de comprendre,
04:15 parce que je crois que c'est important, ce qui a pu se passer.
04:18 Pour cela, il nous faut raconter toute cette histoire, cette dramatique histoire.
04:22 Voici la première partie de l'enquête de Sophie Prichonny.
04:25 Parce qu'elle voulait retrouver le ventre plat de ses 20 ans,
04:29 Martine Bikki, mère de deux enfants, a perdu la vie.
04:32 Son mari se bat pour connaître la vérité.
04:35 Pour moi, c'est un meurtre.
04:37 Mais malheureusement, vis-à-vis de la loi, pour eux, c'est l'homicide involontaire.
04:42 Le débat est un des points de départ.
04:47 Une jeune femme, dans la force de l'âge,
04:50 qui se rend dans une clinique, dans ces circonstances-là, pour décéder, c'est affreux.
04:54 Défaut de surveillance, décès camouflé, établissement non conforme,
04:58 un rapport d'expertise accable la clinique dans laquelle Martine a été opérée.
05:03 Une simple lipposition.
05:04 Aujourd'hui, les experts confondent la dette de la défaillance médicale.
05:11 7000 kilomètres, c'est la distance que nous allons parcourir pour rencontrer Claudius Bikki.
05:17 C'est sous le soleil de la Guadeloupe et ses paysages paradisiaques que cet homme vit un enfer.
05:24 Depuis le décès brutal de sa femme, il y a deux ans, Claudius est inconsolable.
05:29 Il lui faut réorganiser la vie de famille sans elle, parvenir à l'oublier, mais ça lui est impossible.
05:35 Chaque matin, en me réveillant, je lui avais l'intention de manger,
05:40 comme si elle était avec moi.
05:42 C'est cette photo-là que j'embrasse.
05:45 Et puis je lui pose le café.
05:51 Et elle me dit "bon, c'est ton café, je te dépose".
05:55 Et je vois toujours dans son café, comme si elle était là avec moi, on boit le café ensemble.
06:09 Pour son petit garçon de 8 ans, pour qu'il ait le sentiment que sa mère veille toujours sur lui,
06:14 Claudius a transformé la maison en mausolée.
06:17 Ça c'est la photo de notre mariage.
06:23 Elle venait d'avoir 19 ans.
06:27 Là c'est sa première photo que j'ai eue d'elle, elle avait 18 ans.
06:32 Elle était en train de préparer le repas dans la cuisine.
06:36 C'était le baptême de Réagir, en décembre 1999.
06:42 Si je retire les photos, je pense que je serai anéanti.
06:47 Pour moi, à chaque côté où je passe, je lui envoie un bisou,
06:51 comme si on était là, je le vis, comme si elle était là toujours.
06:57 Plus de 450 photos tapissent les murs de la maison.
07:03 450 photos qui retracent l'histoire de Martine et Claudius.
07:07 Une histoire d'amour qui débute en 1981.
07:10 C'était un coup de foude, elle et moi on s'entendait tellement bien,
07:14 on a décidé de vivre ensemble.
07:17 Elle était jeune, elle avait 18 ans, on s'est mariés et on a vécu pendant 23 ans.
07:24 Il manquait un mois pour avoir les 23 ans de bonheur qu'on a vécu.
07:28 23 ans d'amour, de complicité, rythmée par la naissance de leurs enfants,
07:33 Katharina et Réagir.
07:35 Une famille inséparable dont le bonheur n'échappe à personne,
07:38 comme en témoignent leurs voisines.
07:40 Elle ne sortait pas sans son mari ni ses enfants.
07:43 Mais elle était très bien.
07:45 Le lundi, je les regardais de temps en temps, en train de boire leur café,
07:49 sur un banc là, le mari qui la taquinait, il s'embrassait,
07:53 je les souvenais un petit peu.
07:57 Seule ombre à ce tableau parfait,
07:59 après deux naissances, le corps de Martine change.
08:02 Cette jeune femme aux physiques irréprochables
08:04 supporte difficilement ses quelques kilos superflus.
08:07 Par rapport à son poids,
08:10 elle était vraiment pas bien dans sa peau.
08:14 Elle voulait à tout prix garder son poids.
08:19 Elle était bien en forme, ma mère.
08:23 Elle voulait garder son poids,
08:25 tout en perdant le très peu de ventre qu'elle avait.
08:29 Un complexe qui devient vite une obsession,
08:34 car Martine danse dans une troupe carnavalesque.
08:37 Elle y côtoie des femmes au corps de rêve
08:40 et ne supporte plus son ventre roux.
08:42 Elle fait part alors à son mari de son envie de remédier à ce problème
08:46 par une opération de chirurgie esthétique.
08:48 Je lui ai dit non, je ne voulais pas,
08:51 ton corps est bien idéal comme ça.
08:53 Elle insistait tellement, je n'ai pas voulu.
08:55 Trois mois après, elle m'a...
08:57 Comme on vivait tellement bien,
08:59 elle m'a motivé et je l'ai envoyé voir le chirurgien
09:04 le 17 décembre 2004.
09:06 Ce jour-là, Martine pense réaliser son rêve.
09:11 Et c'est un cauchemar qui l'attend, elle et sa famille.
09:14 Alors Sophie, faisons un petit peu le point sur ce que nous venons de voir.
09:20 Alors vous avez pu vous rendre compte que aujourd'hui encore,
09:23 Prudus, on ne peut pas dire qu'il a fait son deuil
09:25 puisqu'il vit constamment avec la présence de sa femme partout dans la maison
09:30 qui l'a transformée en une sorte de musée ou de museau en son honneur.
09:33 Et voilà, ces deux enfants vivent aussi avec cette présence constante
09:36 parce qu'ils n'arrivent pas à faire le deuil du décès de Martine.
09:40 C'est vraiment parce que vous n'arrivez pas à comprendre ce qui s'est passé
09:43 que vous faites comme si elle était encore là.
09:46 Vous avez vraiment besoin de ça pour tourner la page.
09:48 Vous ne la tournerez jamais vraiment, mais pour arriver au moins à revivre à peu près normalement.
09:53 Oui, il faut que j'ai toute la vérité sur sa mort.
09:56 Et c'est pour ça que j'ai même coyé un comité de soutien.
09:58 Nous sommes à 400 membres actuellement.
10:00 Et puis il y a une pétition en cours, on est à 4000 signatures.
10:03 Ma mère, c'était une battante.
10:05 Par la négligence des médecins, elle n'est plus parmi nous aujourd'hui.
10:09 Donc il faut que la justice soit faite.
10:12 Allez, nous regardons la suite de cette enquête de Sophie Prichaudny.
10:17 Perdre du poids, acquérir un corps parfait, maigrir sans le moindre effort.
10:21 C'est motivé par ce genre de publicité que Martine envisage une opération de chirurgie esthétique.
10:26 Une liposuction consistant à supprimer moins de 800 grammes de graisse au niveau du ventre.
10:32 Une intervention quasi bénigne.
10:34 Elle était très confiante.
10:38 Elle était vraiment sûre que ça allait se réaliser.
10:44 Elle pensait qu'elle allait surtout réaliser son rêve de retrouver son ventre de jeune fille.
10:50 3 janvier 2005. Martine rencontre le chirurgien esthétique pour la première fois.
10:56 Après quelques analyses, celui-ci fixe rapidement l'intervention dans une clinique de son choix.
11:02 Une clinique privée où il exerce.
11:04 L'opération doit durer une heure, mais sous anesthésie générale.
11:11 On a posé appel à la clinique pour demander de voir l'anesthésiste.
11:15 C'était le vendredi soir.
11:18 On lui répond, vous savez madame, l'anesthésiste n'est pas là.
11:22 Martine insiste encore beaucoup, je dois être opérée lundi, comment je fais pour voir l'anesthésiste.
11:28 On lui dit non, lundi matin l'anesthésiste vous consultera.
11:31 Malgré plusieurs tentatives par téléphone, Martine ne parvient pas à joindre l'anesthésiste.
11:37 Mais l'opération reste programmée.
11:39 Le 8 janvier, Claudius accompagne sa femme à la clinique.
11:42 C'est la dernière image que j'ai vivante d'elle.
11:48 On se fait la bise sur le pas de la porte et puis elle m'envoie des...
11:53 Comment dirais-je ?
11:55 Elle me fait adieu, elle me fait adieu toujours souriant.
12:00 A cet instant, Claudius est loin de se douter qu'il ne reverra plus Martine.
12:04 Que s'est-il passé dans le bloc opératoire ?
12:06 A-t-on laissé Martine dans un couloir sans surveillance ?
12:10 Aurait-on pu la sauver ?
12:11 Ces questions, nous allons vouloir les poser au directeur de la clinique.
12:15 Vous vous sentez ?
12:16 Non, non, c'est interdit, vous vous sentez ?
12:18 Vous vous touchez, c'est pas sain de vous toucher.
12:19 Vous vous sentez ?
12:20 Vous vous sentez ?
12:21 Vous êtes complètement malade, on voulait qu'on appelle la police.
12:23 Nous allons insister, le personnel de la clinique aussi.
12:27 Ecoutez, ça tombe très très mal, vous voyez.
12:30 Oui, Sophie, partez maintenant, ils ne veulent rien savoir.
12:33 Voilà, partez, ne demandez plus rien.
12:36 Non mais vous êtes qui, monsieur ?
12:37 Oh, vous ne touchez pas, vous êtes qui, monsieur ?
12:39 La suite de notre document, dans un instant, sans aucun doute.
12:43 Claudius vient de quitter sa femme Martine,
12:55 qui s'apprête à rentrer dans le bloc opératoire pour subir une liposuction.
12:59 Il est loin de se douter qu'il ne la reverra plus.
13:02 Voici la suite de notre document.
13:04 C'est la dernière image que j'ai vivante d'elle.
13:08 On se fait la mise sur le pas de la porte et puis elle m'envoie des...
13:13 Comment dirais-je ?
13:15 Elle me fait adieu, elle me fait adieu, toujours souriante.
13:20 Le 10 janvier, Martine monte au bloc sans voir l'anesthésiste.
13:24 11h20, un brancardier ramène Martine dans sa chambre, inconsciente.
13:30 Il demande à son mari de quitter la pièce.
13:32 Claudius assiste alors un puissant, un balai frénétique d'infirmière et de médecin.
13:37 L'homme regardait sur en se tenant la tête, mais il avait les larmes aux yeux,
13:44 comme s'il connaissait la personne vraiment.
13:47 Il y a eu un drame déjà.
13:49 Et c'est à ce moment-là qu'elle me dit, ça ne va pas pour votre femme,
13:51 on part en réanimation avec votre épouse.
13:54 11h50, en salle de réanimation, c'est la panique.
13:58 La tension monte d'un cran.
14:00 Crie, hurlement, Claudius entend tout, mais ne sait rien de ce qui se passe.
14:04 12h10, le chirurgien sort enfin de la salle.
14:08 Il me fait rentrer dans son cabinet et me dit,
14:13 "Bon, je ne suis pas trop optimiste, il faut s'attendre au pire.
14:15 Si vous avez les parents proches, il faudrait les appeler."
14:18 Martine serait victime d'un arrêt cardiaque.
14:21 Pendant 30 minutes, son cerveau n'aurait pas été irrigué.
14:25 Claudius se précipite au chevet de sa femme,
14:28 mais pour lui, il est déjà trop tard.
14:30 Pour moi, j'ai dit "Elle est morte",
14:34 mais pour moi, je veux qu'elle soit sauvée, je fais tout pour elle.
14:37 Je sais qu'elle est morte,
14:40 mais j'essaie de faire tout le possible pour qu'elle puisse être sauvée dans sa vie.
14:44 Je ne sais pas.
14:45 Sa femme serait dans un coma profond.
14:49 20h, on annonce à la famille que Martine est transférée dans un centre hospitalier.
14:55 Allongée sur un lit de glace, les médecins laissent peu d'espoir à la famille,
14:59 jusqu'au matin du 15 janvier.
15:01 Le soir, vers 21h, ce médecin m'appelle,
15:06 "Vous savez, le cuir a cédé, demain matin, vous venez chercher le cuir."
15:10 À ce moment-là, elle a dit non.
15:12 "Le cuir, vous allez la laisser à la mort."
15:14 Je saisis le procureur de la République lundi matin pour savoir la vérité.
15:18 À ce moment-là, ce médecin m'a dit "Pourquoi le procureur?"
15:21 J'ai dit "Non, c'est... La mort de mon épouse n'est pas normale."
15:25 Le 29 janvier 2005, Martine Bickley est inhumée en présence de sa famille et de plus de 1000 personnes.
15:33 Depuis 2 ans, Claudius et ses enfants vivent dans la souffrance de cette disparition.
15:38 Je vivais trop bien avec elle, on vivait en coopérée,
15:42 et du jour au lendemain, je ne dis même pas du jour au lendemain,
15:45 des survivants nous ont séparés, et puis...
15:48 Ma vie a été anéantie, je le dis.
15:52 Moi, j'évite de venir le plus que possible parce que ça fait trop mal.
15:56 Ça fait trop mal de revenir.
15:58 Je pleure à chaque fois, je crie quand je reviens là,
16:01 je ne peux pas réaliser ce qui m'est arrivé par la faute des médecins.
16:05 Erreur médicale ou fatalité?
16:13 En quête de vérité, Claudius met tout en oeuvre
16:16 pour comprendre pourquoi la mère de ses enfants lui a été enlevée si brutalement.
16:20 Avant de vous donner la parole Sophie, un mot de notre spécialiste médecine, le Dr Courtois,
16:28 qui est avec nous ce soir et nous le remercions.
16:30 Ça consiste en quoi? Est-ce que c'est une opération très grave?
16:33 Est-ce que c'est une opération finalement, aujourd'hui courante, comme se faire enlever les amygdales?
16:37 Oui, c'est une opération qui est banale, si vous voulez, c'est une lipo-aspiration,
16:41 donc des graisses au niveau du ventre.
16:43 Là, ça s'est fait avec une anesthésie générale, on rentre le matin, on repart le lendemain,
16:48 il n'y a pas de cicatrices puisque c'est fait avec une canule d'aspiration,
16:52 donc c'est une intervention classique.
16:54 Ce qu'il faut dire à M. Bicky, la cause du décès, elle est très très simple,
16:57 malheureusement, si vous voulez, et je peux vous l'expliquer en deux minutes.
17:00 Lorsqu'on est endormi, on fait une anesthésie, on vous injecte des drogues
17:03 qui permettent d'obtenir l'anesthésie.
17:05 Et quand l'intervention est terminée, on a la phase de réveil.
17:09 Et depuis 1994, impérativement, on doit vous mettre dans une salle de réveil
17:14 avec du matériel adapté et avec du personnel adapté jusqu'à votre réveil complet deux heures après.
17:20 Dans ce cas précis, pour des raisons qui sont évidentes,
17:23 c'est qu'il n'y a pas de salle de réveil, manifestement, et pas de personnel.
17:26 Donc, lorsque l'intervention est terminée, on a mis Mme Bicky sur un chariot dans le couloir
17:31 pendant un quart d'heure pour sûrement la regarder en ouvrant la porte de temps en temps,
17:34 puis au bout d'un quart d'heure, estimant qu'elle était réveillée,
17:37 on l'a ramenée dans sa chambre.
17:39 Et ce qui s'est passé dans la chambre et qui est très bien expliqué dans les documents,
17:42 c'est qu'à ce moment-là, à cette phase-là, les produits qu'on a injectés
17:46 qui sont dans votre sang circulant peuvent se relarguer et vous ré-endorment une deuxième fois.
17:51 Et là, il faut faire les gestes, il faut remettre de l'oxygène, il faut faire ce qu'il faut.
17:54 Et là, elle était dans sa chambre avec un brancardier fort sympathique,
17:58 avec une infirmière aussi totalement incapable,
18:01 et on a attendu 30 minutes pour la réanimer.
18:04 Et alors pendant 30 minutes, elle a eu un arrêt cardiaque,
18:07 et donc son cerveau n'a pas été irrigué.
18:09 Ce qui explique, M. Bikis ne comprend pas très bien, c'est qu'après,
18:12 elle était en coma profond, elle n'avait plus de cerveau,
18:15 donc elle n'est pas morte ce jour-là, mais de toute manière, elle ne se serait jamais réveillée.
18:19 Donc il n'y avait pas d'urgence à la transporter au CHU.
18:23 Elle était cliniquement morte, si vous voulez, et on l'a amenée au CHU,
18:27 puis au bout de quelques jours, on a arrêté les machines qui la maintenaient en vie.
18:30 Mais effectivement, elle était cliniquement morte après l'intervention.
18:33 - Eh bien, nous regardons la troisième partie de cette enquête signée Sophie Prichaud-Niel.
18:37 Comment peut-on mourir d'une simple liposuccion ?
18:41 Qui est responsable du décès de Martine Bikis ?
18:44 Nous avons mené notre enquête et récolté divers témoignages.
18:48 Tous sont unanimes, la clinique aurait commis de graves erreurs,
18:52 et surtout tenté de les camoufler.
18:54 Suite au décès de sa femme, Clodius exige immédiatement le dossier médical,
18:58 et il y trouve des éléments plus que troublants.
19:02 - Bon, déjà dans ce dossier-là, il y a eu l'analyse d'une autre dame Bikis,
19:08 qui était hospitalisée dans cette même établissement.
19:12 Ses analyses ont été confondues peut-être avec celles de ma défunte épouse.
19:18 Bon, il y avait un taux de glycémie qui était à 2,39 g,
19:24 or à 2,39 g, on n'opère pas.
19:26 Il y a eu des modifications des dates, même des rayures dans le dossier médical,
19:33 il y a beaucoup de choses qui ont été modifiées.
19:36 Comme ce document où le caractère allergique de sa femme est bien précisé,
19:40 alors que sur un autre, il disparaît.
19:43 Et pourtant, la version de la clinique reste inchangée,
19:46 Martine serait décédée d'un arrêt cardiaque.
19:49 Clodius mène ses propres investigations.
19:52 Il rencontre alors Marie-France, journaliste en Guadeloupe,
19:55 qui a pu récolter le témoignage du brancardier.
19:58 C'était un témoignage très fort, parce qu'il confirmait bien
20:01 qu'il avait récupéré Martine Bikis dans le couloir,
20:05 donc, tenant au bloc opératoire,
20:07 et qu'il l'avait montée directement dans sa chambre.
20:09 Donc, non seulement elle est restée 15 minutes dans un couloir mitoyen au bloc opératoire,
20:13 et qu'ensuite, elle a été raccompagnée uniquement par un brancardier
20:15 qui n'a absolument pas de compétences,
20:17 et ensuite, donc, c'est uniquement dans la chambre,
20:19 que l'infirmière a tout de suite compris qu'il y avait un problème grave,
20:23 et à ce moment-là, ils disent qu'il a fallu encore à peu près une quinzaine de minutes,
20:26 entre le moment où Madame Bikis a quitté sa chambre,
20:28 et où elle a été emmenée en salle de réanimation
20:30 avec les premiers soins cardio-respiratoires.
20:33 Selon ce brancardier, Martine aurait donc été laissée seule
20:37 dans un couloir sans surveillance,
20:39 et réanimée beaucoup trop tard.
20:41 Afin d'en être sûre, nous avons tenté à plusieurs reprises
20:44 de contacter ce brancardier.
20:46 - OK, ben merci beaucoup.
20:49 - Ils se sont répondus à dire directement.
20:51 Celui-ci finit par nous rappeler tard dans la nuit.
20:54 - Quand vous l'avez remontée de la salle,
20:57 quels consignes on vous a données ?
20:59 On vous a dit "il faut aller en salle de réveil, il faut la laisser là".
21:02 - Quand je suis sortie du camp, j'avais l'impression que ça s'était dépassé.
21:06 Quand j'ai été la sortie, sur le brancard,
21:09 elle s'est levée, elle s'est bien assise sur le brancard.
21:14 Je lui ai dit "mais non, Martine, écoutez, vous,
21:17 vous avez arrivé à votre chambre, vous couchez,
21:20 vous pouvez pas se calmer, tout ça, tout ça".
21:22 Elle m'a jamais parlé, elle n'a pas répondu.
21:24 - Elle s'est levée d'un coup sur le brancard, en fait.
21:26 Martine n'est jamais passée en salle de réveil,
21:29 et c'est bien dans l'ascenseur que le brancardier assiste,
21:32 impuissant aux premières convulsions.
21:34 Un témoignage accablant, mais qui a coûté cher à cet homme.
21:37 - Et après ça, vous, vous avez eu des soucis dans votre travail ?
21:40 On vous a demandé de vous faire un appel.
21:43 On vous a demandé de partir.
21:45 - On m'a pas demandé de partir, mais ils ont cherché à...
21:50 à ce que j'étais au bon poste.
21:52 - On vous a dit de ne pas parler, de ne pas communiquer ?
21:55 - Ouais, ouais, ouais, et puis ils ont voulu me donner un peu plus d'argent.
21:59 - Des larmes ?
22:00 - Un petit peu plus d'argent, mais c'est bizarre, quoi.
22:03 C'est bizarre, je sais pas, mais...
22:05 - Ah ouais, on vous a donné plus d'argent pour que vous ne disiez rien, quoi.
22:08 C'était...
22:10 Incorruptible, ce brancardier a finalement été licencié.
22:14 Une pratique apparemment courante.
22:16 Nos investigations nous amènent à rencontrer
22:18 deux responsables d'associations d'aide aux familles.
22:21 Selon leurs témoignages, dans cette clinique, le silence serait acheté.
22:25 - Depuis l'affaire de Mme Vicky,
22:28 il y a eu des affaires qui ont été réglées par des chèques, hein.
22:31 Des chèques de 170 000 euros, des chèques de 30 000 euros,
22:34 qu'un gars qui est entré, je crois, pour un appendicite,
22:36 qu'on a coupé un pied.
22:37 Voilà, donc... Voilà les dérives qu'ils lui sont...
22:41 Donc, il suffit de se sortir le chèque, et puis voilà.
22:44 - Je m'étais appelé sur le fait même que cette clinique échappe
22:48 au contrôle des instances qui devraient normalement assurer la sécurité.
22:52 C'est bien pour comprendre comment cette clinique peut être habilitée
22:56 à pratiquer ce genre d'opérations que Claudius saisit la justice.
23:00 La juge d'instruction demande une expertise.
23:03 L'avocat de Claudius, Maître Sarda, se saisit du rapport.
23:07 - Ce rapport, comme vous dites, et ça c'est très important,
23:10 qui a été réalisé par des experts vraiment indépendants de métropole,
23:13 est accablant.
23:15 Et suite à ce rapport, moi-même, j'ai quand même disjoncté
23:19 une plainte avec concession de partie civile devant le doyen de la juge d'instruction
23:22 pour homicide involontaire, ce qui est quand même pas rien,
23:25 avec des éléments, je pense en tout cas, très substantiels et très sérieux.
23:29 - Nous nous sommes procurés ce rapport.
23:33 Celui-ci met directement en cause le chirurgien,
23:36 l'anesthésiste et le directeur de la clinique.
23:39 Leur responsabilité est engagée pour manquement aux règles élémentaires
23:43 de suivi d'une patiente, manquement aux conditions de sécurité,
23:48 absence de matériel et de personnel adapté.
23:51 Voilà pourquoi Martine Bicky n'a pu être réanimée,
23:55 voilà pourquoi elle est décédée des suites d'un choc allergique.
24:02 Mais ce n'est pas tout. Ce rapport va encore plus loin.
24:05 - Le deuxième point essentiel qu'il soulève dans ce rapport,
24:16 c'est de dire que la commission de sécurité est passée,
24:19 et que cette commission de sécurité a émis un avis défavorable,
24:22 certainement, probablement, justement en raison de cette absence de salle de réveil.
24:25 - Un avis défavorable depuis 4 ans.
24:29 Sans le savoir, Martine Bicky s'est jetée droit dans la gueule du loup.
24:32 La clinique ne disposait d'aucune salle de réveil,
24:35 ni du matériel de réanimation nécessaire en cas d'urgence.
24:39 Depuis, le directeur garde le silence sur ce dossier depuis 2 ans.
24:43 - Et ce que M. Bicky veut avant tout, c'est même pas être indemnisé,
24:49 c'est au niveau moral savoir ce qui s'est passé,
24:52 que chacun reconnaisse ses responsabilités.
24:54 Car aujourd'hui, ce qu'il faut bien comprendre derrière tout ça,
24:56 le problème, c'est, je crois, le mutisme.
24:59 Je crois que M. Bicky pourrait peut-être nous le dire si c'était d'aujourd'hui,
25:02 le mutisme de la clinique, le mutisme des médecins concernés,
25:06 qui, lorsque lui, s'est allé les voir pour demander des explications,
25:10 il n'a rien pu avoir. Ce qui est quand même, c'est aberrant.
25:13 Comment une personne, aujourd'hui, dont sa femme est morte dans ces circonstances,
25:16 peut au moins espérer aller voir une clinique,
25:19 ou du moins un directeur de clinique, et avoir quelques explications ?
25:22 Rien du tout.
25:25 Aucun membre de cette clinique n'a répondu aux questions de Claudius.
25:28 Une énième fois, il tente d'obtenir des explications,
25:31 il se rend en caméra cachée à l'endroit même où sa femme a été opérée.
25:50 Katharina tente alors d'obtenir un simple rendez-vous auprès de la secrétaire du directeur.
25:55 De toute évidence, la famille Bicky n'est pas la bienvenue.
26:16 Difficile de l'admettre pour Claudius et sa famille,
26:19 car voilà deux ans que leur vie est entre parenthèses.
26:23 Je fais tout ça pour respecter sa mémoire, à son honneur aussi,
26:27 et puis que l'opinion publique soit au courant de ce qui s'est passé.
26:31 Bien sûr que mes enfants aussi, quand j'ai leurs petits-grand-grands-enfants,
26:36 ils vont pouvoir avoir le dossier de savoir comment sa maman est morte.
26:40 Ma fille est plus âgée déjà, ma fille comprend.
26:44 Elle comprend déjà la situation,
26:48 mais c'est un chagrin qui se ravit.
26:52 Un chagrin que rien ne pourra dissiper.
26:57 Mais pour que cette famille puisse faire son deuil,
26:59 qu'elle obtienne les réponses tant attendues,
27:02 une seule solution,
27:04 partir à Paris et rejoindre le plateau de Sans Aucun Doute.
27:07 Alors, ce qui concerne le dernier volet de cette enquête signée Sophie Prichaud-Denis,
27:14 alors, un point maintenant qui est très important, Sophie,
27:17 c'est qu'apparemment cette clinique n'était pas habilité,
27:20 je le dis sous contrôle également du Dr Courtois,
27:22 pour effectuer ce genre d'opération.
27:24 En fait, elle a été ouverte sans contrôle déjà des autorités sanitaires,
27:28 donc habilité sans que aucun contrôle ne soit effectué
27:31 concernant le matériel ou le personnel,
27:33 et puis surtout derrière, la commission de sécurité a déclaré
27:36 que cette clinique n'était pas apte à pratiquer ce genre d'opération,
27:39 il ne disposait pas ni des liches ni du matériel nécessaire,
27:43 et ça fait plus de 4 ans que cette commission de sécurité
27:46 rend un avis défavorable et demande la fermeture de cette clinique,
27:49 et ça fait plus de 4 ans que cette clinique reste ouverte
27:51 et continue à pratiquer ses opérations.
27:53 Nous avons même appris il y a 2 jours que même cette année,
27:57 au moment où je vous parle, la commission de sécurité
27:59 a rendu encore une fois un avis défavorable
28:01 et souhaite la fermeture de cette clinique,
28:03 et là, je suis à quelques mètres de la clinique
28:05 et je peux vous confirmer qu'elle est toujours ouverte.
28:07 Nous contactons le chirurgien qui a opéré Mme Bikini.
28:10 Dans ce drame, il n'est pas directement impliqué,
28:13 l'opération en elle-même s'est bien déroulée.
28:15 Mais Martine Bikini est morte.
28:17 Claudius, profondément choqué par le décès de sa femme,
28:20 attaque le praticien.
28:22 C'est ma femme, j'ai le doigt de cerveau, qu'est-ce qui s'est passé ?
28:25 Écoutez, là, c'est en justice.
28:29 D'accord ? Moi, je ne sais pas ce qui s'est passé.
28:31 Moi, je l'ai opérée et ça s'est très très très bien passé.
28:34 J'étais très très très contente de cette opération.
28:37 Et puis après, c'est tout.
28:39 Après, moi, on est venu me dire ce que vous avez, c'est tout.
28:42 La seule chose qui me choque, et je vous le dis sincèrement,
28:44 c'est vous qui avez décidé le choix de la clinique,
28:46 puisque vous opérez ailleurs.
28:48 Donc, dans une autre vie.
28:49 Écoutez, je n'ai pas décidé du choix de la clinique.
28:52 J'opère là, et j'ai proposé d'opérer là.
28:55 C'est tout ce que je peux savoir.
28:57 C'est une clinique qui est pignon sur rue,
28:59 à y croire avec la direction et le PDG de la clinique.
29:03 Oui, mais ce qui est certain, c'est que chaque année,
29:05 une commission de sécurité passait et donnait un avis défavorable.
29:09 Mais moi, je ne me le sais pas, ça, monsieur.
29:11 - Ah bon, mais... - On ne communique pas ça sur la table publique.
29:14 Docteur, nous sommes à la télévision, 4 millions de gens nous regardent.
29:17 Est-ce que je prendrais le risque de dire sur TF1
29:20 que cette clinique n'a pas l'agrément,
29:22 si je n'avais pas le papier sous les yeux ?
29:23 Vous n'avez qu'à donner un coup de fil à la préfecture,
29:25 et on vous le confirmera, ou je peux vous faxer dans votre bureau,
29:29 tout de suite, le papier officiel, docteur.
29:31 Envoyez-moi le papier.
29:32 - Tout de suite. - Mais de toute façon,
29:33 ça fait presque un an que je n'ai pas opéré dans cette clinique.
29:35 Mais vous savez qu'il y a une plainte déposée contre vous, docteur,
29:38 pour homicide involontaire,
29:40 pour violation manifeste et délibérée.
29:43 - Vous avez vos paroles.
29:45 Moi, je vous ai dit tout ce que je pouvais vous dire.
29:47 - D'accord, merci, docteur. - Vous voulez ça de plus.
29:49 Vous savez, madame Bicky,
29:51 c'est vraiment une catastrophe.
29:54 - Bien sûr, mais surtout pour son mari.
29:56 - Pour aller pour si peu de choses.
29:57 C'est pour ça qu'il faut toujours réfléchir avant d'opérer.
30:00 - Vous n'avez qu'à pas l'opérer.
30:01 - C'est comme quand on monte en avion.
30:03 Je suis pilote, et on sait toujours
30:05 qu'un avion, ça n'est pas une science exacte.
30:08 - Surtout si l'avion n'est pas conforme.
30:14 - Et dans un avion, monsieur,
30:16 dans un avion, il y a une checklist au départ.
30:18 Dans un avion, il y a une checklist
30:20 de tous les points qu'il faut vérifier.
30:22 Donc vous, la checklist...
30:24 Laissez-moi parler, docteur.
30:26 Est-ce que vous, vous l'avez fait, la checklist ?
30:28 Est-ce que vous vous êtes demandé
30:30 si l'anesthésiste avait fait une consultation avant
30:33 ou s'il l'avait vue pour la première fois le matin ?
30:36 - Sur la table, il l'a vue.
30:38 - Il n'y avait pas eu de consultation.
30:40 - Tout ça, ça a déjà été dit.
30:42 - Mais oui ! Mais alors ne parlez pas d'aviation !
30:44 Vous n'avez fait aucune vérification.
30:46 - Je vous remercie d'avoir appelé,
30:47 et passez une bonne journée.
30:49 - Merci beaucoup d'avoir répondu. Au revoir.
30:52 - Il a bien fait de nous parler de checklist d'avion,
30:54 parce que là, la checklist...
30:56 - Le chirurgien ignore donc qu'une commission de sécurité
30:58 déconseille fortement toute intervention dans cette clinique.
31:01 Il l'ignore, et pourtant, cela fait un an
31:03 qu'il ne perd plus dans l'établissement.
31:05 Étrange coïncidence.
31:07 Mais il y a deux autres acteurs clés dans cette affaire.
31:09 L'anesthésiste d'abord.
31:11 - Il n'est pas là, en ce moment.
31:14 - Et aussi le directeur de la clinique.
31:17 - Il n'est pas en Guadeloupe ?
31:19 - Euh... Il s'y retrouverait.
31:21 - Ils seraient donc absents tous les deux.
31:23 Nous allons le vérifier sur le champ,
31:25 grâce à notre journaliste.
31:27 Elle se rend à la clinique.
31:29 - OK, mission...
31:34 - Bonjour, monsieur.
31:36 - Vous êtes ?
31:38 - Non, vous voulez quoi, vous ?
31:40 - Je cherche le directeur de la clinique.
31:42 - Vous ne filmez pas, elle vous demandait avant.
31:44 - Je cherche quelqu'un qui se demandait, monsieur.
31:46 - Non, non, vous, avant de commencer à filmer,
31:48 vous restez dehors, vous entrez, vous demandez,
31:50 et puis vous commencez.
31:52 - Je commence, bonjour, monsieur.
31:54 Je suis journaliste pour TF1, je suis responsable de la clinique.
31:56 - En ce moment, il n'y a personne.
31:58 - Il n'y a personne responsable de la clinique ?
32:00 - Il n'y a personne.
32:02 - Je peux aller voir ?
32:04 - C'est le droit d'aller voir.
32:06 - Non, non, vous sortez.
32:08 - Calmez-vous.
32:10 - Vous sortez.
32:12 - Moi, je n'ai pas à sortir.
32:14 - Vous n'allez pas à faire la nombreuse.
32:16 - Je vais faire des soins.
32:20 - Vous me touchez pas.
32:22 - Non, non, c'est interdit.
32:24 - Vous sortez.
32:26 - Vous êtes complètement malade, on voulait qu'on appelle la police.
32:28 - Appelez la police.
32:30 - Monsieur, c'est quoi votre problème ?
32:32 - On me signale à l'instant
32:34 que Sophie Prichaudny
32:36 pourrait intervenir depuis la clinique
32:38 où il se passerait des choses.
32:40 - Je filme pas, je peux rentrer ?
32:42 - Non, je vous dis
32:44 que le responsable a appelé.
32:46 Il a dit que si c'est vous
32:48 en rendez-vous, c'est la semaine prochaine.
32:50 - Est-ce qu'on peut l'avoir au téléphone au moins ?
32:52 - Il vient d'appeler, on est d'accord.
32:54 - Il m'a communiqué qu'il était à rendez-vous la semaine prochaine.
32:56 - Il vous a appelé, il a appelé.
32:58 Est-ce qu'on peut nous le joindre par téléphone ?
33:00 - Non, c'est pas possible.
33:02 - Vous pouvez aller lui demander.
33:04 - C'est pas possible, on vous a dit qu'on vous donne le rendez-vous la semaine prochaine.
33:06 - On est pas là la semaine prochaine.
33:08 - On est en direct.
33:10 - C'est votre problème, ça.
33:12 - Vous allez lui passer un coup de fil.
33:14 - Laissez-moi vous dire.
33:16 Vous voulez rendez-vous la semaine prochaine.
33:18 - Monsieur, restez calme.
33:20 - Sophie !
33:22 - Ne vous touchez pas mon cadreur, c'est clair ?
33:24 - Sophie !
33:26 - Bon, écoutez, ça tombe très très mal.
33:28 - Oui, Sophie, partez maintenant.
33:30 Ils ne veulent rien savoir.
33:32 - Je suis qui, monsieur ?
33:34 - Ne demandez plus rien.
33:36 - Vous êtes qui, monsieur ?
33:38 Quelle est votre rôle ici, monsieur ?
33:40 Moi, je me présente si vous voulez.
33:42 - Bon, écoutez, je pense qu'il vaut mieux aller faire un tour ailleurs.
33:44 - Voilà, c'est ça.
33:46 - OK, Sophie, en tout cas, merci d'avoir essayé.
33:48 Bon, ils ne veulent pas communiquer.
33:50 On peut comprendre pourquoi.
33:52 Ne vous inquiétez pas, nous continuons ici.
33:54 - Je voulais même rajouter un élément assez important.
33:56 Parce que ce matin, au petit-déjeuner,
33:58 donc en livrant le journal,
34:00 je peux vous dire que la presse quotidienne,
34:02 ici, la plus importante,
34:04 vient de titrer, vient de faire la une avec cette affaire.
34:06 - C'est quand même marrant que le matin
34:08 où un article sort,
34:10 les deux soient en même temps,
34:12 pas là pour plusieurs jours, quoi.
34:14 C'est-à-dire pour ne pas avoir à répondre aux questions.
34:16 - Je pense que c'est un peu lié, mais voilà,
34:18 c'est de ce matin, ça, c'est la une du journal.
34:20 - Apparemment, Sophie, peut-être que le maire,
34:22 d'après ce que vous avez cru comprendre,
34:24 aurait dit "je force la décision,
34:26 je la laisse quand même ouverte".
34:28 - Alors, en fait, on a essayé de joindre,
34:30 enfin, Clolyse a essayé de joindre la préfecture.
34:32 On est tombé sur un responsable de la commission de sécurité
34:34 qui nous a confirmé que depuis 4 ans,
34:36 donc il a rendu un avis défavorable
34:38 et que la seule raison pour laquelle
34:40 la clinique restait ouverte, c'est que la mairie
34:42 passerait outre cette décision
34:44 et aurait décidé de la maintenir.
34:46 - Bon, alors, Sophie, vous partez à la mairie,
34:48 vous essayez d'avoir une explication
34:50 et vous me tenez au courant pendant quelques minutes,
34:52 dès que vous l'avez ? - Je n'y manquerai pas, Julien.
34:54 - A tout à l'heure, Sophie. - A tout à l'heure.
34:56 - Sophie Prichonny se rend chez le maire
34:58 avec cette question. Pourquoi maintient-il
35:00 l'ouverture de cette clinique ?
35:02 De notre côté, nous joignons la commission de sécurité.
35:04 A-t-elle, oui ou non,
35:06 émise un avis défavorable à propos
35:08 de l'établissement ? - Elle a l'avis
35:10 ou pas favorable ? - Non, non,
35:12 c'est un avis défavorable, la commission de sécurité.
35:14 - Elle a eu depuis
35:16 plusieurs fois d'affilée l'avis défavorable
35:18 et c'est la première fois qu'elle l'a ? - Non, ça fait longtemps.
35:20 - Qui prend la décision
35:22 après ? Ça, c'est une question, vraiment de...
35:24 Qui prend la décision ? - La décision pour éventuellement
35:26 fermer ? - Voilà. - Théoriquement,
35:28 c'est le maire et en cas de carence du maire,
35:30 c'est le préfet par pouvoir de substitution.
35:32 - Donc, et le maire et le préfet ont une copie de votre avis ?
35:34 - Le maire et le préfet sont avisés.
35:36 - Bon, eh bien, c'est parfait. Monsieur, je ne vous dérange
35:38 pas plus longtemps, on vous souhaite une bonne journée.
35:40 - OK, merci. - Au revoir, monsieur.
35:42 Voilà, nous voulions apporter une preuve supplémentaire
35:44 parce que là, on parle quand même de choses graves
35:46 qui font que, un,
35:48 elle n'a pas l'avis, cette clinique,
35:50 favorable, mais ça fait
35:52 plusieurs fois. Trois,
35:54 le maire et le préfet sont au courant
35:56 comment, dans ces cas-là,
35:58 on ne prend pas immédiatement le maire.
36:00 Bon, soit, il peut se dire, pour ma commune,
36:02 j'ai besoin d'une clinique, je ne sais pas, elle peut avoir de mauvaises raisons,
36:04 mais pas le préfet, quand même, non ?
36:06 - Ce qui est étonnant, c'est que le maire
36:08 et le préfet prennent cette responsabilité
36:10 alors que ça les rend pénalement
36:12 responsables. C'est eux qui
36:14 concourent à l'infraction qui a été commise.
36:16 C'est ça qui est tout à fait étonnant. - Donc, notre journaliste
36:18 Sophie Préchaudny a essayé d'avoir
36:20 des explications de la part du maire.
36:22 L'a-t-elle rencontrée ? Nous allons essayer de le savoir.
36:24 Nous avons établi la connexion avec elle.
36:26 Sophie, m'entendez-vous ? - Oui, je vous entends
36:28 très bien, Julien. - Avez-vous pu rencontrer
36:30 monsieur le maire ou quelqu'un ? - Alors, on a
36:32 rencontré monsieur le maire lui-même, qui était en déplacement,
36:34 mais qui nous a rejoints à la mairie
36:36 pour nous expliquer sur ce dossier.
36:38 Je viens à l'instant de sortir de
36:40 cet entretien avec lui. Alors, écoutez,
36:42 c'est un peu... Je ne peux pas se rendre à l'expression,
36:44 mais c'est un peu langue de bois et
36:46 jambes de patte, comme on dit. Il a bien
36:48 conscience d'être allé à l'encontre
36:50 de la ville, la commission de sécurité.
36:52 Mais il explique qu'au-delà
36:54 de ça, il y a des instances supérieures
36:56 à celles de la mairie qui devraient
36:58 prendre en charge le dossier, à savoir les RH
37:00 et les hôpitaux, que tant que les RH
37:02 n'auront pas signalé à la mairie que
37:04 la clinique doit fermer, il ne fera rien.
37:06 Donc, on a beau lui signaler
37:08 que la clinique n'est pas
37:10 du tout aux normes, qu'il y a des
37:12 gens qui décèdent là-bas. Il attend
37:14 tout simplement que le dossier passe sur une haute instance.
37:16 Cette haute instance, c'est l'agence
37:18 régionale d'hospitalisation.
37:20 C'est un organisme, si vous voulez,
37:22 qui chapeaute un petit peu tous les établissements
37:24 de santé, il y en a dans chaque département,
37:26 et qui donne son avis sur
37:28 la compétence, à la fois
37:30 d'ailleurs des médecins et des établissements.
37:32 Dans le cas de Mme Bicky,
37:34 il y a eu décès. Pourtant, cette agence
37:36 régionale d'hospitalisation n'a pas bougé.
37:38 Ignore-t-elle les avis défavorables
37:40 de la commission de sécurité ?
37:42 En ligne, le directeur de l'agence.
37:44 - Et vous, vous me dites que depuis
37:46 4 ans, vous n'êtes pas au courant ?
37:48 - Je ne vous ai pas dit ça, monsieur. Je vous dis que je ne traite pas
37:50 un dossier de cette façon-là au téléphone,
37:52 légèrement. C'est un dossier sérieux.
37:54 - Mais ça fait 4 ans !
37:56 - Il y a une procédure judiciaire ou pas derrière,
37:58 donc je ne peux pas traiter ce dossier de cette façon-là.
38:00 - Alors, comment pouvez-vous le traiter, sachant que depuis 4 ans,
38:02 il y a des avis défavorables ?
38:04 - Professionnellement, monsieur. - C'est-à-dire ?
38:06 - Non, écoutez, monsieur, je viens de vous dire
38:08 que je ne traite pas le dossier de cette façon-là.
38:10 - Oui, mais dites-moi comment... - Je ne traite pas le dossier de cette façon-là.
38:12 - Je vous demande comment vous le gérez. - Je vous ai répondu dans les règles.
38:14 Moi, je ne suis pas saisi.
38:16 Pour l'instant, non, je ne peux pas vous répondre.
38:18 - La question, c'est qui doit vous saisir ?
38:20 C'est une question... Voilà, on ne parle pas de ce cas précis.
38:22 Qui doit vous saisir ?
38:24 - En l'occurrence, monsieur, la justice,
38:26 si elle veut avoir des informations
38:28 et pas les médias, monsieur. - Mais c'était pas
38:30 la question, monsieur le directeur. On ne cherche pas
38:32 ici des informations.
38:34 - Je vous dis les choses comme je le pense.
38:36 On tire la sonnette d'alarme. On vous dit qu'il y a eu 4 années
38:38 de suite des problèmes, il y a déjà un décès.
38:40 En clair, est-ce que votre organisme
38:42 attend un deuxième décès avant d'intervenir
38:44 et de prendre une mesure provisoire ?
38:46 - Monsieur, je n'engagerai pas de polémique avec vous.
38:48 Il n'y a pas de problème de 4 années de suite.
38:50 - Il n'y a pas de polémique, simplement, monsieur...
38:52 - Il n'y a pas de décès directement lié à ça. - Pas de problème.
38:54 Monsieur, en tout cas, à partir d'aujourd'hui,
38:56 à 17h, date où l'on vous parle,
38:58 s'il y a un autre décès ou un autre accident,
39:00 vous ne pourrez en aucun cas dire, puisqu'on passe à la télévision
39:02 en ce moment, que vous n'étiez pas au courant
39:04 que cette clinique a eu 4 années d'affilée.
39:06 Cette année encore, un avis défavorable.
39:08 Personne ne pourra se retrancher en disant "on ne savait pas"
39:10 puisque là, la France entière, maintenant, le sait
39:12 et je vous en informe si vous ne saviez pas.
39:14 C'est tout. Ça ne va pas plus loin, monsieur.
39:16 - Merci, monsieur. Non mais c'est parfait.
39:18 Merci de remplacer la justice, monsieur.
39:20 Je ne pensais pas que c'était le rôle des médias.
39:22 - Mais si vous voulez, je peux vous passer...
39:24 - Au revoir, monsieur. Merci.
39:26 - C'est vraiment incroyable.
39:28 Ce qu'il trouve à dire comme excuse,
39:30 il est incapable de répondre. Mais là, franchement, ça fait peur.
39:32 - Ce n'est pas une décision de justice
39:34 que l'on demande pour faire fermer une clinique.
39:36 C'est lui rappeler simplement
39:38 que son rôle de directeur de cet établissement,
39:40 c'est effectivement de prendre des décisions administratives
39:42 lorsque la commission,
39:44 4 fois de suite, comme vous venez de le rappeler,
39:46 a rendu un avis défavorable
39:48 et qu'à partir de ce moment-là,
39:50 il y a un maire, il y a lui, il y a un préfet
39:52 qui doivent agir préventivement
39:54 parce que ce qu'il est en train de nous dire,
39:56 c'est à la justice de décider
39:58 de fermer la clinique
40:00 et éventuellement de me donner l'ordre de faire quelque chose
40:02 une fois qu'il y a eu des décès.
40:04 - Et encore plus extraordinaire, c'est que la justice n'a absolument pas
40:06 de capacité à fermer la clinique.
40:08 Personne ne peut le faire de manière judiciaire.
40:10 - Toujours, je ne sais pas s'il y a du bois ici,
40:12 mais pour qu'il n'y ait pas d'autres accidents,
40:14 mais s'il y en a un autre, là-bas,
40:16 tout le monde est au courant maintenant.
40:18 Si on ne fait rien, c'est que vraiment,
40:20 il ne faudra pas s'étonner après du résultat.
40:22 Donc, on va y arriver,
40:24 on va se battre jusqu'au bout,
40:26 mais je crois que là, ça a beaucoup bougé chez vous.
40:28 - Ah oui, énormément. - Entre la presse et tout ce qui s'est passé.
40:30 Quand vous allez rentrer, vous allez en entendre parler.
40:32 Et puis, monsieur, encore une fois, ce combat-là,
40:34 ce n'est pas parce que vous êtes procédurier que vous avez envie
40:36 d'embêter les gens. Je pense que vous le menez pour votre épouse.
40:38 - Ah non, pas embêter. Moi, je veux savoir
40:40 toute la vérité, tous les responsables aussi,
40:42 qu'il y a une décision de justice,
40:44 que tout le monde soit pénalement
40:46 condamné, responsable de la mort de mon épouse.
40:48 Il faut savoir qu'il y a vraiment...
40:50 - Vous pensez à elle dans toutes les minutes de ce combat, oui ?
40:52 - Ah oui, si, volontiers.
40:54 Avec son mariagier et son escouis là,
40:56 elle nous pousse à aller plus loin.
40:58 - Mademoiselle, c'est pareil ?
41:00 - Oui. - Vous diriez jusqu'au bout pour elle ?
41:02 - Ah oui, ça, c'est clair. - Merci.
41:04 - On est avec vous. - Tout à l'heure.
41:06 - Nous savons que sur place, l'affaire Bikif
41:08 est toujours la une de la presse. Nous savons
41:10 que les organismes de contrôle s'intéressent de très près
41:12 à cette clinique. Nous allons soutenir
41:14 cette famille. - Nous passons maintenant à l'affaire suivante.
41:16 C'est bon !
41:16 *Musique*