Le suspect de l'attaque survenue samedi à la Gare de Lyon a été mis en examen pour tentatives d'assassinats aggravées et placé en détention provisoire. Son avocat, Me Julien Roelens, s'exprime sur BFMTV
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00:00 Écoutez, je ne peux pas vous livrer le contenu de ce qu'il a dit, de ses déclarations et encore moins de ce qu'il m'a dit.
00:06 C'est pour ça que je parle d'état d'esprit.
00:08 Simplement, moi, mon ressenti n'était pas d'avoir en face de moi quelqu'un qui était dans une logique de revendication,
00:15 qui portait un message, qui portait un combat.
00:17 J'ai eu en face de moi quelqu'un qui manifestement souffrait de troubles psychiatriques,
00:22 qui était dans un état psychiatrique préoccupant,
00:25 et dont il y aura lieu de déterminer les tenants et les aboutissants au cours de la procédure.
00:30 Qu'est-ce qui vous permet de dire cela ?
00:32 Que vous aviez face à vous quelqu'un qui avait l'air de souffrir de problèmes psychiatriques ?
00:38 C'est sa posture face à la situation dans laquelle il est,
00:43 la vision qu'il semblait avoir de l'acte qu'il avait commis,
00:46 qui est relevé de l'irrationnel et dont il était bien incapable de revendiquer quoi que ce soit,
00:51 et son état général qui, en fait, pour moi,
00:57 ressemblait clairement à l'état de quelqu'un qui est un malade psy,
01:00 plus qu'un combattant ou un terroriste.
01:03 Mais ça, c'est ce que vous avez ressenti et observé au moment où vous avez échangé avec lui,
01:06 lorsque vous étiez tous les deux, parce que...
01:08 Pourquoi j'insiste sur ce point ?
01:10 Parce que ça tranche avec l'attitude de votre client qui a été décrite au moment de sa garde à vue, notamment,
01:16 où il s'est montré très bavard,
01:19 et il a expliqué très clairement pourquoi il avait commis cet acte,
01:23 pourquoi il s'en prenait à la France,
01:24 pourquoi il voulait viser la France pour son passé colonial,
01:28 pour venger aussi son grand-père,
01:31 et puis on en parlera avec Mathias Tesson,
01:32 il y a aussi d'autres éléments qui permettent d'attester qu'il avait l'intention de s'en prendre à la France.
01:39 Vous, ce n'est pas le sentiment, ce n'est pas l'attitude qu'il a eue avec vous,
01:42 lorsque vous vous êtes entretenu avec lui ?
01:44 Non, et manifestement, le ressenti que j'ai eu est celui qu'ont eu également les magistrats,
01:49 puisque le parquet national antiterroriste ne s'est pas saisi de l'affaire,
01:52 qu'aujourd'hui, l'information judiciaire a été ouverte au pôle général et pas au pôle antiterroriste,
01:58 et qu'en conséquence, étant donné la nature des actes,
02:01 on imagine bien que ce sont ces juridictions spécialisées qui se seraient saisies de l'affaire immédiatement,
02:06 si on avait eu affaire à quelqu'un qui était évidemment dans une logique de revendication d'un message, d'un combat,
02:13 et les magistrats ont rendu cet arbitrage-là,
02:16 et c'est le premier arbitrage, en réalité, dans ce dossier qui a été rendu par la justice,
02:20 c'est la première chose tangible qu'on peut aujourd'hui commenter,
02:24 c'est le choix tant du PNAT que ensuite des juges d'instruction et du pôle général
02:31 d'ouvrir l'instruction, non pas pour une qualification terroriste...
02:35 Oui, mais sans que ce soit un acte terroriste, ça peut être un acte politique, ça peut être un acte raciste ?
02:41 La qualification retenue comporte une circonstance aggravante,
02:45 qui est effectivement le fait que les victimes appartenaient à une nation déterminée,
02:51 donc ça rentre dans la circonstance aggravante,
02:53 en revanche, pour le moment, en tout cas, tout mobile terroriste a été écarté
03:00 par l'arbitrage qui a été rendu par la justice en ce début d'instruction.