• il y a 9 mois
Mercredi 7 février 2024, SMART BOURSE reçoit Éric Venet (Directeur de la gestion, Montbleu Finance) , Franck Dixmier (Directeur mondial des gestions obligataires, Allianz GI) , Alexis Naacke (Président, IAM Financial Partners) et David Belloc (Gérant-Stratégiste, Mirova)

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00:00 [Générique]
00:08 Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne pour rester à l'écoute des marchés sur Bsmart chaque jour du lundi au vendredi à 17h si vous nous suivez en direct pour la grande édition,
00:18 à retrouver en replay chaque soir sur bsmart.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:23 Au sommaire de cette édition ce soir, des marchés actions qui continuent de battre des records, l'emblème du jour est de voir le MSCI World, l'emblématique indice des grandes actions mondiales
00:36 qui bat de nouveaux records historiques au moment où on se parle. Le S&P 500, la référence américaine, lui aussi bat de nouveaux records au moment où on se parle
00:45 avec un seuil symbolique dans le viseur désormais, celui des 5000 points. Le S&P 500 n'est qu'à quelques points de ce seuil symbolique et historique
00:55 qui était vu comme une cible de fin d'année, je le rappelle par les stratégistes boursiers il y a quelques mois encore en fin d'année dernière, on prévoyait 5000 points sur le S&P 500
01:06 mais pour fin 2024, ce sera peut-être au bout d'un mois à peine qu'on aura vu cet objectif atteint sur le S&P 500, des marchés actions qui sont portés par une nouvelle journée
01:16 de publication de résultats d'entreprises. Vous aurez le détail justement des grandes publications dans quelques instants avec Pauline Grattel, la publication de Total Energy
01:25 évidemment ce matin en France, dans le secteur de l'énergie renouvelable, on a eu également la publication d'un groupe emblématique, Orsted, qui doit couper quand même beaucoup
01:35 d'activités dans l'éolien offshore sur des marchés clés, lourde restructuration en cours chez Orsted, Amundi dans la gestion d'actifs qui a publié ses résultats et qui a signé
01:44 également une acquisition structurante majeure pour accélérer et grossir dans le secteur des actifs privés avec le rachat d'une société suisse en l'occurrence
01:54 et puis dans la tech, on a eu la publication de Snapl avec une réaction de marché très froide, autant le dire puisque le titre s'effondre à Wall Street en ce moment
02:03 c'est beaucoup mieux pour les résultats d'Uber et c'est bon également pour les résultats d'Alibaba même si la valeur Alibaba, flaguée comme une valeur chinoise
02:11 ne profite pas de ces bons résultats, on a un free cash flow historique chez Alibaba, généré par l'entreprise et un cours de bourse qui reste pour l'instant au plus bas
02:21 symptomatique de la défiance des investisseurs vis-à-vis des actions chinoises en ce moment. C'est en se marquer donc par ces résultats et ces records sur les marchés
02:29 actions alors que les marchés obligataires ont toujours du mal à trouver un équilibre, les investisseurs obligataires eux sont occupés à ajuster ou réajuster
02:39 le calendrier des baisses de taux probables devant nous du côté de la Fed et de la Banque Centrale Européenne. Voilà pour le tableau des marchés en cette fin de séance
02:50 en Europe, discussion à suivre avec nos invités dans quelques instants et puis dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse, le quart d'heure thématique, nous aborderons un sujet
02:56 industriel qui concerne l'industrie de la gestion d'actifs et même plus précisément l'industrie des CGP en France, comment équiper au mieux les CGP pour les aider
03:06 à mesurer la performance de leurs allocations financières, c'est le sujet que nous traiterons avec Alex Sinak, président et fondateur d'IAM Financial Partners
03:16 et qui sera avec nous en visioconférence à partir de 17h45.
03:20 [Générique]
03:30 Avant d'accueillir nos invités et d'entamer notre discussion de marché, les infos clés du jour au terme de cette séance européenne, c'est avec Pauline Grattel.
03:37 La Bourse de Paris et l'ensemble des marchés européens évoluent sans réelle tendance ce mercredi alors que le marathon des résultats d'entreprises se poursuit.
03:46 Et voici d'ailleurs le point à mi parcours de la saison des résultats. Selon les données du groupe LSI, 81,5% des entreprises du S&P 500 ayant publié dépassent les attentes.
03:59 Du côté français, Total Energy publie un bénéfice net record de 21,4 milliards de dollars et bien que Total relève son dividende, c'est en dessous des attentes et cela ne satisfait pas les investisseurs.
04:12 Son titre cède 3% au cours de la séance. Amundi fait état d'un résultat net ajusté en hausse de 3,9% au titre de l'année 2023.
04:21 Les encours gérés par la société progressent de 7% sur un an à plus de 2 000 milliards. Amundi annonce par ailleurs une acquisition stratégique dans les marchés privés
04:31 avec le rachat du suisse Alpha Associates pour 350 millions d'euros. Le titre d'Amundi baisse de 4% au cours de la séance.
04:40 Côté américain, Snap s'écroule de 33% à Wall Street. Le chiffre d'affaires du quatrième trimestre ressort inférieur aux attentes et déçoit les investisseurs.
04:50 Les prévisions pour le premier trimestre de 2024 ne sont pas non plus à la hauteur des espérances. Le groupe annonce également supprimer 530 postes, 10% de sa main d'œuvre, pour réduire les coûts.
05:01 Ford est en hausse de 6%. Après l'annonce d'un versement d'un dividende exceptionnel, le groupe fait état de résultats trimestriels et d'objectifs annuels meilleurs qu'anticipés par les analystes.
05:12 Uber dépasse les attentes, que ce soit sur le bénéfice par action ou sur le chiffre d'affaires trimestriel. Le titre évolue assez peu après cette publication.
05:21 Rappelons tout de même que sur un an, les actions d'Uber sont en hausse de plus de 91% et de plus de 35% sur les trois derniers mois.
05:29 Côté macro, les investisseurs ont pris connaissance de la production industrielle allemande pour décembre, qui recule de 1,6% sur un mois.
05:39 Le consensus, tablé sur un repli plus mesuré de 0,4%, est après une baisse de 0,2% le mois précédent. C'est le septième mois de baisse consécutif.
05:49 Avant, l'agenda de demain détourne par la Grèce où l'aéroport d'Athènes fait ses premiers pas en bourse avec 30% du capital ouvert. Cette introduction permet à l'État grec de lever plus de 780 millions d'euros.
06:03 Son titre décolle aujourd'hui de 13%. Pour finir, demain, à défaut de ne pas avoir de données macroéconomiques majeures au programme, les investisseurs prendront connaissance de la suite des résultats d'entreprise
06:15 avec ceux de Kering, de Société Générale et de L'Oréal entre autres.
06:20 Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, les infos clés du jour sur les marchés avec Pauline Grattel sur Bsmart.
06:27 Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
06:41 Eric Venet, directeur de la gestion de Montbleu Finance.
06:45 Merci d'être là. Merci à Franck Dixmier d'être à nos côtés.
06:48 Vous êtes directeur monde des gestions obligataires d'Allianz Global Investors.
06:54 Et à nos côtés, enfin, David Bellocq.
06:56 Vous êtes gérant et stratégiste chez Mirova.
07:00 Je vais donc vous parler de la situation avec des actions mondiales au plus haut historique.
07:10 Si on prend l'indice MSCI World comme référence, le S&P 500 est au plus haut également, proche du seuil symbolique des 5000 points.
07:18 Je le disais en introduction, c'était plutôt un objectif que les stratégistes avaient pour la fin d'année 2024.
07:22 Et qui pourrait donc être atteint beaucoup plus tôt que prévu.
07:26 Prévision qui date d'à peine il y a quelques mois, d'une certaine manière, David.
07:30 Alors même que le marché obligataire reste très volatile, encore un peu instable, avec toujours ce calendrier de baisse de taux.
07:37 Qu'on a du mal, ou que le marché a du mal à considérer à ce stade.
07:42 Et donc on a vu un marché obligataire qui se remettait à corriger sans que ça n'ait d'impact sur les classes d'actifs risquées.
07:48 Et notamment sur les marchés actions.
07:50 Qu'est-ce qu'on peut dire de ce Momentum Actions aujourd'hui, David ?
07:54 Déjà c'est un rallye qui est quand même pour l'instant assez étroit.
07:58 Puisque c'est essentiellement les plus grosses capitalisations des indices boursiers.
08:03 Donc pas seulement les indices boursiers américains avec les 7 magnifiques.
08:07 Mais également les plus grosses capitalisations des indices européens qui surperforment.
08:12 D'un point de vue, en termes de saison de résultats pour l'instant, elles ont quand même plutôt bien délivré.
08:19 On a une très forte expansion de marge.
08:21 Une croissance du chiffre d'affaires clairement au-dessus des attentes.
08:25 Des perspectives finalement attrayantes avec une valorisation de ces 7 magnifiques à 30 en termes de price to earnings.
08:33 Ce qui, au vu des anticipations de croissance et de la capacité de ces sociétés à délivrer, n'est pas extrêmement cher, relatif à l'historique.
08:43 Et on a finalement un relais aussi au niveau des marchés européens avec des américains qui commencent à s'intéresser aussi à ces valeurs européennes.
08:50 Un peu comme ils jouent les 7 magnifiques, ils se mettent à jouer nos ASML, nos VAUX et SAP entre autres.
08:58 Et avec des résultats là encore de très très bonnes factures.
09:01 Donc on a au moins pour ces valeurs une saison de résultats qui est favorable.
09:05 Et puis d'un point de vue macro, notamment pour les US, on est encore complètement, de mon point de vue, dans une situation Goldilocks.
09:12 On a une désinflation à confirmer, enfin qui est encore en place.
09:19 Une fête qui, certes, et d'une manière générale, les centrales ont mis en place une sorte de push-back début d'année,
09:26 puisque le marché était allé trop loin dans les anticipations de baisse dès le mois de mars.
09:30 6-7 baisses, ça fait quand même beaucoup pour une économie qui, finalement, va atterrir en douceur, peut-être même pas atterrir du tout aux Etats-Unis.
09:37 Donc il y a eu ce push-back qui, finalement, a eu un impact sur les taux assez mesurés jusqu'à présent, on reste rangy.
09:44 Et dans le même temps, on a des chiffres d'activité, les créations d'emplois, la consommation, le PIB du T4 aux Etats-Unis à 3,3,
09:54 des gains de productivité, un marché de l'immobilier qui tient, voire même une reprise des transactions,
10:02 et un effet richesse qui joue à plein. C'est-à-dire que les Américains bénéficient d'un portefeuille action qui a monté,
10:08 de salaires finalement retraités de l'inflation qui deviennent attractifs. Et donc, voilà, c'est un peu rose comme scénario.
10:17 Mais enfin, en tout cas, quand on sait qu'on avait 8 000 milliards d'actifs en cash fin d'année dernière,
10:24 et une partie quand même des investisseurs qui jouaient encore cette récession 2024, on peut comprendre ce rebalancement des débuts d'année.
10:33 Et c'est donc un schéma Goldilocks, mais un peu différent de ce qu'on a pu observer, par exemple, en fin d'année dernière.
10:38 Là, on est vraiment, pour les marchés actions, les marchés d'actifs risqués, ça englobe également le crédit, David, on est vraiment dans l'idée "good news is good news".
10:45 Les bonnes nouvelles macro, les bonnes nouvelles du point de vue de l'activité économique sont perçues comme des bonnes nouvelles par les investisseurs actions,
10:55 même si ça implique un "higher for longer" du point de vue des taux directeurs des banques centrales.
11:01 Le rallye de fin d'année, il s'était fait de manière concomitante avec une baisse des taux et une hausse des actions.
11:08 Là, on a un phénomène un peu différent.
11:10 Oui, complètement. On commence à avoir une corrélation un peu moins négative entre les taux et les actions.
11:16 C'est vrai du fait des excellents résultats de ces sociétés. C'est vrai aussi du positionnement et aussi de cette volonté de loquer des taux.
11:26 Si on prend l'exemple du marché crédit, on voit que finalement, ce push-back des banques centrales a eu un effet pour l'instant mesuré sur les taux.
11:32 On avait des institutionnels, des fonds de pension et des assureurs qui ont besoin de redéployer du cash.
11:38 Il voit finalement un marché primaire et un déséquilibre of demand manifeste.
11:44 Des taux relativement attractifs, il suffit de 20-30 centimes de hausse de taux et des spread pour que les acheteurs arrivent.
11:52 Il y a un faux mot sur le rendement avant les baisses de taux des banques centrales.
11:58 Jusqu'à un certain point, dans le cas d'un no lending potentiel US avec peu de baisse de taux, on peut avoir toute partie de la cote qui peut souffrir.
12:10 Mais on a quand même ce earnings, pour reprendre le cas du marché actions, qui potentiellement va pouvoir délivrer ce que les marchés attendent
12:20 sans de contraction multiple si les taux restent stables et c'est finalement un scénario assez favorable pour les actifs risqués.
12:28 On viendra aux discussions sur les banques centrales.
12:30 C'est valable que pour les grosses actions. Pour les grosses actions, on a échangé une non-baisse de taux par davantage de croissance.
12:40 On a été surpris par la croissance de ces valeurs-là. Quant au reste de la cote, les petites, etc.
12:46 Quand l'heure du S&P pèse la moitié de l'indice, c'est les boîtes qui comptent.
12:51 Les actions, c'est juste les grosses capitalisations.
12:55 C'est celle qui pèse le plus dans les indices aujourd'hui. Il y a la logique indicielle qui se met en place derrière.
13:04 On peut imaginer une seconde jante de rallye plus tard dans l'année avec justement cette cote qui n'a pas payé.
13:10 Si on a une baisse de taux ?
13:11 On va discuter du schéma banque centrale. Sur le crédit, il y a une course en rendement.
13:18 20-30 centimes, ça fait tout de suite la différence.
13:22 Ça permet à des acheteurs de revenir verrouillés du rendement dans des perspectives un peu plus longues.
13:28 Vous confirmez ce schéma-là aujourd'hui ?
13:31 Oui, complètement. Quand on regarde les valorisations des marchés du crédit, c'est cher sur l'oyer.
13:36 C'est même très cher avec un taux de défaut implicite sur un marché global à YIL d'à peu près 1,3%.
13:41 C'est très bas. Ça ne va pas tenir. On est sur des moyennes historiques plutôt à 3,8%.
13:46 Donc on a un marché à YIL qui est vraiment à la merci de tout pic de volatilité,
13:50 tout pic de mauvaise surprise éventuelle sur des données macroéconomiques.
13:54 Mais sur les investments de grade, c'est autre chose.
13:57 Quand vous regardez le marché des investissements de grade, de meilleure qualité,
14:00 on est sur des moyennes de très long terme en termes de spread.
14:04 Par contre, le rendement est haut parce qu'on vient d'une période assez exceptionnelle de taux très bas.
14:11 Cette clientèle notamment d'insitionnels et d'assureurs vie ont l'opportunité de rentrer en portefeuille des rendements
14:21 dont ils rêvaient il y a encore quelques mois, quelques années.
14:25 On le voit avec un appétit absolument incroyable, vous l'avez dit, sur le marché du crédit, mais sur l'obligataire en général.
14:31 Là, on est un peu dans la black hole période, c'est la période des résultats,
14:34 donc on n'a pas beaucoup d'émissions obligataires crédits.
14:37 Mais ce qu'on a vu sur la première quinzaine de janvier, c'est fou.
14:41 On a eu plus d'un trillion de demandes sur du papier obligataire en primaire.
14:46 On avait rarement vu ça, mais quand on agrège tous les chiffres, quand même,
14:50 sur le marché du crédit spécifiquement, on a un mois de janvier qui a été très fourni,
14:54 mais moins fourni que le mois de janvier à la même époque, donc la même époque l'an dernier.
14:58 Donc, oui, on est très sensible à ça parce que c'est des éléments techniques qui valident un peu notre scénario.
15:04 Attention au billet de confirmation, mais là, on y croit quand même.
15:08 On y croit quand même parce qu'il y a eu deux changements majeurs, en fait, dans la perception de l'obligataire en général.
15:14 Il y a ce qui s'est passé fin octobre, début novembre, qui a vraiment initié ce rallye extrêmement puissant sur les taux.
15:21 La perception par les investisseurs qu'on était au pic des banques centrales.
15:25 Conviction forte, mais pas une certitude.
15:28 Et c'est là que vient le discours des banquiers centraux, donc début janvier, que ce soit Powell ou Lagarde,
15:33 qui nous disent explicitement que le prochain mouvement, c'est un mouvement de baisse.
15:37 Donc, il n'y a plus de biais haussiers dans la gestion des politiques monétaires.
15:40 Et ça, c'est fondamental.
15:41 Ça change beaucoup de choses.
15:42 Ça change tout.
15:43 Ça change tout.
15:44 Et vous l'avez dit, on est vraiment dans un contexte FOMO où les investisseurs ont peur de rater le train.
15:50 Dans un contexte où les allocations obligataires ont été plutôt le parent pauvre ces dernières années.
15:56 Donc, il y a une repondération massive sur l'obligataire, que ce soit la dette souveraine ou le crédit corporel.
16:02 Mais ça veut dire, du point de vue des émetteurs, qu'ils ont vu là, ces dernières semaines, une fenêtre de tir hyper intéressante
16:10 pour venir se financer ou se refinancer, quand bien même on ne se refinance plus,
16:14 on ne se finance plus au même coût qu'il y a encore quelques années.
16:18 Oui, absolument.
16:20 Même si les coûts de financement sont plus élevés pour des boîtes qui n'ont pas eu besoin forcément d'émettre
16:25 pendant la grande phase de remontée des taux, là elles se disent, c'est le moment d'y retourner.
16:30 Et quand vous parlez aux entreprises, elles vous disent qu'elles refinancent 2026, même pas 2025.
16:35 2025, c'est le grand rendez-vous sur le marché du crédit.
16:38 C'est à peu près 30% de la dette crédite qui mature en 2025.
16:41 Donc, on peut craindre un mur de refinancement, mais en fait non.
16:44 Ça y est, on l'a franchi ?
16:46 Oui, pratiquement. Quand vous faites le travail bottom-up, et ça c'est le boulot de nos années scrédiennes,
16:51 2025 est pratiquement refinancé.
16:54 Ce projet est déjà plus loin, on est déjà sur 2026 en anticipant.
16:59 J'rappelle, il y a 6 mois, on faisait tous nos petits calculs pour un mur de la dette
17:03 qu'on voyait deuxième partie 2024, 2025, etc.
17:07 En quelques mois, ça y est, ces murs-là ont été repoussés encore plus loin dans le...
17:12 Et ça, ça donne du confort, évidemment.
17:14 J'imagine.
17:16 Eric, sur cette situation de marché, je ne sais pas...
17:20 Je ne suis pas à l'aise avec le marché obligataire.
17:23 La dernière fois, j'ai dit qu'on n'était pas dans un tour d'équilibre.
17:27 J'ai bien fait, puisqu'on est remonté sur le taulon.
17:30 Mais après, le crédit...
17:32 Il y a encore beaucoup de volatilité.
17:33 Oui, il y a encore beaucoup de volatilité.
17:35 Moi, ce qui me gêne, c'est qu'aujourd'hui...
17:39 C'est la structure du marché.
17:41 On a échangé de la visibilité de croissance contre un potentiel de baisse de taux.
17:49 Alors, on est tous d'accord que la baisse de taux va arriver.
17:51 Sauf que plus on réfléchit, plus on se pose,
17:55 on se dit "Ah, ce n'est pas pour demain quand même",
17:57 quand on voit effectivement les performances de l'économie américaine.
18:00 Donc, on s'est focalisés là sur les résultats.
18:05 Quid ? Dans 15 jours, quand on a fini et qu'on passe à la macro,
18:08 et que là, on se dit "Ah ouais, quand même".
18:11 Parce que là, on est dans un verre.
18:13 Effectivement, comme vous venez de le dire,
18:14 dans un scénario où on a eu la hausse des taux,
18:16 enfin, c'est fini, on va l'avoir là.
18:18 Et puis, on se dit 3, 4, 5, 6 baisse de taux.
18:21 Je ne suis pas convaincu, on en reparlera dans un mois,
18:23 je ne suis pas convaincu qu'on soit encore très bien à l'aise là-dessus,
18:28 aux Etats-Unis.
18:29 Et ce qui me gêne, moi, c'est pour l'Europe, en fait,
18:31 parce qu'on n'est pas dans ce scénario-là.
18:33 Si ça peut convenir à l'économie américaine,
18:36 ce sera plus compliqué, vous dites, pour l'économie européenne,
18:38 de reporter encore l'idée de baisse de taux
18:42 et d'amoindrir peut-être même le quantum de baisse de taux.
18:45 Oui, parce que c'est plus compliqué pour l'Europe.
18:49 On n'a pas cette croissance-là.
18:53 L'inflation est un peu plus...
18:55 Enfin, bon, il y a eu une désinflation,
18:57 mais on attend quand même l'égociation salariale du printemps.
19:01 On n'a pas les 1,5% de productivité de l'économie américaine.
19:05 Si on veut les données les plus fiables possibles sur les salaires,
19:09 ça veut dire qu'il faudra attendre longtemps.
19:11 Oui.
19:12 Donc, sauf si on a un accident...
19:16 Mais même si on a un accident de croissance encore plus élevé,
19:20 je ne suis pas sûr que Mme Lagarde prenne le pari de dire
19:25 "Bon, tant pis, je lâche un peu sur..."
19:27 Ce n'est pas l'état d'esprit, visiblement,
19:30 qu'on ressent aujourd'hui au cœur du Conseil des gouverneurs.
19:33 Je pense que l'été va être long.
19:35 Enfin, d'ici l'été, ça va être long,
19:37 parce qu'on est revenu juste à la case départ.
19:39 Sauf qu'on a été rassuré, d'accord, par certains grands groupes
19:44 avec des résultats effectivement impressionnants.
19:48 Le reste de la côte, moi qui suis les smalls ou les mids...
19:53 Ça n'a pas été impressionnant ?
19:54 Il y a des bons résultats, mais c'est fini.
19:55 Oui, les résultats sont bons, d'ailleurs.
19:56 Oui, mais ça y est.
19:57 Il n'y a pas les flux, il n'y a pas le signal.
19:59 Je suis ressorti, c'est fini.
20:00 Comme je vous le disais la dernière fois,
20:01 il n'y a plus aucune opportunité, c'est fini.
20:03 C'était un rebond de deux mois, et pour l'instant,
20:05 effectivement, il ne se passe plus grand-chose,
20:06 en tout cas sur le point indiciel small cap,
20:09 depuis le début de l'année.
20:10 On est revenu dans le désert, tout au plein,
20:11 donc on est à l'aise avec nos flux, point barre.
20:14 Comment vous ajustez ou réajustez un peu,
20:17 ou recalibrez l'idée des baisses de taux ?
20:20 Franck, vous n'avez jamais été très agressif, je crois,
20:24 dans l'idée que les baisses de taux allaient arriver très vite,
20:26 très fort aux États-Unis.
20:28 À un moment, le marché y a cru.
20:30 Mars, semble-t-il, est effacé du calendrier pour les marchés.
20:34 Mai, juin, pourquoi pas ?
20:36 Est-ce que le risque, c'est que ce soit encore plus tard que ça,
20:39 au regard, encore une fois, de la performance
20:41 de l'économie américaine aujourd'hui ?
20:42 On en est où de l'atterrissage ?
20:43 Est-ce que la piste d'atterrissage est quand même en vue,
20:45 ou est-ce qu'on est encore trois kilomètres au-dessus du sol,
20:48 avec le train d'atterrissage qui n'est même pas encore sorti,
20:52 d'une certaine manière ?
20:53 Non, on ne croira pas du tout à un scénario de récession.
20:56 Enfin, ça, je pense qu'on n'y a jamais cru.
20:58 On n'a jamais cru.
20:59 On parlait plutôt de soft landing,
21:00 mais le soft landing, c'est plutôt un no-landing.
21:02 En fait, on a une économie américaine
21:03 dont on a totalement sous-estimé la puissance du soutien budgétaire.
21:09 Totalement sous-estimé.
21:10 Totalement sous-estimé.
21:11 Ça, on ne devrait pas, parce que c'est comme quelque chose
21:13 qu'on a en tête depuis longtemps, l'hédonisme du consommateur américain.
21:16 Ne jamais shorter le consommateur américain.
21:18 - Don't fight the Fed, mais ne vous mettez pas face
21:21 au consommateur américain non plus.
21:22 - Il est toujours là.
21:23 - Eh oui.
21:24 - Il est ressorti de la crise puriche, en termes de revenus.
21:27 Et là, les effets richesse sont quand même assez extraordinaires aussi.
21:32 Alors, c'est assez intéressant ce qui s'est passé,
21:36 parce qu'en fait, on a eu encore une fois la confirmation,
21:39 mais on ne l'avait pas prévu à ce niveau-là quand même,
21:41 de la résilience de l'économie américaine.
21:43 Mais c'est une excellente nouvelle pour la Fed, en fait.
21:45 Et bon, on peut faire à peu près la même analyse en zone euro.
21:51 On ne voit pas une récession non plus en zone euro.
21:54 On voit plutôt un rebond sur la deuxième partie de l'année,
21:59 aidé par des salaires réels qui s'accroissent.
22:02 Donc ça, c'est quand même un soutien à la consommation en zone euro
22:05 qu'il ne faut pas négliger.
22:06 Mais ça, c'est plutôt bon, parce que ça veut dire que
22:08 les banques centrales vont gagner en liberté.
22:11 La politique monétaire ne va pas être dictée,
22:15 comme c'est souvent le cas aux Etats-Unis,
22:17 par un double mandat, croissance pour résumer, et inflation.
22:21 Donc, ils vont seulement se concentrer sur l'inflation.
22:23 Alors d'abord, chapeau la Fed,
22:25 parce qu'un tel durcissement de la politique monétaire
22:28 dans une période de temps aussi courte,
22:30 sans effet dramatique sur l'économie, on n'avait jamais vu ça.
22:33 Est-ce qu'il y a un rapport ou pas, Franck ? C'est la question.
22:37 Non, mais le policyme est orthogonal.
22:39 On avait une politique budgétaire en soutien,
22:41 mais très agressif à l'économie.
22:43 Et bon, on voit que cette politique monétaire,
22:45 finalement, n'a pas trop cassé la dynamique américaine.
22:50 Alors que l'inflation a été divisée par trois.
22:52 Enfin, l'inflation headline.
22:54 Donc, le souci, c'est l'inflation des services.
22:56 On est encore à plus de 4%, enfin, un tout petit peu moins aux Etats-Unis,
22:59 un peu plus de 4% encore sur les services en zone euro.
23:01 On voit des salaires qui augmentent encore aux Etats-Unis.
23:05 Gros point d'interrogation sur l'évolution des salaires,
23:10 les négociations salariales en cours en zone euro
23:12 vont être absolument fondamentales.
23:14 Philippe Klein l'a dit encore récemment.
23:16 Des gains de productivité négatifs en zone euro.
23:18 Alors, attention au boucle prix-salaire.
23:20 Mais nous, on sait maintenant, en tant qu'investisseurs,
23:23 qu'il n'y a qu'une chose qu'on doit regarder, c'est l'inflation.
23:26 Il n'y a plus que ça, finalement, qu'il faut regarder.
23:28 Oui, parce que sur la partie emploi, vous dites, pour la Fed,
23:31 en tout cas, le mandat est parfaitement rempli aujourd'hui.
23:34 Oui, oui, oui, oui.
23:35 Donc, évidemment, surveiller la dynamique sur le marché de l'emploi,
23:39 parce que c'est ça qui va dicter le profil de l'inflation sous-jacente
23:43 et l'inflation des services.
23:44 OK, mais regardons l'inflation.
23:46 Donc, on sait qu'ils sont totalement data-dépendants.
23:48 On sait qu'ils n'auront absolument pas les éléments nécessaires
23:51 pour baisser les taux en mars, ni même potentiellement en mai.
23:54 Donc, nous, on est plutôt sur juin, voire juillet.
23:58 Donc, c'est une question de timing.
24:01 Et après, la deuxième phase, c'est que les marchés vont sans doute
24:06 réviser aussi le rythme des coupes à venir.
24:09 Parce que là, on est pratiquement sur une coupe de 25 BP à chaque meeting
24:12 à partir du mois de juillet.
24:14 Ça nous paraît un petit peu optimiste.
24:15 Donc, tout ça va être vu.
24:18 Mais c'est tout de même bon pour l'obligataire.
24:20 On va rentrer enfin dans un cycle de baisses des taux.
24:22 Et je pense que c'est ça que les investisseurs vont retenir.
24:24 Que ce soit plus graduel, plus progressif que ce qu'on imaginait,
24:27 c'est une chose, mais ça n'enlève rien à la destination.
24:30 À l'attractivité du marché obligataire.
24:32 Je comprends.
24:33 Comment vous regardez ce scénario ?
24:35 Vous le dites vous-même, no landing.
24:36 Moi, ça m'effraie un peu presque.
24:38 L'idée que tout le monde se dise maintenant c'est no landing.
24:41 Moi, je dis l'atterrissage sans fin,
24:43 parce que je me dis qu'il y aura peut-être quand même
24:45 à un moment un atterrissage, David.
24:47 Et puis, c'est quoi un peu le contre-scénario, si je puis dire ?
24:52 Qui ferait que, non, il y aurait quand même bien un atterrissage
24:56 et que le no landing ne serait pas permanent.
24:59 Non, no landing, on n'en est pas à ce stade certain.
25:03 On est au tout début de l'année.
25:04 On a simplement quand même un acquis de croissance.
25:06 Alors, ça dépend des économistes, mais on lit ici ou là quand même
25:09 qu'on a déjà 1,5, 1,8 de croissance acquise aux Etats-Unis en 2024.
25:15 Et on part sur un premier trimestre à ce stade qui est peut-être sur...
25:18 À 2,5% rythme annualisé.
25:21 Sur le premier trimestre ?
25:23 Là, je ne sais pas, moi, je me dis qu'ici, d'Atlanta,
25:25 on est peut-être à 3, 4% pour le T1.
25:28 C'est ça.
25:29 Donc, effectivement, après, il y a là où effectivement
25:34 on peut prolonger le cycle.
25:36 Alors, no landing, c'est ça, effectivement, à 3, 3,5 par an.
25:39 Mais enfin, là, on a quand même un argumentaire pour imaginer
25:43 une prolongation du cycle.
25:44 C'est si on se réfère à la fin des années 90,
25:47 donc là qu'est la période de référence auquel on pourrait éventuellement
25:50 comparer l'économie américaine actuellement.
25:52 On a prolongé de 95 à 2000 cette économie via des gains
25:57 de productivité massifs.
25:58 Pour l'instant, on a trois trimestres de gains de productivité,
26:01 4% en rythme annualisé.
26:02 C'est un peu tôt pour dresser une conclusion,
26:04 mais enfin, c'est quand même bien.
26:05 Encourageant.
26:06 Très encourageant.
26:07 On peut le dire.
26:08 Pourquoi ? Parce que les gains de productivité, par définition,
26:10 baissent les coûts unitaires de travail.
26:12 C'est-à-dire qu'on a une légère reprise des salaires aux Etats-Unis,
26:14 mais on a des coûts unitaires de travail qui baissent.
26:16 Et d'ailleurs, les PCE suivis par la Fed
26:24 est en rythme annualisé sur les trois derniers mois à 1,5,
26:27 sur les six derniers mois à 1,8.
26:29 Donc, on est complètement dans les coups.
26:30 Et les dernières déclarations de la Fed jouent plutôt en faveur
26:33 d'une attente pour être vraiment bien sûr
26:36 que cette inflation s'inscrive inférieure à 2%,
26:39 mais on est plutôt dans cet ordre-là.
26:41 Et dans le même temps, ces gains de productivité
26:43 permettent aux sociétés de maintenir des marges
26:45 et donc d'investir, de prolonger le cycle de CapEx
26:48 et de maintenir leur staff, en fait.
26:50 Et donc, d'assurer une sorte de dynamisme
26:54 au niveau du marché du travail.
26:55 Et donc, des consommateurs,
26:57 et donc une croissance de 2/3 du PIB américain.
27:00 On peut imaginer ce scénario,
27:03 même si à ce stade, c'est un peu tôt
27:06 pour le considérer comme le scénario central,
27:08 mais très, très encourageant en ce début d'année.
27:11 Sur les attentes Fed et BCE,
27:14 c'est vrai que le marché est trop vite, trop fort.
27:16 Donc, mars est trop tôt.
27:17 Je pense qu'effectivement, actuellement,
27:19 c'est ancré pour juin et on a quoi,
27:22 effectivement, penser que ce sera le cas.
27:25 Trois baisses, ce sont les downplots de la Fed.
27:28 C'est peut-être effectivement ce à quoi il faut que le marché se prépare.
27:30 Peut-être une de plus, quatre, mais cinq,
27:32 c'est peut-être également un peu élevé.
27:34 Chacun fait un peu son chemin.
27:35 Enfin, le marché, en tout cas, fait son chemin vers la Fed à ce stade.
27:39 Et là où je serai un peu plus perplexe
27:42 sur le potentiel de baisse du taux long américain,
27:44 c'est où est-ce que la Fed va atterrir.
27:47 Quel est le fameux taux terminal ?
27:48 C'est vrai qu'on peut prolonger 2025 et autres,
27:51 mais si elle s'arrête à 3,5 ou 3,
27:54 qu'elle estimait le taux réel d'équilibre
27:57 qui est nécessaire compte tenu de la croissance potentielle,
28:01 compte tenu des équilibres épargne-investissement,
28:04 si c'est 3, 3,5,
28:06 est-ce que ces fameux taux ont encore beaucoup de potentiel de baisse ?
28:10 Pour l'instant, on est légèrement long duration.
28:12 On a cette conviction plutôt sur la partie courte,
28:16 en bull steepening,
28:17 mais c'est vrai qu'on regarde ça quand même de très près.
28:20 Le taux réel d'équilibre,
28:22 c'est le fameux graal des banques centrales,
28:25 personne ne sait où il est,
28:27 mais c'est le taux qui ne génère aucune friction dans l'économie.
28:30 Pour caractériser un peu ce taux mythique et indéfinissable.
28:36 Sur la partie...
28:38 Si on considère que la résilience de l'économie américaine,
28:44 et je partage complètement,
28:46 je ne vois pas où il y aura une baisse des taux.
28:49 Est-ce que l'inflation baisse quand même ?
28:52 C'est tout ce que nous dit Powell depuis décembre.
28:56 On baissera nos taux non pas pour stimuler ou soutenir l'économie,
28:59 mais simplement pour prendre acte du fait...
29:01 C'est pas pareil,
29:03 parce qu'aujourd'hui, ça fait des mois que je m'en sors,
29:06 on va commencer à une baisse,
29:08 et après j'en ai une à chaque fois tous les mois.
29:11 Parce que les premières baisses de taux,
29:13 c'est de la recalibration,
29:15 et que le marché imagine,
29:16 à un moment, ça ne suffirait pas,
29:19 et que l'économie plongerait un peu plus dans la résilience.
29:23 Ce n'est pas du tout le scénario qu'on envisage aujourd'hui.
29:25 On fait une baisse des taux parce que j'acte la désinflation,
29:31 mais après je vais voir dans le temps.
29:35 Si le taux de l'EU est à 3,3,5,
29:36 ça laisse quand même une petite marge de manœuvre.
29:39 Ça laisse quelques baisses possibles.
29:41 Je n'ai pas entendu ça depuis un petit moment.
29:44 J'en suis resté.
29:46 On attend quand même, Powell.
29:49 Et même le premier à le dire a été Chris Waller,
29:53 si je ne dis pas de bêtises,
29:54 gouverneur de la Fed.
29:55 On va recalibrer.
29:57 Les baisses de taux, ce sera un réglage de la politique monétaire,
30:02 parce qu'on gère et qu'il n'y a pas de taux réel.
30:04 On n'aura donc pas toutes ces 4, 5 baisses de taux.
30:07 Après, c'est ce que pense le marché.
30:10 5,5, 3,5, ça fait quand même 8,8.
30:12 Ils peuvent avoir 100, 125 points de base de marge de manœuvre,
30:18 sans devenir accommodant pour autant.
30:21 C'est ce que je veux dire.
30:22 Le but n'est pas de revenir à une politique monétaire accommodante.
30:24 Je crois que personne n'a dit ça.
30:26 Mais pour revenir sur la réflexion,
30:30 prendre de la duration,
30:32 je pense que c'est assez consensuel comme trade.
30:35 Mais cette année, je pense que beaucoup plus que tout ce qu'on a pu vivre,
30:41 c'est où allouer la duration.
30:43 C'est sur quel positionnement de courbe l'allouer.
30:47 Et ça, ça va être fondamental.
30:49 Ça va être ça le moteur de performance.
30:51 Parce qu'on a aussi un supply,
30:53 donc une offre de papier qui va être absolument considérable.
30:55 Dans une administration Trump qui serait tentée potentiellement
30:58 de mettre encore en place des plans de soutien très ciblés, etc.
31:03 Quand on voit l'évolution des déficits américains,
31:07 on ne peut pas être très serein par rapport à ça.
31:09 Donc l'offre de papier va être massive.
31:12 Donc les parties courtes et intermédiaires de courbe,
31:14 effectivement, c'est le positionnement qui permet à la fois de prendre le portage
31:19 et de bénéficier de gains en capital dans la base d'étau.
31:22 C'est quoi ? C'est 2-5 ans ?
31:24 C'est ça ? 5 ans ?
31:25 C'est ça.
31:26 D'accord.
31:27 A propos, on parle d'émission militaire,
31:29 le jour où le Trésor américain va émettre ce soir du 10 ans,
31:33 du papier à 10 ans pour 42 milliards,
31:36 ce sera la plus grosse adjudication ever pour du 10 ans américain.
31:41 Qu'est-ce qu'on peut dire de l'effet supply ?
31:44 L'effet d'émission de papiers obligataires gouvernementaux,
31:48 ça existe aussi en Europe.
31:50 Parce que je constate quand même que les taux américains,
31:52 ils ont pu rebaisser alors même que le Trésor émettait massivement
31:56 et prévoyait d'émettre massivement.
31:59 L'effet supply, c'est un mirage ou c'est quand même une réalité aujourd'hui, Franck ?
32:05 Quand on regarde les choses avec beaucoup d'altitude,
32:07 il n'y a aucune corrélation entre l'offre de papier,
32:10 le montant d'émission, les déficits publics,
32:12 pour résumer, les déficits publics et le niveau absolu des taux.
32:14 Ça ne marche pas.
32:15 C'est totalement contre-intuitif, mais ça ne marche pas.
32:18 Il y a eu beaucoup de papiers émis en ce début d'année,
32:22 mais on en a parlé en début d'émission,
32:24 un appétit obligataire mais absolument considérable.
32:27 C'est très important cette émission.
32:29 Même pour les papiers américains ?
32:30 Je ne sais pas, on m'a montré quelques adjudications,
32:33 il y avait quand même du tail.
32:35 Il y avait moins d'appétit pour le papier américain que pour le papier en euro.
32:38 Mais là, ça repricait quand même.
32:40 On a touché 3,80 € il y a quelques semaines sur le disant américain.
32:47 On est à 4,08 €.
32:49 Là, ça attire de la demande.
32:50 Mais oui, forcément, ça va attirer de la demande.
32:52 Mais ça va être un signal très important pour les prochaines semaines, sans doute.
32:55 La réussite de l'émission spécifique du 10 ans.
32:58 On est dans ce mouvement de repricing des attentes,
33:01 en termes de calendrier de baisse de taux,
33:03 calendrier et nombre de baisse de taux.
33:05 Ça va venir ensemble, ça va se mettre en place.
33:08 Mais ce n'est pas terminé, ça.
33:09 Cette phase, justement, elle est encore devant nous.
33:12 On est dans une espèce de consolidation un peu latérale du marché,
33:15 grosso modo dans un couloir, sur les taux longs,
33:18 avec une forte volatilité entre les bornes.
33:21 Mais ce qui capte la tension sur les taux, c'est justement l'appétit obligataire.
33:24 Donc si on constate qu'il y a beaucoup moins d'intérêt sur cette émission,
33:28 ça peut libérer.
33:31 Pour l'instant, la borne, c'est 4,15, 3,80, c'est ça ?
33:35 3,80, 4,20.
33:37 Ça semble être le seuil.
33:39 C'est à peu près ça.
33:40 Depuis les 5% historiques dans le monde connu de nous-mêmes,
33:45 c'était en fin octobre, c'est ça, je crois.
33:49 Oui, c'est ça, en octobre.
33:51 On a eu un premier rallye très clair,
33:54 puis ensuite un FOMC début décembre fait,
33:59 qui a confirmé ce rallye.
34:02 Et donc le 4,20 correspond à la borne haute de ce discours.
34:06 On a eu 120 BP d'amplitude entre fin octobre et le 27 décembre.
34:10 Deux mois historiques, un novembre-décembre sur le plan d'une rémunération.
34:15 On a une émission 30 ans jeudi aussi à suivre.
34:18 Je pense qu'il peut avoir toute son importance.
34:20 Oui, on va les suivre.
34:22 On suit aussi ce qui se passe sur le segment, à nouveau, des banques régionales américaines.
34:26 Je ne sais pas combien de temps il faut y passer,
34:28 mais en dire un mot au moins, David.
34:31 Donc là, c'est New York Community Bank Corp.
34:35 J'ai vu qu'il y avait un établissement japonais aussi sur le sol américain.
34:38 On me renvoie à toutes les expositions des banques européennes,
34:42 notamment allemande, au commercial real estate américain.
34:45 Tout le monde refait ses petits calculs.
34:47 Comment vous évaluez ce risque aujourd'hui,
34:49 sachant qu'on a déjà eu l'expérience de SVB ?
34:52 Est-ce qu'un risque à la SVB est encore possible aujourd'hui aux Etats-Unis ?
34:56 On ne pense pas.
34:58 À la fois, Yanneth Yellen et Paul Wells Weekend
35:02 ont pu communiquer qu'ils n'envisageaient pas une crise systémique.
35:07 Et quand on analyse le bilan de cette banque,
35:11 on se rend compte qu'il y a quand même beaucoup de risques spécifiques embarqués.
35:14 C'est assez idiosyncratique.
35:16 Ils avaient racheté signature.
35:18 Je rappelle, NYSE, c'est la banque qui a racheté signature,
35:22 qui était la banque new-yorkaise en faillite ou en défaut ou proche de l'être après SVB.
35:27 Ils ont un bilan qui a explosé à la hausse en peu de temps.
35:30 Ils sont très concentrés sur l'immobilier commercial.
35:32 À New York, de surcroît.
35:34 Ils ont un ratio dette sur prêt qui est défavorable.
35:37 Le problème de liquidité.
35:39 Je pense que le Trésor public a flagué un certain nombre de banques régionales à risque.
35:44 Elle en fait partie. Il peut y en avoir d'autres.
35:46 Mais a priori, en tout cas, difficile d'imaginer en 2024 que ça puisse générer une crise systémique,
35:53 voire même une crise à l'échelle de ce que SVB a généré.
35:57 Franck, que disent les spécialistes d'Allianz sur ce sujet de l'immobilier commercial ?
36:03 Ça fait les gros titres en permanence.
36:05 Donc, d'une certaine manière, c'est rassurant.
36:07 Tout le monde a le nez dessus, etc.
36:08 Est-ce que ça suffit pour dire que oui,
36:10 alors c'est des marchés de bureaux d'immobiliers commerciaux en plein changement post-Covid,
36:15 les comportements changent, etc.
36:17 Il y a des transitions et des ruptures majeures dans ce segment spécifique de l'immobilier mondial.
36:22 Est-ce que ça en fait un risque majeur pour vous aujourd'hui ?
36:27 Non, risque majeur, non.
36:29 Mais évidemment, les années Scaldi ont fait le travail.
36:31 Fondamentalement, on n'est pas inquiet sur la qualité de crédit de cet émetteur.
36:36 Mais l'histoire nous prouve qu'il ne faut jamais sous-estimer les mécanismes de contagion,
36:41 de psychologie de marché, de bank run.
36:45 Alors, bank run, il y a 70% des dépôts qui sont garantis.
36:50 Donc, on devrait éviter un bank run.
36:52 Mais c'est fascinant de le constater encore une fois.
36:55 C'est la confiance.
36:56 La fin de la journée, pour une banque, c'est la confiance.
36:58 C'est la confiance, évidemment.
36:59 Mais que les acteurs européens, c'est un peu toujours les mêmes qu'on retrouve.
37:02 On a l'impression qu'ils n'ont pas beaucoup appris de l'histoire.
37:04 Donc, bon, c'est un point de vigilance.
37:06 Il faut faire très attention, scruter un peu les mécanismes de contagion.
37:10 Mais aujourd'hui, quand vous regardez le marché du crédit bancaire,
37:14 on a eu juste une petite respiration.
37:16 On a quelques AT1, des papiers obligataires très subordonnés,
37:20 qui ont corrigé de 1%.
37:22 Mais ce n'est rien du tout.
37:23 - C'est un peu stressant, en termes de spread.
37:26 - Ce n'est pas grand-chose.
37:28 Pour l'instant, le marché est plutôt serein par rapport à ça.
37:30 - Vigilance, mais pas de stress généralisé sur ce sujet aujourd'hui.
37:34 Encore une fois, c'est bien flagué, le commercial real estate.
37:37 On en parle depuis un moment.
37:38 Et j'imagine que tout le monde, j'espère, a fait ses devoirs et ses calculs à ce sujet.
37:43 Si on revient à la logique d'investissement, en ce début de mois de février, Eric,
37:48 déjà, revenons quand même sur ce groupe des grandes capitalisations boursières,
37:52 les Magnificent Seven aux États-Unis, mais d'autres.
37:55 On a des homologues, on va dire, en Europe.
37:59 David le faisait remarquer.
38:00 Des boîtes qui ne pesaient pas comme ça dans les indices il y a encore quelques années.
38:04 Et qui changent aussi peut-être le profil indiciel de l'Europe.
38:07 C'est un peu plus tech, c'est quand même moins bancaire, c'est moins utility.
38:11 C'est un peu plus tech qu'il y a quelques années de ça aujourd'hui.
38:15 - La bonne tenue du luxe, toujours.
38:17 C'est impressionnant.
38:19 - Vous l'avez très bien décrit, c'est-à-dire qu'il y a une concentration vers la sécurité de la croissance.
38:27 Et donc, la publication de LVMH...
38:31 - Si un sujet, on est à l'aise avec ça ? On peut être à l'aise avec ça ?
38:34 - Parce que, où aller ? J'ai un souci.
38:39 J'ai essayé d'aller faire un peu de mid, d'être contrarian.
38:43 Ça a duré un mois, un mois et demi.
38:45 Donc c'est mort, parce que l'étau, ce n'est pas pour tout de suite.
38:48 Alors si, la grande nouvelle, c'est que ça fait un moment que je suis contre la Chine et je reviens.
38:54 - Ah ! - Voilà, c'est la grande nouvelle.
38:56 - Je note, un investisseur revient sur la Chine.
38:59 - Un premier à dire qu'il ne fallait pas y accoucher.
39:01 Je disais, Alibaba, free cash flow historique, cours de bourse au plus bas.
39:07 Oui, enfin, un exemple.
39:10 Alors pourquoi ? Parce que, en fait, si la Chine veut s'en sortir, il faut absolument sauver le consommateur chinois.
39:17 Ça, c'est clair.
39:19 Donc, le consommateur chinois, on essaye de le sauver avec son épargne dans l'immobilier.
39:23 On essaye de stabiliser les prix immobiliers.
39:26 On voit que Xi fait des choses.
39:29 Et il a besoin également aussi d'un marché de valeur mobilière qui arrête au moins d'être vu comme un signe négatif.
39:41 Au moins, stabilisation et voir un peu plus de dynamisme.
39:46 J'ai toujours été contre parce qu'on a toujours considéré le marché comme si le marché chinois était un marché libéral, ainsi de suite.
39:54 Non. Je prends justement l'effet inverse.
39:56 Comme on a besoin de le manipuler, et que c'est maintenant ou jamais...
40:02 - Vous pensez qu'il y a un plancher au moins pour quelques temps ?
40:06 - Oui, pour quelques temps, comme j'ai fait étant tellement pour les mille et small.
40:10 Parce qu'il faut bien que je fasse quelque chose d'autre en dehors de...
40:17 - Mais vous dites que... Non, mais c'est intéressant.
40:19 Pour Xi Jinping, c'est devenu la priorité du monde.
40:23 Il y a la question immobilière, il y a la question...
40:26 Mais sur les marchés financiers, on a vu quand même une accumulation de mesures ces derniers jours
40:31 destinées justement à spécifiquement soutenir ces marchés boursiers.
40:36 - Il faut stabiliser tout ça.
40:37 De toute façon, comme on veut absolument sauver le soldat chinois,
40:42 enfin le consommateur chinois, il n'y a pas le choix.
40:46 Je pense qu'on ne peut pas laisser un marché en déliquescence comme ça.
40:50 - Vous savez que le retail chinois achetait de moins en moins d'actions chinoises,
40:52 et achetait de l'or aujourd'hui.
40:54 Ce n'est quand même pas un très bon signe, alors que c'est plutôt un retail chinois
40:58 qui a été très acheteur d'actions chinoises.
41:01 - C'est évident, quant à un macro, on ne tire pas tout ce que j'ai dit.
41:05 On est encore très très loin, mais c'est le moment de...
41:10 Si j'avais quelque chose à faire de contrariant, de faire quelque chose en Chine.
41:15 - C'est important que la Chine stabilise quand même ses marchés financiers,
41:19 ses marchés boursiers aujourd'hui, David ?
41:22 Ou c'est un sujet chinois qui reste chinois.
41:26 - Alors nous, on n'investit pas en Chine, et d'un point de vue purement macro, moyen, long terme,
41:30 on est quand même plutôt pessimiste.
41:32 On l'a toujours été, on ne va pas revenir sur les raisons, mais elles sont clairement identifiées.
41:38 Là, on a un pouvoir qui a recours à une relance à la fois budgétaire et monétaire pour colmater les brèches.
41:46 La première étant une valorisation des marchés chinois qui est vraiment trop faible.
41:54 Donc en fait, pour dire les choses simplement, le gouvernement fait en sorte qu'il n'y ait plus de short-seller.
42:00 Les vendeurs à découvert iront pourrir en prison.
42:04 Voilà ce que déclarait le patron du réculateur Chinois, qui le lendemain a été viré par Xi Jinping
42:09 parce qu'évidemment, il n'avait pas suffisamment bien contrôlé les marchés.
42:12 - Donc c'est vieux comme le monde pour stopper l'hémorragie.
42:15 C'est plutôt une bonne chose qu'il le fasse, parce que je pense qu'il y a trop de spéculation à la baisse à court terme sur ce marché.
42:20 Donc potentiellement, en rebond technique, ça fait quoi ? 6-7% de rebond par rapport au plus bas sur cette nouvelle.
42:27 Après, encore une fois, on n'insiste pas sur le marché chinois, mais ce n'est pas un marché sur lequel je serais serein d'un point de vue fondamental.
42:34 - Non, non, mais c'était... Aujourd'hui, plus personne n'est obligé d'investir en Chine, il n'y a pas de doute là-dessus.
42:38 Juste savoir si c'était important pour le global market de voir quand même une stabilisation.
42:45 - Pour le bon équilibre des marchés financiers, oui, bien évidemment.
42:48 - Je rappelle, c'est le chiffre qui fait très très mal, mais le MSCI China est créé en 1992.
42:54 Sur la séquence de 1992 à aujourd'hui, c'est un indice qui a baissé.
42:59 On a une destruction de valeur boursière sur 30 ans et plus de marché action en Chine.
43:06 - Enfin, on a une crise de bilan en Chine qui va mettre des années à se résorber.
43:11 Une crise de confiance, un problème démographique, la relocalisation.
43:15 D'un point de vue structurel, c'est vrai que c'est quand même assez compliqué de plaider pour cet investissement.
43:20 - L'autre chiffre qui me marquait sur la Chine, c'était le 10 ans chinois.
43:24 On m'a dit qu'il passait sous 2,45%. Effectivement, on n'a pas vu ça depuis 2002.
43:29 Et ça ramène un peu l'idée, la problématique du modèle économique chinois et l'idée de la déflation.
43:38 En tout cas, de quelque chose qui s'apparenterait à un manque de dynamique de ce point de vue-là.
43:43 - Oui, c'est quelque chose qu'on joue au portefeuille de Lobo.
43:47 On s'était positionné à 2,90%, mais on tient la position.
43:51 On parle de quelque chose d'assez marginal dans le portefeuille.
43:56 - C'est de l'ultra diversification aujourd'hui pour tout le monde.
44:00 Comme quoi, ça bouge très vite de ce point de vue-là.
44:03 Merci à vous trois d'avoir été les invités de Planète Marché.
44:06 Ce soir, Franck Dixmier, directeur monde des gestions obligataires d'Allianz Global Investors.
44:10 David Bellocq, gérant et stratégiste chez Mirova.
44:13 Et Eric Venet, directeur de la gestion de Montbleu Finance.
44:16 [Musique]
44:26 - Le dernier quart d'heure de Smart Bourses chaque soir, c'est le quart d'heure thématique.
44:30 Le thème ce soir, c'est celui de la mesure de la performance.
44:33 Un sujet industriel pour les CGP, notamment.
44:37 Et nous en parlons avec Alexis Nac, qui est le président d'IAM Financial Partners, avec nous en visioconférence.
44:42 Bonjour et bienvenue Alexis. - Bonjour Nicolas.
44:45 - Merci beaucoup d'être avec nous. Ravis de vous retrouver.
44:47 Vous êtes désormais, vous avez fondé IAM Financial Partners il y a quelques temps maintenant,
44:52 en tant que conseiller en investissement financier.
44:56 Et vous avez pris la mesure, si j'ose dire Alexis, du manque d'outils que peuvent avoir les CGP aujourd'hui.
45:05 Alors, dans un certain nombre de domaines, il y a des domaines où ils sont très forts historiquement.
45:11 La fiscalité, l'immobilier, il y a un manque d'outils pour tout ce qui est suivi de la performance financière.
45:18 Ça c'est un constat que vous avez dressé Alexis.
45:20 Et j'aimerais bien que vous nous éclairiez effectivement sur ce trou dans la raquette,
45:24 peut-être qu'il existe dans l'industrie des CGP, sur cette question de la mesure de la performance des allocations financières.
45:32 - Alors c'est exactement ça Grégoire.
45:34 Mon premier constat en tant que jeune récent CIF, c'est que la première question que nous posent les prospects,
45:42 et quelle que soit la nature du prospect, aussi bien les particuliers que les entreprises,
45:48 quelle que soit la taille de leur patrimoine, c'est quelles sont vos performances.
45:53 Ce qui est assez logique, ils demandent nos performances.
45:56 Et mon deuxième constat, c'est que peu de CIF indépendants, de petite ou moyenne taille, publient leurs performances.
46:04 Alors on a creusé un peu le sujet, pourquoi ils ne publient pas leurs performances ?
46:08 Parce que comme vous le dites justement, on s'est rendu compte qu'ils ne sont pas outillés pour le faire.
46:13 Suivre la performance des allocations, ce n'est pas simple.
46:18 Il faut gérer les rebalancements, les arbitrages, les opérations sur titre.
46:23 C'est quelque chose qui est chronophage.
46:26 Je n'ai pas trouvé d'outil satisfaisant pour le faire facilement.
46:32 Et donc on s'est rendu compte qu'il y avait un grand manque d'outils pour les CGP dans ce domaine.
46:39 Vous dites qu'il n'y a pas d'outil satisfaisant.
46:41 Je rappelle, le CGP a déjà une partie de son temps qui est pompé par beaucoup de choses qui sont périphériques à son cœur de métier.
46:50 Donc le but n'est pas d'alourdir encore ce temps.
46:53 Comme vous dites, les outils existants ne sont pas des outils performants de ce point de vue-là.
46:58 Ce sont des outils lourds, compliqués, qui prennent encore du temps au CGP par rapport au reste.
47:06 Il existe des outils de suivi de portefeuille, mais comme vous dites, qui ne sont pas faciles à utiliser,
47:13 qui sont assez lourds à mettre à jour.
47:16 Il y a beaucoup d'outils qui aident les CGP, et ça, ça a été une surprise très agréable en tant que CIF,
47:22 qui aident les CGP sur la partie réglementaire, parce que là aussi, il y a une charge réglementaire qui est assez énorme,
47:28 donc de production, de tous les reporting et les documents réglementaires,
47:32 tels que les rapports d'adéquation, etc.
47:36 Mais on n'a pas trouvé d'outil sur le suivi de performance.
47:40 C'est là que nous est venue l'idée d'aller créer, on s'est rapproché d'IEM Finance,
47:46 qui construit des indices depuis 30 ans, mais des indices phares.
47:50 On a eu l'idée de démocratiser l'accès à ces indices, de faire calculer la performance par un tiers,
47:58 qui va garantir le côté infalsifiable de votre performance,
48:04 et qui va permettre au CGP, au CIF, de pouvoir mettre en avant la qualité de ses conseils financiers.
48:12 - C'est-à-dire concrètement, la solution que vous proposez, que vous offrez au marché aujourd'hui,
48:16 c'est construire un indice sur mesure pour chaque CGP indépendant,
48:22 qui va correspondre à chacune de ses allocations, ou chaque profil d'allocation qu'il peut proposer à ses clients, c'est ça Alexis ?
48:30 - C'est exactement ça. On se rend compte que le CIF travaille par allocation de référence,
48:36 et donc il va saisir son allocation de référence dans cette plateforme.
48:42 Dès qu'il y a un mouvement à faire, il va juste mettre à jour le mouvement dans la plateforme,
48:46 qui va lui calculer l'indice, et il va pouvoir faire des reporting sur ses performances à partir de cet indice.
48:51 Nous, chez IEM, par exemple, on a créé trois indices.
48:55 On a cerné les besoins principaux de nos clients.
49:01 J'en ai repéré trois, qui sont les besoins de gestion de trésorerie,
49:06 les besoins de gestion de patrimoine, pour des objectifs moyen-long terme,
49:12 et les projets de long terme retraite.
49:16 On a créé trois indices qui correspondent à ces trois projets.
49:20 IEM Horizon, IEM Patrimoine et IEM Trésorerie, qui permettent, lorsque je vais voir un prospect,
49:26 de donner un aperçu du type de performance que je peux avoir sur ce type de projet.
49:31 Ça permet de valider un track record pour nos prospects,
49:37 et pour moi c'est un moyen de communication et d'acquisition qui est très puissant.
49:41 - Vous le disiez d'un mot, le but est d'offrir une solution, donc la construction d'un indice,
49:47 un indice infalsifiable, qui mesure la performance sans conteste,
49:54 avec notamment la garantie d'une tierce partie, c'est ça Alexis ?
49:58 - C'est exactement ça.
50:00 D'ailleurs ça va dans le sens de la réglementation, je pense,
50:04 qui milite beaucoup pour une transparence des performances,
50:07 et une indépendance du calcul des performances.
50:10 Là on pense que le meilleur moyen de prouver notre bonne foi sur le calcul des performances,
50:15 c'est de le faire calculer par un tierce.
50:17 - Et une fois que l'indice est construit et rempli,
50:21 ensuite il n'y a plus rien à faire, si ce n'est j'imagine enregistrer peut-être ces opérations,
50:26 mais l'indice suit ensuite les mouvements au sein de l'allocation du CGP ?
50:32 - Exactement, c'est ça qui est formidable,
50:35 c'est qu'une fois que vous avez saisi vos allocations et les mouvements que vous voulez faire,
50:39 tous les calculs, les reportings sont gérés par IEM Finance qui produit les indices,
50:45 et donc le CGP n'a plus rien à faire, si ce n'est à consulter ses performances
50:50 et à les mettre en avant auprès de ses prospects.
50:53 Le but ultime c'est d'avoir bien sûr le plus possible d'indices
50:58 pour pouvoir faire des bases de comparaison entre CGP,
51:01 parce que là aussi si le CGP peut demain se comparer,
51:04 en tout cas sur sa partie financière, par rapport aux autres CGP,
51:07 comme le font les sociétés de gestion,
51:09 ce sera pour lui aussi également un moyen de se mettre en avant,
51:12 de mettre encore plus en avant ses qualités de conseil financier.
51:16 Et pour que les CIF puissent être comparées entre eux,
51:21 pour moi il n'y a qu'un seul moyen, c'est d'avoir une méthodologie commune,
51:25 et donc un seul acteur qui puisse calculer les indices de tous ces acteurs.
51:29 - On compare les performances des gérants à travers la performance des fonds qu'ils gèrent,
51:33 vous dites qu'il n'y a pas de raison qu'on ne puisse pas comparer les CIF ou les CGP
51:37 à travers les allocations qu'ils construisent pour le compte de leurs clients, Alexis.
51:42 Comment c'est reçu par le marché ?
51:44 Parce que j'imagine que vous avez déjà entamé un travail de prospection,
51:48 d'évangélisation même peut-être, par rapport à ces solutions
51:51 et ces instruments que vous proposez.
51:54 Comment c'est reçu par le métier ?
51:58 - Alors c'est très bien reçu naturellement,
52:00 alors nous on s'adresse en priorité aux petits CIF indépendants,
52:05 petits ou de moyenne taille, qui ne sont pas du tout équipés pour le faire,
52:09 et donc dès qu'ils reçoivent ce type d'outil,
52:12 qui est là pour les aider, pour mettre en avant la qualité de leur conseil financier,
52:15 bien sûr il est très bien reçu.
52:18 On ne s'est pas encore adressé au gros cabinet d'investissement financier,
52:22 mais là aussi on pense que ça pourra les intéresser
52:25 d'avoir, de pouvoir mettre un tampon je dirais,
52:30 sur les performances qu'ils affichent.
52:32 Mais pour l'instant les CIF à qui on s'adresse,
52:35 ont très très bien reçu le service qu'on leur apporte.
52:38 - Ça nous rappelle aussi, et ça nous dit quand même beaucoup de choses,
52:41 de la réalité de ce métier, de ce secteur d'activité,
52:45 du conseil financier et du conseil en gestion de patrimoine,
52:49 et vous êtes bien placé pour le savoir Alexis,
52:52 très polarisé, d'un côté il y a le build-up avec les gros,
52:57 accompagnés par des fonds de private equity etc,
53:00 qui sont dans des logiques de consolidation accélérées,
53:03 l'actualité récente nous le montre encore Alexis,
53:07 évidemment on a tous les grands noms en tête qui sont en train de devenir effectivement,
53:11 des groupes importants de gestion de patrimoine,
53:15 mais il y a peut-être une partie majeure encore du marché,
53:19 en tout cas en nombre de CIF, qui reste très très éclatée,
53:23 avec des statuts d'indépendants encore.
53:26 - Exactement, c'est exactement ça, on voit des mastodontes
53:29 qui sont en train de se former chez les gros cabinets en gestion de patrimoine,
53:34 mais il y a tous ces petits indépendants qui ont besoin,
53:38 et qui sont demandeurs, je vous l'ai dit,
53:41 on a beaucoup fait sur la partie,
53:44 beaucoup d'outils ont été proposés sur la partie réglementaire,
53:48 et je pense qu'ils sont preneurs de tous les outils
53:52 qui peuvent faciliter leurs tâches, et qui peuvent bien sûr encore mieux les aider à acquérir des nouveaux clients,
53:58 et donc tous les outils qui leur permettent de faire une vitrine pour leurs prospects.
54:03 - Bon, un outil d'acquisition client comme vous dites Alexis,
54:07 un outil de mesure et de suivi de la performance des allocations
54:10 qui sont construites par les CGP de France et de Navarre,
54:14 Alex Sinak, le président d'IAM Financial Partners,
54:18 qui était avec nous pour ce quart d'heure thématique sur ce sujet industriel.
54:22 Il n'y a pas que cette question-là,
54:25 beaucoup de CGP manquent d'outils sans doute,
54:27 et ont besoin d'être équipés avec des outils numériques,
54:31 digitaux, faciles, simples et efficaces,
54:34 pour notamment le suivi de la performance, c'était le sujet du jour.
54:38 Alex Sinak, je le rappelle, président d'IAM Financial Partners,
54:41 vous êtes l'invité de ce quart d'heure thématique de Smart Bourse ce soir.
54:44 Voilà pour cette émission, je vous rappelle Smart Bourse qui revient chaque jour à 17h en direct sur Bismarck TV,
54:50 en replay chaque soir sur bismarck.fr,
54:53 ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
54:56 [Musique]

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