Noé Gauchard

  • il y a 7 mois
Noé Gauchard observe avec un peu d’ironie et de scepticisme l’arrivée d’Elisabeth Borne dans sa circonscription d’élection. Il ne voit pas l’ex Première Ministre comme une députée engagée pour son territoire.

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Transcript
00:00 (Générique)
00:02 Merci d'être avec nous, les 8h15, c'est vous qui nous rejoignez sur France 3 et France L'Eau Normandie.
00:06 Didier, notre invité du 6/9 ce matin est Noé Gauchard, chef de file du Calvados pour la France Assoumise.
00:12 Bonjour Noé Gauchard. Bonjour.
00:14 Vous étiez l'adversaire d'Elisabeth Borne au second tour des législatives en 2022.
00:18 Dans la 6e circonscription du Calvados, elle s'était imposée, 52% des voix contre vous.
00:22 Pour la première fois depuis son départ de Matignon, elle l'est aujourd'hui, présente physiquement, publiquement dans sa circonscription.
00:28 C'est un retour ou c'est une arrivée, comment vous voyez ça ?
00:31 Je dirais que c'est plutôt une arrivée quand même, puisqu'elle n'avait jamais été élue auparavant.
00:35 C'est la première fois qu'elle arrive ici en tant que députée, puisque c'est son premier jour officiel.
00:39 C'est un retour qui est quand même un peu surprenant, personne ne pensait vraiment qu'elle allait reprendre le siège.
00:44 On sait tous très bien, et je ne suis pas le premier à le dire, qu'elle revient pour éviter une élection partielle qu'ils auraient probablement perdue.
00:51 Pourquoi vous pensez qu'elle revient, contrainte et forcée ?
00:53 Oui, contrainte et forcée, elle n'avait pas envie de se présenter en 2022, je pense qu'elle n'avait pas envie de revenir non plus.
00:59 Et là, oui, une élection partielle, ils auraient probablement échoué.
01:02 On voit bien dans les sondages que le macronisme est en chute libre, complètement déconnecté, pas du tout proche des préoccupations du terrain.
01:08 Et qu'ils avaient un risque de perdre l'élection assez flagrant.
01:12 Elle a donné l'image de cette première ministre très disciplinée par rapport aux consignes de l'Elysée, des 49.3, pour faire passer de multiples projets de loi.
01:22 Est-ce que vous l'imaginez, une députée plus indépendante dans ces prises de position politique ?
01:25 Ça m'étonnerait fortement. Je pense qu'à un moment, quand on a des convictions, même quand on a des ordres qui viennent du président de la République, on doit être fidèle à soi-même.
01:33 On l'a vu après la loi immigration, d'ailleurs, des ministres avaient menacé de démissionner.
01:36 Un l'a vraiment fait, son ancien directeur de cabinet d'ailleurs.
01:39 Donc je pense que si elle avait voulu prendre son indépendance, elle l'aurait fait un peu plus tôt.
01:43 En tant que députée, pour vous, elle ne portera pas la voix du territoire, elle ne fera que suivre des consignes ?
01:48 Oui absolument, je pense que ça va être une députée fantôme, je ne pense pas qu'on va la voir très présente dans la circonscription,
01:52 ni d'ailleurs très présente à l'Assemblée nationale.
01:54 Comment elle va pouvoir s'asseoir sur des bancs à côté de députés qu'elle a méprisés pendant 19 mois, avec 23, 49, 3 à l'Assemblée nationale ?
02:02 Et puis, si elle avait vraiment voulu faire avancer les choses pour le territoire, elle l'aurait fait quand elle était Première ministre, quand elle avait la main pour faire avancer les choses.
02:10 Aujourd'hui, elle ne l'a plus du tout.
02:11 Après, elle dirigeait la France, on peut comprendre qu'elle ne s'impliquait pas forcément dans des dossiers très locaux.
02:14 Mais c'était la promesse qui avait été faite en 2022 et elle avait bénéficié d'un boost de voix quand même,
02:19 de gens qui avaient voté pour elle parce que c'était la Première ministre, parce qu'elle pourrait faire avancer les dossiers.
02:23 C'est ce qui avait été mis en avant par l'ancien maire de Vire, en disant qu'avoir une Première ministre comme députée, c'était un atout pour le territoire.
02:30 Elle n'a rien fait avancer, donc je ne vois pas pourquoi elle le ferait aujourd'hui.
02:33 Un dossier local assez fort, la fermeture du collège Val-de-Vire, confirmée hier par la justice.
02:38 Le tribunal administratif de Caen, comment vous vous positionnez et comment vous espérez qu'elle va se positionner sur ce dossier ?
02:44 D'abord, je voudrais apporter tout mon soutien au collectif qui s'est mobilisé parce que c'est un combat qui dure depuis septembre 2022.
02:49 Il y a eu plusieurs voix de recours avec quelques victoires et puis une petite défaite là juste hier.
02:55 Déjà, les voix de recours ne sont pas épuisées, donc le combat n'est pas terminé.
02:58 Donc pour vous, vous poursuivez la bataille judiciaire ?
03:00 Ce n'est pas moi qui vais décider, mais le collectif en tout cas réfléchit probablement à poursuivre la bataille, judiciaire ou pas.
03:05 Il y a la mobilisation populaire aussi qui peut jouer.
03:07 On l'a vu sur la collecte des déchets dans l'intercom de la Viro-Noiro,
03:10 elle a été abandonnée, en tout cas temporairement, parce qu'il y a eu une mobilisation des citoyens.
03:14 Donc il faut continuer sur le collège et je pense que c'est justement pour moi un exemple du fait qu'elle n'a rien fait, qu'elle ne va rien faire.
03:21 Elle a reçu rapidement les parents d'élèves, Frédie Certain les avait reçus également.
03:25 Il ne s'est rien passé, elle n'a rien fait. Pourquoi ? Parce que c'est la politique de gouvernement de fermer des établissements, de fermer des classes.
03:31 On l'a bien vu, le mépris total qu'ils ont pour l'éducation avec la nouvelle ministre qui a été nommée récemment.
03:35 Donc en tant que députée, elle ne va rien faire, si ce n'est peut-être de la com', de l'affichage, comme la Macronie sait très bien faire, mais rien de concret.
03:41 Est-ce que vous avez déjà pu parler en direct avec elle ? On avait voulu organiser un débat au moment des législatives sur France Bleue, elle l'avait refusé.
03:47 Vous avez déjà pu la rencontrer en tête à tête ?
03:49 Elle a refusé tout débat, elle continue de refuser la confrontation, même en tant que députée, alors que normalement elle est censée avoir un peu plus de temps.
03:55 Je l'ai croisée sur des marchés, elle a été relativement méprisante, un peu comme tous les gens qu'elle avait croisés sur les marchés qui, bon,
04:02 n'ont pas senti. Vous parliez des cours d'empathie tout à l'heure dans votre émission, je pense qu'elle en aurait bien besoin.
04:06 Donc non, on n'a pas pu avoir de vrais échanges, même si ce serait pourtant intéressant.
04:10 Le 28 janvier dernier, vous publiez un tweet dans la foulée de la victoire de la France à l'Euro, de Ronde.
04:16 Ça montre que même après 10 ans de vide, même dans les scénarios tout simples perdus à force d'abnégation et de collectifs, on peut finir par gagner, à bon entendeur.
04:25 Vous êtes candidat, déjà ? Vous vous positionnez ?
04:28 Non, alors c'est plus un tweet qui fait référence à la situation nationale, je pense. Parce que voilà, à gauche, s'il y a parfois des bisbis,
04:34 moi je suis persuadé qu'on peut s'entendre et que finalement, même si voilà, il y a eu 10 ans d'absence, parce qu'on a quand même vécu, on va vivre 10 ans de macronisme,
04:41 je suis sûr qu'on peut s'en sortir avec du collectif et du soutien. Et puis localement, il y a des échéances électorales, et bien sûr qu'on sera présent et qu'on va animer le territoire.
04:50 Le maire de Vire vient de débitionner Marc-André Sabater, vous réfléchissez à être candidat ?
04:54 En tout cas, on va animer les élections municipales, ça c'est sûr, je lui souhaite un prompteur établissement,
05:00 mais c'est vrai que voilà, on voit que la municipalité de Vire, depuis l'affaire du collège, est incapable de fonctionner correctement,
05:05 et que donc, il va falloir présenter une liste alternative.
05:08 Vous allez animer, c'est-à-dire présenter une liste ?
05:09 Ça veut dire qu'il y aura effectivement une liste citoyenne qui sera présentée, ça veut dire que les partis de gauche seront en soutien de cette liste-là,
05:14 et après on a quand même deux ans pour voir comment on peut organiser tout ça.
05:17 Mais vous serez candidat ou pas ?
05:18 Non, pour l'instant, moi je ne réfléchis pas à ça.
05:21 Donc vous réfléchissez plutôt aux prochaines législatives, c'est dans votre tête ?
05:24 En tout cas, pour l'instant, oui, on continue d'animer la campagne à un niveau de la circonscription,
05:30 il y avait les possibilités de dissolution dont on parlait, donc nous notre but c'est d'être toujours présent,
05:34 avec la NUPS on a toujours été présent sur le territoire, on a organisé cette fête de l'Union Populaire en octobre dernier,
05:39 on est encore sur les marchés pour distribuer des tracts sur la situation des agriculteurs qu'on soutient, évidemment,
05:44 donc nous notre but c'est d'être présent sur le terrain, au quotidien, et pas uniquement en période électorale.
05:48 Quant aux législatives, il y aura, viendra le temps des décisions.
05:51 Merci Noé Gauchard, invité sur France Bleu, France 3, ce matin, bonne journée.
05:56 A retrouver bien sûr en podcast sur votre application, ici, tenez nous.

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