• il y a 10 mois

Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités reviennent sur les propos du maire de Pau, François Bayrou, qui dénonce une "déconnexion avec le réel" de la part des élites politiques.
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Transcription
00:00 [Musique]
00:08 Punchline, 18h-19h, Laurence Ferrari sur CNews et Europe 1.
00:13 [Musique]
00:16 18h16, merci de nous retrouver sur CNews et Europe 1 pour Punchline.
00:21 On va évoquer le cas de François Bayrou, et surtout ce qu'il dit.
00:24 Il évoque cette déconnexion entre la France d'en bas et la France d'en haut,
00:27 cette déconnexion des élites avec le pays profond. A-t-il raison ?
00:30 Je vous ai demandé vos réactions, on va les entendre dans un instant,
00:32 mais d'abord on fait le point avec Clotilde Payet.
00:35 Une tectocratie gestionnaire, c'est la politique que dénonce François Bayrou
00:40 après avoir exprimé son refus d'entrer au gouvernement.
00:43 Un refus qu'il justifie par une liste de critiques sur la politique du gouvernement de Gabriel Attal.
00:48 Entre autres, il juge le gouvernement déconnecté des territoires français.
00:52 On voit un gouvernement qui comporte sur 14, 11 ministres parisiens ou franciliens,
00:58 et sur 15 membres du gouvernement, pas un seul du sud de la Loire.
01:04 Et vous vous rendez compte que tout ça crée un déséquilibre.
01:10 Un déséquilibre politique, mais le maire de Pau dénonce aussi une mauvaise gestion de l'éducation nationale.
01:16 Gabriel Attal a fixé des orientations et je pense que ça méritait une clarification.
01:28 Pour moi, en tout cas, l'éducation nationale, ça ne peut pas se redresser dans un climat uniquement gestionnaire.
01:37 Le BRN a déclaré rester membre à part entière de la majorité malgré ces désaccords,
01:42 suscitant l'embarras et la critique au sein du modem.
01:46 Catherine, on connaît François Bayrou, triple candidat à la présidentielle, vous l'avez rappelé, deux fois ministre.
01:51 Quand il rentre en dissidence, quand il dit ça ?
01:54 Mais non, mais il a été vexé parce qu'il a pensé qu'après avoir été relaxé, on allait lui ouvrir grand les bras,
01:59 que le président allait l'accueillir, lui donner la grande place.
02:03 Or, il a été d'abord vexé, humilié, comme il l'a dit devant les députés hier soir qui dînaient ensemble.
02:09 C'était un dîner prévu depuis longtemps. Les députés modem sont partis.
02:13 Parce que le président a délégué au Premier ministre sa rencontre.
02:18 Et là, il a vu le Premier ministre.
02:22 Et comme il avait dit le matin sur une chaîne que l'éducation l'intéresserait,
02:28 le Premier ministre a dit qu'il n'en avait pas question.
02:30 Alors après, il voulait être d'abord ministre d'État, numéro 2 du gouvernement.
02:34 Vous pensez bien, alors qu'il s'était opposé à la nomination de Gabriel Attal,
02:39 vous pensez bien que Gabriel Attal, avoir d'un côté l'Élysée qui sera sûrement très présente,
02:43 et de l'autre côté un numéro 2 qui fera sûrement de l'obstruction, il lui a dit niette.
02:47 Alors il dit peut-être un ministère, un grand ministère, des réformes, et c'était double niette.
02:53 Alors là, je crois qu'il lui a proposé aussi la défense.
02:59 C'est une initiative du Premier ministre.
03:01 Mais c'est les coulisses de ce qui se passe dans le palais présidentiel.
03:05 Il est sorti vexé, d'où cette amertume.
03:09 Et je trouve incroyable que ce matin sur France Info, une journaliste lui dit
03:14 "vous nous avez fait un caca nerveux".
03:15 Alors c'est vrai que comme journaliste, nous n'aurions pas à poser cette question de cette manière-là.
03:21 Jamais avec ces mots.
03:24 Mais je vais vous dire, ça prouve aussi peut-être le respect qu'on a pour quelqu'un
03:29 qui s'est assez mal exprimé ce matin et qui laissait juste transparaître
03:32 qu'il était vexé, humilié, qu'il n'avait pas ce qu'il voulait.
03:35 C'était presque un caprice.
03:36 Bien au-delà de ça, effectivement, il y a un problème de fond, Jean-Sébastien Ferjou.
03:40 On a évoqué la déconnexion, et je vais poser la question dans un instant à nos auditeurs et téléspectateurs.
03:44 Mais il y a aussi cette caste, en fait, qui s'autopromeut, qui s'autocongratule.
03:50 C'est des bisbilles d'appareil politique, là.
03:53 On ne parle pas du fond, on ne parle pas des vraies préoccupations des Français.
03:56 La politique a toujours été faite des deux, d'ambition personnelle et de considération de fond.
04:00 Après le critère géographique, Donald Trump, c'est un milliardaire new-yorkais.
04:04 Et pour autant, les Américains, du fin fond des Appalaches,
04:07 ou des États considérés comme "reculés", l'ont choisi comme champion.
04:13 Donc ça n'a pas forcément à voir avec les critères qu'y met François Bayrou,
04:16 parce que lui, le premier, est probablement déconnecté non seulement des Français,
04:19 mais déjà en premier lieu de son propre parti.
04:21 Parce que non seulement il ne maîtrise plus véritablement le canal historique,
04:24 parce qu'il y a certains du canal historique du MoDem
04:27 qui ont un peu gardé en travers de la gorge le fait que lui s'est réjoui à grand bruit
04:31 du fait qu'il avait été blanchi par la justice.
04:33 Enfin, eux ont quand même été condamnés, le trésorier du parti et un certain nombre d'autres élus.
04:38 Il n'a pas dit que toute la procédure était unique.
04:40 Et par ailleurs, il ne connaît plus du tout le canal nouveau du MoDem,
04:44 parce qu'on a vu instantanément des députés ou Mark Fennow comme ministre
04:48 dire que, finalement, on lui renvoyait la politesse dans les dents.
04:50 Donc il est lui-même très déconnecté.
04:52 Mais oui, c'est une question de fond.
04:54 Mais cette question de fond, elle a à voir avec le fait que le camp,
04:56 ou ce qu'on a appelé le cercle de la raison,
04:58 qu'un certain nombre de ministres macroniens revendiquaient,
05:00 Clément Beaune ou d'autres, s'est endormi sur le monde
05:04 que nous avons construit depuis 30 ans ou 40 ans,
05:06 sans ouvrir les yeux sur les fractures béantes qu'il y a,
05:08 qu'elles soient géopolitiques, qu'elles soient économiques.
05:10 On ne veut pas voir que la mondialisation financière a créé des problèmes.
05:14 On ne veut pas voir que les flux d'immigration massifs,
05:17 et ça, c'est une nouveauté depuis les années 2010,
05:19 ont créé des problèmes spécifiques.
05:20 Bref, toutes ces questions-là, elles existent.
05:22 Et on a un camp de la raison qui nous explique que non, non, non,
05:24 tout va bien et que franchement, pour émettre des critiques,
05:26 ça veut dire qu'on est un dangereux populiste.
05:28 Mais il me semble que cette logique-là, François Bayrou, lui aussi, l'a propagée.
05:31 Vous parlez de l'immigration.
05:32 On a un sondage CSA pour CNews, Europe 1 et le JDD,
05:35 qui indique que seulement 22 % des Français font confiance au gouvernement
05:38 pour maîtriser l'immigration.
05:39 Ça veut dire que 77 % des Français ne font pas confiance au gouvernement.
05:44 C'est les mêmes chiffres sur l'insécurité.
05:46 Ça, c'est un autre sondage, c'est Odoxa pour Le Figaro.
05:48 Là, on est à 74 % des Français qui disent qu'ils n'ont pas confiance dans le gouvernement.
05:53 On est dans un État, Éric Nolot, dont on a l'impression qu'il est impuissant,
05:58 en fait, à protéger ses concitoyens.
06:00 C'est-à-dire que la confiance, elle s'oppose à quoi ?
06:03 Pourquoi il y a 77 % d'un côté et 23 % de l'autre ?
06:06 Parce qu'il y a les chiffres. Dans les deux cas, il y a les chiffres.
06:08 Et les faits ?
06:10 Et les faits. Donc, tous les jours, la rubrique des faits divers s'épaissit et s'étoffe.
06:15 Et on voit bien que les chiffres augmentent.
06:17 La délinquance, je parle des faits graves, les homicides, c'est un record depuis des années et des années.
06:22 Et l'immigration, qu'elle soit légale ou illégale, non seulement est incontrôlée,
06:25 mais la loi immigration a mis en scène qu'elle demeurerait incontrôlable.
06:28 Et pourtant, ça a donné lieu à un psychodrame total.
06:31 Vous parliez de déconnexion.
06:32 Le spectacle qui a été offert pendant les débats parlementaires, moi, j'étais sidéré.
06:36 Je vais replacer mon image. La querelle d'Ivrogne sur le Titanic,
06:39 pendant que le bateau coule, il s'engueule entre Ivrogne.
06:42 Ça me donnait exactement cette impression.
06:43 Donc, si on n'éprouve pas à ce spectacle l'impression qu'ils sont totalement déconnectés,
06:48 c'est qu'on est dans la foi du charbonnier.
06:50 Ça doit correspondre, ça a été dit tout à l'heure, en effet, à la base électorale d'Emmanuel Macron.
06:55 Des gens qui, tout comme d'ailleurs la France insoumise,
06:57 des gens qui ne bougeront jamais d'opinion parce que ce n'est pas les faits qui les intéressent, c'est l'idéologie.
07:02 Céline Pina, rapidement.
07:03 C'est parce que, s'ils vivent dans un monde extrêmement réduit,
07:06 par exemple, aujourd'hui, toute l'élite française et tous les politiques
07:11 que de toute façon, on ne peut pas s'en sortir tel qu'on est.
07:14 Nos problèmes en termes démographiques sont beaucoup trop lourds
07:17 et qu'il va falloir d'ici 2050 importer 3,9 millions de migrants.
07:23 Et pour l'Europe entière, on en est à presque 45 millions de migrants.
07:27 C'est dans les trajectoires européennes,
07:29 ce sont donc des objectifs qui ont été signés et avalisés par les gouvernements.
07:34 À partir de ce moment-là, toute l'élite qui est pro-européenne
07:37 va valider ces constats-là et immigrationniste.
07:41 Et elle se retrouve avec un peuple qui lui dit "vous ne savez plus intégrer les gens,
07:45 il n'y a plus assez de travail, ces gens qui arrivent, ils travaillent peut-être au début
07:50 et ensuite, là où on a les plus fortes zones d'immigration,
07:53 on a des gens qui sont au chômage à plus de 40%.
07:56 Donc vous allez nous recréer une poche de chômage,
07:59 de délinquance et de violence, nous c'est terminé, on n'en veut plus".
08:03 Quand l'élite n'a aucune solution à proposer à ces gens qui n'ont qu'une seule peur,
08:07 c'est que leur modèle social s'effondre,
08:09 eh bien elle les maîtrise, elle les culpabilise,
08:12 elle leur dit "si vous n'acceptez pas nos solutions,
08:15 c'est parce que vous êtes raciste, c'est parce que vous êtes xénophobe".
08:18 Et ce faisant, elle rend le lien encore plus fragile et encore plus inacceptable.
08:22 Et on en est là et à chaque fois, on met un pas de plus dans le cercle vicieux.
08:26 Que pensent les Français de cette situation ?
08:28 Est-ce qu'ils pensent que nos élites politiques sont complètement déconnectées
08:31 de la réalité du territoire, de sa représentation territoriale ?
08:34 Tout simplement, écoutez vos réactions.
08:36 Bien évidemment que notre gouvernement est complètement déconnecté
08:39 de la réalité du terrain, rien que le Premier ministre en l'UM,
08:43 M. Gabriel Attal, il vient de Sciences Po,
08:46 donc c'est pas à Sciences Po qu'il a eu la réalité de ce que vivent les Français au quotidien.
08:52 Donc je pense que quoi qu'on en dise, même s'il est à la jeunesse,
08:56 même s'il fait deux, trois effets d'annonce,
08:59 ça ne changera pas ce qui se passe d'habitude.
09:01 Oui, ils sont déconnectés de la société, ça fait très très très longtemps,
09:05 ça fait 20 ans, ça fait 30 ans que la majorité de nos politiciens
09:08 sont très loin de nos préoccupations.
09:10 On voit très bien que ces gens-là ne sont que des élites, ils ne pensent qu'à eux.
09:13 J'ai le sentiment qu'en fait les hommes politiques,
09:15 aujourd'hui ceux qui sont dans le gouvernement,
09:17 n'écoutent pas suffisamment les Français,
09:19 ne sont pas suffisamment proches d'eux
09:21 pour avoir un avis global de la situation que vivent les Français.
09:26 Et ils font confiance à leurs secrétaires d'État,
09:29 aux technocrates qui viennent des grandes écoles,
09:32 en pensant avoir la science infuse.
09:35 Moi ce que je pense, c'est qu'en fait les politiques
09:38 devraient descendre sur le terrain, écouter les maires, écouter les députés.
09:41 Voilà, écouter les maires, écouter les députés, Catherine,
09:44 et ça revient à ce que vous disiez, le cumul des mandats,
09:47 qui embêchait cette connexion avec la réalité.
09:50 Je crois que Gabriel Attal, qui évidemment a eu plein de bonnes volontés,
09:53 a un mentor qui est Jean Castex.
09:55 Et Jean Castex, quand il était Premier ministre,
09:58 le président l'adorait, parce qu'il était toujours parti sur tout le territoire,
10:03 il a fait 350 voyages pendant deux ans,
10:05 pour aller sur place et dire quel est le point qui bloque,
10:09 et comment on peut le débloquer.
10:11 C'est-à-dire que lui, il avait d'abord été énarque,
10:14 mais c'était quelqu'un qui a été maire de Prades
10:17 pendant des années, et qui racontait que comme maire,
10:20 quand les gens voulaient le voir,
10:22 il disait "oui, mais je viens chez vous".
10:24 Et en allant chez eux, il se rendait compte du quotidien,
10:27 de ce que vivaient les gens, les ennuis de voisinage,
10:29 les pitracassins, les choses comme ça,
10:32 et il savait parler aux gens.
10:34 Et il a fait un travail assez formidable,
10:36 qui fait que je ne sais pas s'il a une ambition pour après,
10:38 mais il lui a dit "voilà, c'est comme ça qu'il faut faire".
10:40 Mais lui, il avait un savoir-faire,
10:42 d'abord de quelqu'un qui est né dans le Sud,
10:44 qui a l'accent du Sud, et qui connaît le pays,
10:47 qui l'a dans ses tripes.
10:49 Est-ce que Gabriel Attal va pouvoir apporter des solutions comme lui,
10:53 avoir cette espèce de force presque vitale ?
10:58 Il est intellectuel pour le faire.
11:00 On est à Gabriel Attal, il était en déplacement dans le Pas-de-Calais,
11:02 il y a quelques instants, auprès des sinistrés,
11:05 des gens qui craquent, qui sont au bout du relou,
11:07 on les a entendus, et qui disent "on n'en peut plus".
11:10 On vous fait confiance, monsieur le Premier ministre,
11:12 mais soyez à la hauteur de nos attentes.
11:14 Écoutez, Gabriel Attal, ce qu'il a répondu.
11:16 Moi j'ai été nommé Premier ministre,
11:18 quelques heures après, le premier endroit où je suis venu,
11:20 c'est ici, précisément parce que je sais
11:22 que c'est des familles, des commerçants, des habitants, des élus,
11:24 qui sont dans une situation qui est intenable.
11:26 Est-ce que tout a été réglé ? La réponse est non.
11:28 Ça je l'assume totalement.
11:30 Est-ce qu'on va réussir à régler ces problèmes ?
11:32 Je le crois profondément, sinon je ferais autre chose de ma vie.
11:34 Je sais que pour vous qui le vivez au quotidien,
11:36 c'est très difficile, c'est démoralisant,
11:38 que parfois vous avez du mal à y croire,
11:40 et on va continuer à agir.
11:42 Il veut continuer à agir, Louis de Rugnell, le Premier ministre,
11:44 et en attendant il est reparti à Paris,
11:46 où c'est bien centralisé, et où tout se décide.
11:49 Moi je n'ai pas de problème contre la centralisation,
11:52 le problème ce n'est pas la centralisation ou la décentralisation.
11:54 C'est un peu le sujet de la décentralisation, non ?
11:56 Non, je pense que c'est vraiment l'organisation.
11:58 Même à Paris ça ne fonctionne pas.
12:00 Donc si c'était juste une question de décentralisation,
12:03 on aurait pu l'expérimenter avant.
12:05 Moi ce que je crois vraiment, c'est que la difficulté,
12:08 c'est que la projection que les gens se font du pouvoir du politique
12:11 est une projection erronée, parce que les politiques leur vendent
12:14 que si on vote pour eux, leur vie va changer,
12:16 que réellement tout va changer.
12:18 Quand un ministre arrive, quand il parvient au pouvoir,
12:21 je pense que la première chose la plus vertigineuse
12:24 à laquelle ils sont confrontés, c'est la complexité
12:26 avec laquelle les décisions sont prises.
12:28 Et en fait c'est quasiment impossible de réformer,
12:31 de prendre une décision, quand vous tirez une manette à Paris...
12:33 Vous n'allez pas donner envie aux gens de voter.
12:35 Mais la réalité c'est qu'en fait,
12:37 le système politique s'est totalement entravé
12:41 avec des liens juridiques.
12:43 Et ça c'est la réalité.
12:44 Et nous devons avoir le courage,
12:46 c'est le problème des citoyens aussi,
12:48 d'aller au bout des logiques.
12:49 On veut tout et son contraire.
12:50 On veut la protection européenne,
12:51 sans voir que l'Europe, des factos,
12:53 réduit aussi la souveraineté française.
12:55 C'est le triangle d'incompatibilité.
12:56 Il y a un universitaire qui s'appelle Dany Rodrigues,
12:58 de Harvard, qui le décrit très bien.
12:59 On ne peut pas avoir trois choses en même temps.
13:01 On ne peut pas avoir la souveraineté nationale,
13:02 la démocratie, plus une intégration économique.
13:04 Parce que soit vous avez le contrôle démocratique,
13:07 et il se fait au niveau international,
13:09 et il faut aller vers plus de fédéralisme,
13:11 par exemple pour l'Europe,
13:12 soit vous gardez la souveraineté nationale et la démocratie
13:14 et vous renoncez à cette intégration,
13:16 dit autrement et pour parler de manière triviale,
13:17 on est le cul entre deux chaises.
13:19 Donc à un moment, il faut choisir.
13:21 C'est soit plus d'Europe, soit moins d'Europe,
13:23 soit plus de mondialisation, soit moins de mondialisation.
13:25 Mais on ne choisira pas.
13:26 Mais on ne choisit pas,
13:28 parce que les citoyens ont tendance à voter
13:31 pour des candidats qui, sous couvert d'être le camp de la raison,
13:34 ne font en fait que défendre ce statu quo-là,
13:37 qui en réalité n'est pas viable.
13:39 J'entends Eric et Catherine.
13:40 Mais Catherine Ney posait une question,
13:41 vous vous demandiez si Gabriel Attal
13:43 saurait se reconnecter.
13:44 Il faudrait la prolonger d'une autre.
13:46 Que va-t-il se passer s'il ne parvient pas à se reconnecter ?
13:49 C'est-à-dire qu'à un moment,
13:50 à force d'être dans une crise permanente,
13:52 une crise de confiance,
13:53 il va y avoir un effet de cap.
13:54 À un moment, il va se passer quelque chose.
13:56 Et moi, je me suis très inquiet
13:57 de ce qui va se passer,
13:58 parce que là, les réactions étaient unanimes.
14:00 Non, ils ne comprennent pas.
14:01 Non, ils sont déconnectés.
14:02 Ils sont loin de nous.
14:03 En fait, ce qui les intéresse, c'est eux.
14:04 Et d'ailleurs, la preuve,
14:05 Gabriel Attal revient pour la petite tambouille électorale.
14:08 Il arrive en retard à cause de la tambouille électorale
14:10 et il part en avance à cause de la tambouille électorale.
14:12 Excusez-moi, ce n'est pas une preuve de connexion.
14:14 Oui, mais quand même,
14:15 il a dit dans son discours de politique générale,
14:17 "Attention, ce que je veux, c'est débureaucratiser,
14:19 désectorer, simplifier, simplifier."
14:22 Or, c'est vrai qu'il y a les problèmes
14:24 que vous venez de dire et qui sont tout à fait réels,
14:26 mais que la France est spécifique
14:28 parmi tous les pays d'Europe,
14:30 par toutes les normes qu'elle a.
14:32 Dans l'agriculture, on l'a vu,
14:33 parce que pourquoi on interdit à des agriculteurs
14:35 de produire alors qu'à 300 kilomètres plus loin,
14:38 des agriculteurs...
14:39 Et on perd des parts de marché considérables,
14:41 notamment la betterave, le sucre,
14:43 enfin, ça dépend entier de notre industrie,
14:45 il faut le camp,
14:46 mais qui veut aujourd'hui créer une entreprise ?
14:48 Eh bien, il y a des normes qui sont aussi contraignantes,
14:50 difficiles, et qui, quand on a un accord,
14:52 il faut attendre trois ans, puis au moment où on l'a,
14:54 il faut reprendre, il faut redemander des choses.
14:56 Mais les gens deviennent fous, deviennent fous.
14:59 Alors, c'est ça, le mal-pensé.
15:01 Et parce que, pour partie, vous avez absolument raison, Catherine,
15:04 je pense qu'il y a quelque chose de très spécifique en France,
15:06 mais parce que nous avons trop de fonctionnaires.
15:08 C'est pas la fonction publique qui est mauvaise en soi,
15:10 évidemment qu'un État a besoin d'une fonction publique,
15:12 mais quand vous avez trop de fonctionnaires,
15:14 Michel Crozier, le sociologue, le montrait très bien,
15:16 au-dessus d'un certain seuil,
15:18 l'administration n'a plus besoin du monde extérieur pour exister.
15:21 Mais oui, mais comme on en a mis à tous les niveaux,
15:23 et qu'en plus, on en a rajouté,
15:24 parce qu'on a rajouté des communautés de communes,
15:26 des communautés d'acclomération...
15:27 - Ça, on s'en sort pas. - Mais oui, mais le problème
15:28 des fonctionnaires, c'est qu'ils ne sont pas tous infirmières
15:30 ou policiers ou pompiers, il y en a beaucoup
15:32 qui ne sont là que pour écrire des règles
15:34 et vérifier que le bureau d'à côté vérifie la règle.
15:36 Et par ailleurs, ça nous coûte cher.
15:38 - On se le disait, Catherine, sur l'agriculture,
15:40 l'amoncellement d'absurdité administrative.
15:42 Écoutez juste José Pérez de la coordination orale,
15:44 parce que la crise avec l'eau n'est pas terminée,
15:46 je vous le disais, et vraiment,
15:48 ça peut repartir dès ce week-end.
15:50 José Pérez, écoutez.
15:51 - Bien sûr qu'on est prêts à recommencer.
15:53 Rien que pour la fierté que ont nos agriculteurs,
15:57 rien que, nos agriculteurs et moi-même,
15:59 parce que moi aussi je suis agriculteur,
16:01 rien que pour la fierté, rien que pour la dignité
16:03 qu'on a gagnée, rien que pour ce respect de la population,
16:05 rien que pour ça, on repartirait à Paris
16:07 en tracteur sans problème, et on repartirait
16:09 manifester, parce que les gens sont avec nous,
16:12 les gens finalement se rendent compte
16:14 que les problématiques, on a tous les mêmes.
16:16 Et bien sûr, bien sûr qu'on repartirait,
16:20 et bien sûr que peut-être on repartira même.
16:22 Il faut savoir, le salon de l'agriculture,
16:24 c'est bientôt, il y aura plein de politiques
16:27 au salon de l'agriculture, peut-être qu'on y sera aussi.
16:31 - Voilà, rien n'est résolu en tout cas.
16:33 On va faire le rappel des titres de l'actualité,
16:35 18h32, en direction CNews et sur Europe 1,
16:38 Simon Guilain est là.

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