Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de l'annonce des nouveaux ministres et sous-secrétaires d'État qui doit avoir lieu dans les prochaines heures ou prochains jours. La ministre de l'Éducation des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, sera-t-elle encore présente au sein du gouvernement malgré toutes les polémiques ?
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00:00 Il est 18h pratiquement et deux minutes sur Europe 1 et C News.
00:03 Louis de Ragnalella, chef du service politique d'Europe 1, bonsoir à vous.
00:06 Bonsoir Laurence.
00:07 Muriel Watnin-Melki, bonsoir, vous êtes avocate, présidente de l'organisation juive européenne.
00:11 Bonsoir Laurence.
00:12 Bonsoir, on va évoquer dans un instant avec vous cet hommage national qui va se dérouler demain aux Invalides,
00:17 en présence du président Macron.
00:18 Éric Revellella, éditorialiste notamment économique à Valeurs Actuelles.
00:22 Alexandre Devecchio, rédacteur en chef au Figaro.
00:24 Avant d'évoquer cet hommage du 7 février, la politique, la politique nationale.
00:29 On évoquait la ministre de l'éducation nationale.
00:31 Va-t-elle faire les frais de ce nouveau gouvernement élargi qui devrait être annoncé dans les prochaines heures,
00:37 ou si ce n'est les prochains jours ?
00:38 En tout cas, cet après-midi, elle était plus malmenée que jamais dans l'enceinte de l'hémicycle.
00:43 Écoutez ce que lui a dit cet échange musclé entre le député socialiste Arthur Delaporte et donc Amélie Odea-Casterat.
00:49 Vous avez promis d'apporter la cause de l'école à Matignon.
00:53 Mais de quelle école parlez-vous ?
00:55 Celle de l'école publique, gratuite, laïque et obligatoire,
01:00 ou celle de l'école payante, réservée à une caste et au beau quartier ?
01:06 Aujourd'hui, comme jeudi dernier, des dizaines de milliers d'enseignants sont dans la rue et se cantent en chœur.
01:11 Amélie Odea-Casterat démission.
01:14 Amélie Odea-Casterat démission.
01:17 Monsieur le Premier ministre, écoutez-les pour une fois.
01:22 Opposer l'école publique à l'école privée, c'est vraiment une guerre d'un autre âge.
01:27 Et qu'il est juste hors de question de raviver.
01:30 Depuis la loi de Bray de 59, sous la présidence du général de Gaulle,
01:34 les unes cohabitent avec les autres.
01:36 Liberté de l'enseignement et qualité du service public de l'éducation.
01:41 50% des familles ont fait le choix à un moment ou à un autre de mettre au moins un de leurs enfants dans l'école privée.
01:48 Madame la ministre, la guerre scolaire, c'est vous qui l'a ravivée.
01:51 Ce n'est pas nous, c'est vous qui employez ces termes.
01:53 C'est vous qui refusez de vous expliquer.
01:55 C'est vous qui refusez de démissionner.
01:57 C'est vous qui n'assumez pas.
01:58 C'est vous qui insultez les enseignants.
02:00 C'est votre bilan.
02:01 C'est celui de votre gouvernement.
02:02 Maintenant, écoutez les enseignants.
02:04 Éric Revel.
02:05 D'abord, on voit que la naffort est la fleur de rhétorique la plus courue au Parti socialiste.
02:10 Combien de temps, à votre avis, peut-elle tenir ?
02:11 Il y a quand même un truc qu'il faut dire.
02:13 C'est que normalement, cette question ne s'adressait pas à la ministre de l'Éducation,
02:16 mais au Premier ministre.
02:17 Et en fait, c'est Amélie Oudéa Castera qui a répondu.
02:20 Alors, je n'y vois aucun signe particulier,
02:22 mais ça veut dire quand même que si on fait monter la ministre de l'Éducation nationale au créneau
02:26 pour répondre à une mise en accusation assez forte...
02:30 Peut-être qu'elle l'a-t-elle demandé aussi, de pouvoir répondre ?
02:32 Je ne sais pas.
02:33 Mais en tout cas, si elle l'a demandé, on lui a accordé.
02:35 Donc, ça veut dire que...
02:36 Enfin, je ne sais pas s'il y avait été débranché ou pas,
02:37 mais c'est quand même un signe.
02:38 Maintenant, sur le reste...
02:39 Là, la violence de l'attaque, c'est costaud.
02:42 Oui, mais si vous voulez, il y a...
02:43 Il faut résister à ça.
02:44 Enfin, on peut dire qu'elle a été maladroite,
02:46 on peut dire que sur certains sujets, elle a menti.
02:49 Bon, maintenant, il y a quand même un acharnement.
02:51 Pardonnez-moi.
02:52 Je vous le dis.
02:53 Je me mets aussi, pardonnez-moi, à la place de Gabriel Attal.
02:56 Il avait réussi une belle séquence rapide au ministère de l'Éducation.
03:01 Il était, en termes de communication, lancé comme une fusée vers les cieux.
03:06 Et c'est vrai que ce qui se passe avec Mme Oudéa Castera
03:10 lui plombe un peu le décor, si j'ose dire.
03:12 Donc, je ne sais pas si ça peut durer longtemps,
03:14 si elle expliquerait de lui donner un autre ministère.
03:17 Est-ce que François Bayrou va être ministre de l'Éducation ?
03:20 Bon, voilà.
03:20 Mais il y a quand même, pardonnez-moi, je le dis comme je le pense,
03:23 il y a quand même un acharnement sur cette femme.
03:27 Alexandre de Léquiau, c'est votre avis ?
03:28 Non, mais la question n'est plus celle de l'acharnement.
03:31 Il se trouve que c'est un fait
03:32 et qu'une partie, justement, du personnel enseignant
03:38 n'a plus conscience, en réalité.
03:41 Elle est dans une position de défiance avec un ministre.
03:43 Et quand ça commence comme ça,
03:45 ça va être très difficile pour elle,
03:48 si elle veut réformer, si elle veut imposer des choses,
03:50 d'imposer son autorité.
03:51 Donc, je crois qu'en réalité,
03:53 le président de la République et le Premier ministre n'ont plus le choix.
03:57 Il faut sans doute la débrancher d'une manière ou d'une autre,
04:01 que ce soit juste ou injuste.
04:04 Voilà, c'est une autre question.
04:05 Il y a une telle crispation.
04:07 Il y a des torts de part et d'autre.
04:08 Elle a tout de même menti, même si elle a posé des enjeux
04:11 qui étaient des bons enjeux,
04:12 mais elle les a posés au mauvais moment
04:14 et pour se défendre personnellement.
04:15 Louis de Rugnay, Le Repas.
04:17 Je trouve qu'en fait, elle a entretenu l'acharnement
04:19 dont elle est victime aujourd'hui.
04:22 L'intégralit, moi, je regarde...
04:23 En se justifiant en permanence.
04:24 ...prise de parole.
04:25 Mais c'était apocalyptique.
04:27 Non, mais elle se justifiait.
04:29 Ensuite, elle parlait d'elle.
04:30 Il y a quelque chose qui ne fonctionne jamais en politique,
04:33 c'est de se plaindre.
04:34 Les Français ne comprennent pas qu'un ministre puisse se plaindre.
04:36 Et globalement, ils ont raison.
04:38 Je comprends que la charge...
04:40 Parce qu'il s'estime qu'un ministre est un privilégié, déjà,
04:42 qui est bien payé et qui ne devrait pas se plaindre.
04:45 ...ne devrait pas revenir à son poste.
04:46 Et globalement, c'est un métier réellement qu'on choisit
04:49 et qui est difficile à obtenir
04:51 parce qu'il y a énormément de renoncements et de sacrifices.
04:54 Donc, c'est des gens qui veulent...
04:55 Souvent, c'est un moteur qui remonte.
04:57 C'est des carrières qui durent 15, 20, 30 ans.
05:01 Donc, le premier élément, c'est de sa faute
05:03 et entièrement de sa faute si on est dans cette situation.
05:06 Ensuite, je trouve que là, elle a très, très mal répondu.
05:09 Elle aurait dû faire une réponse politique.
05:11 Elle répond comme une petite fille un peu apeurée.
05:14 "Mais je veux pas... Toujours avec la même réponse.
05:16 Je veux surtout pas raviver la polémique publique-privée."
05:19 Bon, en réalité, c'est elle qui a rouvert le sujet.
05:21 Il n'y avait pas de débat avant.
05:23 C'est elle qui recrée le...
05:24 Et je trouve qu'en face, le député du Parti socialiste
05:27 est extrêmement efficace.
05:28 Et ça, la frappe, sa diatribe
05:33 est assez percutante par rapport à cette ministre qui...
05:36 Voilà, moi, je trouve qu'elle devrait arrêter de parler,
05:38 arrêter de faire... Enfin, elle aurait dû,
05:39 parce que je pense qu'elle est très compromise maintenant,
05:41 elle aurait dû se taire, piloter son ministère,
05:44 organiser plein de réunions pour montrer à son administration
05:47 qu'elle est à la tâche,
05:47 plutôt que d'essayer de courir les plateaux de télévision
05:49 ou à chaque fois de radio pour essayer de se justifier.
05:53 Donc, aujourd'hui, elle est dans une situation dans laquelle...
05:55 - Inextricable. - Je pense qu'en fait, elle...
05:58 Moi, j'ai le sentiment qu'elle ne peut pas...
05:59 En fait, elle est dans une situation où elle est incapacitée,
06:02 c'est-à-dire qu'elle n'a plus la capacité de conduire son...
06:05 - Le recteur de l'Académie de Paris a démissionné.
06:08 Non, mais je veux dire, tout ça, ça l'affaiblit,
06:10 même si le sujet est inexplicable.
06:11 - C'est encore un autre dossier.
06:12 Est-ce que François Bayrou peut rentrer dans le nouveau gouvernement,
06:15 enfin, le gouvernement élargi qui sera annoncé prochainement ?
06:17 - Alors, la relax de François Bayrou
06:20 bouscule les cartes de passe-remaniement,
06:23 parce qu'en fait, c'est de compléter le gouvernement
06:26 qui avait été annoncé dans la première partie.
06:28 Donc, oui, ça rebat les cartes,
06:29 et François Bayrou est très exigeant maintenant
06:32 et demande beaucoup plus de portefeuille ministériel pour le MoDem,
06:35 et pour lui-même aussi, se verrait très bien
06:38 occuper un ministère de premier plan.
06:40 On parle de François Bayrou,
06:41 soit au ministère de la Réforme de l'État,
06:43 au ministère de l'Éducation nationale,
06:45 et même, certains le verraient bien au ministère des Armées.
06:48 Mais alors là, je peux vous dire que si réellement ça se produit...
06:51 - Il faut bouger M. Lecornu des Armées.
06:53 - Qui, globalement, est apprécié des militaires.
06:56 Aujourd'hui, il maîtrise ces sujets.
06:57 Enfin, je trouve que tout ça, pour une raison politique,
07:01 les conséquences seraient très importantes.
07:04 - Ce sont les informations de reprendre, évidemment.
07:07 - Enfin, c'est les informations, je vous ai donné trois possibilités.
07:09 Il y en aura forcément une, sans doute, une de bonne.
07:12 - Muriel Wagnon, Amélie Kivuz, avocate,
07:15 la polémique autour d'Amélie Odecas-Carras,
07:17 c'est pénible à voir, quasiment, et à entendre.
07:19 - C'est pénible, c'est pas vous, Laurence,
07:21 mais moi, ça me fait quelque chose, en fait.
07:23 Je la sens vraiment en peine.
07:24 - Bien sûr, bien sûr.
07:25 - Elle est vraiment en difficulté.
07:26 Je crois qu'elle ferait mieux, effectivement,
07:29 de se concentrer sur le concret,
07:31 c'est-à-dire sur les tâches pour lesquelles elle a investi ce poste,
07:34 laisser peut-être les plateaux de côté,
07:35 ou peut-être mieux se faire conseiller en matière de communication.
07:38 Il y a des gens qui ne savent pas,
07:40 il y a des gens pour qui c'est difficile,
07:42 manifestement pour elles, salés.
07:43 Nous, on le sait, on a certains clients
07:45 qui, parfois, sont capables, dans un tribunal,
07:48 de parler, de se défendre,
07:50 et donc on se sert d'eux,
07:51 et on leur donne la parole pour qu'ils le fassent,
07:53 et puis il y en a d'autres à qui on dit "laissez,
07:55 on va prendre la parole pour vous,
07:56 vous faites des réponses courtes, concises,
07:59 et vous arrêtez de parler dès que vous le pouvez".
08:01 Voilà, donc typiquement, c'est peut-être ce profil-là
08:04 de cette ministre,
08:05 et c'est pas grave, ça veut pas dire qu'elle est pas compétente sur le fond,
08:08 ça veut simplement dire que sa place à elle,
08:10 elle est sur le concret, et non pas sur les plateaux, peut-être,
08:13 à essayer de défendre, elle n'y arrive pas.
08:15 Dans tous les cas de figure, elle garderait le sport à les Jeux Olympiques.
08:20 On n'en sait rien. À l'heure où on se parle,
08:22 le grand chambouletou est en marche.
08:24 Ce qui est vrai, c'est qu'elle a occupé du dossier des sports par le passé,
08:27 elle s'est occupée des Jeux Olympiques,
08:29 ensuite c'est Emmanuel Macron qui décide,
08:31 et on sait que dans ces moments-là,
08:32 il met beaucoup de temps à décider.
08:34 Petite pause, on se retrouve dans un instant sur CNews et sur Europe 1,
08:37 on va évoquer le match national qui sera rendu demain
08:39 aux 42 victimes franco-israéliennes du pogrom du 7 octobre,
08:43 les familles sont en train d'arriver, on entendra certains témoignages,
08:46 et puis on se posera la question de la présence de la France insoumise.
08:49 Faut-il arrêter les polémiques autour de la présence de ces députés-là demain ?
08:54 C'est ce qu'on va évoquer dans un instant et tout de suite.