Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo
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00:00:00 Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver comme chaque soir à la même heure.
00:00:05 Soir Info vous accompagne sans aucune interruption jusqu'à minuit pour traiter les grands sujets d'actualité autour de la table.
00:00:11 Ce soir, Pierre Lelouch. Bonsoir cher Pierre Lelouch, ancien ministre spécialiste de politique internationale.
00:00:16 Monsieur Devecchio. Oh, je n'avais pas fait attention, vous avez bonne mine vous.
00:00:19 Vous trouvez ?
00:00:20 Vous êtes allé tourner un petit peu le soleil ces derniers jours, non ?
00:00:22 Il y a 15 jours.
00:00:24 Il y a longtemps, il y a 15 jours, il y a longtemps.
00:00:26 Beau gosse, très beau gosse, Alexandre Devecchio, rédacteur en chef au Figaro.
00:00:30 Bravo, ça vous a très bien ce petit temps allé.
00:00:32 J'aimerais en dire autant, vous n'avez pas vu le soleil depuis longtemps.
00:00:35 Si, je vous vois.
00:00:37 Bravo, merci beaucoup.
00:00:38 Nathan Devers, écrivain, merci beaucoup d'être là.
00:00:40 Ça faisait un petit moment qu'on ne vous avait pas vu dans ce soir Info, c'est un plaisir.
00:00:43 Philippe Guibert, ancien directeur, aucun commentaire, ancien directeur du centre d'information du gouvernement.
00:00:49 Il y a un autre rayon de soleil sur ce plateau, c'est Karim Abrig, bien sûr.
00:00:51 Bonsoir cher Karim A, journaliste de la rédaction de CNews.
00:00:54 Rayon de soleil, je ne sais pas si je peux l'appliquer également.
00:00:57 Si, allez Yoann Uzay, vous êtes mon astre.
00:00:59 C'est le maquillage, c'est différent.
00:01:00 Vous êtes un phare dans la nuit pour moi, journaliste politique, bien sûr.
00:01:03 Pour CNews de politique, il va en être question largement dans cette émission.
00:01:06 On va attendre quelques minutes pour évoquer ce remaniement dont la terre entière éparle ce soir.
00:01:12 Évidemment, parce que c'est quand même un effet "Waouh" comme on en attendait, évidemment, depuis un mois.
00:01:18 On va parler politique, bien sûr, mais je vous le dis, je voulais qu'on entame cette émission
00:01:22 parce que j'ai l'impression qu'il y a une autre...
00:01:26 Le phénomène #MeToo et la parole qui se libère est en train de prendre encore peut-être une autre ampleur
00:01:31 dans le monde de la culture et particulièrement dans le monde du cinéma.
00:01:34 On parlait déjà hier de Judith Godrech qui a porté plainte pour viol sur mineurs contre Benoît Jacot,
00:01:39 un réalisateur de 25 ans son aîné, avec qui elle a entamé une relation alors qu'elle avait 14 ans à peine.
00:01:46 Aujourd'hui, Judith Godrech a dénoncé des abus qui auraient été commis également par Jacques Doyon,
00:01:50 un autre grand réalisateur français, quand elle avait 15 ans.
00:01:53 Plus d'explications avec ce témoignage de Judith Godrech qui était ce matin chez nos confrères de France Inter.
00:01:57 C'était avec Camille Guédon.
00:01:59 C'est la première fois que Judith Godrech s'exprime après le dépôt de sa plainte contre deux réalisateurs.
00:02:05 Interrogée ce matin, l'actrice a évoqué l'emprise que Benoît Jacot a eue sur elle lorsqu'elle était adolescente.
00:02:11 J'étais tellement docile.
00:02:13 Au début, j'étais complètement endoctrinée.
00:02:17 C'est comme si j'avais joué à une secte et que j'étais la préférée de toutes les filles de la secte.
00:02:26 Je suivais complètement les règles de mon gourou.
00:02:29 Au début, il n'y avait pas vraiment de raison d'avoir peur,
00:02:33 parce que dans le fond, il n'y avait aucune, mais pas l'ombre d'une rébellion.
00:02:37 C'est à partir du moment où j'ai commencé à émettre des désirs ou des souhaits qui ne correspondaient pas à ces règles
00:02:45 que là, c'est devenu terrifiant.
00:02:49 Judith Godrech accuse également le réalisateur Jacques Doyon d'avoir abusé d'elle sexuellement alors qu'elle était âgée de seulement 15 ans à l'époque des faits.
00:02:56 Il a engagé un acteur qui s'appelle Rudiger Hauer.
00:02:59 On a commencé le tournage et il l'a viré.
00:03:01 Il s'est mis à la place.
00:03:03 Après, à Ibiza, il me faisait écrire des scènes la veille pour le lendemain.
00:03:07 Tout d'un coup, il décide qu'il y a une scène d'amour, une scène de sexe entre lui et moi.
00:03:12 Et là, on fait 45 prises.
00:03:15 J'enlève mon pull, je suis torse nu, il me pelote, il me roule l'épelle.
00:03:19 Et il y a Jane qui est là derrière le combo.
00:03:22 - C'est Jane Birkin ? - Oui.
00:03:25 Une situation extrêmement douloureuse pour elle.
00:03:28 Pour l'heure, les deux réalisateurs nient les accusations de l'actrice.
00:03:31 Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris.
00:03:34 Il y a donc Karim Abrig pour commencer les accusations contre Benoît Jacot.
00:03:38 Désormais, un autre réalisateur, c'est Jacques Doyon.
00:03:40 On vient de l'entendre à l'instant, à laquelle Jane Birkin, à l'heure compagne de Jacques Doyon, assistait.
00:03:46 Oui, je le disais aussi, la parole de Judith Gaudrech se libère jour après jour.
00:03:49 C'est assez glaçant, la façon dont elle parle de ces deux hommes en particulier.
00:03:53 Tout à fait. Et je pense qu'il faut se rappeler aussi d'une chose, c'est 14 ans.
00:03:58 Je pense que quand on rappelle l'âge, peut-être que ça met en perspective
00:04:02 toutes ces notions de consentement.
00:04:05 On peut véritablement consentir à quelque chose de la sorte, en fait, quand vous avez 14 ans
00:04:11 et que quelqu'un, par exemple, est en situation d'autorité.
00:04:15 Et même, ce n'est même pas... Il y a aussi la question de mineurs, ça c'est sûr.
00:04:20 Mais toute cette question aussi d'autorité, d'emprise, je sais que ça fait débat.
00:04:25 Mais bon, aujourd'hui, si je peux dire aussi...
00:04:28 Vous savez, on a eu une révolution sexuelle dans les années 60, la libération sexuelle.
00:04:32 Et peut-être que ce dont elle se plaint, on est peut-être le produit.
00:04:36 Oui, c'est ça. Mais certains, en fait, c'est ça que j'allais dire.
00:04:38 Certains, à cette époque un peu libertaire, 68 ans, ont voulu...
00:04:41 Interdit d'interdire.
00:04:42 Interdit d'interdire, ont voulu pousser la chose.
00:04:45 Et ils ont confondu l'exploration artistique dans l'imaginaire versus la réalité.
00:04:52 Et les abus, les viols, les agressions, je suis désolée, peut-être qu'on peut pousser
00:04:56 la transgression comme on veut dans l'imaginaire.
00:04:59 Mais dans le réel, il y a quelqu'un en face et il faut, et oui, en tenir compte.
00:05:03 On va encore commenter évidemment ces faits.
00:05:05 Et dans quelques instants, je voudrais qu'on entend un autre extra, Judith Gaudrèche,
00:05:08 qui raconte un petit peu comment s'est fait ce mécanisme d'emprise autour d'elle.
00:05:14 J'ai essayé de réfléchir et de me dire, mais en fait, à quel moment j'ai regardé cet homme
00:05:20 et je me suis dit, j'ai envie de sortir avec lui, il est super beau, mais jamais.
00:05:25 C'est-à-dire que moi, je regardais cet homme comme une figure paternelle,
00:05:29 comme l'autorité sur le tournage, comme quelqu'un que tout le monde respectait,
00:05:33 admirait, qui avait l'air d'avoir beaucoup de...
00:05:35 Qui était quelqu'un qui faisait des grandes phrases définitives,
00:05:37 qui vous parlait de vous comme si vous n'aviez jamais été vu avant,
00:05:41 comme si vous naissiez à travers les remarques qu'il faisait sur votre beauté,
00:05:47 sur les livres qu'il vous offrait, les films qu'il vous montrait.
00:05:52 C'est comme toute une construction psychique qui se reconstruit à travers ses yeux.
00:05:58 C'est comme s'il créait un portrait d'une fille, d'un enfant, qui va devenir le vôtre.
00:06:06 Et pour résister à ça, il faudrait une armée d'adultes.
00:06:13 Il aurait fallu une armée d'adultes.
00:06:15 Et donc, pour répondre à ça, je ne peux pas vous dire,
00:06:20 parce que moi je n'ai jamais été attirée par Benoît Jacot,
00:06:23 mais je me suis retrouvée avec lui.
00:06:25 Et je me suis retrouvée dans son lit.
00:06:27 Et je me suis retrouvée à être sa femme, sa petite femme, son enfant-femme.
00:06:33 - Son objet sexuel. - Voilà.
00:06:35 - Alexandre Devecchio, il a fallu quand même toute une vie,
00:06:38 toute une vie à Judith Godrej pour parler de ce libéré.
00:06:41 Il y a des situations qui sont refoulées pendant des dizaines et des dizaines d'années.
00:06:46 On ne peut pas demander aux femmes, à notre époque, de parler,
00:06:49 de libérer leur parole et de maintenir cette prescription
00:06:52 qui fait que ces plaintes n'aboutiront à priori pas.
00:06:55 - On n'est pas juriste, mais... - Je n'en sais rien.
00:06:57 - Je ne suis pas très compliquée. - Je pense que la prescription,
00:06:59 malgré tout, sert à quelque chose.
00:07:02 Il y a des faits qu'on ne peut pas démontrer 50 ans après, si vous voulez.
00:07:08 Il y a des faits aussi qui peuvent être reconstruits dans les imaginaires.
00:07:11 Je pense que cette prescription est là pour quelque chose.
00:07:17 Ensuite, sur le cas de Judith Godrej, j'ai la compassion pour l'enfant qu'elle était
00:07:23 et qui n'aurait sans doute pas dû se trouver où elle se trouvait.
00:07:27 Je pense que le milieu du cinéma est un milieu sans doute...
00:07:31 - Elle avait le droit de se trouver là où elle se trouvait.
00:07:32 C'est le comportement des autres à son égard qui ne l'avait pas.
00:07:35 - Oui, elle avait le droit de se trouver où elle se trouvait,
00:07:37 mais je pense qu'elle aurait dû être protégée par des adultes
00:07:40 et sans doute qu'il y a une responsabilité des parents dans cette histoire.
00:07:44 Sans doute que c'était une autre époque, avec un milieu du cinéma pourri,
00:07:47 mais à l'époque, ceux qui disaient ça étaient réacts,
00:07:50 qui disaient qu'il pouvait y avoir des excès dans la libération sexuelle.
00:07:54 Et donc, dans cette affaire, ce qui me gêne, malgré la compassion que j'ai pour elle,
00:07:59 c'est effectivement que du temps a passé,
00:08:01 que c'est très difficile maintenant de juger avec les lunettes de notre époque
00:08:05 ce qui s'est passé dans une époque où les mœurs étaient différentes
00:08:09 et par ailleurs, moi j'ai écouté le témoignage de Judith Godrache matin,
00:08:12 j'ai vu des images d'une autre émission qui date peut-être d'une dizaine d'années
00:08:16 où elle expliquait que Benoît Ajaco était un homme séduisant, intelligent et qu'elle était à l'aise.
00:08:21 - J'ai vu le même extrait, elle finit quand même en évoquant le mot "emprise".
00:08:24 - Une emprise, mais une emprise...
00:08:26 - Oui, qui la séduisait, en tout cas dans le résumé qu'elle fait à cette époque.
00:08:30 - Les mots exacts, c'est une emprise très inspirante
00:08:32 et elle explique qu'elle était une jeune fille très structurée
00:08:35 et que c'est pour ça que ses parents l'ont laissée faire
00:08:38 parce qu'elle avait la tête sur les épaules.
00:08:41 Donc qui vivrait, la première ou la seconde Judith Godrache ?
00:08:44 Ça n'enlève pas la responsabilité de Benoît Ajaco qui, de toute manière,
00:08:48 je pense que quand on a des relations avec une mineure et avec une telle,
00:08:52 des différences d'âge, c'est immoral.
00:08:54 Maintenant, sur le plan judiciaire, c'est autre chose.
00:08:57 - C'est immoral aussi, hein.
00:08:59 - Comment ?
00:09:00 - C'est immoral aussi sur le plan judiciaire.
00:09:02 - En cas de judiciaire, que ce soit immoral, oui,
00:09:05 ça reste du détournement de mire.
00:09:06 - Que ce soit condamné 50 ans après, je ne sais pas.
00:09:10 Et est-ce qu'on doit aussi abolir totalement la responsabilité individuelle
00:09:15 parce que malgré tout, c'est une jeune fille qui rêvait de cinéma
00:09:18 et Benoît Ajaco lui a permis d'avoir la carrière dont elle rêvait ?
00:09:21 - Ah, Alexandre, là, je me permets de vous couper
00:09:23 parce que vous dépassez une forme de ligne rouge.
00:09:25 - Je dis la vérité et la complexité des actes.
00:09:28 - La vérité, je pense qu'elle a été prononcée par Karima,
00:09:32 je pense, il y a quelques secondes et elle se résume en un mot,
00:09:35 ou en deux plutôt, en l'occurrence, 14 ans.
00:09:38 - Oui, non mais ça c'est vrai.
00:09:40 - Alors, on fait tourner un petit peu la parole,
00:09:41 on va vous y répondre très rapidement, Karima.
00:09:43 - Non, je voulais dire, je pense qu'elle a eu l'occasion
00:09:45 de montrer qu'elle avait du talent au cinéma.
00:09:47 Excusez-moi, ça ne passait pas par la carte, nécessairement.
00:09:49 - Je n'ai pas dit qu'elle n'avait pas de talent.
00:09:50 - Non, non, mais on dit que c'est lui qui a donné la carrière.
00:09:52 - J'ai dit que les choses étaient complexes
00:09:53 et que de toute manière, effectivement, un adulte
00:09:55 n'a pas à faire du détournement de mineur,
00:09:58 mais qui avait sans doute chez elle une part de désir.
00:10:01 Et que 50 ans après, après avoir une vraie relation en plus,
00:10:04 ce n'est pas normal, c'est difficile de réécrire l'histoire
00:10:07 et de faire intervenir la justice.
00:10:08 - On essaie d'être un poil plus concis,
00:10:10 je sais que Phippe avait demandé la parole très rapidement.
00:10:12 Pierre, vous êtes le suivant.
00:10:13 - Sur le fond, pour moi, il n'y a pas de discussion.
00:10:16 Il y a un livre extraordinaire qui a été écrit
00:10:18 par Vanessa Spanglera, qui s'appelle "Le Concentré".
00:10:21 - Springora.
00:10:22 - Springora, pardon.
00:10:23 Et qui concerne sa relation avec Gabriel Maznev,
00:10:27 qui est une histoire qui ressemble un peu à celle
00:10:29 que nous raconte Judith Godrej.
00:10:31 Il n'y a pas de consentement possible
00:10:33 pour une gamine de 14 ans.
00:10:35 Et c'est invraisemblable, pour moi, du point de vue...
00:10:39 Je parle presque en tant que père de famille
00:10:41 qui a eu deux filles, je parle en tant que personne,
00:10:44 c'est invraisemblable de laisser une gamine de 14 ans,
00:10:47 quels que soient ses sentiments,
00:10:48 quelles que soient ses ambitions professionnelles,
00:10:51 avec un type de 40 ans.
00:10:52 Il y a quelque chose qui est profondément,
00:10:55 j'allais dire malsain, je pense que c'est...
00:10:56 - Oui, c'est malsain.
00:10:57 - C'est au-delà de malsain.
00:10:59 - Ça ne doit pas exister.
00:11:00 - Ça ne doit pas exister.
00:11:01 Donc c'est du détournement mineur,
00:11:03 et c'est une forme de viol, qu'on le veuille ou non,
00:11:05 parce qu'il n'y a pas de consentement possible
00:11:08 pour une gamine...
00:11:09 Enfin, toute personne qui a eu un enfant, une fille,
00:11:14 sait ce que c'est qu'une gamine de 13, 14 ans,
00:11:16 si on ne le sait pas par ailleurs.
00:11:18 Donc il n'y a pas de discussion sur l'enfant.
00:11:19 - Et l'influence qu'elle peut ressentir également à ce stage-là.
00:11:21 - Absolument, et les phénomènes d'emprise.
00:11:23 Ce livre, "Le consentement", expliquait ça vraiment de façon,
00:11:26 j'allais dire, clinique.
00:11:27 - On peut imaginer.
00:11:28 - Deuxième remarque, juste, pour équilibrer.
00:11:31 Je suis un peu gêné par ce déballage, un tel déballage,
00:11:35 parce que, ayant dit ce que j'ai dit,
00:11:39 quand il y a un tel déballage, il faut la version contradictoire.
00:11:42 - Elle lui nie.
00:11:43 - De la personne ou des personnes, en l'occurrence.
00:11:46 - La version, déjà, on en a passé une partie hier,
00:11:49 et ce documentaire de 2011, d'ailleurs tourné par Gérard Miller,
00:11:51 dont on va parler dans un instant, c'est assez ironique.
00:11:54 - Je parle de doyons.
00:11:55 - Et Benoît Jacot s'exprime, et il raconte avec des mots,
00:11:58 vraiment, comment les qualifier, glauques.
00:12:01 La façon dont il voyait sa relation, il dit,
00:12:05 et il y a un mot très, très fort, il dit,
00:12:06 "Elle a braqué mon désir".
00:12:08 Alors, ça fait un sens très important.
00:12:11 - Et ça la fait ressentir, parce que...
00:12:12 - Ça veut dire qu'il la met en cause,
00:12:13 il dit, en gros, que lui était sous son emprise.
00:12:14 - Parlez de libertinage, juste un tout dernier mot.
00:12:16 - Oui, vraiment, parce que je voudrais que Pierre Frucci parle de la parole, Philippe.
00:12:18 - Esprit libertaire, post-68, tout ça est une blague.
00:12:21 Tout ça n'a rien à voir avec le libertinage.
00:12:23 Tout ça, c'est de l'exercice d'une volonté de domination absolument...
00:12:29 - Si vous me dites que mes 68, je termine,
00:12:31 de certains hommes sur des très jeunes filles.
00:12:34 Si vous me dites que mes 68 étaient dégueulasses, je suis d'accord avec vous,
00:12:37 mais ce qui me surprend, c'est que ceux qui ont exalté tout ça,
00:12:43 et dont je ne fais pas partie, moi,
00:12:45 je pense qu'il y a vraiment des limites à la révolution sexuelle
00:12:47 que 68 a été un moment permissif incroyable,
00:12:51 mais ceux qui ont fait n'importe quoi,
00:12:53 on parle de Cohn-Bendit qui faisait à la télé l'apologie de la pédophilie,
00:12:57 aujourd'hui, joue les pères de la pudeur.
00:13:00 Donc c'est bien qu'aujourd'hui, on revienne à un peu de raison,
00:13:03 qui est un retour de bâton, des excès de cette révolution sexuelle.
00:13:08 Il ne faut pas tomber dans l'excès inverse,
00:13:09 et ça ne sert à rien de juger une période historique qui maintenant est lointaine.
00:13:14 - Je rappelle que Benoît Jacot aujourd'hui a 77 ans,
00:13:18 Jacques Doyon a 79 ans, c'est une même génération qui vivait,
00:13:22 Pierre, et c'est ce qu'on est en train de dire, dans un autre monde.
00:13:25 - Écoutez, moi je voudrais quitter ce monde un peu éthéré du cinéma,
00:13:29 des acteurs, des Matzneff, des Olivier Duhamel,
00:13:32 tout cette intelligentsia qui a lourdement, lourdement fauté,
00:13:38 pour m'intéresser à ce genre de violence ailleurs,
00:13:42 parce que dans tout le pays, il y a des gens qui souffrent des enfants qui ont été agressés.
00:13:46 Quand j'étais parlementaire, j'ai déposé une proposition de loi,
00:13:50 parce que j'avais des retours.
00:13:51 Les gens venaient me voir, ils avaient aujourd'hui mon âge,
00:13:54 c'est-à-dire que 50 ans s'étaient passés.
00:13:56 60 ans s'étaient passés depuis le viol.
00:13:59 Et toute leur vie avait été foutue, toute leur vie personnelle avait été gâchée.
00:14:04 - Vous vous munissez contre la prescription ?
00:14:06 - C'est moi qui ai mis l'imprescriptibilité des crimes contre les enfants.
00:14:11 Et on me l'a refusé, à commencer par la magistrature,
00:14:15 qui m'a expliqué qu'on ne pouvait pas faire ça,
00:14:17 parce que c'était réservé aux crimes contre l'humanité.
00:14:20 - C'est ce qui est fait dans la loi depuis ?
00:14:22 - Mais ils ont prolongé le délai de prescription,
00:14:26 mais ils ne l'ont pas rendu imprescriptible.
00:14:28 Or, contrairement à ce que disait Alexandre,
00:14:30 je suis souvent d'accord avec Alexandre,
00:14:32 mais sur ce point, il a tort.
00:14:33 - Est-ce qu'il y a des problèmes matériels ?
00:14:35 - Il est très important que les gens qui ont subi ça dans leur enfance,
00:14:40 puissent demander la réparation, même si l'auteur est mort,
00:14:44 parce qu'ils ont besoin de ça avant de mourir.
00:14:48 - Sauf qu'aujourd'hui...
00:14:49 - Il y a quelque chose de très profondément humain,
00:14:53 auquel la société doit être capable de répondre.
00:14:56 - Sauf qu'aujourd'hui, le manque de preuves et le fait que tant d'années soient passées
00:15:01 ne pourra pas rendre justice légalement à Judith Godrej.
00:15:06 - Ça dépend.
00:15:08 - C'est aussi une affaire d'écoute de la part de la justice.
00:15:12 Et je crois qu'il faut au moins offrir cette perspective.
00:15:15 Malheureusement, ce n'est pas que dans le monde du cinéma,
00:15:19 où des gens très chics...
00:15:20 - En tout cas, mettons les mots...
00:15:22 - Il y a beaucoup de violence comme ça partout.
00:15:24 - En tout cas, utilisons les mots qui conviennent.
00:15:26 Ce que décrit Judith Godrej, eu égard à son âge à l'époque,
00:15:30 ce n'est rien d'autre que de la pédocriminalité.
00:15:33 - Oui, c'est de la pédocriminalité.
00:15:35 C'est une relation d'emprise aussi,
00:15:37 et avec l'aura artistique du monsieur en question,
00:15:42 qu'il a utilisé pour mettre en place cette relation-là.
00:15:45 Je voulais faire deux remarques à partir de là.
00:15:47 La première, c'est que oui, je pense qu'il faut avoir un regard,
00:15:50 non pas un droit d'inventaire, sur l'esprit qui a été celui
00:15:54 de la révolution sexuelle, qui était une merveilleuse aspiration,
00:15:58 et sur ce point, je suis absolument d'accord avec vous,
00:16:00 une merveilleuse aspiration qui était absolument légitime,
00:16:03 qui a créé une sorte de fête dans les corps et dans les esprits,
00:16:07 mais qui avait un en-pensée, un point aveugle énorme,
00:16:10 qui était la question du consentement.
00:16:12 Et en effet, ce n'est pas un hasard si certains des acteurs,
00:16:15 et même des acteurs illustres de cette révolution sexuelle,
00:16:19 ont soit été… enfin, on sait que sur des pratiques,
00:16:22 il y a eu des crimes qui ont pu être commis par eux,
00:16:25 et puis même dans les discours, on sait qu'il y a eu
00:16:27 certains intellectuels, et des grands intellectuels,
00:16:30 qui ont pu avoir un regard ambigu, complaisant,
00:16:33 voire parfois partisan, sur la question de la…
00:16:35 - Et des médias, qui à une certaine époque,
00:16:37 ont permis ces comportements également, et je reprends
00:16:40 les slogans de l'époque, "il est interdit d'interdire", et…
00:16:42 - Oui, mais "il est interdit d'interdire", je trouve que c'est
00:16:45 un slogan qui n'a rien à voir, et qui est très différent,
00:16:47 et qui est… là, on parle de la question spécifique
00:16:49 de la pédophilie… - Non, mais je ne crois pas
00:16:51 en quoi ça n'a rien à voir, on peut le faire !
00:16:53 - C'est que derrière tout ça, il y a des issues de…
00:16:55 - Sur la pédophilie, il y a eu des tribunes précises,
00:16:57 qui ont été écrites, qui ont défendu la pédophilie,
00:17:00 des ouvrages même, sous prétexte que ça libérait
00:17:03 la sexualité des enfants, et ça évidemment,
00:17:05 il faut avoir ce regard critique.
00:17:07 Il me semble cependant, et je rajouterai juste un point,
00:17:09 parce qu'à mon avis, il est central ce point-là,
00:17:11 qu'on ne peut pas pour autant, jeter le bébé avec l'eau du bain,
00:17:14 de l'esprit libertaire, qui est quelque chose de différent.
00:17:17 Je pense que le plus beau livre qui a été écrit
00:17:19 sur la révolution #MeToo… - On voit les conséquences
00:17:21 aujourd'hui, franchement, je ne vois pas ce qu'on peut garder.
00:17:23 - Mais justement, le plus beau livre qui a été écrit
00:17:25 sur la #MeToo, c'est un livre qui s'appelle
00:17:27 "Mon corps se désire cette loi", dont je recommande vraiment
00:17:29 la lecture à tout le monde, de Geoffroy de Laganerie,
00:17:31 et il dit une chose qui est centrale, il dit dans les relations
00:17:33 d'emprise sexuelle, de criminalité sexuelle,
00:17:35 de domination sexuelle, je ne parle pas quand c'est consenti,
00:17:37 mais bon, il faut juger aussi toute la domination
00:17:40 de pouvoir non sexuel, qui est allée de pair
00:17:42 avec cette domination. C'est pas seulement
00:17:44 la criminalité sexuelle, et d'ailleurs,
00:17:46 elle le raconte très bien, c'est des humiliations
00:17:48 par le langage, c'est des humiliations symboliques,
00:17:50 c'est des manières de dénigrer autrui, pas seulement
00:17:52 par le sexe, c'est des manières aussi d'imposer
00:17:54 autorité à autrui, de disparaître la complexité
00:17:56 de tout un milieu, et ça, il faut aussi que cette critique-là,
00:17:58 et quand on parle parfois de la verticalité
00:18:00 qui existe dans le monde du cinéma ou dans le monde culturel,
00:18:02 cette critique-là doit aussi être menée.
00:18:04 - Nathan Devere. - Non, mais je veux dire, c'est pas la peine
00:18:06 de complexifier ça à outrance.
00:18:08 Avec des mômes de
00:18:10 14 ans, 13 ans, 12 ans, c'est du viol.
00:18:12 - Oui, après, vous n'avez pas dit le contraire.
00:18:14 - Voilà, c'est tout, il n'y a pas besoin d'expliquer...
00:18:16 - Non, mais après, on peut détailler ce qui se cache derrière,
00:18:18 c'est des qualités, pour revenir à des considérations...
00:18:20 - C'est simplement un comportement
00:18:22 humain de base. - Oui.
00:18:24 Moi, je vais vous dire, il y a une chose quand même qui est appréciable,
00:18:26 et je ne sais pas si il y a quelques années, on aurait pu dire
00:18:28 la même chose, c'est qu'aujourd'hui,
00:18:30 à part les mises en cause, évidemment,
00:18:32 personne
00:18:34 ne remet en cause la parole de Judith Godrej
00:18:36 ces derniers jours, ces dernières heures.
00:18:38 Je n'ai entendu personne dire
00:18:40 "Ah, mais c'était il y a 40 ans, il y a 10 ans,
00:18:42 il y a 15 ans, elle disait ci, elle disait ça, aujourd'hui, il y a des autres choses,
00:18:44 elle est un peu girouette,
00:18:46 moi, j'y crois pas." Personne ne se permet
00:18:48 et d'ailleurs n'a le réflexe
00:18:50 d'avoir ce genre de discours
00:18:52 pour qualifier la parole de Judith Godrej.
00:18:54 - Oui, mais naturellement, puisque l'homme
00:18:56 qui est mis en cause reconnaît ce qui s'est passé.
00:18:58 - Oui. - Il ne nie pas
00:19:00 l'effet.
00:19:02 - Mais lui, il ajoute le plaisir qu'elle y prenait
00:19:04 et à quel point elle était consentante. - Et dans le documentaire
00:19:06 de Gérard Miller, il va même jusqu'à dire
00:19:08 "Mais ça l'excitait." Vous vous rendez
00:19:10 compte à quel point il prend même encore
00:19:12 du plaisir ? Il y a une forme de jouissance
00:19:14 encore pour lui à se
00:19:16 remémorer ce qui se passait à cette
00:19:18 époque-là. Donc on voit bien toute la perversité
00:19:20 qu'il y a manifestement
00:19:22 chez cet homme, mais c'est vrai que c'était une époque
00:19:24 me semble-t-il où
00:19:26 tout cela était, pour
00:19:28 une certaine catégorie
00:19:30 de la population en tout cas,
00:19:32 permis, mais ça ne concernait pas que
00:19:34 les artistes. Pierre Lelouch l'a évoqué,
00:19:36 mais je comptais bien le faire également. Le cas
00:19:38 de Daniel Cohn-Bendit qui a écrit
00:19:40 cela, qui a écrit, qui a
00:19:42 quelque part fait l'éloge
00:19:44 de la pédophilie en réalité.
00:19:46 Est-ce que ça a nuit à sa carrière politique ?
00:19:48 Est-ce qu'on lui a... On va parler des directeurs de
00:19:50 Sciences Po et compagnie. Non mais naturellement,
00:19:52 j'entendais bien ce que vous dites. Le système est débrouillé
00:19:54 en haut quand même. Ça concernait beaucoup de monde,
00:19:56 mais est-ce que ça a nuit à la carrière de Daniel Cohn-Bendit ?
00:19:58 Parce que ce qui apparaît
00:20:00 aujourd'hui comme des abus, à l'époque
00:20:02 était plutôt qualifié d'audacieux.
00:20:04 Non mais pardon, mais les écrits, ça reste.
00:20:06 Daniel Cohn-Bendit, ce qu'il
00:20:08 a écrit, c'est encore valable aujourd'hui.
00:20:10 Alors on se souvient de François
00:20:12 Bayrou qui sur un plateau de télévision lui avait
00:20:14 reproché, etc. Mais est-ce que ça a
00:20:16 nuit à sa carrière politique ? Jamais,
00:20:18 parce qu'il y a eu un moment donné où c'était
00:20:20 accepté et toléré par tout le monde en réalité.
00:20:22 - Dernier mot là-dessus, on va évoquer
00:20:24 le cas de Gérard Miller rapidement parce que là, ça commence
00:20:26 à devenir très
00:20:28 troublant, le nombre de témoignages contre lui.
00:20:30 - Oui, tout à fait. Non, je voulais dire...
00:20:32 - Dernier mot. - On a parlé de cette
00:20:34 révolution sexuelle qu'il y a eu justement dans les
00:20:36 années 60-70. Je pense qu'on
00:20:38 assiste à une nouvelle révolution
00:20:40 sexuelle, mais différente, qui place
00:20:42 justement la question du
00:20:44 consentement, du fait de tenir compte de
00:20:46 l'autre personne en face de soi.
00:20:48 Il y a ça aussi, chose qui était peut-être
00:20:50 évacuée à une certaine époque.
00:20:52 Je suis d'accord avec M. Lelouch aussi
00:20:54 sur la question de la prescription.
00:20:56 Peut-être que vous étiez précurseur parce que ça se fait
00:20:58 aujourd'hui, ça s'est fait dans d'autres pays.
00:21:00 Et surtout pour la cause justement de la
00:21:02 minorité. Quand vous avez 8 ans,
00:21:04 10 ans, 14 ans, peu importe
00:21:06 et vous ne pouvez pas parler,
00:21:08 ça prend aussi un contexte social.
00:21:10 Il y avait des histoires aussi où à une époque
00:21:12 on revictimisait les victimes.
00:21:14 Elles allaient au commissariat de police, on leur demandait
00:21:16 « est-ce que tu étais en mini-jeu? »
00:21:18 Il y avait complètement justement cette attitude
00:21:20 qui était très très différente. Alors aujourd'hui,
00:21:22 ben oui, on se
00:21:24 requestionne sur cet
00:21:26 enjeu-là et peut-être que,
00:21:28 on ne sait pas, peut-être que ça va revenir, un projet de loi
00:21:30 comme ça pour la question des mineurs,
00:21:32 des abus. - Le souhait et les victimes,
00:21:34 je pense, verraient ça d'un très bon oeil.
00:21:36 Après avoir révélé des faits
00:21:38 d'attouchement et de viol fin janvier,
00:21:40 le magazine Elle a rapporté
00:21:42 aujourd'hui les résultats de son enquête
00:21:44 autour des agissements du
00:21:46 psychanalyste Gérard Miller. Au total,
00:21:48 ce soir, nous sommes à 41
00:21:50 femmes qui ont témoigné.
00:21:52 Trois d'entre elles ont dénoncé des faits
00:21:54 de viol et 15 des agressions
00:21:56 sexuelles qui se seraient déroulées entre
00:21:58 1993 et 2020. Je ne sais pas si on peut voir
00:22:00 la une de Elle qui rapporte
00:22:02 cela. Ça se serait déroulé entre
00:22:04 1993 et 2020. Le voici,
00:22:06 merci beaucoup. Le reste des personnes
00:22:08 ont évoqué des tentatives d'agression,
00:22:10 des témoignages accablants.
00:22:12 Je le disais, 41 femmes.
00:22:14 Nathan, si vous voulez, je vois que
00:22:16 vous me regardez. Ça commence à faire
00:22:18 beaucoup, évidemment, qu'il y a présomption
00:22:20 d'innocence et on le répétera à chaque
00:22:22 prise de parole à ce sujet s'il le faut.
00:22:24 On se garderait bien même d'évoquer cette affaire
00:22:26 si lui-même n'était pas si prompt
00:22:28 à tirer sur les ambulances, notamment
00:22:30 en tant que membre de LFI.
00:22:32 - Oui, bien sûr. Et d'ailleurs, LFI
00:22:34 n'est pas une affaire comme ça.
00:22:36 En effet, 41
00:22:38 témoignages qui vont tous
00:22:40 quand même plus ou moins dans le même sens,
00:22:42 même si ce n'est pas exactement toujours les mêmes faits
00:22:44 pour chaque témoignage, les mêmes
00:22:46 délits ou les mêmes crimes, mais
00:22:48 on voit bien dans quelle
00:22:50 direction les choses vont. Et en effet,
00:22:52 je suis tout à fait d'accord avec ce qu'a dit
00:22:54 Karima et je trouve que c'était très fin
00:22:56 de dire qu'il y a une nouvelle révolution sexuelle
00:22:58 après la révolution sexuelle. Est-ce qu'elle
00:23:00 contredit la première ? Est-ce qu'elle corrige ?
00:23:02 Est-ce qu'elle perfectionne la première ? À la limite,
00:23:04 ça c'est un débat à interprétation, mais on peut vraiment
00:23:06 le voir ainsi. J'aimerais juste dire une chose
00:23:08 parce que dans le cas de Jérôme Hilaire, je vois qu'il a fait
00:23:10 une sorte de petit communiqué où il a parlé
00:23:12 - Ah, c'est pas un petit communiqué, c'est un pavé
00:23:14 d'ailleurs, on en parlait avec un avocat
00:23:16 hier, plus vous en dites et plus
00:23:18 vous vous perdez. - Vous avez raison
00:23:20 et il a parlé de relations
00:23:22 asymétriques. Et j'aimerais juste revenir justement
00:23:24 sur ce que je disais de dire quand je vous
00:23:26 citais Geoffroy de Laganerie. C'était pas pour compliquer
00:23:28 les choses, pour rien. C'est pour dire que aussi
00:23:30 tout cela doit être replacé
00:23:32 dans des relations de pouvoir plus larges
00:23:34 qui ne sont pas que sexuelles. Revenons sur le cas du milieu
00:23:36 du cinéma. On l'a vu avec MeToo.
00:23:38 MeToo c'était quoi aussi ? C'était un système
00:23:40 où on donnait des rôles aux femmes
00:23:42 enfin, où certaines personnes faisaient cela
00:23:44 en échange de crimes sexuels.
00:23:46 Vous avez ici, là, Gérard Miller
00:23:48 le reconnaît lui-même dans son
00:23:50 communiqué d'ailleurs, quelque chose
00:23:52 qui était construit autour de son aura
00:23:54 et de la puissance
00:23:56 et du pouvoir qu'elle est de perdre avec cette aura. Donc ce
00:23:58 qu'il faut aussi faire, c'est pas réfléchir
00:24:00 seulement sur l'aspect sexuel
00:24:02 mais sur toutes les relations de pouvoir qui
00:24:04 rendent possible la criminalité sexuelle
00:24:06 quand elle est organisée, par exemple dans le monde culturel.
00:24:08 Et ça c'est quelque chose d'important à faire.
00:24:10 Je rappelle que Gérard Miller est donc membre de
00:24:12 il est membre de LFI
00:24:14 il soutient un LFI, sympathisant LFI
00:24:16 voilà, on va le dire comme ça.
00:24:18 Épinglé par la comédienne Charlotte Rocher.
00:24:20 Je trouvais ce tweet très intéressant, qui publie
00:24:22 une photo de Sandrine Rousseau
00:24:24 qui semble très camarade
00:24:26 avec Gérard Miller.
00:24:28 Ce sont 41 femmes qui accusent Gérard Miller.
00:24:30 3 viols, 15 d'agressions sexuelles. Pourtant
00:24:32 c'est un homme blanc de plus
00:24:34 de 50 ans. Bref, l'oppresseur
00:24:36 parfait à abattre pour Sandrine Rousseau et ses copines
00:24:38 hystéro-féministes. Pourquoi ce silence
00:24:40 demande-t-elle ? C'est moins grave quand
00:24:42 c'est un copain de gauche ? A-t-il hypnotisé
00:24:44 toute la nupes ?
00:24:46 Pierre ?
00:24:48 - Je trouve que le tweet est très marrant. Je connais pas
00:24:50 - Et surtout, c'est une très bonne comédienne.
00:24:52 - Je connais pas du tout cet homme-là.
00:24:54 - Je sais pas me prononcer. - Charlotte Rocher.
00:24:56 - Mais venant de Mme Rousseau,
00:24:58 tout est possible.
00:25:00 - On va encore une fois
00:25:03 respecter la présomption d'innocence
00:25:05 même si 41 femmes,
00:25:07 il y a quand même un gros faisceau
00:25:09 d'indices.
00:25:13 Ensuite,
00:25:15 vous pouvez peut-être distinguer du cas
00:25:17 Jacques Doyon et Benoît Jacob
00:25:19 parce que pour le coup,
00:25:21 il faisait venir des gens
00:25:23 dans son cabinet, il les hypnotisait.
00:25:25 Donc là, on est quand même dans des cas
00:25:27 de viols manifestes.
00:25:29 On n'est pas dans l'ambiguïté
00:25:31 du consentement.
00:25:33 On verra s'il est condamné,
00:25:35 si c'était un énorme tartuffe.
00:25:37 Mais on peut déjà dire que les guillotineurs
00:25:39 finissent guillotinés parce que Gérard Miller,
00:25:41 on a fait des tonnes sur la question.
00:25:43 - C'est quand même incroyable.
00:25:45 - Merci pour la page.
00:25:47 - En termes de tartuffes, nous sommes en avril
00:25:49 2023. Gérald Darmanin est
00:25:51 ministre de l'Intérieur.
00:25:53 On sait qu'il y avait une affaire pour viol
00:25:55 qu'il le poursuivait, pour accusation
00:25:57 de viol qu'il le poursuivait.
00:25:59 Gérard Miller, évidemment, on a fait
00:26:01 une envolée lyrique.
00:26:03 - Qu'est-ce qu'on me raconte ?
00:26:05 En cinq jours,
00:26:07 M. Tarabouaf n'est plus candidat.
00:26:09 En cinq jours, lorsque
00:26:11 une femme s'est plaint du ministre de l'Intérieur
00:26:13 qui a été inocenté depuis,
00:26:15 lorsqu'une femme s'est plaint du ministre de l'Intérieur
00:26:17 et est allée en justice, le ministre est resté
00:26:19 ministre de l'Intérieur et vous allez donner
00:26:21 des leçons à la FI ? La FI, en cinq jours,
00:26:23 a réglé effectivement
00:26:25 ce qu'elle pouvait régler à son niveau. Elle ne s'est pas
00:26:27 substituée à la justice. Quand dans une chaîne
00:26:29 de télévision, il y a quelqu'un qui vient vous dire
00:26:31 par exemple une agression, vous agissez à votre
00:26:33 niveau, vous écoutez la personne
00:26:35 et si vous voulez la sanctionner, c'est en tant
00:26:37 qu'employeur ou en tant que responsable de
00:26:39 parti. Vous n'allez pas vous substituer à la justice.
00:26:41 La justice doit faire son travail.
00:26:43 - Philippe Guibert,
00:26:45 tartuffe ? - Oui, bien sûr,
00:26:47 tartuffe. - C'est quand même assez théâtral,
00:26:49 la posture. Franchement,
00:26:51 maintenant avec le recul... - Vous avez remarqué que souvent
00:26:53 ceux qui en font trop,
00:26:55 parfois ceux qui en font
00:26:57 trop dans la nénunciation des autres
00:26:59 ne sont pas forcément les plus...
00:27:01 - Vertueux. - Les plus vertueux
00:27:03 et les plus méfiés des vertueux, généralement.
00:27:05 Je trouve qu'en plus, pour un homme qui a fait
00:27:07 la promotion de la psychanalyse,
00:27:09 d'utiliser l'hypnose que Freud
00:27:11 réprouvait d'ailleurs comme technique d'analyse,
00:27:13 et au-delà
00:27:15 de l'odieux. Enfin, je...
00:27:17 Voilà, donc,
00:27:19 pour le reste, effectivement, on souhaiterait
00:27:21 que les personnalités
00:27:23 de gauche
00:27:25 et les filles ou écologistes ou autres
00:27:27 en fassent autant sur
00:27:29 Gérard Miller qu'ils en ont fait sur d'autres
00:27:31 personnalités. Je pense
00:27:33 à un autre Gérard,
00:27:35 Gérard Depardieu notamment.
00:27:37 - On n'est pas surpris de la réaction
00:27:39 de la France insoumise. Je veux dire,
00:27:41 comme le disait Pierre Lelouch,
00:27:43 de Sandrine Rousseau ou des autres,
00:27:45 il n'y a plus rien. - Ça déchange, je crois, qu'elle a tweeté
00:27:47 il y a quelques heures en disant qu'elle...
00:27:49 - Oui, naturellement, mais c'est quand même... - Qu'elle croyait la parole
00:27:51 de toutes les femmes. - C'est quand même un soutien.
00:27:53 - Elle soutient. - Oui, c'est quand même
00:27:55 un minima, quoi, si vous voulez. - Voilà, service minimum.
00:27:57 - Il y a quand même 41 plaignantes.
00:27:59 Elle a été la première à aller sur tous les plateaux
00:28:01 de télévision pour dire tout le mal qu'elle pensait
00:28:03 de Gérald Darmanin parce qu'il y avait une personne
00:28:05 qui l'accusait et qui l'a finalement été
00:28:07 innocentée, si vous voulez. Donc, ce sont des personnes
00:28:09 qui, à peine une première accusation portée,
00:28:11 demandent la démission de tous leurs adversaires politiques.
00:28:13 Et quand il s'agit d'eux,
00:28:15 eh bien, il y a une complaisance
00:28:17 qui est absolument effarante, ce qui montre bien
00:28:19 que ces gens-là ne sont, a priori,
00:28:21 pas souvent dans la sincérité.
00:28:23 - On ne va pas aller beaucoup plus loin sur ce sujet. Je rappelle que
00:28:25 Gérard Miller bénéficie comme chaque citoyen
00:28:27 de la présomption d'innocence.
00:28:29 La justice fera son travail et on verra
00:28:31 les résultats des
00:28:33 différentes enquêtes après
00:28:35 ses premières plaintes, mais 41 femmes
00:28:37 témoignent. Ça commence à se voir.
00:28:39 Alors très vite, une dernière remarque.
00:28:41 - Très vite, quand on parle de violences faites aux femmes, je trouve,
00:28:43 en ce moment, et que vous parlez un peu de géométrie
00:28:45 variable, moi j'ai une pensée aussi,
00:28:47 vous allez me dire que ça n'a rien à voir, mais ça a à voir
00:28:49 pour toutes les femmes israéliennes qui ont été
00:28:51 violées le 7 octobre, dont
00:28:53 une partie de cette association féministe
00:28:55 n'ont absolument rien à faire,
00:28:57 pour celles qui sont en train de se faire violer à l'heure
00:28:59 où je vous parle, dans les geôles, dans les caves,
00:29:01 dans les tunnels du Hamas, et dont un certain
00:29:03 nombre de féministes se moquent parfaitement.
00:29:05 Alors j'ouvre une parenthèse pour dire d'ailleurs que Sandrine Rousseau
00:29:07 a été depuis le 7 octobre
00:29:09 parfaite sur la question. Si vous regardez
00:29:11 toutes les déclarations qu'elle a faites sur les femmes
00:29:13 violées israéliennes, elle a été parfaite et sans
00:29:15 ambiguïté. Tout le monde ne l'a pas été autant,
00:29:17 et donc on aimerait quand même aussi dire que
00:29:19 certaines personnes qui tiennent des paroles féministes
00:29:21 se sont vraiment discréditées par leur silence
00:29:23 sur une période où il y a eu des crimes
00:29:25 de guerre, des violences sexuelles comme crime de guerre.
00:29:27 - Très bien fait d'ajouter cette remarque.
00:29:29 Merci beaucoup Nathan. On va faire
00:29:31 un petit point sur le JT avec
00:29:33 Maureen. Je voudrais que vous restiez avec nous parce que
00:29:35 dans un instant cette affaire
00:29:37 également qui
00:29:39 nous rend
00:29:41 complètement fous parce qu'au bout d'un moment
00:29:43 on se demande comment dans notre société
00:29:45 nos services publics vont pouvoir
00:29:47 continuer à
00:29:49 vivre et à travailler des gens,
00:29:51 des médecins, de SOS médecins qui ne vont plus
00:29:53 dans certains quartiers, dans certaines zones
00:29:55 notamment à Toulon, certains quartiers, après l'agression
00:29:57 de l'un d'entre eux, des médecins qui
00:29:59 exercent leurs droits de retrait, qui ne veulent plus visiter
00:30:01 les patients, notamment à Toulon. On sera
00:30:03 d'ailleurs en direct avec un médecin qui a été agressé
00:30:05 il y a peu de temps. Bonsoir monsieur et
00:30:07 merci d'être présent docteur
00:30:09 Jean-Yves Olivier. On marque
00:30:11 un point sur l'actu donc Maureen Vidal on se retrouve tout de suite.
00:30:13 Journée de remaniement
00:30:21 un mois après la nomination de Gabriel
00:30:23 Attal, son gouvernement est
00:30:25 enfin au complet. Les
00:30:27 ministres entrants sont Frédéric Valtout
00:30:29 à la Santé, Marina Ferrari
00:30:31 aux affaires européennes, Guillaume
00:30:33 Casbarian aux logements, Marie Guevenou
00:30:35 aux Outre-mer et c'était
00:30:37 pressenti, Nicole Belloubert en place
00:30:39 Amélie Oudéa Castera au ministère
00:30:41 de l'Education Nationale.
00:30:43 Vers une revalorisation
00:30:45 de la consultation du médecin
00:30:47 généraliste à 30 euros, actuellement
00:30:49 à 26,50 euros. L'assurance maladie
00:30:51 s'est dit prête à financer cette
00:30:53 hausse ainsi que des mesures de revalorisation
00:30:55 propres à chacune des spécialités.
00:30:57 Les négociations sont en cours avec les principaux
00:30:59 syndicats des médecins libéraux.
00:31:01 L'assurance maladie souhaite en échange plusieurs
00:31:03 mesures dont un programme d'action sur la
00:31:05 qualité et la pertinence des soins.
00:31:07 Ce geste symbolique
00:31:09 de la ville de Paris, la
00:31:11 citoyenneté est d'honneur accordé
00:31:13 aux 135 otages encore détenus par
00:31:15 le Hamas dans la bande de Gaza. Attribué
00:31:17 à titre collectif à la quasi-unanimité
00:31:19 des élus de la ville, ce titre a aussi
00:31:21 été accordé depuis sa création en
00:31:23 2001 à l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo
00:31:25 en 2015, à la ville de Kiev en
00:31:27 2022 ou encore au peuple du Haut-Carabarhe
00:31:29 fin 2023.
00:31:31 Merci,
00:31:33 merci beaucoup Maureen. Rendez-vous dans 30 minutes.
00:31:35 SOS Médecins ne se rendra
00:31:37 plus dans des zones considérées
00:31:39 comme sensibles de la métropole de Toulon.
00:31:41 Le président de SOS Médecins Var a pris
00:31:43 cette décision après l'agression de l'un des
00:31:45 docteurs de SOS Médecins. C'était dimanche
00:31:47 alors qu'il sortait du domicile d'un de ses patients de la
00:31:49 cité des Oeillets à Toulon. Le généraliste a reçu
00:31:51 une gifle, il a pris la fuite. Pour SOS
00:31:53 Médecins, il est primordial de garantir la sécurité
00:31:55 des professionnels de santé, évidemment.
00:31:57 Stéphane Airoquiet est parti justement au
00:31:59 reportage à Toulon pour comprendre la situation.
00:32:01 Dimanche dernier, entre deux visites
00:32:05 dans cette cité à l'est de Toulon,
00:32:07 un professionnel de SOS
00:32:09 Médecins a été arrêté par plusieurs
00:32:11 individus. Il a été violemment
00:32:13 giflé avant de réussir à prendre
00:32:15 la fuite. Aujourd'hui, il est
00:32:17 encore choqué. Après cette
00:32:19 agression, l'association vient de
00:32:21 décider d'arrêter les consultations dans
00:32:23 certains secteurs, une mesure
00:32:25 que déplorent de nombreux habitants.
00:32:27 - Oui, c'est triste. Des fois, on ne sait
00:32:29 jamais vers minuit, tu appelles
00:32:31 les personnes qui viennent. - C'est pas évident
00:32:33 de trouver un docteur. Si eux, ils ne viennent plus,
00:32:35 c'est dommage, quoi.
00:32:37 Il y a beaucoup de personnes qui ont besoin
00:32:39 d'un SOS Médecins.
00:32:41 Certains quartiers évités par SOS
00:32:43 Médecins, mais la sécurité
00:32:45 n'est pas leur seul élément pris en compte.
00:32:47 - Oui, il y a des quartiers où on ne
00:32:49 va pas. On ne peut pas assurer des visites
00:32:51 partout, on ne peut pas aller voir
00:32:53 tout le monde parce qu'on n'est pas assez nombreux,
00:32:55 parce qu'il faudrait qu'on soit beaucoup plus nombreux. Il y a
00:32:57 certains jours où on est en manque de médecins,
00:32:59 donc on fait des
00:33:01 choix, et ces choix sont motivés par
00:33:03 différents critères. La sécurité en fait
00:33:05 partie, mais il peut y avoir aussi des
00:33:07 critères d'éloignement, de difficultés d'accès.
00:33:09 - Depuis plus de deux ans,
00:33:11 l'association constate que les visites
00:33:13 à domicile sont de plus en plus difficiles
00:33:15 et chronophages.
00:33:17 Les médecins invitent donc les patients
00:33:19 à venir consulter dans leurs
00:33:21 locaux.
00:33:23 - Et oui, de la misère
00:33:25 à la misère, puisque les agressions,
00:33:27 Alexandre Devecchio et Pierre Lelouch, peut-être pour
00:33:29 commencer, les agressions de soignants qui sont en augmentation
00:33:31 sur l'ensemble du territoire, c'est un fléau.
00:33:33 On parle de quartiers qui,
00:33:35 dans ce cas-là, sont tenus
00:33:37 évidemment par les dealers qui
00:33:39 font la loi et qui contrôlent ces médecins
00:33:41 et qui les agressent.
00:33:43 - Et en face, un gouvernement qui va envoyer
00:33:45 des ambassadeurs à l'étranger, chercher
00:33:47 des médecins pour venir en France.
00:33:49 Malheureusement, cette situation
00:33:51 n'a rien de nouveau. J'ai vécu ça
00:33:53 il y a longtemps déjà. - Non mais c'est de pire en pire. Les chiffres sont
00:33:55 de plus en plus importants. - Les généralistes, dans les quartiers
00:33:57 difficiles, ne vont plus voir les patients.
00:33:59 Point. Et même dans Paris,
00:34:01 d'ailleurs aussi, ils ne se déplacent plus.
00:34:03 Ils ne se déplacent plus pour un tas de
00:34:05 raisons, y compris par le fait que
00:34:07 la consultation à 25 euros, c'est une
00:34:09 blague. Enfin, c'est moins cher que son
00:34:11 plombier. Il faut commencer par respecter
00:34:13 les gens qui ont travaillé dix ans.
00:34:15 Il y a de moins en moins de médecins,
00:34:17 ce n'est pas le fait du Saint-Esprit. Il y a eu à
00:34:19 fois le numerus clausus et la dévalorisation
00:34:21 de ce métier. On en est à dire que
00:34:23 les infirmières vont
00:34:25 faire des actes médicaux. Mais où
00:34:27 on est là ? Il y a un immense problème
00:34:29 dans le pays et il se greffe
00:34:31 là-dessus un problème de sécurité.
00:34:33 Dans les quartiers les plus difficiles,
00:34:35 - C'est pas avec ce sujet qu'on va susciter des vocations.
00:34:37 - Ah non, mais en plus,
00:34:39 si vous voulez, quand vous avez des familles,
00:34:41 je vois les familles qui se plaignent,
00:34:43 mais beaucoup de ces familles aussi vivent du deal.
00:34:45 Attendez, il y a aussi
00:34:47 les familles dont les enfants font
00:34:49 deal, tout le monde le sait. - Il y a aussi la plupart
00:34:51 des familles dans ces quartiers-là qui sont victimes
00:34:53 des dealers. Déjà,
00:34:55 ces quartiers sont des déserts médicaux.
00:34:57 Si vous ajoutez les médecins qui
00:34:59 viennent en visite, qui sont agressés et qui
00:35:01 donc très légitimement exercent un droit de retrait
00:35:03 - Mais la révolte doit commencer par les habitants.
00:35:05 - C'est possible, mais quand vous vivez dans la peur,
00:35:07 vous savez, c'est pas toujours évident
00:35:09 de se révolter. Alexandre de Vecchio,
00:35:11 un commentaire là-dessus avant qu'on
00:35:13 en parle avec notre invité.
00:35:15 - C'est encore une fois le révélateur
00:35:17 d'un pays qui est
00:35:19 en voie de partition, il faut dire
00:35:21 ce qu'il y a.
00:35:23 Il y a des zones qui commencent à vivre
00:35:25 de manière totalement séparée du territoire
00:35:27 français, où non seulement
00:35:29 les policiers et les pompiers ne peuvent pas
00:35:31 aller, mais... - Ça commence avec la police qu'on laisse
00:35:33 pas rentrer, les pompiers, maintenant ce sont les médecins.
00:35:35 - Effectivement, c'est pas nouveau, et donc
00:35:37 alors je sais pas si la
00:35:39 population doit se révolter, mais pour aller
00:35:41 en partie dans le sens
00:35:43 de Pierre, c'est vrai qu'il y a un discours
00:35:45 médiatique, notamment de certaines
00:35:47 associations qui sont sur ce terrain-là
00:35:49 et qui expliquent que
00:35:51 il y a des violences policières,
00:35:53 que l'État français a
00:35:55 abandonné ces cités-là.
00:35:57 On voit que c'est plus...
00:35:59 - Alors qu'on lui a mis plus de 50 milliards d'euros.
00:36:01 - C'est plus complexe que ça. Par contre, s'il était une responsabilité,
00:36:03 effectivement, c'est de ne pas y assurer
00:36:05 la sécurité. Moi, je pense qu'il faudra malheureusement
00:36:07 plus de policiers dans ces endroits-là
00:36:09 et que le premier rôle de l'État,
00:36:11 c'est d'assurer la sécurité,
00:36:13 mais il peut pas y avoir,
00:36:15 de la part des associations, de dire qu'on abandonne
00:36:17 ces quartiers-là, d'un côté, et de l'autre
00:36:19 côté, de dire que la police doit pas y mettre
00:36:21 les pieds, là, il y a une contrainte de sécurité. - Mais je vais vous dire,
00:36:23 là, on parle, en l'occurrence, et vous avez tout à fait raison,
00:36:25 on parle des quartiers, on parle de ces cités qui deviennent
00:36:27 des zones de non-droit où même les médecins
00:36:29 ne peuvent plus entrer, mais ça existe, et
00:36:31 Pierre Lelouch l'a dit
00:36:33 en évoquant un petit peu le contexte
00:36:35 général, ça existe dans tout le territoire, ça date
00:36:37 pas d'hier, et il y a des gens comme vous et moi
00:36:39 qui pètent des plombs, qui sont aussi dans
00:36:41 une frustration quand ils attendent trop longtemps,
00:36:43 quand il y a trop de... Les urgences, c'est
00:36:45 des violences au quotidien.
00:36:47 Non, mais ce que je veux dire, c'est que cette
00:36:49 violence qui gangrène un petit peu, d'une façon générale,
00:36:51 la société, là, on est sur un cas précis sur lequel votre analyse
00:36:53 est tout à fait juste. - Il y a plusieurs sujets, il y a un problème
00:36:55 de paupérisation des services publics. - Oui, et il y a un problème
00:36:57 d'intolérance à la frustration, aussi. - De déserts
00:36:59 médicaux, notamment
00:37:01 dans une France rurale, peut-être d'intolérance
00:37:03 à la frustration, mais je pense que c'est ce que
00:37:05 disait Pierre. Moi, il se trouve que
00:37:07 j'ai grandi à Épinay-sur-Seine,
00:37:09 ma pédiatre,
00:37:11 donc j'ai 37 ans, avait ce type...
00:37:13 - Que vous voyez toujours. - ...avait ce type de problème-là
00:37:15 à l'époque.
00:37:17 Donc c'est pas nouveau, et c'est quand même spécifique
00:37:19 à certains quartiers. - Bien sûr. Alors là, salut, c'est docteur
00:37:21 comment ? - Donc, voilà, il y a deux
00:37:23 problèmes, il y a qu'il faut revaloriser
00:37:25 les services publics et sans doute
00:37:27 mieux payer les médecins, mettre plus d'argent
00:37:29 dans les territoires ruraux qui sont abandonnés
00:37:31 mais qui brûlent pas de voitures, et faire respecter
00:37:33 la loi de la République dans ces cités.
00:37:35 - Bonsoir, docteur Olivier. Je voudrais
00:37:37 qu'on donne la parole un instant au docteur
00:37:39 Jean-Yves Olivier, qui est avec nous. Non seulement
00:37:41 vous êtes médecin, mais
00:37:43 vous êtes médecin à Nice, mais
00:37:45 on voulait avoir votre témoignage,
00:37:47 parce que vous avez été victime d'agression
00:37:49 il n'y a pas si longtemps que cela, puisque
00:37:51 c'était le 8 août dernier, par un
00:37:53 patient, lors d'une visite, et
00:37:55 vous avez été très fortement touché, hein, vous avez eu
00:37:57 des points de suture sur tout le visage,
00:37:59 des contusions sur quasiment
00:38:01 l'ensemble de votre corps,
00:38:03 j'imagine que cette histoire à Toulon, elle résonne
00:38:05 particulièrement en vous, et que
00:38:07 vous comprenez bien sûr ce droit
00:38:09 de retrait exercé depuis
00:38:11 quelques heures maintenant par les
00:38:13 SOS médecins de Toulon.
00:38:15 - Tout à fait, oui. Mais en fait,
00:38:17 je voulais dire qu'il ne s'agit
00:38:19 pas de problèmes qui
00:38:21 impliquent seulement les zones, certaines
00:38:23 zones mal fréquentées,
00:38:25 et aussi, moi j'étais agressé en plein centre
00:38:27 de Nice, dans un quartier très calme.
00:38:29 - Pour quelle raison ? Vous pouvez nous raconter en quelques mots ?
00:38:31 - C'est-à-dire que je me suis présenté
00:38:33 pour faire un contrôle
00:38:35 d'arrêt de travail, il s'est trouvé
00:38:37 que l'arrêt de travail n'était pas justifié,
00:38:39 je l'ai indiqué au patient,
00:38:41 qui s'est mis dans une colère
00:38:43 monstre, et qui m'a immédiatement
00:38:45 assailli de coups de poing,
00:38:47 et d'une façon extrêmement agressive,
00:38:49 et je crois, j'ai eu l'impression à un moment
00:38:51 donné qu'il voulait m'achever ce terme-là,
00:38:53 malgré la différence d'âge,
00:38:55 j'étais une personne relativement jeune,
00:38:57 assez costaud, donc
00:38:59 je crois que ma vie a été sauvée
00:39:01 par un passant, heureusement j'ai pu
00:39:03 m'enfuir rapidement dans la rue, et un passant nous a
00:39:05 séparés, sinon
00:39:07 il m'achevait ce terme-là,
00:39:09 il était dans une colère extraordinaire.
00:39:11 Donc il n'y a pas que dans les cités qui pose problème.
00:39:13 - Docteur, jusque-là les médecins
00:39:15 étaient plutôt, même si c'est quelque chose
00:39:17 qui a existé depuis longtemps, mais étaient
00:39:19 quand même épargnés par cette
00:39:21 montée globale des violences, vous diriez
00:39:23 que ce n'est plus le cas ? Vous connaissez
00:39:25 beaucoup de confrères qui, justement,
00:39:27 refusent d'aller exercer dans certains quartiers,
00:39:29 ou s'inquiètent de recevoir tel ou tel patient ?
00:39:31 - Ah, c'est ça,
00:39:33 c'est sûr que moi je n'irais pas faire
00:39:35 des visites tard le soir,
00:39:37 ou la nuit, dans des quartiers un petit peu
00:39:39 difficiles, un petit peu chauds, comme
00:39:41 ce qui s'est passé à Toulon, donc
00:39:43 je comprends très bien mes confrères.
00:39:45 Il y a un gros problème
00:39:47 de sécurité pour les médecins,
00:39:49 à certaines heures en tout cas, peut-être pas
00:39:51 en plein jour, mais la nuit c'est peut-être
00:39:53 très difficile en effet, oui. - Nathan Devers,
00:39:55 qui est en train de jouer avec nous, allez-y, pardonnez-moi de vous
00:39:57 avoir coupé. - Oui, oui, je pense
00:39:59 qu'il y a quand même un problème de
00:40:01 non-respect de l'autorité maintenant, qui s'aggrave
00:40:03 peut-être un peu.
00:40:05 Enfin, dans mon cas, je pense
00:40:07 qu'il y a un certain laxisme de la justice,
00:40:09 puisque mon agresseur ne sera
00:40:11 jugé que la semaine prochaine, c'est-à-dire 6 mois
00:40:13 après, je pense que sur le plan
00:40:15 pédagogique,
00:40:17 c'est pas très efficace,
00:40:19 en effet. - Et puis pas certain
00:40:21 qu'il reçoive une peine
00:40:23 très lourde d'ailleurs, cet agresseur.
00:40:25 Enfin, on verra, d'ailleurs, on vous recontactera au moment du
00:40:27 jugement, parce que ça sera intéressant
00:40:29 de voir le suivi. Nathan Devers, qui est en plateau avec nous,
00:40:31 je disais, je voudrais vous poser une petite question, docteur.
00:40:33 - Oui, parce que je me souviens, il y a 6 mois,
00:40:35 j'étais là, le jour où vous avez fait
00:40:37 votre témoignage, je crois,
00:40:39 au lendemain de votre agression, et d'abord, je me
00:40:41 réjouis de voir que vous allez mieux,
00:40:43 puisque vous étiez...
00:40:45 Et la question que je voulais vous poser,
00:40:47 c'était que, ça m'avait marqué
00:40:49 il y a 6 mois, et en vous réécoutant aujourd'hui, c'est aussi
00:40:51 le cas, c'est que j'ai l'impression aussi que,
00:40:53 comme le disait Julien, il y a aussi derrière les violences
00:40:55 envers les médecins, une forme
00:40:57 de rapport presque clientéliste aux médecins.
00:40:59 Où on n'est plus... Je ne suis plus le patient,
00:41:01 et vous n'êtes plus le détenteur d'un savoir qui va faire
00:41:03 un diagnostic, mais je suis quelqu'un qui est avant
00:41:05 tout un consommateur, et donc je veux mon arrêt
00:41:07 de travail, et vous, vous êtes là pour me donner
00:41:09 mon arrêt de travail, et si vous ne le faites pas,
00:41:11 je vais être mécontent. D'ailleurs, aujourd'hui,
00:41:13 le métier de médecin, il est évalué
00:41:15 sur Google. Chaque médecin a sa page Google,
00:41:17 exactement comme un restaurant,
00:41:19 exactement comme un chauffeur de VTC,
00:41:21 on peut dire s'il a 0 étoile, 2 étoiles, 3 étoiles,
00:41:23 si on n'est pas content. Est-ce que vous avez l'impression
00:41:25 qu'il y a aussi un rapport à votre métier
00:41:27 qui a changé de la part de vos patients ?
00:41:29 Oui, tout à fait,
00:41:31 vous avez parfaitement raison, on devient
00:41:33 un petit peu des objets
00:41:35 de consommation. On vient
00:41:37 nous trouver pour avoir
00:41:39 le médicament, l'arrêt
00:41:41 de travail, des choses comme ça.
00:41:43 C'est vrai qu'il y a
00:41:45 un phénomène de ce type. En plus,
00:41:47 une consommation gratuite
00:41:49 pour énormément de gens.
00:41:51 Si vous êtes CME,
00:41:53 il y a
00:41:55 un tas de gens qui ne payent pas la consultation,
00:41:57 et donc c'est un droit gratuit.
00:41:59 Donc vous n'avez aucune valeur.
00:42:01 Tout ce qui est gratuit n'a pas
00:42:03 de valeur. Le fait que vous ayez 10 ans
00:42:05 d'études et 40 ans, 50 ans
00:42:07 de vie professionnelle derrière, ça n'a aucune valeur.
00:42:09 Vous êtes là pour faire un tampon.
00:42:11 Et c'est tout. Il a raison Nathan.
00:42:13 Mais ce qui aggrave les choses, c'est qu'en plus c'est gratuit.
00:42:15 Docteur,
00:42:17 peut-être que vous voulez réagir ?
00:42:19 Oui, je pense que c'est
00:42:21 exact. Le fait que
00:42:23 les consultations soient très souvent gratuites
00:42:25 leur fait perdre de la valeur.
00:42:27 Ça devient un objet de consommation quotidien.
00:42:29 Et puis voilà, c'est tout.
00:42:31 Il n'y a pas de pays au monde où ce soit comme ça. Je ne connais pas d'autres
00:42:33 pays au monde où ce soit comme ça.
00:42:35 Dernier mot avec le docteur,
00:42:37 je le libère et je vous rends la parole.
00:42:39 Comment est-ce qu'on protège les médecins aujourd'hui ?
00:42:41 La ville de Nice
00:42:45 m'a procuré
00:42:47 un petit appareil qui me permet d'appeler
00:42:49 la police
00:42:51 en urgence si j'étais agressé à nouveau.
00:42:53 Donc ça me rassure un petit peu.
00:42:55 Mais le fait est que maintenant je prends davantage de précautions
00:42:57 vis-à-vis des patients.
00:42:59 J'évite
00:43:01 de les contrarier, je dirais.
00:43:03 Incroyable.
00:43:05 Vous restez un petit instant avec nous,
00:43:07 on poursuit la conversation. Et puis si vous voulez réagir,
00:43:09 vous êtes le bienvenu quand vous voulez.
00:43:11 Philippe, un petit mot ?
00:43:13 Je me demande si dans la discussion, on n'a pas mélangé
00:43:15 le changement culturel
00:43:17 profond de comportement
00:43:19 des gens
00:43:21 vis-à-vis de leurs médecins
00:43:23 et le problème spécifique des quartiers.
00:43:25 C'est vrai qu'il y a deux sujets
00:43:27 qui peuvent se
00:43:29 superposer mais qui peuvent aussi être différents.
00:43:31 Parce que c'est vrai que sur l'affaire de Toulon, ce n'est pas un patient
00:43:33 qui a frappé le médecin mais un jeune de la cité,
00:43:35 certainement un dealer, un chou comme on dit,
00:43:37 qui n'a pas apprécié que le médecin
00:43:39 a priori fasse une photo, parce qu'il faut
00:43:41 préciser ce qui s'est passé, il aurait fait une photo
00:43:43 d'une poubelle qui était en feu à ce moment-là
00:43:45 et ça n'a pas plu à un jeune du quartier qui est venu
00:43:47 lui asséner une énorme gifle et le médecin a pris la fuite.
00:43:49 Voilà l'histoire de Toulon
00:43:51 qui ne résume pas à elle seule la violence
00:43:53 contre les médecins et la frustration
00:43:55 que certains peuvent ressentir face
00:43:57 à nos soignants aujourd'hui.
00:43:59 Parce que dans les quartiers, admettons,
00:44:01 il y a une approbation, c'est une compréhension
00:44:03 qu'il y a une lutte entre la police
00:44:05 et les dealers pour le contrôle du territoire.
00:44:07 On comprend la logique
00:44:09 qu'il y a derrière,
00:44:11 mais la logique qui consiste à s'attaquer
00:44:13 à des pompiers, à des personnels
00:44:15 de santé, en l'occurrence à un médecin...
00:44:17 C'est la haine de l'État, de tout ce qui représente l'État.
00:44:19 Oui, mais les médecins, ce n'est même pas l'État.
00:44:21 Enfin, je dis rien.
00:44:23 Mais vous savez ce que je me suis dit ?
00:44:25 Si c'est un dealer qui a frappé ce jeune homme,
00:44:27 il s'est dit "Tiens, il est en train de faire une photo,
00:44:29 il est déguisé comme un médecin,
00:44:31 mais c'est un policier en civil qui est en train de nous "fliquer".
00:44:33 Enfin voilà le mécanisme qui vient là.
00:44:35 Mon hypothèse, c'est que...
00:44:37 Je ne parle pas de ce monsieur-là avec nous,
00:44:39 je parle du médecin agressé à Toulon.
00:44:41 Juste terminé, mon hypothèse, c'est que ces gens-là
00:44:43 veulent construire complètement une contre-société,
00:44:45 en dehors de toute
00:44:47 autorité, qu'elle soit étatique
00:44:49 ou qu'elle soit purement privée,
00:44:51 parce qu'un médecin, ce n'est pas de l'ordre de l'État,
00:44:53 et qu'ils veulent construire une contre-société
00:44:55 où ils contrôlent tout.
00:44:57 C'est un fonctionnement typique de mafia.
00:44:59 Là, je parle des quartiers,
00:45:01 je ne parle pas du problème
00:45:03 plus général des rapports entre les patients
00:45:05 et les médecins, qui peuvent avoir une certaine
00:45:07 agressivité, parce qu'effectivement,
00:45:09 on attend ce congé maladie...
00:45:11 - Ou son arrêt de travail...
00:45:13 - Ou son arrêt de travail...
00:45:15 - Ou le médicament qu'on est venu chercher,
00:45:17 quand bien même le médecin ne veut pas nous donner.
00:45:19 - Mais qui est un autre phénomène.
00:45:21 Là, on a affaire dans les quartiers à des choses qui se rapprochent
00:45:23 à mon sens des émeutes, c'est-à-dire le refus de toute
00:45:25 institution, qu'elle soit publique ou privée,
00:45:27 qui viendrait installer un certain
00:45:29 ordre social dans le quartier.
00:45:31 - Ce qui est inquiétant aussi, c'est qu'il y a une multiplication
00:45:33 de ces endroits qu'on a vus en France.
00:45:35 C'est ça qui m'inquiète, moi.
00:45:37 Et je vois la multiplication aussi
00:45:39 de ces passages à l'acte.
00:45:41 C'est-à-dire de moins en moins, en fait,
00:45:43 dans plusieurs situations, la petite flamèche
00:45:45 comme ça s'allume, et on passe à l'acte.
00:45:47 Et dans certains quartiers, rappelez-vous...
00:45:49 - C'est pour ça que la réponse pénale sera très importante,
00:45:51 et qu'en effet, le jugement autour de l'agresseur
00:45:53 de Dr qui est avec nous sera
00:45:55 très important à vérifier,
00:45:57 parce que si vous ne dissuadez pas,
00:45:59 ce sont des comportements
00:46:01 qui vont continuer, continuer.
00:46:03 Et nos démocraties occidentales,
00:46:05 j'ai l'impression, ont beaucoup de mal
00:46:07 à sanctionner,
00:46:09 à ne savent pas traiter les gens qui ne respectent pas
00:46:11 le contrat social, et c'est ça tout le mal
00:46:13 de notre société. J'ai coupé Karima, je suis désolé.
00:46:15 - Non, non, non, mais c'est ça, en fait, je les ai dit
00:46:17 que c'était la multiplication de...
00:46:19 - Parce qu'elle a sorti un peu lourde.
00:46:21 - Oui, parce qu'elle est dans une zone, entre guillemets,
00:46:23 de non-droit, et c'est même plus, entre guillemets,
00:46:25 dans certains cas, et je repense toujours à cette histoire
00:46:27 de Sokhaina, parce que pour moi, elle est assez fondamentale,
00:46:29 une jeune femme qui est morte
00:46:31 dans sa chambre parce qu'elle l'étudiait.
00:46:33 Pourquoi? Bien, parce que justement,
00:46:35 dans certains quartiers, il y a certains jeunes
00:46:37 qui prennent le contrôle
00:46:39 et on n'ose plus y aller.
00:46:41 La sécurité, même certains...
00:46:43 La police ne va pas nécessairement toujours,
00:46:45 il n'y a pas toujours des patrouilles, si vous voulez.
00:46:47 Alors, dans ce cas-ci, oui, on parle de déserts médicaux,
00:46:49 mais il va y avoir une certaine peur aussi
00:46:51 qui s'installe chez des médecins.
00:46:53 Et ensuite, l'autre sujet, vous avez parlé du respect.
00:46:55 C'est sûr que quand vous allez dans un commerce,
00:46:57 par exemple, de fast-food,
00:46:59 et que ça vous coûte moins cher que de payer une consultation,
00:47:01 on voit la valeur des choses aussi aujourd'hui.
00:47:03 - Dr Olivier, un dernier mot, si vous êtes encore avec nous.
00:47:05 Vous êtes inquiet pour l'avenir de votre profession
00:47:07 et les jeunes médecins,
00:47:09 les vocations à venir?
00:47:11 - Oui, moi, je suis inquiet plutôt
00:47:13 pour l'ensemble de la société.
00:47:15 Je trouve qu'on bat les couilles
00:47:17 et la violence est banalisée un peu dans notre société.
00:47:19 Il faudrait peut-être qu'on trouve des solutions
00:47:21 à partir de l'éducation, déjà,
00:47:23 et puis après, des sanctions de la justice, quand même.
00:47:25 - Merci beaucoup, Dr Jean-Yves Olivier,
00:47:27 médecin généraliste à Nice,
00:47:29 d'être intervenu sur notre antenne.
00:47:31 Et vous m'avez dit, le jugement,
00:47:33 vous pouvez nous répéter quand il aura lieu?
00:47:35 - Il aura lieu lundi, le lundi 12.
00:47:37 - Eh bien, lundi, on sera là.
00:47:39 On sera très attentifs et on vous contactera
00:47:41 si vous êtes disponible pour prenons rendez-vous.
00:47:43 - Merci beaucoup.
00:47:45 - Si vous êtes disponible, prenons rendez-vous
00:47:47 pour évoquer ce jugement
00:47:49 parce que là encore, on sera très attentifs
00:47:51 à la sanction.
00:47:53 Il sera un message à tous ceux qui s'en prennent
00:47:55 à des représentants de la médecine,
00:47:57 à des soignants, essentiels, évidemment,
00:47:59 dans nos sociétés.
00:48:01 Merci, docteur, d'avoir été avec nous.
00:48:03 Johan, vous vouliez conclure?
00:48:05 - Je suis très frappé à chacun de ces débats.
00:48:07 Quand des médecins sont agressés, on dit
00:48:09 qu'il faut davantage protéger les médecins.
00:48:11 Comment faire en sorte de mieux protéger les médecins
00:48:13 quand il y a des agressions dans les écoles?
00:48:15 - La vice-donnée, je lui ai donné un téléphone.
00:48:17 - Quand il y a des agressions dans les écoles,
00:48:19 on se dit, comment est-ce qu'on va faire
00:48:21 pour mieux protéger les écoles?
00:48:23 Quand les policiers eux-mêmes sont attaqués,
00:48:25 on dit qu'il faut protéger ceux qui nous protègent.
00:48:27 À chaque fois, on essaie de trouver des solutions
00:48:29 pour pallier, si vous voulez, des solutions ridicules.
00:48:31 On essaie de mettre un pansement sur une jambe de bois.
00:48:33 Mais en fait, on ne cherche pas la solution générale
00:48:35 parce que ce ne sont pas les écoles,
00:48:37 les policiers, les pompiers qu'il faut protéger,
00:48:39 c'est l'ensemble de la société
00:48:41 qui est en situation d'insécurité.
00:48:43 C'est un problème beaucoup plus global.
00:48:45 - 68 millions de Français qui sont aujourd'hui
00:48:47 dans une situation d'insécurité.
00:48:49 - 68 millions de Français,
00:48:51 moins ceux qui les mettent en insécurité.
00:48:53 - Oui, certes, mais en tout cas,
00:48:55 ce sont 67 millions de Français,
00:48:57 qui sont aujourd'hui en situation d'insécurité.
00:48:59 Il faut aller au-delà de cela.
00:49:01 Je n'ai pas l'impression que le gouvernement
00:49:03 prenne les décisions qui s'imposeraient naturellement.
00:49:05 - On n'a plus le temps d'en parler,
00:49:07 mais je le rappelle à nos téléspectateurs,
00:49:09 on a vu que ces statistiques
00:49:11 en termes de gens qui
00:49:13 prennent des cours d'autodéfense
00:49:15 ou qui vont de plus en plus dans des armuriers
00:49:17 pour acheter des armes de défense,
00:49:19 je pense notamment à des bombes au poivre
00:49:21 ou des bombes lacrymogènes,
00:49:23 là aussi c'est en explosion.
00:49:25 Les gens qui, d'une certaine manière,
00:49:27 n'ont plus confiance en l'État
00:49:29 en se tournant vers ces systèmes d'autodéfense.
00:49:31 - C'est très cool la solution globale
00:49:33 et les mesures qui s'imposent.
00:49:35 - Il y en a un certain nombre.
00:49:37 Une partie importante de la délinquance
00:49:39 est liée à des personnes qui sont sous au QTF
00:49:41 et qui ne devraient pas se trouver en France.
00:49:43 Donc l'une des solutions est de renvoyer ces personnes.
00:49:45 Il y a d'autres solutions.
00:49:47 Là, ce n'est pas le cas.
00:49:49 Vous me parlez de solutions globales.
00:49:51 Pour lutter contre la délinquance, ça a un lien.
00:49:53 Le ministre de l'Intérieur lui-même
00:49:55 a fait le lien entre l'immigration
00:49:57 et l'insécurité. Donc déjà renvoyer les personnes
00:49:59 qui effectivement n'ont rien à faire
00:50:01 sur le sol français.
00:50:03 - Ça va se signer comme Boukele ou Salvador.
00:50:05 - On va en parler sur un temps.
00:50:07 - Pardon, j'ai été interpellé.
00:50:09 Je veux juste finir de répondre.
00:50:11 - La plupart des délinquants sont français.
00:50:13 - Philippe, parce qu'il faut que j'avance.
00:50:15 - Vous m'avez interpellé,
00:50:17 donc je vous réponds sur les solutions à apporter
00:50:19 qui sont des solutions, me semble-t-il, assez basiques.
00:50:21 On peut aussi avoir une justice
00:50:23 qui serait plus sévère avec, pourquoi pas,
00:50:25 une possibilité de réviser la Constitution
00:50:27 pour appliquer des peines planchées.
00:50:29 En cas de récidive, on pourrait
00:50:31 durcir les peines. Des solutions.
00:50:33 Il y en a tout un paquet.
00:50:35 Quand on a la volonté politique,
00:50:37 les politiques sont là pour faire changer les choses.
00:50:39 S'ils ne le font pas, c'est qu'ils échouent.
00:50:41 - Je vais céder à la vox populi.
00:50:43 Avant de parler de ce remaniement
00:50:45 qui fait saliver tous les Français,
00:50:47 on va avancer.
00:50:49 Le sujet sur le Salvador, je voulais le mettre
00:50:51 en fin d'émission, mais c'est vrai que le contexte
00:50:53 et la discussion font que je trouve très intéressant
00:50:55 qu'on en parle maintenant. Je vais juste remercier
00:50:57 le général Cavalier, qui est souvent sur nos plateaux
00:50:59 et qui m'écrit pour me dire que l'État
00:51:01 est faible car l'idéologie dominante a légitimé
00:51:03 le déni et la lâcheté. Tout doit être repensé.
00:51:05 Alors, est-ce qu'il faut tout repenser
00:51:07 à la salvadorienne ? Je n'en suis pas sûr.
00:51:09 Mais cet exemple, j'aimerais le soumettre
00:51:11 à nos téléspectateurs. Le Salvador,
00:51:13 dont le président a été triomphalement réélu
00:51:15 le week-end dernier, était encore
00:51:17 il y a peu de temps l'un des pays
00:51:19 les plus dangereux, les plus criminogènes
00:51:21 au monde, gangréné par les gangs.
00:51:23 Comment et à quel prix est-il devenu
00:51:25 en seulement 18 mois l'un des pays
00:51:27 désormais les plus sûrs au monde ?
00:51:29 Regardez, c'est édifiant. Si vous n'avez jamais
00:51:31 encore entendu parler de ce nouveau président
00:51:33 et de ses méthodes, regardez bien ce sujet de Miquel Dos Santos.
00:51:35 Une main de fer
00:51:37 dans un gant de velours.
00:51:39 Derrière son style décontracté,
00:51:41 naïf bouclé, est intraitable
00:51:43 face aux gangs. En 2022,
00:51:45 après une flambée de violence
00:51:47 à l'origine d'au moins 87 morts,
00:51:49 le président du Salvador
00:51:51 est au chevet d'un pays gangréné
00:51:53 par le crime.
00:51:55 Le Salvador avait des métastases,
00:51:59 mais nous avons fait de la chirurgie,
00:52:01 de la chimiothérapie, de la radiothérapie
00:52:03 et nous guérirons du cancer des gangs.
00:52:05 Cartier confie à l'armée
00:52:11 arrestation de 75 000
00:52:13 gangsters, construction d'une méga-prison
00:52:15 de 40 000 places.
00:52:17 Le régime d'exception a fait l'effet
00:52:19 d'un électrochoc. Le taux d'homicide
00:52:21 a même été divisé par 35,
00:52:23 du jamais vu depuis trois décennies.
00:52:25 Une fierté pour celui
00:52:27 qui se définit avec ironie
00:52:29 comme le dictateur le plus cool au monde.
00:52:31 Nous étions le pays
00:52:33 le plus dangereux au monde,
00:52:35 aujourd'hui nous sommes le pays
00:52:37 le plus sûr de l'ouest de la planète.
00:52:39 Grâce à sa politique sécuritaire,
00:52:45 Naïb Boukhele et crâ ses opposants
00:52:47 enchaînent les succès électoraux.
00:52:49 Avec une cote de popularité
00:52:51 de plus de 90%,
00:52:53 les Salvadoriens sont unanimes.
00:52:55 Beaucoup de gens pensent que c'est une dictature,
00:52:57 mais si c'était une dictature,
00:52:59 la loi serait excellente.
00:53:01 Aujourd'hui c'est plus sécurisé,
00:53:03 on voit la différence.
00:53:05 Depuis son élection en 2019,
00:53:07 certaines ONG dénoncent
00:53:09 les conditions de détention des prisonniers
00:53:11 et des arrestations arbitraires.
00:53:13 C'est drastique,
00:53:15 situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle,
00:53:17 on l'a compris en seulement un an et demi,
00:53:19 Pierre Lelouch, 74 000 membres
00:53:21 présumés de gang ont été arrêtés.
00:53:23 C'est là que le bas blesse
00:53:25 et qu'on peut évidemment, légitimement
00:53:27 se poser la question de l'intérêt
00:53:29 de ces méthodes, puisque au moins
00:53:31 7 000 innocents ont été emprisonnés,
00:53:33 ils font partie de ce que le gouvernement
00:53:35 nomme officiellement la marge d'erreur.
00:53:37 C'est la méthode forte.
00:53:39 C'est la marge d'erreur.
00:53:41 Sur 70 000, vous avez 7 000 innocents,
00:53:43 mais c'est la marge d'erreur.
00:53:45 Ils ont arrêté les gens dans la rue,
00:53:47 tout ce qui avait un tatouage de près ou de loin.
00:53:49 De toute façon, les tatoués font partie des gangs
00:53:51 dans ces pays d'Amérique centrale.
00:53:53 Il faut savoir que les pays comme Honduras,
00:53:55 c'est un coup de gorge.
00:53:57 Littéralement, un coup de gorge où on vous assassine
00:53:59 pour quelques dollars.
00:54:01 Après, je rappelle que les jeunes sont enrôlés de force
00:54:03 dans les gangs aussi, ils sont tatoués de force.
00:54:05 Oui, vous avez raison, mais le Mexique est sur la voie de cela.
00:54:07 L'Équateur aussi, j'y ai réfléchi.
00:54:09 C'est pour ça que vous avez une immigration considérable
00:54:11 vers les États-Unis qui est poussée par le crime.
00:54:13 Le Mexique est en train de devenir un narco-État,
00:54:15 le Salvador est un narco-État.
00:54:17 Tout a été corrompu,
00:54:19 les prisons étaient tenues par les trafiquants de drogue.
00:54:21 Ce qui a tout déclenché, c'est l'évasion
00:54:23 tout récemment de deux patrons
00:54:25 de la drogue
00:54:27 avec des dizaines de morts.
00:54:29 Un peu comme au Mexique, encore une fois.
00:54:31 Simplement, c'est un petit pays bouclé
00:54:33 à lâcher l'armée,
00:54:35 tout le monde est arrêté et flingué.
00:54:37 Sans autre forme de procès.
00:54:41 Quand une société arrive au bout du bout du bout
00:54:43 et que les gens n'arrivent plus à se nourrir
00:54:45 parce que les petites échoppes fermes
00:54:47 ont pu se déplacer, c'est un peu ce qui se passe
00:54:49 en Haïti aussi. Vous avez une situation
00:54:51 de chaos, de guerre civile
00:54:53 entre gangs. Ce qui se passait,
00:54:55 au Salvador, c'était des guerres
00:54:57 entre gangs, parce qu'ils avaient pris l'État,
00:54:59 il n'y avait plus de procuroir, il n'y avait plus rien.
00:55:01 Il y avait quand même cette envie du peuple
00:55:03 de se libérer de cette forme de...
00:55:05 En fait, c'est du fascisme, une violence absolue.
00:55:07 - Mais cette politique ultra-répressive
00:55:09 est largement soutenue.
00:55:11 - Il a fait le ménage.
00:55:13 Et je vais vous dire, dans ce moment, il vient de faire
00:55:15 l'Élire alors qu'il n'en avait pas le droit, puisqu'il n'avait que deux mandats.
00:55:17 - Ah oui ? Je ne savais pas ça, justement.
00:55:19 - C'est son troisième mandat, là ?
00:55:21 - Oui, il a inventé une exemption.
00:55:23 - En même temps, quand on est dictateur, on fait ce qu'on veut.
00:55:25 - Voilà. Mais surtout que c'est devenu
00:55:27 une star dans toute l'Amérique latine.
00:55:29 - Le peuple qui est dictateur, il est pas.
00:55:31 - Je termine. Il est devenu un modèle pour tous les pays
00:55:33 d'Amérique latine qui sont en train de crever de la drogue.
00:55:35 Parce que c'est ça le...
00:55:37 - Et le président de l'Équateur pense de plus en plus
00:55:39 à entrer dans cette méthode.
00:55:41 - Ah mais...
00:55:43 - Alors, je voudrais juste qu'on entende un extrait
00:55:45 du président Bukele qui date d'il y a un an, je crois,
00:55:47 où il raconte les conditions de détention dans sa prison.
00:55:52 Et ça adresse aux détenus qui seraient éventuellement
00:55:55 pas contents du traitement qu'il leur a réservé.
00:55:57 - En tout, on a 22 000 bandes d'hierros.
00:56:01 Au total, 22 000 membres de gang n'ont pas de matelas,
00:56:05 dorment par terre et ont deux repas par jour.
00:56:07 Ils vivent dans de telles conditions
00:56:09 qu'aucun des membres de gang qui se trouve à l'extérieur
00:56:12 ne veuille entrer en prison.
00:56:14 - Les bandes d'hierros qui sont à l'extérieur
00:56:16 veulent entrer.
00:56:18 - Il est important que les prisonniers sachent
00:56:20 que s'ils essayent de faire les malins,
00:56:22 nous passerons de deux repas à zéro
00:56:24 et nous verrons combien de temps ils tiendront.
00:56:26 - De deux temps à zéro temps de comité.
00:56:28 Et on va voir combien de temps ça dure.
00:56:30 - Ça va très très loin.
00:56:32 C'est radical.
00:56:34 Et j'ai une question très simple.
00:56:36 Est-ce que c'est le seul moyen pour éradiquer
00:56:38 le crime organisé dans ce genre de pays ?
00:56:40 - Il se fait que je suis avec attention
00:56:42 la situation au Salvador depuis l'élection de Bukele.
00:56:44 - On ne sait pas si c'est dans le...
00:56:46 - Un de mes meilleurs amis est écrivain et journaliste là-bas.
00:56:48 Et justement ça va avoir un sujet avec ce que je vais vous dire.
00:56:50 Bukele, d'abord, il a été élu.
00:56:52 C'est un président étrange.
00:56:54 C'est le premier président qui gouvernait sur Twitter.
00:56:56 Plus que Trump.
00:56:58 Quand il annonçait...
00:57:00 Il donnait un ordre à un de ses ministres.
00:57:02 Au lieu de faire une réunion, de lui passer un coup de téléphone,
00:57:04 il mettait un tweet en disant à ses ministres
00:57:06 "je veux que vous fassiez ça".
00:57:08 Ça en dit très loin déjà sur son rapport à l'autorité.
00:57:10 C'est un président qui fait des voyages officiels.
00:57:12 Parfois il va à Washington.
00:57:14 Enfin il l'a déjà fait. Il va à Washington comme ça.
00:57:16 Il va à l'hôtel. - Il est déjà sorti en Europe lui ?
00:57:18 - À la Maison-Blanche. Il a déjà été reçu par Emmanuel Macron.
00:57:20 - Ah bon ? Il a été reçu par Emmanuel Macron ?
00:57:22 - Peut-être que je me trompe mais je crois.
00:57:24 - On va vérifier.
00:57:26 - Mais le sujet, c'est qu'au Salvador, en effet, il y avait un dilemme.
00:57:28 Et ça il faut le reconnaître.
00:57:30 C'est que lutter contre les gangs, très souvent,
00:57:32 les politiciens qui ont essayé de le faire,
00:57:34 ils se retrouvaient eux-mêmes à être embarqués
00:57:36 dans ces histoires de gangs et finalement on n'en sortait pas.
00:57:38 Le problème, et c'est ce qui n'est pas assez dit
00:57:40 sur tout le récit qu'il y a autour de Bukele,
00:57:42 c'est qu'est-ce qu'il a détruit en même temps que les gangs.
00:57:44 - Qu'est-ce qu'il a détruit ?
00:57:46 - D'abord, là, les situations de droit humain dans les prisons,
00:57:48 cette marge d'erreur qui est assumée sans problème,
00:57:50 c'est un vrai sujet.
00:57:52 Deuxièmement, il a, vous savez, un vrai sujet avec l'État de droit.
00:57:54 Il s'est déjà pointé quasiment armé
00:57:56 avec des milices au Parlement
00:57:58 pour intimider les députés,
00:58:00 pour intimider l'autosition.
00:58:02 Il a fait, vous avez vu, il a changé la Constitution.
00:58:04 Il y a un vrai sujet de liberté d'expression
00:58:06 pour les journalistes au Salvador.
00:58:08 Donc il y a aussi eu,
00:58:10 et c'est ça qu'il faut voir, moi je pense,
00:58:12 que vous feriez un bien meilleur président du Salvador
00:58:14 que M. Bukele.
00:58:16 - Je peux ? - Absurde.
00:58:18 - C'est aussi un pays qui marche au bitcoin.
00:58:20 Il faut ajouter que c'est un pays
00:58:22 qui a pris comme monnaie officielle le bitcoin,
00:58:24 qui a supprimé la monnaie locale.
00:58:26 En réalité, ça marche au dollar et au bitcoin.
00:58:28 Donc c'est très bizarre
00:58:30 et c'est très extrême.
00:58:32 Mais quand vous êtes dans une situation
00:58:34 où tout est acheté,
00:58:36 les juges, la police, tout le monde est acheté,
00:58:38 il y a un moment où le système
00:58:40 craque de partout.
00:58:42 - Un ou deux derniers mots.
00:58:44 Philippe qu'on n'a pas entendu, Karim,
00:58:46 vite les amis parce qu'il nous reste 3 minutes
00:58:48 pour les dernières prises de parole.
00:58:50 Un pays où on incarcère
00:58:52 avant d'enquêter,
00:58:54 ça doit nous inspirer ?
00:58:56 Je sais que la réponse est dans la question.
00:58:58 - Non, pas vraiment.
00:59:00 Là, vous êtes dans un pays où il n'y a plus d'Etat.
00:59:02 C'est ça la réalité.
00:59:04 - Mais les gens votent pour lui.
00:59:06 Ils sont ravis les salvadoriens.
00:59:08 Parce qu'ils sortent le soir,
00:59:10 ils se sentent en sécurité.
00:59:12 - L'appel à des solutions très autoritaires
00:59:14 quand c'est la guerre de tous contre tous.
00:59:16 C'est dans Hobbes, le Léviathan, il y a quelques siècles.
00:59:18 Donc c'est normal que les gens
00:59:20 attendent.
00:59:22 C'est la lutte pour la survie.
00:59:24 Ils cherchent la survie. Donc ils votent pour lui.
00:59:26 Mais je ne crois pas qu'on puisse avoir beaucoup de comparaisons
00:59:28 avec ce qui se passe ici.
00:59:30 - Ah non, on n'en est pas là. Je me suis trompé sur Macron.
00:59:32 Il ne l'a pas reçu.
00:59:34 - Carima et Johan... Ah non, il y a Alexandre
00:59:36 qui voulait dire un mot aussi. Alors Alexandre, parce que comme vous êtes souvent
00:59:38 le plus long, allez-y vite s'il vous plaît.
00:59:40 - Non mais, simplement,
00:59:42 je pense qu'il était face à une situation
00:59:44 de guerre en réalité et que dans une situation
00:59:46 de guerre, il y a des mesures d'exception
00:59:48 qui s'imposent. Maintenant, c'est pas un modèle.
00:59:50 On n'en est pas encore là.
00:59:52 Mais justement, si on ne veut pas
00:59:54 en être là, je pense qu'il faut
00:59:56 faire évoluer intelligemment
00:59:58 notre État de droit. Parce que l'État de droit,
01:00:00 les contre-pouvoirs, c'est très bien. Mais aujourd'hui, les contre-pouvoirs
01:00:02 ont pris le pouvoir. C'est le Conseil
01:00:04 constitutionnel qui n'est élu par personne
01:00:06 qui est au pouvoir aujourd'hui
01:00:08 en France. Donc,
01:00:10 redonner de l'autorité
01:00:12 au peuple, redonner de l'autorité au gouvernant
01:00:14 pour prendre des décisions fortes, ça évite
01:00:16 justement de se retrouver dans ce genre de situation
01:00:18 où on tombe dans ce type d'excès.
01:00:20 - Espérons qu'en France, on ne se retrouve jamais là-dedans.
01:00:22 - Ça voudrait dire qu'on est arrivé à un stade
01:00:24 inimaginable aujourd'hui.
01:00:26 - Non, mais... - Karima Yoan, de Moopapid.
01:00:28 - Imaginable. Imaginable. - Quand on regarde
01:00:30 la situation, on voit à quel point c'était
01:00:32 le chaos, à quel point c'était catastrophique.
01:00:34 Je veux dire, c'est une société d'une extrême
01:00:36 violence où plus rien n'existe, en effet.
01:00:38 Donc, des méthodes
01:00:40 drastiques, non? Je pense pas qu'on veut ça.
01:00:42 Sauf qu'on a juste à regarder, on parle
01:00:44 de l'État de droit, on a tout ce qu'il faut
01:00:46 déjà, hein? Il y a déjà pas mal de choses à tout moment.
01:00:48 - Bien oui, mais il faudrait que les juges appliquent la loi, parfois.
01:00:50 - Oui, c'est pour protéger cette société
01:00:52 d'État de droit. Déjà, dans l'application
01:00:54 des peines, ça serait déjà un premier départ.
01:00:56 - Il y a trop d'État de droit. - Oui, mais des fois,
01:00:58 on nous dit, on va durcir les peines.
01:01:00 On va durcir... Moi, c'est juste... - On ne s'est pas sanctionnés.
01:01:02 - Déjà, commençons par appliquer ce qui existe
01:01:04 déjà et ça va faire déjà une différence.
01:01:06 - Nos démonstrations ne se sont pas sanctionnées.
01:01:08 - Non, mais il y a déjà ce point-là. Donc, je pense qu'il faut faire attention
01:01:10 de ne pas calquer une réalité, de la plaquer
01:01:12 sur un pays comme la France.
01:01:14 Il y a quand même des limites, là.
01:01:16 - Une minute. - Oui. C'est vrai que
01:01:18 quand on voit ça, on se dit que
01:01:20 nous vivons dans un État de droit en France
01:01:22 et que c'est heureux. Mais
01:01:24 encore faut-il que ça dure.
01:01:26 Et je suis assez d'accord avec Alexandre Devecchio,
01:01:28 il y a peut-être trop d'État de droit en France.
01:01:30 Quand on voit,
01:01:32 et on en a parlé il n'y a pas longtemps sur ce plateau,
01:01:34 qu'on remet en liberté des personnes
01:01:36 dans des centres de rétention parce qu'il manque un téléphone,
01:01:38 si vous voulez, ça interroge.
01:01:40 - Quand on remet en liberté... On était ensemble, Johan, avec Amaury,
01:01:42 il y a deux jours. Quand on remet en liberté un homme sous OQTF
01:01:44 qui avait tenté de pénétrer dans une maternelle
01:01:46 avec deux lames de cutter... - Quand on voit que le
01:01:48 Conseil constitutionnel nous dit qu'on n'a pas
01:01:50 le droit en France de prélever les empreintes
01:01:52 digitales des migrants qui franchissent nos frontières,
01:01:54 ça interroge. Le droit, à un moment donné,
01:01:56 est en train de jouer contre la sécurité
01:01:58 des Français. Donc, soit on
01:02:00 révise le droit pour continuer à
01:02:02 vivre dans un État de droit, soit, à un
01:02:04 moment donné, les Français vont demander
01:02:06 des mesures d'exception. Ça ne sera bon pour personne
01:02:08 et c'est pourquoi il est urgent d'agir,
01:02:10 me semble-t-il. - Bon. Alexandre Devecchio
01:02:12 qui passe donc cet été ses vacances au Salvador.
01:02:14 - À la résidence solidaire du président
01:02:16 Bukele. - Absolument. - Merci beaucoup.
01:02:18 Maureen Vidal, on fait un point
01:02:20 sur l'actualité. Et puis, je sais que les Français
01:02:22 qui nous regardent, là, ont les griffes
01:02:24 accrochées à l'angle du
01:02:26 canapé pour qu'on parle absolument.
01:02:28 Ils n'en peuvent plus. Il faut absolument évoquer
01:02:30 ce remaniement d'envergure. Donc, nous y venons
01:02:32 juste après le JT. Maureen Vidal.
01:02:34 - Soulagement de courte durée pour François
01:02:42 Bayrou. Trois jours après,
01:02:44 ça relaxe dans l'affaire des assistants parlementaires
01:02:46 européens du MoDem. Le parquet de
01:02:48 Paris fait appel contre cette décision.
01:02:50 Il estime que les faits caractérisent
01:02:52 les infractions reprochées et que
01:02:54 les preuves de ces délits sont réunies contre
01:02:56 tous les prévenus. Le président du MoDem
01:02:58 a réagi confiant. Il a déclaré
01:03:00 "J'ai été blanchi en première instance.
01:03:02 Ce sera la même chose", en appel.
01:03:04 Sale intensifie
01:03:06 ses frappes sur la ville de Rafa
01:03:08 au lendemain de l'annonce de
01:03:10 Benjamin Netanyahou concernant
01:03:12 une opération spéciale qui sera menée dans
01:03:14 cette ville du sud de la bande de Gaza.
01:03:16 Les craintes s'accentuent sur le sort
01:03:18 des 1,3 million de Palestiniens
01:03:20 déplacés dans cette zone. Dans le nord,
01:03:22 la situation s'embrase également.
01:03:24 Une trentaine de roquettes ont été
01:03:26 lancées du Liban vers Israël.
01:03:28 Enfin, le président du Paris-Saint-Germain
01:03:30 veut bouger du Parc
01:03:32 des Princes, selon ces mots.
01:03:34 Nassar al-Khelaifi s'est exprimé
01:03:36 aujourd'hui, deux jours après le refus par le Conseil
01:03:38 de Paris de vendre le stade au club.
01:03:40 Face à l'intransigeance de la mairie,
01:03:42 le PSG étudie l'option
01:03:44 de la construction d'un nouveau stade en région parisienne.
01:03:46 C'est incroyable cette histoire.
01:03:50 Philippe, je sais que vous êtes un amoureux de foot.
01:03:52 Le Parc et le Paris-Saint-Germain sont liés à vie.
01:03:54 C'est pas possible. Qu'est-ce qu'elle a Nidalgo ?
01:03:56 Elle va pas vouloir le... C'est pas la Tour Eiffel,
01:03:58 le Parc des Princes ? C'est quoi le problème ?
01:04:00 Je ne sais pas quel est le problème.
01:04:02 Mais en tout cas,
01:04:04 le PSG sans le Parc des Princes, oui,
01:04:06 c'est un club qui perd son âme.
01:04:08 Ils ont l'habitude de construire des stades,
01:04:10 je suis pas inquiet.
01:04:12 Le Parc des Princes et le Paris-Saint-Germain
01:04:14 sont indissociables, Pierre Lelouch.
01:04:16 C'est comme ça. On ne change pas.
01:04:18 Une équipe qui gagne.
01:04:20 Mon jeune ami, j'ai renoncé depuis longtemps à essayer de comprendre
01:04:22 ce que fait Mme Nidalgo.
01:04:24 Retombons sur nos pas,
01:04:26 sur nos pieds, plutôt.
01:04:28 Quasiment un mois après la nomination
01:04:30 du Premier ministre,
01:04:32 la liste de la quinzaine
01:04:34 de membres du gouvernement appelés à prêter
01:04:36 main-forte aux 14 minutes de plein exercice
01:04:38 a été dévoilée.
01:04:40 Yoann Uzaï, en piste.
01:04:42 Qu'est-ce qu'on retient ? Faites vite.
01:04:44 L'info principale,
01:04:46 c'est l'arrivée de Nicole Belloubet.
01:04:48 Elle a en lieu et place
01:04:50 d'Amélie Oudéa Castera
01:04:52 et on ne va pas se cacher, c'est une énorme humiliation
01:04:54 pour l'ex-ministre de l'Éducation.
01:04:56 C'est une humiliation,
01:04:58 si vous voulez, c'est quelque chose qui était
01:05:00 attendu. Alors, elle retrouve
01:05:02 le ministère et le périmètre qu'elle avait
01:05:04 précisément il y a un mois, donc c'est retour
01:05:06 à la case départ, mais il est évident
01:05:08 qu'elle ne pouvait pas continuer,
01:05:10 ne serait-ce que parce qu'elle avait les syndicats contre elle.
01:05:12 Et on sait bien que dans ce ministère-là,
01:05:14 ce sont les syndicats qui... - Mais avec un peu de dignité,
01:05:16 elle pouvait démissionner aussi ? - Elle aurait pu démissionner,
01:05:18 c'est vrai, elle aurait pu démissionner,
01:05:20 mais là, elle conserve les Jeux olympiques.
01:05:22 Dans ce ministère, je vous disais que
01:05:24 quand on n'a pas les syndicats
01:05:26 avec soi, on ne peut pas travailler parce que
01:05:28 à l'Éducation nationale, les syndicats
01:05:30 font en partie la loi.
01:05:32 Donc, ça n'était pas possible. Et d'ailleurs,
01:05:34 si Emmanuel Macron me semble-t-il
01:05:36 a nommé Nicole Belloubet, c'est parce que c'est
01:05:38 une personne issue des rangs de la gauche,
01:05:40 donc c'était une manière de rassurer, de calmer,
01:05:42 de donner des gages, précisément, à ces
01:05:44 syndicats qui, ce soir, me semble-t-il,
01:05:46 ne sont pas mécontents, d'après les premières réactions
01:05:48 que j'ai pu entendre de cette nomination.
01:05:50 Néanmoins... - Mais ils ont réussi à sortir
01:05:52 Mme Castera, donc Mme Oudéa Castera, donc forcément...
01:05:54 - Oui, mais néanmoins, Nicole Belloubet va
01:05:56 avoir quand même à faire ses preuves,
01:05:58 parce que c'est un peu l'antique Gabriel Attal,
01:06:00 si vous voulez. - Alors, j'entends ça
01:06:02 depuis le début de la soirée, mais j'aimerais bien que vous m'expliquiez pourquoi,
01:06:04 parce que les deux viennent de la gauche. - Oui, mais j'ai relu
01:06:06 une tribune de Nicole Belloubet,
01:06:08 publiée en 2016,
01:06:10 dans laquelle elle disait, de manière un peu
01:06:12 ironique, qu'il fallait supprimer le
01:06:14 ministère de l'Éducation nationale,
01:06:16 que l'école, ça n'était pas que l'autorité,
01:06:18 qu'il ne fallait pas trop faire d'autorité.
01:06:20 - Ah, donc on nous a mis un papel d'Ibis, là.
01:06:22 - Voilà, et dans laquelle... - D'accord, bah merci.
01:06:24 - Et dans laquelle elle disait qu'elle était
01:06:26 opposée à l'uniforme et à la blouse
01:06:28 à l'école. - Ah bon ? - Donc, elle va devoir
01:06:30 manifestement revoir ses positions.
01:06:32 On verra comment est-ce qu'elle s'y prend,
01:06:34 mais il est vrai qu'on a eu Papendia
01:06:36 et Gabriel Attal et Nicole Belloubet,
01:06:38 donc on passe un peu du
01:06:40 tout-au-rien, ou en tout cas... - Blanquer.
01:06:42 - Et ça a commencé par Olivier Blanquer. Oui, ça fait...
01:06:44 On dirait le salope juilletant des jeunes hommes
01:06:46 de l'Alberville, quoi. - Si vous voulez, c'est un peu étrange.
01:06:48 - En même temps. - Gabriel Attal,
01:06:50 chez nos voisins, chez nos confrères de France Télévisions,
01:06:52 pour évoquer ce changement
01:06:54 à l'éducation.
01:06:56 - Moi, ce qui m'importe
01:06:58 le plus, et je sais que c'est ce qui lui importe aussi,
01:07:00 c'est qu'on puisse avancer
01:07:02 pour l'école, et donc les conditions
01:07:04 pour pouvoir avancer pour l'école
01:07:06 n'étaient plus réunies
01:07:08 dans l'immédiat. Et donc Nicole Belloubet, vous l'avez dit,
01:07:10 vient de la gauche, elle a été
01:07:12 rectrice, elle a par ailleurs été élue,
01:07:14 élue locale à la mairie de Toulouse,
01:07:16 elle a une expérience locale,
01:07:18 nationale, elle a été garde des Sceaux,
01:07:20 et elle saura porter cette feuille de route au ministère de l'Éducation nationale.
01:07:22 - Alors, les Français voient ? - Elle a vécu
01:07:24 un calvaire total, je parle d'Amélie Houdet,
01:07:26 qui a c'était rare, parce que le calvaire ne fait que commencer
01:07:28 pour nous, pour Belloubet. - Il y a des gens qui vivent
01:07:30 à Carignac. - Ce passage à l'Éducation nationale
01:07:32 restera dans les annales comme
01:07:34 l'un des plus gros incidents antichiel de l'Histoire.
01:07:36 - Le plus rapide de l'Histoire, je pense.
01:07:38 - Donc voilà, c'est le plus rapide de l'Histoire.
01:07:40 Maintenant, moi, ce qui... - C'est le ministre le plus rapide
01:07:42 de l'Histoire ? Un mois ? - De l'Éducation nationale,
01:07:44 je crois vraiment qu'il y a... - En tout cas,
01:07:46 de l'ère politique.
01:07:48 - En un mois, la SICA m'a rédigé le parfait
01:07:50 petit manuel de tout ce qu'il ne faut pas faire
01:07:52 quand on devient ministre. - Oui, exactement.
01:07:54 - C'est Gaston Lagaffe, cela dit, Belloubet,
01:07:56 qui expliquait
01:07:58 sur la ferme Ila que
01:08:00 insulter la religion, c'était
01:08:02 une lourde atteinte à la liberté de confiance.
01:08:04 - Ah oui, c'est vrai. - C'est pas mieux.
01:08:06 Vous avez aimé Oudéa Castellar,
01:08:08 peut-être que vous allez adorer
01:08:10 Belloubet. Moi, ce qui m'inquiète, c'est surtout ses positions
01:08:12 en matière d'éducation,
01:08:14 parce qu'à la justice, c'est quelqu'un qui s'est inscrit
01:08:16 dans la droite file de Christiane Taubira.
01:08:18 Je sais pas si c'est pas Pendiay, mais
01:08:20 elle était dans la lignée de Christiane Taubira.
01:08:22 Elle a libéré des prisonniers
01:08:24 pendant le Covid, elle a soutenu la famille
01:08:26 Traoré. - Elle a signé une circulaire
01:08:28 en disant qu'il fallait moins incarcérer.
01:08:30 - Elle a accueilli
01:08:32 la famille Traoré
01:08:34 au mépris de...
01:08:36 - Voilà. - Non mais, enfin, Julien...
01:08:38 - Mais je fais exprès, Pierre,
01:08:40 j'attends que vous me disiez ça. Parce que Gabriel Attal,
01:08:42 en fait, la nomination
01:08:44 de Nicole Belloubet, d'une certaine façon,
01:08:46 déconstruit tout ce que Gabriel Attal
01:08:48 envoie à quatre mois à l'éducation, Gabriel Attal ?
01:08:50 Quatre mois, c'est ça ? Environ quatre, cinq mois ?
01:08:52 - Mais Macron, il est en train de le tuer.
01:08:54 - Le slalom géant. - Il est en train...
01:08:56 Le pataquès avec Bérou,
01:08:58 c'est pas bon pour l'autorité d'Attal
01:09:00 non plus, parce que quand vous prenez un missile
01:09:02 avant même d'avoir commencé,
01:09:04 d'envoyer Bérou
01:09:06 chez Attal pour voir s'il pouvait se mettre d'accord
01:09:08 alors que Bérou peut pas le supporter,
01:09:10 c'était sûr que
01:09:12 le Premier ministre allait être dézingué.
01:09:14 Ça a pas loupé. Donc,
01:09:16 Macron, il joue... C'est un peu comme un jeu de qui
01:09:18 il casse tout. Il a cassé Bérou,
01:09:20 il a cassé Attal, il met des gens
01:09:22 vraiment improbables
01:09:24 pour faire l'inverse de ce qu'a dit Attal
01:09:26 quand Attal était à l'éducation nationale, il a dit une chose,
01:09:28 maintenant on prend exactement le contraire pour lui succéder.
01:09:30 - Mais c'est très important ce que vous dites, Pierre,
01:09:32 parce que je pense que les gens qui nous regardent, ils se disent
01:09:34 "mais en fait, pour faire un gouvernement, on peut mettre n'importe qui, n'importe où,
01:09:36 c'est que de la cuisine en fait."
01:09:38 - Le fond du sujet. Je vais vous dire,
01:09:40 et après je me tais,
01:09:42 je vous promets, après j'arrête.
01:09:44 Je vais être juste sûr de ceci. Nous avons
01:09:46 un risque de guerre majeur
01:09:48 à partir de l'Ukraine. C'est sérieux.
01:09:50 Une situation au Moyen-Orient,
01:09:52 d'une gravité sans précédent depuis des décennies.
01:09:54 Nous avons un pays qui va très très
01:09:56 mal avec 3000 milliards de dettes
01:09:58 et qui est en train de perdre pied en Europe.
01:10:00 On est dans une situation
01:10:02 vraiment problématique.
01:10:04 Les gens souffrent. Il y a eu une révolte agraire,
01:10:06 il y a eu une révolte dans les banlieues il y a quelques mois.
01:10:08 Ça va pas, le pays va pas bien.
01:10:10 Il se sent pas bien, il est en insécurité,
01:10:12 et en insécurité économique. Et qu'est-ce qu'on
01:10:14 nous fait ? Un mois de
01:10:16 pantalonnade autour de ce remaniement
01:10:18 dont tout le monde n'a que foutre pour arriver
01:10:20 à un machin
01:10:22 où la plupart des gens sont absolument
01:10:24 inconnus. Et d'ailleurs on s'en fout.
01:10:26 Tout le monde sait qu'ils ont pas de pouvoir.
01:10:28 - Vous êtes en train de nous démoraliser.
01:10:30 - C'est qu'on est devant un système politique...
01:10:32 - Tu sais comment ça marche quand même.
01:10:34 - J'ai fait de la politique,
01:10:36 j'ai jamais vu un truc de ce genre.
01:10:38 Jamais. J'ai jamais vu un
01:10:40 navire qui va
01:10:42 au fil de l'eau, comme ça,
01:10:44 avec des coups de com', on vous explique
01:10:46 que c'est un nouveau départ, qu'on a un nouveau
01:10:48 Premier ministre, que vous allez voir ce qu'on va faire.
01:10:50 On va réarmer ici, réarmer ça,
01:10:52 réarmer encore, et flop !
01:10:54 On a un bureau qui tire
01:10:56 de la boutique.
01:10:58 - Vous nous avez enterrés en deux secondes.
01:11:00 - Mais il a raison.
01:11:02 - C'est ça le pire.
01:11:04 - Elle a aucun poids politique, aucun
01:11:06 charisme, on comprend même pas.
01:11:08 - Le charisme. - Non mais elle a été 3 ans,
01:11:10 vous vous souvenez même pas qu'elle était ministre de la justice
01:11:12 et ce qu'elle avait fait. Donc on voit
01:11:14 même pas l'intérêt politicien qu'il a.
01:11:16 - Philippe et Nathan, s'il vous plaît.
01:11:18 - 5 mandats, là, si vous voulez.
01:11:20 - Bravo Pierre, vous avez été parfait.
01:11:22 - Une législature au gouvernement, j'ai jamais vu ça.
01:11:24 - Philippe Guibert et Nathan Devers.
01:11:26 - Vous me forcez à défendre
01:11:28 l'école Louis-Loubet, je n'en avais pas parlé.
01:11:30 - C'est pas obligé.
01:11:32 - De toute façon, plus personne n'a envie d'être ministre.
01:11:34 - Je veux bien parler un tout petit peu.
01:11:36 - Allez-y Philippe, parle.
01:11:38 - Elle vient d'arriver, donc on va lui laisser
01:11:40 le temps de faire une première déclaration.
01:11:42 - Elle vient pas d'arriver, elle connaît la maison.
01:11:44 - Julien, on va lui laisser le temps de faire une première déclaration,
01:11:46 d'indiquer le cadre de son action,
01:11:48 elle n'est pas première ministre,
01:11:50 il y a eu quand même un cas qui est défini par le premier ministre.
01:11:52 Donc attendons un tout petit peu.
01:11:54 Moi ce qui me frappe,
01:11:56 c'est pas de m'acharner sur Madame Belloubet,
01:11:58 c'est de constater que la Macronie
01:12:00 a quand même un réservoir,
01:12:02 pour pas dire un banc de touches,
01:12:04 de responsables politiques qui est relativement limité.
01:12:06 - Comme c'est bien dit.
01:12:08 - C'est ça qui me paraît comme signe le plus inquiétant,
01:12:12 parce que c'est vrai, là où vous avez raison,
01:12:14 c'est qu'au ministère de la Justice,
01:12:16 ça n'a pas laissé un souvenir absolument impérissable.
01:12:18 Donc sur un ministère aussi important,
01:12:20 dont on nous a répété pendant des mois,
01:12:22 Gabriel Attal le premier,
01:12:24 que c'était la mère de toutes les batailles,
01:12:26 on se retrouve avec Nicole Belloubet,
01:12:28 qui n'est pas la première de la classe quoi.
01:12:30 Mais est-ce qu'il y a encore une classe,
01:12:32 et est-ce qu'il y a des premiers
01:12:34 dans la Macronie ?
01:12:36 C'est ça la question qu'on peut se poser ce soir,
01:12:38 à trois ans de la fin de ce quinquennat.
01:12:40 - Nathan, vous allez réagir sur François Bayrou,
01:12:42 parce qu'il faut absolument qu'on enchaîne.
01:12:44 François Bayrou, qui hier a annoncé,
01:12:46 dans son espèce de petit feuilleton
01:12:48 qu'il a mis en place,
01:12:50 grisé par sa relaxe,
01:12:52 qui n'en est plus une d'ailleurs,
01:12:54 puisque le parquet a fait appel, vous suivez.
01:12:56 François Bayrou qui enchaîne depuis 48h
01:12:58 les attaques à l'encontre du gouvernement,
01:13:00 après avoir refusé d'intégrer une fonction de ministre.
01:13:02 L'une des raisons de sa décision,
01:13:04 a-t-il expliqué aujourd'hui,
01:13:06 c'est qu'il trouve qu'il y a un déséquilibre
01:13:08 politique au sein du gouvernement.
01:13:10 Il l'a dit chez certains de nos confrères ce matin.
01:13:12 Je voudrais juste qu'on écoute ce soir
01:13:14 la réponse de Gabriel Attal sur
01:13:16 Edouard Bayrou.
01:13:18 - François Bayrou, pardonnez-moi.
01:13:20 Pourquoi Edouard Bayrou ?
01:13:22 Edouard Balladur, j'ai permis que c'est Edouard Balladur.
01:13:24 - Ou Edouard Philippe.
01:13:26 - Vous m'aviez dit qu'il fallait que j'envoie ce son,
01:13:28 mais apparemment on ne peut pas le jouer.
01:13:30 - Vous avez un Balladur ?
01:13:32 - Putain, je vais redire François Bayrou.
01:13:34 - François Bayrou !
01:13:36 - Non, ce n'est pas possible. Il a été complètement grisé
01:13:38 par sa relax, il a fait n'importe quoi.
01:13:40 - Du coup, il est reparti dans une affaire de déséquilibre.
01:13:42 - Vertige égocentrique.
01:13:44 - Il a la même génération.
01:13:46 - On y va, Gabriel Attal.
01:13:48 - Sur le soutien au président de la République
01:13:50 à la majorité, il l'a dit extrêmement clairement
01:13:52 encore ce matin. Les députés l'ont rappelé aussi.
01:13:54 Ils ont tous soutenu la déclaration
01:13:56 de politique générale que j'ai faite devant le Parlement
01:13:58 il y a quelques jours et qui est la feuille de route
01:14:00 qu'on va suivre dans les mois à venir.
01:14:02 - Commentaire.
01:14:04 - Je trouve que François Bayrou est un personnage
01:14:06 majeur, je le dis sans ironie,
01:14:08 de notre vie politique.
01:14:10 C'est quand même François Bayrou
01:14:12 qui a été faiseur de roi sur les
01:14:14 dernières élections présidentielles.
01:14:16 C'est lui qui a fait l'élection en incense
01:14:18 de Nicolas Sarkozy en n'appelant pas à voter
01:14:20 pour Ségolène Royal. C'est lui qui a fait
01:14:22 l'élection de François Hollande. Sans lui, François Hollande
01:14:24 n'aurait pas été élu. Et c'est lui qui a fait l'élection
01:14:26 d'Emmanuel Macron. Donc François Bayrou est le
01:14:28 grand faiseur de roi dans la vie républicaine.
01:14:30 Et ce n'est pas
01:14:32 dérisoire à relever. - Je crois qu'on le surcote un peu
01:14:34 Monsieur Bayrou. - Non, non, c'est un des rares.
01:14:36 - Si c'était le sauveur de la France, je pense que ça se saurait depuis un moment.
01:14:38 - Ce n'est pas le sauveur de la France. C'est un des rares hommes politiques
01:14:40 qui a une véritable culture
01:14:42 comme il y avait à l'époque. Vous savez,
01:14:44 on parle souvent du fait qu'avant
01:14:46 on avait une classe politique avec des gens
01:14:48 véritablement cultivés, qui avaient une autre envergure,
01:14:50 qui avaient une vraie vision. François Bayrou, c'est son cas.
01:14:52 Et là, évidemment qu'il y a, sans doute...
01:14:54 - Expliquez-moi en 30 secondes
01:14:56 la vision de la France de François Bayrou.
01:14:58 - François Bayrou, c'est quelqu'un qui a une connaissance
01:15:00 quand même importante. - Non mais qu'il ait des connaissances et qu'il soit
01:15:02 très intelligent, personne n'en doute. - Vous le connaissez ?
01:15:04 - J'ai eu l'occasion... - Moi j'ai eu l'occasion de travailler avec lui
01:15:06 et de négocier avec lui. Donc je n'en garde pas les meilleurs souvenirs.
01:15:08 - Bon, c'est possible. - Même s'il a écrit un bouquin sur l'imprécal.
01:15:10 - Mais François Bayrou... - Moi aussi j'ai écrit des bouquins.
01:15:12 - Mais bien sûr, mais il me semble, d'abord...
01:15:14 - Qu'est-ce qu'il vous a fait, François Bayrou ? - Ce qui prouve ce que je dis, c'est que François Bayrou
01:15:16 avait inventé le macronisme 10 ans avant Emmanuel Macron.
01:15:20 Il avait bien vu que quelque chose naissait.
01:15:22 Et là, il me semble que quand il dit, quelles que soient les querelles personnelles,
01:15:25 mais quand il dit qu'il y a un problème de décalage
01:15:27 entre le pouvoir politique ou médiatique
01:15:29 et la base de la société française,
01:15:31 je pense qu'il touche à quelque chose
01:15:33 qui est décisif et qui sera décisif en 2027.
01:15:36 Et que c'est trop facile de ricaner
01:15:38 sur le fait qu'il y a peut-être, évidemment,
01:15:40 des ambitions derrière.
01:15:42 - C'est vrai Nathan, mais il a mis 7 ans pour s'en apercevoir
01:15:45 qu'il y avait un décalage entre la Macronie et le 40 ans.
01:15:48 - Le cas de la France. - Il le dit depuis pas mal de temps.
01:15:51 - Mais je suis d'accord qu'il est plus cultivé, plus lettré.
01:15:53 Et il faut noter quand même qu'il était sorti de ses affaires judiciaires
01:15:56 bizarrement et rue dans les bancs.
01:15:58 Le parquet fait appel. - Oui, c'est vrai.
01:16:00 - C'est une coïncidence, sans doute. - Bon, en tout cas, cette crise,
01:16:02 elle risque, Yohan, un petit mot de conclusion,
01:16:04 elle risque de laisser des traces entre François Bayrou
01:16:07 et Emmanuel Macron.
01:16:09 - Il y a déjà un petit moment que ça va plus très bien entre les deux.
01:16:11 - Oui, tout à fait. - Il n'avait pas...
01:16:13 - Vous diriez qu'il est isolé ?
01:16:14 - Il était opposé à la loi immigration assez récemment.
01:16:17 Il y a eu quand même comme ça quelques péripéties
01:16:20 depuis maintenant un certain nombre de mois,
01:16:22 si ce n'est depuis un certain nombre d'années même en réalité.
01:16:25 Donc, ça n'est pas l'entente cordiale.
01:16:27 Mais François Bayrou, il est isolé en réalité ce soir
01:16:30 parce qu'il est lâché par une partie des députés Modem
01:16:32 et l'ensemble des ministres Modem sont restés au gouvernement.
01:16:35 - Rappelez-vous aussi qu'il est sorti du gouvernement
01:16:38 parce qu'il a été mis en examen. - Oui, oui.
01:16:40 - Et puis ensuite, les ministres mis en examen restaient membres du gouvernement.
01:16:42 - Oui, oui, c'est vrai. - Ça a dû être vraiment...
01:16:44 - C'est Bayrou qui l'a avalé. - Vraiment.
01:16:46 - Alors, il faut que vous l'en conclure.
01:16:48 - Je voudrais un tout petit peu défendre Bayrou moi aussi.
01:16:50 Je pense qu'il ouvre l'après-Macron.
01:16:52 - Alors, silence s'il vous plaît.
01:16:53 - Je trouve qu'il ouvre l'après-Macron.
01:16:55 C'est le premier à faire un acte, même s'il est solitaire,
01:16:59 il y en a raison de ce point de vue-là.
01:17:01 C'est le premier à faire un acte d'écart
01:17:03 venant de la majorité à prendre de l'écart par rapport à Emmanuel Macron.
01:17:06 - Oui, sauf que ses députés le suivent pas.
01:17:08 - C'est terminé les amis.
01:17:09 - Je trouve qu'il prend date pour dans deux ans
01:17:11 quand la campagne présidentielle va vraiment commencer.
01:17:13 - On va conclure là Pierre, s'il vous plaît,
01:17:15 parce qu'il nous reste une minute.
01:17:17 - À chaque temps pas, il fait la même chose.
01:17:19 - Je voudrais qu'on puisse voir ce que nos téléspectateurs
01:17:21 trouvons dans les kiosques demain.
01:17:22 Et puis j'ai une image de faim aux petits oignons, comme on dit.
01:17:24 Donc vraiment, je ne voudrais pas vous en priver.
01:17:26 Le Figaro, demain en kiosque, remaniement laborieux, sans blague,
01:17:30 sur fond de crise dans la majorité pour le Figaro aujourd'hui.
01:17:33 - Le service politique a eu beaucoup de mal parce que...
01:17:36 - Ça n'arrivait pas, il faut les excuser.
01:17:38 - Les actrices Brise Lomerta, bien sûr.
01:17:40 On aurait pu vous la montrer, c'est la médaille olympique
01:17:42 qui a été dévoilée aujourd'hui.
01:17:44 Les échos, l'emploi des cadres, le coup de frein.
01:17:47 Ouest France, le gouvernement Attal, enfin au complet.
01:17:50 On vient d'en parler, les dernières nouvelles d'Alsace,
01:17:53 l'éducation change de main.
01:17:54 - Tout ça pour Baloubert.
01:17:55 - Plus de ministre alsacien, ah oui c'est vrai,
01:17:56 il n'y a plus de ministre alsacien.
01:17:58 Et des polluants qui sont traqués également en Alsace.
01:18:01 Il me reste 50 secondes, regardez et écoutez, s'il vous plaît.
01:18:03 Est-ce que l'un d'entre vous ou l'une d'entre vous
01:18:05 a déjà pensé à changer de vie, à changer de carrière ?
01:18:07 - Non. - Ah oui, plus de fois.
01:18:08 - Oui, et bien écoutez, madame, elle l'a fait.
01:18:10 Après 6 ans derrière le comptoir d'un barbre restoie,
01:18:13 Carole Germain a décidé de se lancer dans la pédicure pour cochons.
01:18:16 Elle taille les ongles et les défenses des cochons à travers la France.
01:18:21 Sa passion pour les cochons domestiques est arrivée avec Couscous.
01:18:24 Couscous, c'est son fidèle compagnon qui l'accompagne depuis 3 ans.
01:18:27 Avec Couscous, Carole, elle s'est rendue compte
01:18:29 que les cochons, eh bien, réclament des soins.
01:18:31 Les ongles des cochons domestiques doivent être entretenus tous les 6 mois.
01:18:35 Elle constate aussi qu'il y a de nombreux propriétaires,
01:18:37 partout en France ou en Europe, qui sont complètement démunis
01:18:40 pour s'occuper de leurs cochons.
01:18:41 Jusqu'ici, il y avait une seule Hollandaise
01:18:44 qui pratiquait cet étrange métier de soigneuse de cochons domestiques.
01:18:47 Eh bien, Carole Garcia, elle est partie se former auprès de cette professionnelle.
01:18:50 Elle a décidé de s'en faire son métier.
01:18:52 Elle a récupéré une partie de la clientèle française, d'ailleurs, de sa formatrice.
01:18:55 Et elle a créé son entreprise qui s'appelle
01:18:57 Pédichon, la pédicure pour cochons.
01:18:59 Il y a seulement un mois et demi, elle a déjà trouvé 80 clients supplémentaires.
01:19:03 Le bar, lui, eh bien, il est à vendre depuis 2 ans.
01:19:05 Elle espère trouver un repreneur pour se consacrer pleinement
01:19:08 à sa nouvelle activité professionnelle.
01:19:10 - Elle fait les sangliers ou pas ?
01:19:11 - Ah, ben, il faudrait bien lui demander.
01:19:12 Vous avez un sanglier domestique ?
01:19:13 - Oui.
01:19:14 - Eh bien, on ira lui couper les ongles.
01:19:15 - Les sangliers domestiques ne sont pas très gentils.
01:19:17 - Je trouve que c'est bien de regarder les porcs
01:19:19 par un autre biais que celui qu'on a eu en début de mission.
01:19:23 N'est-ce pas ?
01:19:24 - Ça rejoint notre mission.
01:19:25 - Vous êtes très en forme.
01:19:26 - Vous êtes très en forme.
01:19:27 - Merci les amis.
01:19:28 Et bravo à tous les cochons domestiques
01:19:30 qui peuvent aller voir Carole pour se faire les ongles.
01:19:33 - Tout est bon dans le cochon.
01:19:34 - C'est vrai.
01:19:35 - Surtout quand il est de bigorre.
01:19:36 - Cochon qui s'en dédie.
01:19:37 - Voilà.
01:19:38 Et nous, on se quitte copains comme cochon.
01:19:39 - Absolument.
01:19:40 - N'est-ce pas ?
01:19:41 Martin Badure, Céline Génon, Coraline Le Place.
01:19:45 - On a évoqué pas mal de cochons pendant la soirée.
01:19:47 - C'est sûr, parce que ce soir, je passe le plus de temps, vous le savez.
01:19:49 Coraline Le Place, je le disais, Céline Génon préparait cette émission.
01:19:51 Merci de nous avoir suivis.
01:19:52 On va se retrouver lundi, puisque c'est le week-end,
01:19:55 et qu'Olivier de Caron-Flech prend la relève de Soir Info.
01:19:57 L'édition de la nuit avec Simon Guylain.
01:19:58 À lundi.
01:19:59 Bonne nuit.
01:20:00 ♪ ♪ ♪