Invité sur CNEWS ce mardi, l'écrivain Nathan Devers a réagi aux premiers décrets signés par Donald Trump :«Le fait qu'il y ait un président qui a construit sa carrière politique sur des propos explicitement racistes et misogynes, je trouve ça plus grave que la crise migratoire».
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00:00Je pense que, dans une démocratie, il ne doit y avoir aucune question qui doit être taboue.
00:04Et aucune question qui doit être considérée comme étant de droite, intrinsèquement de droite.
00:09Vous avez la phrase de Fabius sur Jean-Marie Le Pen qui posait les bonnes questions.
00:13Il n'y a pas de bonnes ou de mauvaises questions en soi.
00:15La question de l'immigration est une question absolument centrale.
00:19Il faut qu'il y ait, dans toutes les démocraties, des débats sur la manière dont nous voulons
00:24à la fois nous représenter, trancher notre politique migratoire, etc.
00:28Et en tout cas, ils doivent exister.
00:29Je note que, dans le cas de Donald Trump, on n'est pas dans cette logique-là.
00:33On est dans une logique où on a aussi un discours, depuis le tout début,
00:37de haine vis-à-vis des migrants, des exilés.
00:41Quand il présente sa candidature, en 2015, dans le hall de la Trump Tower,
00:46il a cette fameuse phrase, tout le monde s'en souvient, où il dit
00:48« Le Mexique nous envoie des assassins, des violeurs, des tueurs, la lie de sa population. »
00:54On ne va pas faire la liste de toutes les phrases racistes, explicitement racistes, tenues par Donald Trump.
00:59On n'est pas là dans un discours consistant à dire qu'on va durcir l'immigration.
01:02Il y a eu, si on prend l'exemple de la droite française...
01:04Là, hier, vous avez entendu un discours de haine ?
01:06Non, mais pas spécialement hier.
01:08Mais toute la trajectoire politique de Donald Trump, elle s'est construite là-dessus.
01:13Dans la droite française, il y a naturellement des gens, par exemple,
01:16je ne sais pas, Jacques Chirac en faisait partie, qui était pour une politique migratoire plus ferme,
01:20aujourd'hui, Édouard Philippe, etc., qui ne tiennent pas des propos racistes.
01:23Non, mais bien sûr, je ne vais pas aller raper le bruit et l'odeur aussi de Jacques Chirac.
01:28Vous avez raison, ça, c'est peut-être une erreur, mais...
01:30Ou même Mitterrand qui avait parlé qu'il fallait un seuil de tolérance.
01:35Le fait qu'il y ait un président qui est tenu, qui ait construit sa carrière politique
01:40sur des propos explicitement racistes, misogynes, etc., je pense ça plus grave que la crise d'hier.