L'édito de Paul Sugy : «Un gouvernement remanié mais déjà fragilisé»

  • il y a 7 mois
Dans son édito du 09/02/2024, Paul Sugy revient sur le dernier remaniement ministériel et ses premières difficultés.

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00:00 Romain, la surprise c'est qu'il n'y a pas de surprise justement, François Béroud n'est donc pas ministre,
00:03 mais pour enquiquiner les scénaristes, il avait éventé à l'avance une partie du scénario.
00:07 Pas de nouveau débauchage en dehors de la majorité, pas de comeback pour Julien Denormandie,
00:10 et pas plus que Mickaël est Premier ministre, on a vu Tintin arriver à la police ou Picsou aux finances.
00:15 Sans surprise donc, les faux-frondeurs ont pris une vraie bâche,
00:18 Olivier Véran, Clément Beaune et Olivier Dussopt n'ont pas obtenu leur examen malgré les rattrapages.
00:22 Sans surprise non plus, le gouvernement continue de servir un petit peu de grade de promotion
00:26 pour les députés méritants de la majorité, et qu'importe qu'en dehors de la presse parlementaire,
00:31 peu de gens connaissent leur nom, l'exercice est d'autant plus délicat qu'il faut respecter les équilibres politiques.
00:35 On a donc l'arrivée de Frédéric Valtout pour Horizon, à la Santé Marie Guevenoue et Guillaume Casbarian
00:39 pour Renaissance respectivement aux Outre-mer et aux logements,
00:42 Marina Ferrari pour le Modem qui devient secrétaire d'Etat au Numérique.
00:46 Pour le reste, c'est un peu comme dans l'excellent sketch du Palma Show sur le remaniement,
00:50 si vous ne l'avez pas vu, je vous le conseille, on garde les mêmes mais on change un peu les étiquettes,
00:53 l'enfance, l'Europe ou le commerce extérieur change donc de propriétaire, change de main,
00:58 sans toujours qu'on comprenne d'ailleurs quelle nécessité politique commande à ces changements.
01:02 Dans six mois, personne ne se souviendra que Sarah El Haïry a été secrétaire d'Etat à la Biodiversité
01:07 et elle-même l'aura probablement oubliée.
01:10 Il y a quand même une petite surprise, c'est le retour de Nicole Belloubet au gouvernement.
01:14 Oui, alors c'est vrai que si on veut se donner à tout prix le frisson de la surprise,
01:18 on se contentera de ça, Nicole Belloubet reprend l'éducation à Amélie Oudéac-Astérat
01:21 pour limiter les frais et faire cesser un peu le concert de casserole.
01:24 Franchement, le symbole est désastreux.
01:26 La valse des ministres à ce poste se succède sans jamais s'arrêter
01:29 et après des promesses d'autorité, de retour aux fondamentaux,
01:33 on nomme donc une ministre qui est issue de la gauche et dont on se souvient qu'elle avait déclaré en 2016
01:38 que la restauration de l'uniforme c'était une "faribole", je la cite,
01:41 qu'il faut que l'école s'adapte aux besoins individuels de chaque élève plutôt que l'inverse,
01:45 que les élèves ont besoin d'autonomie, qu'il faut plus de numérique dans les apprentissages
01:49 et qu'enfin toutes les réformes portées par Najat Vallaud-Belkacem à ce poste allaient dans le bon sens.
01:54 C'est exactement la direction la plus diamétralement opposée à celle
01:58 qu'Emmanuel Macron et Gabriel Attal ont dessinée pour leurs réformes à venir pour l'éducation nationale.
02:02 Alors de deux choses l'une, soit ils se payent tous notre tête,
02:05 soit ils s'en rendent pas compte mais c'est peut-être encore plus inquiétant.
02:09 Alors on a eu un début de crise dans la majorité cette semaine.
02:11 Oui, Emmanuel Macron aurait tort d'ailleurs de ne réduire ses querelles qu'à des histoires d'égo.
02:15 François Bayrou a donné un avertissement politique
02:18 qui montre à Emmanuel Macron qu'il a perdu le monopole du centre
02:21 au sein même de son propre enclos politique.
02:24 Le macronisme est discuté, questionné et donc on l'a vu critiqué.
02:27 Et d'autre part la petite crise aussi entre l'aile gauche et l'aile droite de la majorité
02:31 qu'on a vu passer sur les boucles Télégramme,
02:33 il y a un article de mes collègues du Figaro qui le raconte,
02:35 ça prouve à nouveau que faute d'idées fortes pour relancer idéologiquement son projet
02:40 et faute surtout d'un chef de majorité qui a les épaules, Gabriel Attal,
02:43 c'est un bon chef du gouvernement mais a du mal à être le chef de la majorité,
02:46 Emmanuel Macron est condamné à ce que ses hésitations
02:48 ne fassent qu'alimenter le doute au sein même de son propre camp.
02:51 Paul Sujit, merci beaucoup Paul.
02:53 [Musique]
02:57 Merci à tous !

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