Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous
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00:00 - Alain Jacobovitz est avec nous, avocat célèbre également. Bonjour cher maître.
00:07 - Bonjour Pascal.
00:09 - Je disais, et je vais le dire à tous ceux qui vont intervenir sur cette antenne, c'est qu'il y a beaucoup de tristesse aujourd'hui.
00:16 Parce que c'est un homme qui aura traversé nos vies avec une conscience, une hauteur de vue, une intelligence peu fréquente, disons-le.
00:28 Nous sommes aujourd'hui, Pascal, le 9 février. Le 9 février 1943, à Lyon, il y a eu une rafle de Klaus Barbie.
00:38 Parmi les victimes de cette rafle, il y avait un homme qui s'appelait Badinter. C'était le père de Robert Badinter.
00:47 Robert Badinter lui-même a échappé à cette rafle par un pur miracle.
00:53 Je crois pas au destin, mais nous sommes le 9 février. Et Robert Badinter a choisi de quitter ce monde le jour où son père a été raflé, le 9 février.
01:09 Voilà, pour moi, ça dit tant de choses de cet homme. Je suis orphelin pour la deuxième fois de ma vie.
01:21 Je n'ai pas de mots pour dire ce que je perds, bien sûr, mais surtout ce que nous perdons, ce que le barreau perd dans cet homme qui avait un supplément d'âme,
01:41 qui était capable d'être l'avocat des plus grands groupes financiers, des gens les plus puissants, mais qui était également capable de revêtir sa robe
01:52 pour aller tendre la main à un homme dont on voulait couper la tête. Voilà, c'était Robert Badinter.
02:00 Et c'était Robert Badinter jusqu'au dernier jour de sa vie, jusqu'à son dernier souffle, lui qui encore il y a quelques jours disait que le combat devait continuer
02:10 pour la suppression de la peine de mort non seulement en France, mais de partout dans le monde.
02:16 Voilà, pardon, je ne suis pas très loquace, mais je n'ai pas vraiment la force d'en dire davantage.