• il y a 9 mois
Jeff Wittenberg reçoit Éric Zemmour, polémiste et président de Reconquête, sur le plateau des 4 Vérités. 

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Transcription
00:00 Effectivement, bonjour Eric Zemmour.
00:03 Bonjour.
00:04 Merci d'être avec nous ce matin.
00:05 On l'a entendu, Gérald Darmanin a annoncé hier la fin du droit du sol à Mayotte, ça
00:09 fait beaucoup réagir.
00:10 Vous avez demandé aussitôt que cette réforme soit étendue à l'ensemble du territoire
00:15 et pourtant vous qui parliez d'invasion migratoire à Mayotte, je recite vos mots, devriez déjà
00:20 saluer une première mesure.
00:22 Il faut bien comprendre ce qu'est Mayotte et ce que représente Mayotte.
00:27 Mayotte c'est le miroir grossissant et en accéléré de la France métropolitaine.
00:34 Ce qui arrive à Mayotte, tous les français devraient regarder ce qui arrive à Mayotte,
00:37 c'est ce qui va arriver en France.
00:39 C'est ce qui arrive déjà d'ailleurs dans certains quartiers, en Seine-Saint-Denis,
00:43 à Marseille, etc.
00:44 Ça va être ça Mayotte.
00:45 La France, ça va être Mayotte.
00:47 Dans 10 ans, dans 15 ans.
00:48 Vous l'annoncez au futur, c'est même pas au conditionnel, vous êtes sûr ?
00:50 Non, c'est certain puisque c'est une logique, si vous voulez, démographique.
00:54 Ce sont des géographies qui font que la France hexagonale n'est pas située au milieu de
00:59 l'océan Indien à côté des Comores par exemple.
01:00 Bien sûr, vous avez tout à fait raison, sauf que, je vais vous dire, qu'est-ce qui se
01:03 passe à Mayotte ?
01:05 Vous avez maintenant la moitié de la population qui est étrangère.
01:08 Tous les gens des Comores, vous avez tout à fait raison, qui estiment d'ailleurs que
01:13 Mayotte leur appartient, et donc viennent à Mayotte pour faire naître leur enfant,
01:20 pour qu'il soit français, le fameux droit du sol, et pour qu'il touche toutes les allocations,
01:24 parce que même si les Mahorais sont plus pauvres que le reste des Français, ils sont
01:28 beaucoup plus riches que les Comoriens.
01:30 Mais ça ne suffit pas ça.
01:32 À partir de ce moment-là, quand vous avez la moitié de la population qui est étrangère,
01:36 on peut parler d'invasion.
01:37 On n'est plus dans une immigration classique et normale.
01:41 Par ailleurs, je tiens à vous dire que nous avons appris récemment qu'il y a de plus
01:46 en plus d'Africains, des Congolais et d'autres, qui ont compris que Mayotte pouvait être
01:51 une plateforme formidable pour le droit d'asile, qui déposent leurs dossiers au droit d'asile.
01:56 Il y a les associations, comme d'habitude, qui les aident à le remplir et qui peuvent
02:00 venir en France.
02:01 C'est cela Mayotte.
02:02 Donc c'est une véritable invasion.
02:04 Vous avez vu, je ne sais pas si France 2 a montré ces images de ces femmes qui se battent
02:09 parce qu'on les attaque à la machette avec des gamins de 14-15 ans.
02:13 Donc vous devriez saluer les propos de Gérald Darmanin lorsqu'il parle notamment de mettre
02:18 en place un rideau de fer maritime.
02:20 D'abord, j'attends qu'il le fasse.
02:23 J'attends toujours qu'il le fasse parce qu'il parle beaucoup, M.
02:26 Darmanin, et il n'agit pas beaucoup.
02:27 Par ailleurs, vous parlez du droit du sol.
02:30 Je comprends bien que M.
02:32 Darmanin, et c'est important, là vous avez raison, reconnaît que le droit du sol est
02:38 une pompe aspirante énorme pour l'immigration-invasion.
02:42 Donc il faut le supprimer.
02:44 Il a tout à fait raison.
02:45 Mais il ne faut pas s'arrêter à Mayotte.
02:46 Il faut le supprimer dans toute la France.
02:49 Tout simplement parce que c'est une des raisons majeures qui font que des millions d'Africains
02:55 rêvent de venir en France pour que leurs enfants soient français.
02:58 M.
02:59 Zemmour, comment si l'on renonce au droit du sol, permettre à des étrangers qui veulent
03:02 sincèrement acquérir la nationalité française, qui aiment notre pays, comment on fera si
03:09 on supprime le droit du sol ?
03:10 La France s'acquiert par la naturalisation.
03:13 Et on demande la naturalisation et on l'obtient si on est assimilé.
03:17 Je dis bien assimilé, c'est écrit dans le Code civil.
03:20 Donc à partir de là, ça existe.
03:23 Il y a 100 000 naturalisations par an.
03:25 C'est d'ailleurs beaucoup trop parce que la plupart de ces gens ne sont pas vraiment
03:29 assimilés.
03:30 On voit des femmes voilées qui viennent demander, qui obtiennent la naturalisation.
03:35 Donc si vous voulez, moi je pense que ça suffit largement.
03:38 Vous savez, il y a les Français, la France est pleine.
03:42 La France est à ras bord.
03:44 On ne peut plus accueillir de nouvelles immigrations.
03:46 Le droit du sol, ça remonte à Napoléon ?
03:47 Ah, cher monsieur, le droit du sol ne remonte pas à Napoléon d'ailleurs parce qu'il
03:52 remonte même plus loin.
03:53 C'est la monarchie qui a instauré un certain droit du sol.
03:56 Donc c'est une tradition française ?
03:58 Non, pas du tout.
03:59 Elle a été abolie par la Révolution française.
04:00 Tous les gens qui se prévalent de la République et des principes républicains se trompent.
04:04 Elle a été abolie par la Révolution française.
04:07 Elle n'a pas été restaurée par Napoléon qui aurait bien aimé parce que ça lui aurait
04:10 fait des soldats en plus.
04:11 Ça a été instauré au milieu du XIXe siècle, en 1849, en 1889, pour permettre en vérité
04:18 que les immigrés italiens et leurs enfants, à l'époque on avait des Italiens essentiellement,
04:23 fassent l'armée et se retrouvent face aux Allemands.
04:26 Je ne crois pas que l'on fasse la guerre aux Allemands.
04:29 On n'a donc plus besoin du droit du sol.
04:31 Au contraire, le droit du sol est devenu une arme majeure de l'invasion par la France.
04:35 C'est encore une tradition française, vous venez de le rappeler.
04:38 C'est encore une tradition historique.
04:39 Mais cher monsieur, il y a des mauvaises traditions, il y a des traditions qui sont dépassées.
04:42 Il faut le dire.
04:43 Il y a des grands pays démocratiques comme l'Italie qui n'ont pas le droit du sol.
04:47 Mais il n'y a aucun problème.
04:48 Les Italiens sont aussi démocratiques que nous et aussi respectables que nous.
04:53 Aujourd'hui, le droit du sol détruit la France.
04:56 Il faut supprimer le droit du sol, c'est tout.
04:57 Vous le dites ce matin, la question du droit du sol, de l'immigration.
05:00 Vous et votre tête de liste Marion Maréchal, aux élections européennes, vous les mettez
05:03 au cœur de vos arguments, même s'il s'agit d'abord d'une élection européenne.
05:08 Pour l'instant, les sondages ne montrent pas un décollage de la liste de Marion Maréchal,
05:13 entre 5 et 8 % pour les plus optimistes des intentions de vote.
05:17 5 % c'est le seuil requis pour avoir des députés européens.
05:21 Comment vous expliquez ?
05:22 Effectivement, vous avez raison, on est entre 5 et 8.
05:25 Il y a des sondages qui nous donnent à 6, à 7, à 8.
05:28 Vous savez, la campagne est longue.
05:30 Il faut installer la candidature de Marion Maréchal, il faut installer le parti Reconquête
05:35 qui n'était pas connu, nous n'avons que deux ans d'existence.
05:38 Les autres partis ont 50 ans, 60 ans d'existence.
05:41 Oui, mais vous-même les sondages étaient très bons pour la présidentielle.
05:43 Moi, vous savez, j'ai commencé à la présidentielle à 3 %, et je suis monté jusqu'au…
05:48 À un moment, vous êtes monté à 15.
05:49 J'étais même à 18 au second tour.
05:50 Et finalement, vous avez…
05:52 Ne revenons pas sur la présidentielle, c'est une autre histoire.
05:55 Je tiens à vous dire que les européennes, aujourd'hui, c'est une élection à la
06:00 proportionnelle.
06:01 C'est une élection à un tour.
06:03 Donc, il n'y a aucun vote utile, il n'y a aucun second tour.
06:07 Nous devons voter pour des convictions.
06:10 D'ailleurs, c'est ce que font les électeurs.
06:11 Pour l'instant, ils ne sont pas encore dans les élections européennes.
06:13 Donc, ils y viennent petit à petit.
06:15 Et Marion Maréchal fait une très bonne campagne et commence à attirer de plus en plus de
06:20 gens qui ont compris que…
06:21 Est-ce qu'elle ne souffre pas néanmoins, M. Zemmour, de la concurrence avec Jordan
06:24 Bardella qui, lui, bénéficie d'une vraie dynamique ?
06:26 Qu'est-ce qui peut convaincre des électeurs tentés par Jordan Bardella de voter plutôt
06:30 pour Marion Maréchal ?
06:31 Écoutez, on va…
06:32 Vous savez, si le Rassemblement National et Jordan Bardella n'ont que leur bon sondage
06:37 comme sujet…
06:38 Ils sont aussi en programme, ce n'est pas très éloigné du vôtre.
06:40 Alors justement, je ne suis pas d'accord avec…
06:42 Excusez-moi.
06:43 Quel point de différence ?
06:45 J'ai beaucoup de différence avec le Rassemblement National et avec Marine Le Pen et donc avec
06:51 Jordan Bardella.
06:52 Je vais vous les donner tout simplement.
06:54 Premièrement, Mme Le Pen pense que l'islam est compatible avec la République.
07:00 Pas moi.
07:01 Mme Le Pen pense qu'il n'y a pas de guerre de civilisation sur notre sol.
07:04 Pas moi.
07:05 Mme Le Pen a voté la loi d'immigration qui régularise 10 000 clandestins.
07:11 Je ne l'aurais pas fait.
07:13 Mme Le Pen veut donner les allocations sociales de la solidarité nationale aux étrangers.
07:19 Après un petit délai, mais moi je ne les donne pas même après un petit délai.
07:24 Par ailleurs, Mme Le Pen sur le plan économique et socialiste.
07:27 La liste de Jordan Bardella…
07:30 Oui, socialiste.
07:31 On n'a pas assez de temps pour rentrer dans les détails des programmes respectifs.
07:34 Je vais vous dire, par exemple, c'est très simple.
07:36 Ils étaient contre la réforme à 64 ans, j'étais pour.
07:41 Il y a des tas de mesures qui sont socialistes.
07:43 Par ailleurs, chers messieurs, au Parlement français, ils ont voté, les députés du
07:49 Rassemblement national, contre une loi qui contraignait à faire travailler les gens
07:54 qui touchaient l'ERSA.
07:55 Je tiens à le rappeler, même si d'autres disent le contraire.
07:59 Les députés du Rassemblement national ont voté contre.
08:01 Moi, j'aurais voté pour.
08:02 Il y a énormément de différences.
08:04 Pour l'instant, les électeurs tranchent plutôt, si on en croit les sondages, en
08:09 faveur du Rassemblement national.
08:10 Le soir de la réélection d'Emmanuel Macron, le 24 avril 2002, vous aviez dit que la défaite,
08:15 je vous cite, avait frappé le nom de Le Pen pour une huitième fois.
08:18 Vous aviez inclus en quelque sorte Jean-Marie et Marine.
08:21 Est-ce que vous diriez qu'il risque d'y avoir une neuvième fois en 2027, lorsque
08:25 vous voyez les sondages qui annoncent pour certains une victoire de Marine Le Pen ?
08:29 Moi, je pense.
08:30 Vous savez, Madame Le Pen, le soir du premier tour de 2022, était à 49 %.
08:35 Elle a fini à 41 %.
08:37 Écoutez, de toute façon, le sujet n'est pas là.
08:40 On est à trois ans de la présidentielle.
08:42 J'en ai connu bien d'autres qui gagnaient dans les sondages à trois ans de la présidentielle.
08:47 Vous ne la voyez toujours pas, élu président de la République.
08:50 C'est là que se pose la question.
08:51 Monsieur Juppé, Monsieur Jospin, Monsieur Balladur.
08:54 Vous voyez, tous ces gens-là qui étaient donnés vainqueurs à trois ans de la présidentielle
08:58 et qui finalement n'ont pas gagné.
08:59 Donc, nous verrons bien.
09:00 Mais il y a une deuxième question.
09:01 C'est être président pour quoi faire ? Si c'est pour ne rien faire, ça ne sert
09:07 à rien d'être élu.
09:08 Une dernière question.
09:09 Dans la pluie d'hommages et de réactions qu'a suscité la disparition de Robert Badinter
09:13 la semaine dernière, on n'a pas encore entendu la vôtre.
09:15 Quel regard portez-vous sur cet homme auquel on associe l'abolition de la peine de mort
09:19 et d'autres réformes aussi ?
09:20 Écoutez, je vous avoue que je n'aime pas ces messages formatés.
09:26 C'est pour ça que j'ai pris le temps avant de répondre.
09:28 Et comme je vous répondais, je peux le faire.
09:30 Évidemment, je respecte la personne, le talent, la carrière, la personnalité, l'histoire
09:37 personnelle de M.
09:38 Badinter et la peine de sa famille.
09:40 Mais j'ai avec M.
09:42 Badinter, dont l'œuvre politique dépasse sa personne, des désaccords de fond, je dirais
09:48 presque de philosophie politique.
09:49 Je pense qu'il a été le ministre de la Justice qui a accéléré le laxisme de la
09:57 justice.
09:58 Il a, en tant que président du Conseil constitutionnel, accéléré aussi…
10:02 Et sur la peine de mort, M.
10:04 Zemmour.
10:05 Que seriez-vous favorable au rétablissement de la peine de mort ?
10:07 Écoutez, moi, en tout cas, je pense que l'abolition de la peine de mort fut une erreur.
10:12 Je pense qu'elle a sapé la hiérarchie des sanctions et qu'à partir du moment
10:18 où on a dit que pour un crime, ça ne valait pas la mort du criminel, on a dit ensuite
10:23 que pour un crime, il ne faut pas de peine à rouler en cours.
10:27 Puis on a dit, ah ben non, il ne faut pas de peine.
10:30 Plus vous affaiblissez et plus vous réduisez la sanction, plus vous la délégitimez.
10:35 Donc il faudrait la rétablir ?
10:36 En tout cas, les Français y sont favorables.
10:39 Je vois la majorité de Français y est favorable.
10:40 Mais en tout cas, pour l'instant, ce que je tiens à vous dire, c'est que je pense
10:45 que ce fut une erreur.
10:46 Vous l'avez dit ce matin.
10:47 Merci beaucoup, Éric Zemmour, président de Reconquête.
10:49 C'est la Tude de tous les matins.
10:50 Merci, monsieur.

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