100% Sénat - Crise agricole : les syndicats auditionnés

  • il y a 6 mois
100% Sénat diffuse et décrypte les moments forts de l'examen des textes dans l'Hémicycle, ainsi que des auditions d'experts et de personnalités politiques entendues par les commissions du Sénat.
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00:00:10 Bonjour à tous, bienvenue dans votre émission 100% Sénat.
00:00:13 Aujourd'hui, nous vous proposons de revoir l'audition de deux syndicats agricoles
00:00:18 qui s'est déroulée ce mercredi au Sénat.
00:00:20 Arnaud Gaillot, président des Jeunes Agriculteurs,
00:00:22 et Véronique Marcheux, secrétaire générale de la Confédération Paysanne,
00:00:26 étaient entendues par la Commission des Affaires Économiques
00:00:29 au cœur des discussions.
00:00:31 Le futur projet de loi agricole, pour le représentant des GIA,
00:00:34 il faut que cette loi arrive rapidement
00:00:37 et que le gouvernement réponde davantage aux problématiques foncières
00:00:40 des jeunes qui s'installent.
00:00:41 Pour la Confédération Paysanne, le projet de loi prévu est décevant,
00:00:45 en particulier sur la question du revenu.
00:00:48 Je vous laisse découvrir ces échanges. Bonne séance.
00:00:51 Nous accueillons aujourd'hui pour cette audition,
00:00:54 M. Arnaud Gaillot.
00:00:56 Vous êtes producteur de canthé et de morbier.
00:00:59 Vous êtes installé dans le Doubs en polyculture et le vache.
00:01:03 Et après en avoir été le secrétaire général de 2019 à 2022,
00:01:10 vous êtes depuis cette date président du Syndicat des Jeunes Agriculteurs.
00:01:14 Mme Véronique Marcheux, vous êtes éleveuse en vache alétante dans le morbiant.
00:01:19 Et vous êtes la secrétaire générale de la Confédération Paysanne,
00:01:25 après en avoir été pendant plusieurs années,
00:01:27 l'une de ses secrétaires nationales.
00:01:30 Je suis toujours secrétaire nationale.
00:01:31 Et vous êtes toujours secrétaire nationale.
00:01:34 Donc c'est un attelage qui, certes, ne va pas de soi,
00:01:36 mais une configuration qui a le mérite
00:01:39 de permettre une écoute et un dialogue avec toutes les sensibilités,
00:01:44 après l'audition que nous avons eue la semaine dernière
00:01:47 avec le président de la FNSEA,
00:01:49 et à l'instant même avec le président des Chambres d'Agriculture.
00:01:54 Je tiens quand même à préciser,
00:01:56 Jean-Claude, que nous avions également proposé
00:01:59 à la coordination rurale d'être représentée ce matin,
00:02:03 mais que cette organisation a décliné notre invitation.
00:02:08 Et malheureusement, l'agenda de la Commission
00:02:10 ne permettait pas de recevoir de plus petits syndicats,
00:02:14 comme par exemple le MoDef, que cependant nous n'oublions pas.
00:02:17 Mais après ce cycle, nous aurons entendu trois organisations
00:02:21 qui pèsent trois quarts des voix aux élections consulaires,
00:02:26 et si la coordination rurale avait accepté notre invitation,
00:02:29 cela aurait fait 98%.
00:02:32 Monsieur le Président, Madame la Secrétaire Générale,
00:02:35 j'imagine que vous voudrez revenir en quelques mots
00:02:37 sur la crise agricole que nous venons de traverser.
00:02:41 Je rappelle à toutes fins utiles les différences
00:02:44 qui vous caractérisent a priori.
00:02:46 Les jeunes agriculteurs ont participé directement aux négociations
00:02:50 qui ont conduit aux deux paquets d'annonces du Premier ministre,
00:02:54 axés avant tout sur l'allègement de la pression normative,
00:02:57 y compris en matière environnementale,
00:03:00 pour lever les contraintes pesant sur la production.
00:03:03 Les jeunes agriculteurs ont appelé, avec la FNSEA,
00:03:07 à mettre fin au mouvement.
00:03:08 La Confédération paysanne a également été entendue par le gouvernement,
00:03:13 mais tendait à proposer un autre récit de la crise
00:03:16 que nous venons de traverser, davantage explicable selon elle
00:03:20 par la problématique des revenus agricoles trop faibles et trop inégaux.
00:03:25 Différence de taille, la Confédération appelle toujours
00:03:29 à poursuivre le mouvement de protestation.
00:03:32 Pour nuancer cette opposition schématique,
00:03:34 les jeunes agriculteurs ont également beaucoup insisté ces derniers jours
00:03:38 sur le nécessaire respect des lois EGalim,
00:03:41 afin d'assurer un juste prix de la matière première agricole.
00:03:46 Et la Confédération paysanne n'est pas en reste
00:03:49 pour dénoncer les tracasseries administratives de la PAC,
00:03:52 difficiles à assumer, en particulier pour les plus petites exploitations.
00:03:57 Un autre point commun qui vous réunit
00:03:59 est l'attention que vous portez l'un et l'autre, l'une et l'autre,
00:04:03 au défi du renouvellement des générations,
00:04:06 à l'heure où un agriculteur sur deux atteindra l'âge de la retraite,
00:04:11 d'ici à 2030.
00:04:13 Et entre installation et agrandissement,
00:04:16 il me semble que vos deux organisations
00:04:18 placent le curseur plutôt du côté de l'installation.
00:04:23 Donc, plutôt qu'une audition rétrospective sur les raisons de la colère,
00:04:27 qui ne vous empêchera pas bien sûr de la faire,
00:04:29 nous souhaiterions vraiment vous entendre
00:04:31 sur comment vous vous projetez vers les prochaines étapes,
00:04:34 et notamment les étapes législatives.
00:04:37 Donc, vous entendre sur les 11 articles de l'avant-projet de l'Ordre de l'Ordre de l'Occupation
00:04:42 sur le renouvellement des générations en agriculture.
00:04:45 Pouvez-vous nous donner votre avis en particulier
00:04:48 sur trois mesures structurantes de ce texte ?
00:04:50 La question foncière et l'outil dégroupement foncière école d'investissement,
00:04:56 le nouveau guichet unique de l'installation
00:04:58 de la transmission France Service Agriculture,
00:05:02 et le diagnostic modulaire de l'exploitation
00:05:06 lors de l'installation ou de la reprise d'une exploitation,
00:05:09 jugés trop peu structurants pour les uns,
00:05:12 ou au contraire, porteurs de contraintes nouvelles pour les autres.
00:05:16 Enfin, jusqu'où devrait-on selon vous ouvrir le champ du projet de loi à venir ?
00:05:22 Enfin, le Premier ministre a parlé de l'ajout d'un volet simplification et/ou compétitivité,
00:05:29 et le Sénat, avec la proposition de loi
00:05:32 pour un choc de compétitivité en faveur de la Ferme France,
00:05:35 de notre collègue Laurent Duplon,
00:05:37 rapporté par notre collègue Sophie Prima,
00:05:40 dispose d'ores et déjà d'un éventail de propositions
00:05:43 dans lesquelles le gouvernement ne s'est d'ailleurs pas privé de puiser
00:05:46 pour ces annonces récentes.
00:05:48 Il me semble que vous seriez tous les deux d'avis
00:05:50 d'ouvrir davantage ce texte,
00:05:52 mais que les dispositions supplémentaires
00:05:54 sont celles sur lesquelles vos vues seraient potentiellement les plus divergentes.
00:06:01 Voilà, je vous laisse la parole.
00:06:02 Madame la Secrétaire Générale, peut-être allez-vous commencer,
00:06:05 et ensuite Monsieur le Président.
00:06:07 Bonjour à toutes et à tous.
00:06:11 Je vais commencer par faire un petit retour sur la crise agricole
00:06:14 qu'on vient de vivre ces dernières semaines.
00:06:17 Pour nous, elle vient de loin.
00:06:19 Elle nous a pas du tout surpris.
00:06:21 Le malaise agricole, il est profond, il est connu.
00:06:25 Depuis longtemps, le nombre de fermes diminue,
00:06:29 le nombre de paysannes, paysans, agriculteurs, agricultrices est en chute libre.
00:06:33 Les suicides sont nombreux dans notre profession.
00:06:39 C'est une traduction du malaise qui existe,
00:06:44 qui est profond dans notre profession.
00:06:47 Et là, en fait, ça a été une expression de ce malaise-là,
00:06:52 qui s'est exprimé parce qu'il y avait
00:06:57 des contraintes administratives,
00:06:59 parce qu'il y avait du coup un abandon de la détaxation du GNR,
00:07:05 parce qu'il y avait des problèmes climatiques.
00:07:07 Mais en fait, le problème, il est très profond,
00:07:09 et le problème, il est lié à notre revenu.
00:07:11 Donc du coup, depuis le début,
00:07:14 nous, on porte la nécessité de s'attaquer à ce problème de revenu.
00:07:20 On fait vivre tout un écosystème, au sens système économique,
00:07:25 au-dessus de nous, en dessous de nous,
00:07:27 que ce soit Laval ou Lamont,
00:07:29 qui vit sur notre travail et qui du coup,
00:07:32 n'a pas du tout intérêt à ce que ce système évolue,
00:07:35 puisqu'il en bénéficie largement.
00:07:37 Et c'est nous qui faisons la variable d'ajustement.
00:07:41 Et c'est pourquoi il y a des fermes qui disparaissent.
00:07:44 C'est pourquoi il y a des paysans et des paysannes,
00:07:46 des agriculteurs, des agricultrices qui arrêtent leur métier.
00:07:49 Donc c'est vraiment une crise profonde
00:07:53 qui est due à l'absence de revenus et à l'absence de perspectives, en fait.
00:07:58 Toutes les solutions qui nous ont été apportées par M. Attal
00:08:02 lors de ces diverses annonces
00:08:05 ont été des mesures de court terme,
00:08:07 certes nécessaires pour une partie d'entre elles.
00:08:09 On ne va pas dire que tout est à jeter.
00:08:13 Il y avait des mesures d'urgence liées aux problèmes sanitaires,
00:08:16 des mesures d'urgence liées aux problèmes climatiques,
00:08:18 qui étaient nécessaires à prendre.
00:08:21 Mais en fait, il n'y a pas de vision à long terme.
00:08:24 Il n'y a pas de changement structurel par ces annonces.
00:08:27 On ne s'attaque pas à la question de notre revenu.
00:08:30 Nous, on revendiquait depuis le début de reprendre la question du prix,
00:08:36 qu'il est vraiment inscrit dans la loi
00:08:38 que nos produits agricoles ne puissent pas être achetés
00:08:40 en dessous de nos prix de revient,
00:08:42 notre prix de revient tenant compte à la fois
00:08:45 de nos coûts de production, mais aussi de notre revenu
00:08:48 et dans notre revenu, notre protection sociale.
00:08:50 Et en fait, on n'a toujours pas cette garantie-là.
00:08:52 Les lois EGalim successives ne le permettent pas d'une façon garantie,
00:08:57 d'autant plus qu'elles ne sont pas très bien appliquées.
00:08:59 Mais déjà, à la base, elles ne constituent pas cette assurance.
00:09:04 Et on demande aussi une protection par rapport au commerce international.
00:09:10 Et c'est pour ça qu'on demande l'arrêt des accords de libre-échange,
00:09:15 ou tout du moins de sortir l'agriculture
00:09:17 des accords de libre-échange qui mettent notre agriculture en compétition
00:09:21 avec les agricultures du monde entier et les agricultures aussi de l'Europe
00:09:26 et qui mettent à mal du coup nos fermes et là aussi touche à notre revenu.
00:09:33 Donc pour ces raisons-là, nous on n'a pas arrêté la mobilisation.
00:09:38 Aujourd'hui, il y a des confédérés qui se sont mobilisés à Châlons-en-Champagne.
00:09:42 On va continuer à porter nos mobilisations
00:09:45 tant qu'on n'aura pas des engagements sur l'assurance
00:09:48 de ne plus pouvoir vendre nos produits en dessous de nos coûts de revient
00:09:51 et sur la protection par rapport au commerce international
00:09:55 qui est extrêmement délétère pour notre agriculture
00:09:57 par un engagement sur la sortie de l'agriculture des accords de libre-échange.
00:10:03 Donc voilà très rapidement pour le contexte d'aujourd'hui.
00:10:06 On reviendra sur la suite après ?
00:10:08 Comme vous voulez ou si vous voulez déjà par rapport à ce que vous attendez du futur projet de loi ?
00:10:13 Alors je ne vous cache pas que par rapport à la loi d'orientation agricole,
00:10:16 on a été extrêmement déçus.
00:10:18 On s'était impliqués, mais je pense comme tous les syndicats agricoles,
00:10:22 dans la proposition du contenu de la loi qui devait être une loi très ambitieuse.
00:10:29 Et déjà, nous, dès le départ, on prenait cette nécessité
00:10:33 de s'attaquer à la question du revenu qui était pour nous impréalable.
00:10:37 En fait, on ne peut pas avoir d'installation agricole,
00:10:40 on ne peut pas avoir de maintien des fermes
00:10:42 si cette question du revenu n'est pas prise en compte.
00:10:45 Donc dès le début, on avait demandé à ce que la question du revenu
00:10:50 soit prise en compte dans cette loi d'orientation agricole.
00:10:54 Donc ce qui n'a pas été fait.
00:10:56 Et donc voilà, aujourd'hui, c'est crucial qu'on doit revenir là-dessus,
00:11:02 que ce projet de loi doit y revenir.
00:11:06 Et je pense qu'on reviendra peut-être dans les questions
00:11:10 sur les propositions qu'on avait portées.
00:11:13 D'accord. Je vais laisser la parole à mon collègue.
00:11:15 Ok, Madame la Secrétaire Générale. Monsieur le Président.
00:11:19 Oui, bonjour Madame la Présidente,
00:11:21 cher sénateur membre de la Commission Affaires économiques.
00:11:25 Rapidement, revenir quand même sur les mobilisations qu'ils ont eues.
00:11:28 Vous avez fait compte rendu d'une partie de ce qui s'est passé,
00:11:33 mais quand même saluer la mobilisation de l'ensemble du réseau GIA
00:11:35 et rappeler quand même que, contrairement à d'autres,
00:11:39 nous sommes en action depuis le mois d'octobre
00:11:41 et que nous n'avons pas attendu la tentation de déstabiliser un pays
00:11:47 ou de semer des troubles irrévocables.
00:11:49 Et que ça fait un moment qu'on alerte, notamment avec les panneaux à l'envers,
00:11:54 sur le fait d'un malaise agricole et qu'il est temps d'entendre
00:11:58 et de comprendre les revendications qu'on le fait.
00:12:01 Quand même plus de 500 actions, plus de 40 000 agriculteurs mobilisés.
00:12:06 Donc voilà, être fier quand même du réseau Jeunes agriculteurs
00:12:08 pour la tenue d'une grande partie des actions dans le respect des biens et des personnes,
00:12:14 même s'il y a sûrement des débordements à des endroits à noter.
00:12:18 Mais comme je l'ai souvent rappelé, le mot d'ordre chez nous est assez clair.
00:12:21 Le respect des biens et des personnes, que les lois de la République ne sont pas mis en suspens
00:12:24 parce que nous sommes en mobilisation et que chacun devra assumer ses actes si il y a lieu.
00:12:30 Vous dire que la remobilisation, elle passe avant tout sur le changement de logiciel.
00:12:37 Le changement de logiciel, il veut dire beaucoup de choses,
00:12:40 mais c'est qu'à un moment donné, il faut qu'on arrive à retrouver dans ce pays
00:12:45 que quand nous représentants parlons avec vous élus,
00:12:48 les actes derrière se produisent sur le terrain et sur le territoire
00:12:52 parce qu'on sent quand même une déconnexion à plusieurs types d'exemples.
00:12:55 Mais voilà, il y a quand même un problème là-dessus.
00:12:59 Ce sentiment quand même de finalement toujours plus,
00:13:02 mais finalement sans contrôler ce qui rentre chez nous sur l'alimentation.
00:13:07 Ce sentiment de vouloir toujours faire mieux, même au sein de l'Europe,
00:13:10 avec des normes qui ne sont pas forcément respectées ailleurs en Europe.
00:13:15 Et au-delà de ça, je pense qu'il y a un autre vrai problème,
00:13:18 c'est le sentiment de mal-être agricole qui pèse chez beaucoup de gens, n'empêche qu'il s'exprimait.
00:13:22 Ce sentiment fait finalement d'être toujours le responsable,
00:13:26 le responsable du mal-être des animaux,
00:13:28 le responsable de cet environnement qui est en train de se détruire,
00:13:33 finalement le responsable de tous les maux qu'il y aurait sur cette planète à l'heure actuelle.
00:13:37 Et le sentiment d'être la cible idéale,
00:13:40 alors peut-être parce que nous ne sommes plus que 400 000 à l'heure actuelle
00:13:42 et que finalement nous sommes moins importants que d'autres,
00:13:45 mais quand même un sentiment assez général là-dessus.
00:13:48 Et bien sûr, un sujet en lien avec leur venue,
00:13:51 et l'application pleine et entière des galimes.
00:13:56 Certes, il y a aussi du boulot chez nous sur la contractualisation,
00:13:59 mais on l'a vu encore quand même là sur les négociations commerciales,
00:14:03 c'est quand même tendu, c'est compliqué,
00:14:05 et donc à un moment donné à faire appliquer.
00:14:07 Moi, je le dis assez facilement,
00:14:12 je pense que tout le monde se lève le matin pour gagner de l'argent.
00:14:14 Ce qui est problématique, c'est quand des gens commencent à gagner beaucoup d'argent sur le dos des autres
00:14:18 parce qu'ils ne leur rendent pas la juste valeur de ce qu'ils leur doivent.
00:14:21 Et donc ça, il faut qu'on arrive à le changer et à le faire prendre en compte,
00:14:25 et comment on le fait. Je pense qu'on a un besoin quand même dans ce pays,
00:14:28 mais j'y reviendrai, de savoir à un moment donné comment on repositionne notre agriculture,
00:14:32 qu'elle soit française, mais qu'elle soit même européenne,
00:14:34 dans ce monde global où beaucoup de choses bougent,
00:14:38 beaucoup de positions ont fait, et finalement,
00:14:39 quelle agriculture on choisit de faire dans notre pays et comment on le fait.
00:14:43 Et ça, j'y reviendrai peut-être à travers le pacte et la loi.
00:14:47 Vous l'avez souligné, qu'on a participé aux négociations avec le gouvernement,
00:14:53 notamment sur les sujets du mois de la simplification,
00:14:56 parce que ça, c'est quand même quelque chose qui pose pas mal de problèmes,
00:14:59 ces contraintes, cette suradministration, où par exemple,
00:15:02 on vous demande de conserver pendant cinq ans les baux d'enlèvement,
00:15:07 comme quoi la coopérative est venue chercher les animaux chez vous,
00:15:11 et que finalement, vu que c'est écrit au crayon,
00:15:16 quelques années plus tard, c'est effacé, on n'y voit plus rien,
00:15:19 les gens passent et des meilleurs, et donc sur ça, il y a un gros boulot à faire,
00:15:23 et je suis en lien avec les préfets, je pense qu'il faut qu'on avance sur ça.
00:15:27 Sur, bien sûr, les mesures d'urgence, on ne va pas les reciter,
00:15:30 mais que ce soit la MHE, les versements PAC,
00:15:33 parce qu'à un moment donné, quand nous, on doit de l'argent à l'État,
00:15:36 on n'a pas trop de délai, par contre, à l'inversement,
00:15:40 qu'il y ait encore des gens qui ne soient pas payés de la grippe aviaire,
00:15:43 de la tuberculose, ce n'est pas normal.
00:15:47 Bien sûr, des mesures en faveur de l'origine France,
00:15:49 parce qu'on avait quand même obtenu, il y a à l'époque,
00:15:52 l'étiquetage d'origine obligatoire qui avait été cassé au niveau de la Cour européenne,
00:15:56 mais on sent quand même une dérive qui est repartie avec le Made in France,
00:16:00 parce que oui, dès l'instant qu'il est passé dans une vigne française,
00:16:03 indirectement, il y a une pâte française,
00:16:05 mais derrière, on se rend compte que l'origine n'est plus souvent pas d'origine française,
00:16:09 et c'est indirectement une tromperie pour nos consommateurs.
00:16:13 Les mesures sur la compétitivité, notamment sur le TODE,
00:16:16 sur les travails saisonniers, je pense là à nos amis viticulteurs,
00:16:19 filière Arbo, fruits et légumes qui est quand même en souffrance,
00:16:23 et là, je pense que c'est un point pas négligeable pour eux.
00:16:27 Bien sûr, toutes les mesures de surtransposition.
00:16:31 L'écofito, alors, on a beaucoup été attaqué là-dessus,
00:16:36 JIA peut-être un peu moins que le syndicat de la FNSEA,
00:16:39 mais pourquoi avoir demandé l'arrêt d'écofito ?
00:16:42 C'est qu'il y a mon demi, quand il y a eu un écofito 1 qui n'a pas marché,
00:16:45 un écofito 2 qui n'a pas marché,
00:16:46 et qu'on fait un écofito 3 avec exactement les mêmes ingrédients.
00:16:50 Si tout le monde fait un peu de cuisine, si on reprend la même recette,
00:16:52 et que finalement tout le monde a trouvé la soupe mauvaise,
00:16:55 il ne faut pas recommencer, sinon on finira exactement pareil.
00:16:58 Et donc, la stratégie là-dessus, elle est de dire à un moment donné
00:17:01 comment on trouve un logiciel qui nous permet sur les phytosanitaires
00:17:04 de trouver une stratégie assez claire et nette,
00:17:07 de se dire, OK, il y a une trajectoire à avoir,
00:17:10 qui finalement, personne ne pourrait contester,
00:17:11 et de se dire comment on préserve un environnement
00:17:14 qui est toujours mis de plus en plus en tension
00:17:16 par le fait d'une population qui augmente,
00:17:18 par le fait de nouvelles technologies, par ceci, par cela,
00:17:21 mais qu'on garantit des niveaux de production et un environnement.
00:17:24 Donc, retrouver de l'intelligence, retrouver finalement quand même
00:17:27 la mise en avant des efforts faits par agriculture,
00:17:31 parce qu'un écofito comme il est fait actuellement
00:17:33 ne récompense jamais les efforts agricoles,
00:17:35 et quoi qu'on fera, on sera toujours mauvais.
00:17:37 Donc là-dessus, on a le sentiment d'avoir, comme était entendu,
00:17:41 ce qu'il va falloir vraiment lancer le travail,
00:17:43 et qu'on aboutisse d'ici ça.
00:17:45 Et enfin, quand même nous, qui n'est pas négligeable pour JIA,
00:17:49 des engagements pour aller plus loin sur l'installation
00:17:52 et la transmission, notamment le rehaussement du budget
00:17:55 de l'AITA, qui est l'accompagnement à l'installation
00:17:58 et transmission, avec une enveloppe qui est portée
00:18:00 à 20 millions au lieu de 13 millions,
00:18:02 des mesures fiscales et sociales qui ont été annoncées,
00:18:05 qui pourraient se faire dans les militaires,
00:18:07 mais surtout un calendrier pour travailler d'ici le prochain PLF,
00:18:10 pour aller encore plus loin sur la transmission,
00:18:14 et aussi comment on pourrait lutter contre l'inflation des taux,
00:18:17 qui, je ne vous le cache pas actuellement, avec des taux,
00:18:19 comme on le connaît tous, qui pénalisent pas mal
00:18:22 les reprises d'exploitation agricole en ce moment.
00:18:25 Maintenant, le travail, j'ai envie de dire, est face à nous,
00:18:28 et c'est pour ça que nous avons appelé à suspendre
00:18:31 la forme de mobilisation.
00:18:32 On n'a pas arrêté, on a suspendu cette forme de mobilisation
00:18:35 de blocage, et qu'on a appelé notre réseau à aller retravailler
00:18:38 comme on le fait tous les jours, en tant que responsables syndicaux,
00:18:41 nous au national, mais aussi en région et en département,
00:18:44 avec les services de l'État, toutes les personnes
00:18:47 qui auront envie de travailler, pour faire avancer
00:18:50 ce qu'on a pu obtenir sous une mesure de simplification
00:18:52 sur les changements logiciels, sur les EGA,
00:18:55 sur l'installation, sur la transmission.
00:18:57 Bien sûr, le calendrier de fin février, avec le rendez-vous
00:19:00 du Salon de l'Agriculture, où il faudra quand même
00:19:01 que les premiers actes d'engagement,
00:19:03 d'une prise de conscience et de volonté de changer
00:19:08 doivent se faire sentir, et d'ici juin ou plus tard,
00:19:11 avoir quand même ce qu'on dit, le package qui montre
00:19:13 que ça y est, on est parti sur une nouvelle forme
00:19:15 et une nouvelle base, avec bien sûr,
00:19:19 des élections européennes qui arrivent au mois de juin aussi,
00:19:22 et qui pourront être aussi un marqueur et un rendez-vous
00:19:25 qu'on se tâchera de faire sur la PLOA, comme vous avez demandé.
00:19:30 J'aimerais quand même insister sur le fait qu'on sera
00:19:34 quand même vigilants à ce qu'on garde quand même
00:19:37 l'aboutissement de cette loi, et c'est ce qu'on a rappelé
00:19:39 pendant les négociations, qu'on puisse profiter de la loi
00:19:42 pour mettre des mesures de simplification,
00:19:44 des mesures sur des normes environnementales, tout ça.
00:19:47 Nous, ça nous paraît judicieux parce que c'est un outil législatif,
00:19:50 donc c'est très bien qu'il y a des mesures qui aient été demandées
00:19:51 par les agriculteurs qui passent par le cadre législatif.
00:19:55 Vous avez parlé de la PPL compétitivité.
00:19:58 Oui, après, il ne faut pas que cette loi soit reportée,
00:20:01 j'ai envie de dire, à Noël.
00:20:03 Il faut quand même qu'on reste sur le timing.
00:20:05 Je pense que beaucoup de choses sont déjà prêtes, en plus, existent.
00:20:08 Donc il faut juste que, rapidement, les personnes concernées
00:20:11 se mettent autour d'une table et de voir comment on atterrisse
00:20:13 assez rapidement sur cette loi-là.
00:20:15 Parce que, même si tout n'était pas au rendez-vous dans la loi,
00:20:21 et oui, elle avait changé de nom, d'ailleurs,
00:20:23 elle ne s'appelait plus loi d'orientation et d'avenir agricole,
00:20:26 elle s'appelait loi pour le renouvellement des générations agricoles,
00:20:29 parce qu'elle comporte quand même un gros volet,
00:20:32 que ce soit sur la promotion métier, dans les écoles,
00:20:34 sur l'attractivité du métier, comment communiquer auprès d'un grand nombre.
00:20:38 Vous l'avez vu, il y a une proposition qui serait l'ambition
00:20:41 que toutes les écoles aillent dans des fermes.
00:20:43 Et ça, je pense que c'est quelque chose d'important,
00:20:45 qu'on reconnecte la nouvelle génération avec l'agriculture.
00:20:49 Et quand les jeunes sont allés dans les fermes,
00:20:51 on sait qu'ils en parlent le soir.
00:20:52 Et avec les parents, ça crée du dialogue.
00:20:54 Il y a quand même des mesures sur l'installation, sur la formation.
00:20:59 Vous l'avez parlé, sur le guichet unique.
00:21:01 Nous, c'est quelque chose qu'on avait fait naître d'un rapport d'orientation en 2020,
00:21:07 en disant qu'à un moment donné,
00:21:08 ce n'est pas possible de continuer d'avoir des gens, finalement,
00:21:11 qui ne savent pas où aller, quand ils ont envie de s'installer,
00:21:13 et qui ont du mal à trouver les réponses.
00:21:15 Et donc, le fait d'avoir un guichet unique, c'est que c'est clairement identifié,
00:21:19 où c'est que c'est et où ça se porte.
00:21:21 Après, sur le débat de qui les porte, moi, je l'entends.
00:21:26 Moi, je pense qu'à un moment donné,
00:21:27 les chambres d'agriculture sont un outil institutionnel,
00:21:31 sous tutelle quand même de l'État,
00:21:33 représenté par le suffrage universel,
00:21:36 qui est le principe démocratique de notre pays.
00:21:38 Donc, à un moment donné, je veux bien qu'on dise que ce n'est pas le bon qui le porte,
00:21:42 mais qui est le plus neutre, à l'heure actuelle, dans l'agriculture,
00:21:44 pour porter cet outil-là,
00:21:46 à moins qu'on veuille changer de système dans ce pays.
00:21:50 Mais, à l'heure actuelle, je n'ai pas l'impression
00:21:52 qu'on veuille remettre en cause notre système démocratique.
00:21:55 Je veux dire quand même que quelques points nous inquiètent sur la loi,
00:22:02 et notamment, mais ça, on l'a poussé au Premier ministre,
00:22:05 et je trouve le sentiment qu'il l'a entendu et que ça sera enlevé,
00:22:09 mais c'était le diagnostic seul.
00:22:11 Parce que la première chose est assez simple,
00:22:14 c'est que vu que l'Europe, en débat actuellement,
00:22:16 il ne nous semble pas opportun que la France fasse un cadre
00:22:19 avant même de savoir ce que l'Europe fera.
00:22:21 Et donc, ça nous paraît pas bon, d'une.
00:22:23 Et la deuxième chose, c'est qu'on n'a pas été capable vraiment
00:22:26 de nous expliquer qu'est-ce qu'on voulait faire avec ça.
00:22:28 Donc, j'ai envie de vous dire que vu qu'il y a quand même
00:22:31 un sentiment de méfiance entre le monde agricole
00:22:33 et une partie de la classe politique, au moins de ces institutions,
00:22:37 on préfère rester prudent.
00:22:40 Nous, ce qu'on avait poussé, c'est plutôt un diagnostic généraliste
00:22:43 qui permet de faire une étude de l'exploitation
00:22:49 pour voir la durabilité de l'exploitation,
00:22:51 qu'elle soit sur la partie économique,
00:22:53 en termes de rentabilité, en termes de potentiel de filière,
00:22:57 qu'elle soit sur l'adaptation au changement climatique,
00:23:00 comment la ferme est positionnée pour se prémunir demain
00:23:03 au changement climatique, en fonction du climat,
00:23:06 en fonction des aléas, en fonction de ses cultures,
00:23:09 qu'on puisse conseiller le jeune au moment de son installation.
00:23:11 On est bien sûr du conseil, parce qu'il y a un moment donné,
00:23:13 ça reste aussi de la liberté d'entreprendre.
00:23:16 Et on ne va pas obliger à faire les prescriptions,
00:23:19 mais au moins, il conseille et qu'il ait tous les éléments
00:23:22 en sa position au moment où il s'installe.
00:23:25 Et ça fait le lien avec la volonté de renforcer le côté formation.
00:23:30 Alors, il y a la formation scolaire,
00:23:33 et à un moment donné, on ne pourra pas tout demander à l'école,
00:23:35 parce qu'on ne va pas faire sortir les gens à 40 ans de l'école.
00:23:39 Mais il faut aussi qu'on ait la possibilité de la formation continue.
00:23:43 Vous avez beaucoup d'autres corps de métier
00:23:46 où les gens se forment tout au long de leur carrière,
00:23:49 que ce soit pour la montée en compétence sur des postes,
00:23:51 mais aussi pour que ce soit de l'acquisition de compétences personnelles
00:23:54 et de la progression.
00:23:55 Là-dessus, il ne faut pas se le cacher,
00:23:57 je pense qu'on est trop faible encore sur le monde agricole,
00:23:59 et ça, il faut qu'on l'encourage encore plus
00:24:01 et qu'on le pousse encore plus,
00:24:03 parce que qui peut prétendre tout savoir
00:24:06 jusqu'à, finalement, la fin de sa vie,
00:24:08 si je peux utiliser cette expression-là ?
00:24:10 On en apprend tous les jours.
00:24:11 Et donc, il faut qu'on puisse en permanence
00:24:13 amener nos agriculteurs, nos agricultrices
00:24:15 à se remettre en cause, à se poser des questions
00:24:17 et à s'enrichir de ce qui se passe autour.
00:24:22 Vous dire que sur le sujet foncier,
00:24:24 on ne vous cache pas que chez les jeunes agriculteurs,
00:24:26 on l'a plutôt vu avec réticence.
00:24:29 Alors oui, on entend parler renouvellement des gérations
00:24:32 par l'installation sans parler foncier.
00:24:35 Oui, mais comment et pourquoi ?
00:24:38 Ouvrir une boîte de Pandore sur le foncier
00:24:41 sans avoir déjà identifié les vrais leviers,
00:24:44 avoir pu mettre tous les acteurs autour d'une table et discuter,
00:24:46 parce que chacun voit son intérêt personnel,
00:24:48 mais peut vite trouver aussi qu'il a peut-être plus sa perte
00:24:51 qu'à gagner si on ouvre vraiment tout et qu'on y va à fond.
00:24:54 Moi, j'attire votre attention sur notre système agricole français
00:24:57 qui est en grande partie, et dont c'est le cas pour ma part,
00:25:02 sur le système du fermage et de la mise à bail.
00:25:04 Et on n'a pas beaucoup d'agriculteurs
00:25:06 qui sont propriétaires de leur terrain,
00:25:08 notamment en élevage,
00:25:09 notamment dans des fermes de taille moyenne
00:25:12 ou dans des zones où d'ailleurs on a des fortes valeurs ajoutées.
00:25:15 Beaucoup sont en location, beaucoup sont en fermage.
00:25:18 Et le fermage permet quand même l'accès à des jeunes
00:25:23 qui ne sont pas issus de familles agricoles,
00:25:24 qui ne sont pas issus de familles aisées,
00:25:26 d'accéder aux métiers et de pouvoir reprendre une exploitation
00:25:29 sans avoir un pactole à l'investissement, tout ça.
00:25:32 Ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas s'interdire de travailler
00:25:34 à comment rendre le fermage attractif et volontaire.
00:25:37 Ça ne veut pas dire qu'il faut s'interdire de travailler
00:25:40 comment on peut mettre des outils de fermage en place,
00:25:42 ou des outils de portage du moins,
00:25:44 des outils de portage parce qu'il y a un moment donné,
00:25:46 il ne faut pas qu'on puisse laisser partir notre sol,
00:25:49 si je puis dire, à l'extérieur de ce pays,
00:25:51 mais comment on le fait intelligemment
00:25:53 et donc à voir comment on peut l'anticiper
00:25:57 et comment on peut le faire.
00:25:58 Et ce qui nous manque encore et qui est absent,
00:26:00 et ça faisait le lien avec ce qu'on disait
00:26:02 sur les mesures de transmission,
00:26:03 on avait fait un livre blanc sur la transmission
00:26:05 avec beaucoup de propositions qui restent certes
00:26:07 à l'heure actuelle généralistes.
00:26:09 Il faut rentrer ce coup-ci dans le mécanique, dans le détail,
00:26:11 mais pour ça il faut aussi que Bercy se mette à travailler
00:26:14 aussi avec nous pour proposer quelque chose.
00:26:18 Parce que moi je veux bien entendre dire
00:26:19 que nos idées ne sont pas les bonnes,
00:26:21 mais à un moment donné,
00:26:22 il faut me proposer quelque chose en retour
00:26:24 et qu'est-ce qu'on fait en place.
00:26:25 On ne peut pas s'indigner que des Chinois
00:26:28 viennent acheter des vignobles,
00:26:29 mais que finalement le vignoble ne peut pas être repris
00:26:31 par les enfants d'une génération
00:26:33 qui ont construit ce vignoble-là pendant des années.
00:26:35 Donc on peut faire les grands discours,
00:26:36 mais ça serait bien qu'il y ait les actes.
00:26:38 Et donc on a besoin de mesures de transmission fortes.
00:26:41 Et je pense que c'est de l'investissement.
00:26:42 Certes c'est une dépense nette à l'instant T,
00:26:45 mais c'est un investissement pour l'avenir
00:26:46 parce que c'est garder un patrimoine national,
00:26:49 c'est garder des outils de production sur notre sol
00:26:52 et ça permet d'avoir, comme vous le dites,
00:26:54 une souveraineté alimentaire dans ce pays.
00:26:57 Et je pense que le mot souveraineté,
00:26:59 pour les plus aguerris,
00:27:00 est en train de prendre tout son sens
00:27:03 dans les crises qu'on traverse.
00:27:04 L'Ukraine, le conflit ukrainien,
00:27:06 nous rappelle à quel point finalement
00:27:07 la fragilité peut être vite rapide.
00:27:10 Et je pense que beaucoup de nos concitoyens
00:27:12 ont oublié qu'au moment du Covid
00:27:15 où tout était fermé ou tout arrêté,
00:27:17 les rayons ne sont jamais vidés.
00:27:18 Donc c'est bien quand même la preuve
00:27:20 qu'on a une puissance agricole en France
00:27:21 et que ça serait bien qu'on la conserve.
00:27:25 Donc pour en finir,
00:27:28 et ne pas être plus long dans les propos d'introduction,
00:27:31 je veux dire qu'on comptera,
00:27:32 comme on a toujours,
00:27:34 qu'on demandera votre soutien
00:27:36 et le travail qu'on mène toujours avec vous
00:27:40 sur cette loi, sur ces PAC,
00:27:42 sur ce qui va arriver aussi
00:27:43 sur une mesure de simplification.
00:27:45 Vous dire que vous nous trouverez à vos côtés
00:27:48 pour travailler,
00:27:50 comme nous l'avons toujours fait,
00:27:52 parce que c'est la physiologie de notre syndicat
00:27:55 et de moi en tant que président,
00:27:57 c'est que nous sommes un syndicat à politique
00:27:59 et que nous travaillons avec tout le monde.
00:28:02 Et puis quand je vois qu'on nous targue
00:28:04 d'être proche du pouvoir,
00:28:05 vous me permettrez la petite boutade
00:28:07 de dire que finalement, du coup,
00:28:08 je ne sais pas si nous sommes de droite, de gauche
00:28:10 ou du centre,
00:28:11 vu que nous avons 60 ans d'existence
00:28:14 et que nous avons toujours été targués
00:28:15 proche du pouvoir.
00:28:16 Finalement, je ne sais pas de quel bord nous sommes.
00:28:18 Donc c'est la réponse que je ferai à nos amis.
00:28:23 Et voilà.
00:28:26 Enfin, c'est ce que je pouvais vous dire.
00:28:27 Mais je pense qu'on porte l'ambition
00:28:29 de vous dire en conclusion
00:28:30 que les jeunes croient en ce métier,
00:28:32 les jeunes croient en la souveraineté alimentaire,
00:28:35 ils croient en leur métier.
00:28:36 On le voit dans nos lycées.
00:28:37 Les lycées sont plutôt remplis
00:28:38 avec des gens qui ont envie.
00:28:40 Je pense qu'il faut juste qu'on redonne confiance
00:28:41 à cette jeunesse agricole.
00:28:43 Comme ils font le rêve américain,
00:28:45 le rêve australien,
00:28:46 que finalement dans ces pays-là,
00:28:47 avec quelques idées et quelques sous en poche,
00:28:49 c'est possible.
00:28:50 Et bien comment on retrouve cette même envie-là
00:28:52 dans notre pays ?
00:28:53 Parce qu'on a les chercheurs,
00:28:54 on a les entreprises,
00:28:55 on a la qualité, on a l'excellence.
00:28:57 Il faut juste qu'on redonne confiance à cette jeunesse
00:29:00 et qu'on arrête de laisser croire
00:29:02 qu'il n'y a pas d'avenir,
00:29:03 que tout est fouinouille
00:29:05 et que la seule solution, c'est la récession.
00:29:07 Merci.
00:29:07 Merci, Monsieur le Président.
00:29:09 Madame la Secrétaire Générale,
00:29:10 avant de passer aux questions,
00:29:11 vous voulez revenir sur quelques points peut-être ?
00:29:13 Du coup, moi, je vais vous dire un petit peu
00:29:16 ce qu'on avait porté pour cette loi d'orientation,
00:29:18 puisque je m'étais arrêtée plutôt à l'analyse
00:29:20 de la situation actuelle.
00:29:22 Donc sur l'orientation et la formation,
00:29:24 on avait vraiment porté de continuer
00:29:26 à soutenir largement l'enseignement agricole.
00:29:30 Il y a beaucoup de propositions qui ont été faites
00:29:32 qui permettent plutôt de créer des nouvelles formations
00:29:37 qui ne sont peut-être pas nécessaires.
00:29:39 Il faut peut-être donner plus de moyens
00:29:40 à celles qui existent déjà.
00:29:42 Garder le rôle d'expérimentateur
00:29:46 pour les pépinières d'entreprise,
00:29:47 parce qu'effectivement, aujourd'hui,
00:29:48 on a affaire à un nouveau public
00:29:50 qui n'est pas en lien de façon familiale
00:29:53 ou proche avec le milieu agricole.
00:29:55 Donc vraiment leur donner la possibilité
00:29:58 de pouvoir se tester
00:30:00 avant de vraiment faire ce métier-là.
00:30:04 Sur l'installation et la transmission,
00:30:07 donc c'est vraiment l'installation pour nous.
00:30:09 Vous savez qu'on prône d'avoir
00:30:11 au moins un million de paysannes et de paysans
00:30:13 pour pouvoir répondre aux enjeux d'alimentation
00:30:16 et en même temps répondre aux enjeux environnementaux
00:30:21 et climatiques qui sont très prégnants aujourd'hui.
00:30:26 Donc pour avoir des installations nombreuses,
00:30:30 nous, tout comme les GIA,
00:30:32 on pense que le foncier, c'est une pierre angulaire
00:30:35 de ces installations.
00:30:36 Et tout comme du coup mon collègue qui vient de parler,
00:30:40 la préservation du droit du fermage,
00:30:41 c'est quelque chose qu'on défend bec et ongles.
00:30:45 C'est la raison pour laquelle aujourd'hui,
00:30:47 il y a encore des fermes qui restent
00:30:50 familiales et à taille humaine.
00:30:52 Et du coup, il faut vraiment, vraiment
00:30:55 protéger cet outil.
00:30:57 Protéger aussi, garder les affaires
00:31:00 et renforcer leurs actions.
00:31:03 Et un peu faire évoluer la gouvernance,
00:31:05 ça nous paraît nécessaire puisque ça a permis
00:31:07 de maintenir l'agriculture sans une évolution
00:31:11 vers une agriculture trop trop industrielle,
00:31:14 même si elle en prend le chemin.
00:31:15 Donc préserver les terres agricoles,
00:31:18 répartir le foncier, donc par ces outils de régulation
00:31:21 que sont la SAFER et par le fermage.
00:31:24 Travailler à la restructuration et à la division
00:31:27 des exploitations surcapitalisées aujourd'hui
00:31:30 qui ne sont plus transmissibles.
00:31:32 Encadrer les montages sociétaires
00:31:34 et interdire le travail à façon intégrale
00:31:36 qui du coup fait sortir complètement
00:31:40 l'agriculture, enfin participe à la financiarisation
00:31:44 de l'agriculture.
00:31:45 L'accès à l'eau aussi, le partage de la ressource
00:31:48 en eau est un point à travailler énormément.
00:31:54 Donc l'introduction d'un droit au revenu,
00:31:56 ça je vous en ai déjà parlé tout à l'heure.
00:31:58 Renforcer notre protection sociale aussi
00:32:01 avec les aides aux logements, le droit au remplacement
00:32:04 qui a été amélioré dans le dernier projet de loi de finances.
00:32:08 Mais on peut encore aller plus loin parce qu'en fait
00:32:10 il pourrait aussi bénéficier à d'autres productions
00:32:14 qu'aux seuls éleveurs.
00:32:16 Peut-être doit-on y mettre un plafond pour les revenus
00:32:20 mais en tout cas il y a plein d'autres fermes
00:32:21 que les fermes d'élevage qui aujourd'hui ont besoin
00:32:24 de s'arrêter un peu, de pouvoir prendre des congés
00:32:30 soit pour se reposer comme tout un chacun,
00:32:34 soit pour se former et donc du coup il faut améliorer
00:32:37 encore ces congés de remplacement.
00:32:42 Accompagner à toutes les étapes de l'installation
00:32:48 et surtout la diversité des profils.
00:32:52 Donc aujourd'hui dans le projet de loi qui nous est proposé
00:32:55 il y a un guichet unique qui serait du coup porté
00:32:58 par les chambres d'agriculture.
00:33:01 Pourquoi pas si on a la garantie quand même
00:33:03 que tous les parcours peuvent être accompagnés
00:33:09 et surtout avec une révision de la gouvernance des chambres
00:33:12 puisque aujourd'hui la gouvernance des chambres
00:33:14 ne laisse aucune place au syndicat minoritaire
00:33:17 dont la Confédération paysanne fait partie.
00:33:19 On pèse très peu sur les politiques qui sont accompagnées
00:33:22 par les chambres d'agriculture et donc nous on demande
00:33:25 du coup une révision de la gouvernance des chambres.
00:33:28 On demande à la reconnaissance
00:33:32 du coup des gens qui ont voté pour nous
00:33:35 et ce n'est pas fait aujourd'hui dans la répartition des sièges
00:33:39 ni dans la répartition des financements.
00:33:42 Voilà donc on demande OK pour le guichet unique
00:33:44 mais avec une révision de la gouvernance des chambres.
00:33:48 Mais on voit aussi ce que ça donne en agriculture aujourd'hui.
00:33:54 La crise elle ne vient pas de nulle part.
00:33:55 C'est des politiques publiques qui nous ont menées là
00:33:58 et elles ont été accompagnées par juste une fraction du syndicalisme.
00:34:02 Le syndicalisme majoritaire effectivement
00:34:08 mais quand même qui nous a amenées là où on est aujourd'hui.
00:34:11 Après vous nous avez parlé du choc de la loi,
00:34:16 du choc de compétitivité qu'on retrouvait beaucoup
00:34:18 dans les annonces aujourd'hui de M. Attal.
00:34:21 Nous on ne peut pas dire qu'on est vraiment réjouis par ces annonces.
00:34:26 L'agroécologie a été abandonnée dans le projet de loi
00:34:31 mais aussi a été sacrifiée dans les annonces de M. Attal.
00:34:34 L'objet de la colère en fait pour nous a été détourné.
00:34:37 La colère des gens qui se sont exprimés
00:34:39 ce n'était pas une colère contre les normes.
00:34:41 C'était une colère contre le fait de ne pas pouvoir vivre de son métier.
00:34:46 Et donc pour...
00:34:48 (Applaudissements)
00:34:49 Oh oh oh, il n'y a pas d'expression, quelle qu'elle soit M. Salmon.
00:34:52 Pour calmer cette colère, on l'a détournée vers l'environnement,
00:35:01 vers le soutien à l'agroécologie qui a été complètement sacrifié.
00:35:05 Et on trouve que c'est assez dramatique pour l'avenir de l'agriculture.
00:35:09 On est les premiers en fait, les premières victimes
00:35:13 quand on utilise des pesticides, quand on diminue la biodiversité,
00:35:18 quand on ne garde plus l'eau dans les sols.
00:35:24 C'est notre production qui est la première victime,
00:35:26 c'est nous qui en sommes les premières victimes.
00:35:28 Et donc du coup on ne peut pas opposer agriculture et environnement.
00:35:32 Il faut vraiment qu'on arrive à concilier les deux.
00:35:35 C'est une question de pérennité de l'agriculture.
00:35:39 C'est une question de survie de l'humanité.
00:35:42 Je vais revenir à d'autres points de la loi.
00:35:51 Sur le diagnostic modulaire, aujourd'hui il existe beaucoup de diagnostics
00:35:55 dans beaucoup de réseaux qui permettent aux agriculteurs, agricultrices,
00:36:01 quel que soit le stade de leur vie professionnelle, de faire des points.
00:36:06 Et donc on pense qu'il faut vraiment tenir compte de l'existence de ces diagnostics
00:36:11 pour accompagner l'installation et la transmission.
00:36:15 On n'est peut-être pas obligé de tout réinventer.
00:36:16 Il y a des choses qui sont très efficaces aujourd'hui.
00:36:18 Et voilà.
00:36:22 Je vais revenir un petit peu sur le plan Ecofito qui a été abandonné.
00:36:28 Il a été abandonné parce que, effectivement,
00:36:32 ça a été une demande du syndicalisme majoritaire dans cette crise.
00:36:37 Il n'avait pas fait ses preuves sur les diverses moutures précédentes.
00:36:44 Après, c'était au Chambre d'agriculture de les mettre en œuvre.
00:36:47 Elles ne l'ont peut-être pas fait de façon à ce que ce soit super efficace.
00:36:52 Parce que moi, je peux vous dire que dans les fermes,
00:36:54 il existe des pratiques avérées dans de nombreuses fermes
00:36:59 et depuis longtemps qui permettent de diminuer les pesticides,
00:37:02 voire de s'en passer.
00:37:03 Et on devrait vraiment déployer massivement ces pratiques
00:37:07 pour faire évoluer l'agriculture.
00:37:09 On n'a pas à s'opposer les uns les autres.
00:37:11 Il n'y a pas d'un côté la bio, d'un côté l'agriculture conventionnelle.
00:37:14 On doit tous se mettre ensemble.
00:37:16 C'est pas nouveau.
00:37:18 On doit tous se mettre ensemble et utiliser les pratiques
00:37:23 qui peuvent être favorables à tout le monde.
00:37:25 Et les pratiques qu'on utilise en bio,
00:37:27 elles peuvent être très bien favorables à ceux qui n'y sont pas.
00:37:30 Donc, il y a une nécessité d'accompagner le déploiement de ces pratiques,
00:37:34 d'accompagner la recherche aussi,
00:37:35 pour évoluer dans un sens qui soit favorable
00:37:42 aux attentes citoyennes et aux urgences du moment.
00:37:44 Et enfin, dans les groupes de travail de recherche
00:37:50 qui sont proposés dans le cadre de cette loi,
00:37:53 nous on propose qu'il y ait un groupe de travail
00:37:56 qui explore la voie d'une sécurité sociale de l'alimentation,
00:38:01 pour travailler vraiment sur la souveraineté alimentaire,
00:38:04 pour travailler sur le maintien d'une agriculture paysanne,
00:38:08 paysans et paysannes nombreuses,
00:38:10 et une alimentation correcte et choisie
00:38:12 pour tous nos concitoyens et concitoyennes.
00:38:14 Donc, on aimerait bien qu'il y ait un groupe de travail
00:38:17 qui explore cette voie-là.
00:38:19 Merci beaucoup, Madame la Secrétaire Générale.
00:38:21 Merci encore, Monsieur le Président.
00:38:23 Donc, nous allons passer aux questions.
00:38:25 On va prendre les questions de Daniel Laurent,
00:38:27 de Jean-Claude Tissot et de Philippe Grovalet.
00:38:30 Daniel.
00:38:31 Oui, Madame la Présidente.
00:38:33 J'ai des questions à poser,
00:38:34 mais vous avez presque répondu à mes questions.
00:38:38 Je crois qu'on a un rôle important tous ensemble,
00:38:42 et ici au Sénat, nous l'avons évoqué depuis longtemps,
00:38:45 c'est maintenir notre agriculture compétitive,
00:38:48 mais c'est aussi préparer l'avenir
00:38:50 et l'installation des jeunes.
00:38:52 On ne pourra pas avoir une agriculture qui progresse
00:38:55 si on n'a pas des jeunes qui sont intéressés,
00:38:57 qui sont encouragés et qui sont aidés.
00:39:00 Vous avez parlé bien sûr des principaux freins
00:39:03 à la transmission agricole l'un et l'autre,
00:39:06 mais je crois qu'un des freins principaux,
00:39:09 c'est l'accès aux fonciers agricoles,
00:39:12 premier point, et le financement, bien sûr,
00:39:15 qui impacte la capacité des jeunes agriculteurs à s'installer.
00:39:20 Donc, moi, j'aurais bien aimé que vous précisiez un peu
00:39:24 vos désirs sur ces deux points, parce que c'est l'avenir,
00:39:29 et puis surtout, vous venez de l'évoquer, Madame,
00:39:31 l'agriculture biologique, parce que vous n'en parliez pas,
00:39:34 et on sait que c'est une agriculture
00:39:36 qui représente un pourcentage intéressant d'installés
00:39:41 et qui a de grandes difficultés actuellement.
00:39:44 Et puis, je pense qu'il est important,
00:39:46 et vous l'avez évoqué, Monsieur le Président,
00:39:48 d'offrir aux jeunes l'impact du changement climatique,
00:39:51 parce qu'aujourd'hui, on est en pleine transition,
00:39:53 et il est important de montrer aux jeunes cette transition.
00:39:58 Merci, Daniel. Jean-Claude Tissot.
00:40:00 Merci, Madame la Présidente.
00:40:02 D'abord, merci pour l'organisation de cette rencontre.
00:40:04 Je n'ai pas le souvenir d'avoir eu cette configuration
00:40:08 de syndicat minoritaire, donc merci, en tout cas, de l'organisation.
00:40:12 Madame la Secrétaire générale, Monsieur le Président,
00:40:14 merci pour vos propos, certes un peu longs, préliminaires,
00:40:17 mais je salue la diversité de votre vision.
00:40:20 Je souhaiterais revenir sur un sujet qui a finalement
00:40:23 été pas tellement abordé lors de cette crise agricole
00:40:26 qu'on vient de vivre, ou que l'on est en train de vivre,
00:40:29 et c'est celui de la concurrence entre les productions agricoles
00:40:31 et productions énergétiques.
00:40:34 Je pense bien sûr, entre autres, à l'agriboltaïsme,
00:40:36 dont un projet de décret est en cours de consultation,
00:40:38 et on évoque des taux de converture pouvant aller jusqu'à 40%
00:40:42 des terres agricoles. Alors, je sais que les GIA
00:40:44 ont déjà exprimé leur crainte vis-à-vis de l'agriboltaïsme
00:40:46 et que la Confédération Paysanne a souvent rappelé
00:40:48 son opposition pour ce qui est des terres agricoles.
00:40:50 Alors, quelle lecture faites-vous de ce décret ?
00:40:52 Est-ce que cette surenchère énergétique,
00:40:54 alors que les installations sur les toits seraient suffisantes,
00:40:58 ne participe pas à une transformation,
00:41:02 alors nuisible du métier de paysan, mais qui pourrait aussi,
00:41:06 moi je l'avais soulevé à différentes entreprises,
00:41:07 perturber le statut du fermage, voire le faire disparaître ?
00:41:11 Voilà, quel est votre avis ? Et puis enfin, j'aimerais connaître
00:41:13 vos positions sur les évolutions éventuelles des aides PAC.
00:41:16 On sait que, en cas d'élargissement de l'Union européenne à l'Ukraine,
00:41:19 notamment, une réforme de la PAC sera évidemment indispensable.
00:41:24 Et selon vous, quelles sont les réformes à apporter
00:41:26 sur l'attribution des aides PAC ?
00:41:28 Que pensez-vous de la mise en place d'un plafond
00:41:30 à partir d'un certain nombre d'hectares, avec le risque,
00:41:32 je ne suis pas naïf, avec le risque de manipulations sociétaires
00:41:36 qui vont faire, les grosses structures feraient plusieurs sociétés
00:41:39 les unes à côté des autres pour être sous le plafond.
00:41:41 Mais voilà, qu'est-ce que vous en pensez ?
00:41:43 Et puis, ou alors une surprime sur les premiers hectares.
00:41:45 Merci. Philippe Rovalet.
00:41:49 Merci Philippe Rovalet, sénateur de Loire-Atlantique,
00:41:52 un des rares départements où la Confédération paysanne
00:41:56 a pendant de nombreuses années présidé la Chambre d'agriculture.
00:41:58 Je vais faire un ensemble des collègues.
00:42:01 Ma question porte sur le bio,
00:42:04 non pas, évidemment, pour opposer le bio au conventionnel,
00:42:08 ça n'est jamais constructif,
00:42:11 mais pour dire que, dans ce département,
00:42:13 20% des exploitations sont en bio.
00:42:15 Des exploitations, pas de la production, mais 20% quand même.
00:42:18 C'est dire si ce modèle, ou ce label en tout cas,
00:42:22 a permis un développement verteux de l'agriculture
00:42:25 dans un département, deuxième département en France en surface d'eau,
00:42:28 où 99% des masses d'eau sont en mauvais état.
00:42:32 Donc, verteuse pour l'environnement, pour la santé,
00:42:34 pour les agriculteurs eux-mêmes, et surtout,
00:42:36 et c'est là ma question, pour le revenu.
00:42:39 On a vu, après la crise du lait, de nombreuses conversions en bio
00:42:43 qui ont été financées par les pouvoirs publics,
00:42:45 soutenues par les collectivités locales,
00:42:47 en tout cas quand je présidais ce département,
00:42:49 et qui, aujourd'hui, sont mises à mal.
00:42:54 On voit même des déconversions.
00:42:56 Ma question porte sur quelles solutions,
00:42:59 ou quelles propositions vous formulez
00:43:01 pour relancer cette filière bio,
00:43:03 quand à l'instant, le président des chambres d'agriculture
00:43:06 s'en remettait essentiellement au marché.
00:43:10 Merci.
00:43:11 Merci.
00:43:12 Madame, Monsieur, pour répondre à ces trois premières interventions.
00:43:15 Vous commencez peut-être, Madame ?
00:43:16 Je peux commencer.
00:43:20 Alors, sur les transmissions,
00:43:24 je reprends un peu mes papiers.
00:43:26 Sur les transmissions, du coup,
00:43:29 on pense qu'il faut, entre autres,
00:43:33 créer une fiscalité incitative à la transmission,
00:43:36 parce qu'en fait, aujourd'hui,
00:43:38 si les fermes ont aussi du mal à se transmettre,
00:43:41 c'est du fait de la faiblesse des retraites.
00:43:44 La transmission n'est pas favorisée
00:43:47 par le fait que les retraites sont très faibles,
00:43:49 et du coup, les agriculteurs,
00:43:53 quand ils sont retraités,
00:43:55 ils ont plutôt tendance à ne pas brader,
00:43:57 c'est le moins qu'on puisse dire, leurs fermes,
00:43:59 parce que derrière, ils n'ont pas de moyens.
00:44:02 Donc, il faut aussi s'attaquer aux problèmes des retraites,
00:44:04 si on veut du coup pouvoir avoir une transmission,
00:44:09 et donc les inciter à transmettre
00:44:12 par un soutien à la transmission,
00:44:14 la revalorisation des retraites agricoles,
00:44:17 et le plafonnement des aid-packs
00:44:21 à l'âge légal de la retraite,
00:44:23 parce qu'aujourd'hui, il y a beaucoup de personnes,
00:44:25 en fait, qui gardent leurs terres,
00:44:27 parce qu'elles ont plus d'aid-pack
00:44:30 qu'elles ont de retraite,
00:44:31 et donc, ça ne facilite absolument pas du tout la transmission.
00:44:34 Donc, sur la réforme de la PAC,
00:44:39 nous, ce qu'on propose, et c'est connu depuis longtemps,
00:44:41 c'est qu'on arrête de financer la PAC à l'hectare,
00:44:45 mais que ce soit un financement à l'actif,
00:44:47 de façon à ce que ça favorise le nombre de fermes,
00:44:50 et que ça ne concentre pas les subventions
00:44:55 dans les plus grandes fermes.
00:44:56 Donc, voilà, on va continuer à apporter ça encore et toujours,
00:45:00 une PAC à l'actif, et donc, pas particulièrement
00:45:03 avec le plafonnement du nombre d'hectares
00:45:05 ou les premiers hectares,
00:45:06 puisque on a vu, du coup, avec le soutien aux premiers hectares,
00:45:10 les nombreux montages sociétaires
00:45:12 qui permettent de toucher une fois, deux fois, dix fois,
00:45:15 même jusqu'à douze fois,
00:45:16 on a identifié les 52 premiers hectares.
00:45:19 Donc, pour le moment, il y a des contournements qui sont possibles.
00:45:22 Donc, nous, vraiment, on demande l'aide à l'actif.
00:45:24 Sur l'énergie, bon, pareil, sur le photovoltaïque,
00:45:30 vous connaissez notre position.
00:45:31 On pense qu'il y a suffisamment d'endroits
00:45:33 où poser des panneaux photovoltaïques
00:45:36 sans s'attaquer directement aux terres agricoles,
00:45:38 qui, pour nous, doivent rester le support de l'alimentation.
00:45:42 Et si, effectivement, on doit voir la productivité diminuer
00:45:48 du fait des conditions climatiques et tout ça,
00:45:50 on n'a surtout pas intérêt à aller sacrifier des terres agricoles
00:45:53 à la production d'énergie.
00:45:57 Donc, les panneaux photovoltaïques, c'est sur les toits
00:46:00 et ce n'est pas sur les sols.
00:46:01 Et sur la méthanisation,
00:46:05 on a vu les dérives de l'industrialisation,
00:46:09 de la méthanisation et du fait que, maintenant,
00:46:12 les animaux ne sortent plus.
00:46:14 En fait, ça va complètement à l'encontre
00:46:17 des enjeux de bien-être animal et des enjeux d'environnement.
00:46:20 Si les prairies disparaissent, c'est parce qu'en fait,
00:46:22 les animaux ne pâturent plus.
00:46:23 Et si les animaux ne pâturent plus,
00:46:25 parce qu'ils restent en stabilisation toute la journée.
00:46:27 Donc, c'est aussi contre-productif
00:46:30 pour nos enjeux environnementaux.
00:46:34 Et sur l'agriculture biologique,
00:46:37 effectivement, l'agriculture biologique est aujourd'hui en crise
00:46:41 parce que les nombreuses conversions
00:46:44 n'ont pas été parallèles à l'augmentation du marché.
00:46:49 Après, ça peut être aussi une volonté publique forte
00:46:54 si on estime que cette forme d'agriculture
00:46:57 répond à l'ensemble des enjeux contemporains,
00:47:00 de l'accompagner.
00:47:01 Quand il y a une crise du port,
00:47:03 pour quelques milliers d'agriculteurs,
00:47:04 on peut débloquer 270 000 euros.
00:47:06 Quand il y a une crise de l'agriculture biologique,
00:47:08 pour quelques dizaines de milliers de producteurs,
00:47:10 on va débloquer 50 millions d'euros.
00:47:12 Donc, il y a deux points de mesure
00:47:14 dans l'accompagnement des systèmes.
00:47:15 Et en fait, il y a peu de productions aujourd'hui
00:47:17 qui ne sont pas accompagnées par les politiques publiques.
00:47:20 Pourquoi on ne fait pas le choix
00:47:21 d'accompagner l'agriculture biologique ?
00:47:23 Ça, c'est la question qui se pose aujourd'hui.
00:47:25 On peut faire passer...
00:47:27 En fait, il n'y a pratiquement aucune production agricole
00:47:30 aujourd'hui qui s'en sorte uniquement par le marché.
00:47:33 C'est une illusion totale de dire ça.
00:47:35 Il n'y a vraiment aucune production.
00:47:37 Donc, pourquoi est-ce qu'on n'accompagne pas
00:47:39 l'agriculture biologique ?
00:47:40 Pourquoi est-ce qu'on accompagne d'autres types d'agriculture ?
00:47:42 C'est une vraie question.
00:47:44 Donc, voilà.
00:47:45 Moi, je pense que faire passer un cap difficile
00:47:48 à l'agriculture biologique,
00:47:49 c'est aujourd'hui une question de volonté politique.
00:47:52 Monsieur le Président.
00:47:55 Oui, merci.
00:47:56 Sur la question des retraites,
00:47:58 oui, il faut un complément de retraite.
00:48:00 C'est vrai que souvent, on voit que c'est une question.
00:48:02 Après, je pense que le sujet de la retraite agricole
00:48:04 est quand même aussi compliqué par le système
00:48:06 aussi qui a été fait.
00:48:07 Et moi, je vois un grand-père,
00:48:09 qui n'est plus de ce monde,
00:48:10 mais qui bénéficiait de la retraite
00:48:12 sans l'avoir cotisée.
00:48:13 Vous créez quand même un décalage,
00:48:14 donc à un moment donné,
00:48:15 comment on équilibre aussi un système de retraite ?
00:48:17 Il y a la question des 25 meilleures années
00:48:18 à l'heure actuelle qui est sur la table,
00:48:19 notamment pour les conjoints et les collaboratrices.
00:48:21 Il faut qu'on trouve une solution
00:48:22 parce qu'à l'heure actuelle, il n'est pas résolu.
00:48:25 Et là-dessus, on compte aussi que ça puisse évoluer,
00:48:27 là-dessus aussi à ces mobilisations,
00:48:28 qu'on trouve une porte de sortie pour ce sujet-là.
00:48:32 Sur le foncier et les financements,
00:48:35 sur les questions de portage,
00:48:37 je pense qu'il faut qu'on voit aussi, notamment,
00:48:39 comment on peut avoir des outils
00:48:42 qui accompagnent le jeune dans la reprise,
00:48:45 ou le moins jeune,
00:48:46 parce qu'on n'aura pas que des jeunes
00:48:47 qui s'installeront,
00:48:48 au vu de l'ambition,
00:48:49 ne serait-ce que déjà de remplacer
00:48:50 les 50 % qui vont partir à la retraite.
00:48:52 C'est déjà 200 000,
00:48:53 donc ça fait déjà pas mal de monde.
00:48:56 Comment on a un outil, un fonds de portage,
00:48:58 mais qui les accompagne
00:48:59 sans faire de la spéculation foncière,
00:49:02 sans faire des contraintes
00:49:05 à la liberté aussi d'entreprendre des jeunes,
00:49:07 parce que moi, je pense qu'il faut aussi être prudent
00:49:09 qu'on n'ait pas des outils fonciers
00:49:10 qui conditionnent un type d'agriculture ou un autre.
00:49:12 Je pense qu'il faut rester aussi prudent
00:49:14 sur ces choses-là.
00:49:15 Mais il faut qu'on soit au rendez-vous,
00:49:17 peut-être avec des fonds,
00:49:18 mais des fonds nationaux,
00:49:20 parce que moi, je pense qu'il faut quand même
00:49:21 une garantie de l'État.
00:49:22 Il ne faut pas qu'on laisse ça à des capitaux.
00:49:24 Il faut, je pense, du capitaux extérieur,
00:49:26 il en faudra,
00:49:27 parce qu'on ne peut pas tout demander à l'État,
00:49:29 mais il faut quand même que l'État soit présent
00:49:31 pour garantir la sécurité
00:49:33 et qu'il ne se fasse pas n'importe quoi
00:49:34 et qu'on laisse ça à des capitaux étrangers
00:49:36 qui, demain, posséderaient le foncier français.
00:49:38 Sur l'impact du changement climatique,
00:49:41 il faut qu'on soit,
00:49:42 et c'était l'ambition qu'on aurait souhaitée
00:49:45 qu'il y ait plus dans le pacte,
00:49:47 mais pas dans la loi,
00:49:48 parce que ça, ce n'est pas du tout la loi,
00:49:49 mais de comment,
00:49:50 avec ce qu'on a actuellement,
00:49:52 les connaissances qu'on a,
00:49:53 je vois le satellite,
00:49:54 mais comment on est en capacité,
00:49:56 avec ce qu'on connaît,
00:49:57 avec les prévisions potentielles du changement climatique,
00:50:00 nous, ce qu'on aurait voulu,
00:50:01 c'est comment on modélise la Ferme France demain,
00:50:04 en fait, avec l'impact climatique,
00:50:07 avec les tendances sociétales,
00:50:09 avec les besoins de marché,
00:50:11 et que potentiellement,
00:50:13 je dis dans l'idéal,
00:50:14 on serait en capacité de dire à des jeunes,
00:50:16 eh bien, si vous voulez faire tête d'hype d'agriculture,
00:50:18 allez plutôt dans cette région-là
00:50:20 que restez où vous êtes,
00:50:22 ou potentiellement, demain,
00:50:23 on fera peut-être des agrumes dans le sud.
00:50:25 Ça commence à se faire.
00:50:27 Ça commence à se faire.
00:50:28 Et pourquoi nous, on dit ça chez les jeunes agriculteurs,
00:50:30 c'est parce qu'en fait,
00:50:31 on sait que pour remplacer les 200 000 agriculteurs,
00:50:34 certains le voient comme un inconvénient,
00:50:36 nous, on le voit comme une chance,
00:50:37 c'est qu'on sait qu'on va avoir beaucoup de jeunes,
00:50:38 hommes et femmes,
00:50:39 qui vont venir,
00:50:40 qui ne seront pas issus du milieu agricole.
00:50:42 Et donc, ce n'est pas des gens qui vont arriver,
00:50:44 et ce n'est pas péjoratif de le dire,
00:50:45 mais avec des idées préconçues,
00:50:46 d'avoir toujours connu ce système-là.
00:50:48 Parce qu'on sait que pour des gens
00:50:49 qui ont toujours vu ce système-là par leurs parents,
00:50:51 par ce qu'on vous a appris,
00:50:52 c'est quand même ancré.
00:50:53 Et quand il faut changer les choses,
00:50:54 c'est quand même compliqué pour eux d'admettre
00:50:56 que potentiellement, il faudrait abandonner l'élevage,
00:50:59 si c'est le cas, je ne dis pas,
00:51:00 ou abandonner tel type de culture sérale
00:51:02 ou tel type de maraîchage
00:51:03 qu'ils l'ont toujours vu,
00:51:04 qu'ils ont mis des années, tout ça,
00:51:05 c'est très compliqué pour eux.
00:51:06 Par contre, une nouvelle génération
00:51:07 qui n'a pas forcément ces mêmes attaches,
00:51:09 ces mêmes sensibilités,
00:51:10 ces mêmes patrimoines,
00:51:11 on sait qu'on peut arriver à faire ça.
00:51:13 Et je pense qu'il faut qu'on saisisse
00:51:14 la balle au bon et cette chance-là.
00:51:16 Et donc, il faut qu'on puisse aller vraiment,
00:51:17 et qu'on rentre plus durement dans la modélisation,
00:51:20 dans les stratégies de filière,
00:51:21 dans comment on positionne la Ferme France
00:51:24 avec tout ce qu'on connaît et les besoins.
00:51:26 La question de l'eau,
00:51:28 la question de l'eau et du stockage,
00:51:32 elle est primordiale, après,
00:51:33 chacun a un point de vue,
00:51:35 et on ne va pas faire le débat là,
00:51:37 parce qu'il serait réuctif.
00:51:39 Mais, moi, sans eau, il n'y a pas de vie.
00:51:43 Je pense que ça, on est d'accord tous pour le dire.
00:51:45 Après, c'est sur les méthodes, sur les façons.
00:51:48 Moi, je pense qu'il n'y a pas un modèle unique
00:51:50 qui s'adaptera au territoire français,
00:51:52 suivant les zones où on se trouve,
00:51:53 suivant les endroits où on se trouve.
00:51:55 C'est peut-être plus du barrage,
00:51:56 c'est peut-être de la réserve,
00:51:58 c'est du puisement.
00:52:00 Je ne sais pas lequel est le bon,
00:52:01 mais par contre,
00:52:02 ce qu'il faut qu'on pousse collectivement,
00:52:04 c'est comment on a des concertations territoriales
00:52:06 sur une gestion de l'eau,
00:52:07 sur du stockage,
00:52:09 parce que quand vous regardez l'épisode
00:52:11 qu'il y avait à l'automne
00:52:13 sur la région Provence-Alpes-Côte d'Azur,
00:52:16 et notamment sur les Hauts-Alpes,
00:52:17 ce qui est passé en volume d'eau dans l'endurance,
00:52:19 ils ont fait des simulations.
00:52:20 Si pendant quatre jours,
00:52:21 on avait stocké l'eau qui est passée dans l'endurance,
00:52:23 on avait un an d'irrigation
00:52:25 pour la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
00:52:27 Mais au-delà de l'irrigation,
00:52:28 c'est surtout le robinet,
00:52:30 parce que dans ma région,
00:52:31 on ne va pas stocker de l'eau pour irriguer des prairies.
00:52:33 Ça n'aurait pas de sens,
00:52:34 même si on pourrait le rêver,
00:52:35 mais sur le calcaire, ça n'a pas de sens.
00:52:37 Et c'est du bon sens.
00:52:38 Par contre, on va avoir un sujet,
00:52:39 c'est comment on abreuve les vaches.
00:52:41 Et avant d'abreuver les vaches,
00:52:42 c'est comment on abreuve les êtres humains
00:52:44 qui ont peut-être oublié
00:52:45 que ça reste des êtres vivants
00:52:46 et qu'ils ont besoin d'eau.
00:52:47 Et que si la première fois,
00:52:49 on veut stocker de l'eau,
00:52:50 c'est peut-être qu'ils aient de l'eau au robinet demain
00:52:52 et qu'ils puissent le faire.
00:52:53 Mais on a un vrai enjeu à travers l'eau.
00:52:55 Et je prendrai rapidement l'exemple,
00:52:58 mais chez moi, c'est des rivières dynamiques.
00:53:00 On se plaint qu'elles soient polluées.
00:53:02 Mais en fait, c'est parce que,
00:53:03 vu qu'il y a un manque d'eau l'été,
00:53:05 il y a une concentration des teneurs
00:53:06 vu qu'elles n'ont plus de volume.
00:53:07 Vu que c'est des poissons,
00:53:08 qu'il y ait des rivières dynamiques
00:53:09 vu qu'il n'y a plus de courant, elles meurent.
00:53:10 Mais en même temps,
00:53:11 vous avez des agences de l'eau
00:53:12 par une directive européenne
00:53:14 qui financent le démontage des barrages
00:53:16 pour finalement redonner le libre cours
00:53:19 à nos cours d'eau.
00:53:20 Je pense que là-dessus,
00:53:21 on marche vraiment sur la tête
00:53:22 parce que si les anciens l'ont fait,
00:53:24 c'est qu'il y avait une raison,
00:53:25 c'est qu'il y a un sens.
00:53:26 Et donc, il faut qu'on retrouve ça.
00:53:28 Sur la concurrence agriculture photovoltaïque,
00:53:32 c'est un sujet qui fait beaucoup débat chez GIA.
00:53:37 Vous avez vu que,
00:53:38 nombreuses fois, on a jeté le pavé dans la mare.
00:53:40 Le point d'atterrissage qu'on a trouvé
00:53:42 nous semble être un compromis.
00:53:44 L'idéal, ça serait présenteux de vous le dire,
00:53:46 mais c'est un compromis entre les territoires
00:53:48 et entre les envies des uns et des autres.
00:53:51 Oui, il faut remplir le maximum qu'on peut
00:53:54 sur les toits.
00:53:55 Mais, à un moment donné,
00:53:56 il faut aussi qu'on fasse pour que ça soit faisable
00:53:59 parce que quand vous voyez
00:54:00 les délais de raccordement qu'il faut
00:54:02 pour raccorder votre installation photovoltaïque
00:54:04 sur un toit,
00:54:05 ce n'est pas normal.
00:54:06 Et donc, à un moment donné,
00:54:07 il faut stimuler ceux qui s'occupent des réseaux
00:54:10 pour être en capacité de raccorder.
00:54:12 Sur la question du photovoltaïque
00:54:15 et donc de l'agrivoltaïsme,
00:54:17 parce qu'il n'est pas question
00:54:18 qu'on fasse du panneau en plein champ
00:54:20 comme ça peut se faire,
00:54:21 ça, c'est une aberration.
00:54:22 Mais sur l'agrivoltaïque,
00:54:23 je pense qu'il ne faut pas se fermer les yeux
00:54:25 à des potentiels quand même
00:54:27 d'accompagnement au changement climatique.
00:54:29 Je pense à des maraîchers.
00:54:30 Vous avez des installations
00:54:31 qui sont en train d'être testées
00:54:33 avec du pilotage d'irrigation
00:54:36 sous le photovoltaïque
00:54:37 avec des sondes pilotées
00:54:38 avec de la spersion pour du maraîchage.
00:54:40 Tout ça, c'est des espaces test qui existent.
00:54:42 Je pense que c'est intéressant.
00:54:43 Ce qui est le plus dommage,
00:54:44 c'est que chez les jeunes agriculteurs,
00:54:45 on alertait sur la situation en 2019
00:54:47 en disant, si on ne fait rien pour encadrer ça,
00:54:49 ça va nous péter à la figure.
00:54:51 Malheureusement, encore une fois,
00:54:52 ça a pété à la figure.
00:54:53 Mais en fait, c'est comment on retrouve dans…
00:54:55 Comment on va toujours mettre de l'argent
00:54:57 dans la recherche.
00:54:58 Je pense qu'on a trop délaissé
00:54:59 la recherche des fois dans ce pays.
00:55:00 Et comment on va chercher
00:55:02 plutôt sur ces mesures-là.
00:55:04 Et je pense que sur l'ambition qu'on a
00:55:06 sur le renouvellement
00:55:07 et sur les énergies renouvelables,
00:55:09 on ne peut pas être contre le photovoltaïque.
00:55:12 Après, il faut qu'on soit en capacité
00:55:13 de le faire intelligemment,
00:55:14 l'encadrer,
00:55:15 et qu'il ne se fasse pas tout et n'importe quoi.
00:55:17 Il y a des choses qui pourraient se faire chez moi
00:55:19 qui ne se feront pas en île-Eve-Ilaine.
00:55:21 Ou dans le sud-ouest,
00:55:22 parce qu'on n'a pas les mêmes paysages,
00:55:24 on n'a pas la même société.
00:55:27 Et donc, il faut qu'on ait cette capacité-là.
00:55:29 Mais il y a un moment donné,
00:55:31 on ne peut pas dire
00:55:32 qu'il faut sortir des carburants fossiles
00:55:35 et en même temps dire
00:55:37 qu'il ne faut pas d'éoliennes
00:55:39 et qu'il ne faut pas de photovoltaïque.
00:55:41 C'est à un moment donné, une voiture électrique,
00:55:42 vous me direz comment elle roule.
00:55:44 Il y en a quand même qui le font.
00:55:46 Il y a le nucléaire,
00:55:47 mais à un moment donné, le nucléaire,
00:55:48 avec le retard qu'on a pris,
00:55:49 il va falloir trouver des solutions.
00:55:51 Donc voilà.
00:55:52 Non, mais je pense que c'est quand même des opportunités.
00:55:54 D'ailleurs, ça a été soulevé,
00:55:55 comment on concilie nouvelles formes.
00:55:56 Moi, je suis convaincu que l'agriculture
00:55:58 a sa part à prendre dans ces nouvelles formes d'énergie.
00:56:00 Mais par contre, il faut les encadrer.
00:56:02 Oui, sur les méthaniseurs,
00:56:03 il s'est fait des choses aberrantes.
00:56:04 Mais en même temps,
00:56:05 il ne faut pas, je pense, stigmatiser la méthanisation.
00:56:08 On ferait une erreur stratégique.
00:56:10 Moi, je prends souvent l'exemple.
00:56:11 Ce n'est pas parce qu'il y a des gens
00:56:12 qui font des excès de vitesse sur les routes
00:56:14 que tous les conducteurs sont déforçonnés.
00:56:17 Donc attention à la généralisation,
00:56:19 attention à considérer que tout serait mal.
00:56:21 Mais ça a été dit, il faut de l'encadrement.
00:56:23 Sur ça, on a une vraie carte à jouer.
00:56:25 Et je le rappelle quand même,
00:56:26 on l'oublie des fois,
00:56:27 mais l'agriculture a toujours produit de l'énergie.
00:56:29 À l'époque, il faisait de la boîne
00:56:30 pour les chevaux qui tractaient les charrues.
00:56:32 Donc voilà.
00:56:33 Bon, aujourd'hui, on a des tracteurs.
00:56:35 Mais voilà, il y a la question des biocarbuants.
00:56:36 Nous, chez Jean-Luc Mitterrand,
00:56:37 ça fait longtemps qu'on dit
00:56:38 comment on investit pour cette transition.
00:56:42 La question du GNR, elle est ruptife.
00:56:44 Mais fondamentalement, c'est un faux sujet.
00:56:47 Alors oui, ça représente une masse,
00:56:48 parce qu'en fait,
00:56:49 les exploitations sont tendues financièrement.
00:56:51 Mais la vraie question,
00:56:52 c'est comment on accompagne la transition,
00:56:53 comment on fait pour développer ça.
00:56:55 Et moi, je pense qu'on a des vraies chances.
00:56:57 Et la vraie question qu'il faut qu'on porte,
00:56:59 et à travers le pacte,
00:57:00 au-delà de la modélisation du changement climatique,
00:57:02 c'est qu'est-ce qu'on fait dans ce pays demain.
00:57:04 Quelle est la part agricole
00:57:06 de production alimentaire et de production d'énergie ?
00:57:09 Est-ce que c'est 100 % alimentaire ?
00:57:11 Mais ça voudra dire
00:57:12 qu'il va y avoir des choix à faire
00:57:14 et potentiellement revenir en arrière sur certaines règles,
00:57:16 parce que ça voudra dire
00:57:17 qu'il faudra être concurrentiel sur du marché à l'export.
00:57:19 Et au vu des règles qu'on a,
00:57:21 je ne vois pas comment on peut être face
00:57:22 à des Brésiliens, des Ukrainiens ou des Russes.
00:57:24 Donc je pense qu'il y a des choses à faire,
00:57:26 mais il faut se poser autour des tables
00:57:28 et comment on a une stratégie filière.
00:57:30 Sur l'EDPAC,
00:57:31 je pense que la première question
00:57:33 qu'il faudra se poser sur l'Ukraine,
00:57:35 et on ne va pas faire le débat là,
00:57:37 mais oui, il faut commencer le dialogue.
00:57:39 Mais déjà d'une,
00:57:40 on sait tous que ça ne va pas être demain,
00:57:41 parce que comment on fera rentrer un pays en guerre
00:57:43 qui est dans l'Europe, je ne vois pas.
00:57:45 Par contre, il y aura quand même des règles,
00:57:46 parce que l'agriculture ukrainienne
00:57:47 est loin d'être l'agriculture française
00:57:49 et encore même européenne,
00:57:50 quand vous voyez comme c'est fait.
00:57:52 Ne serait-ce que prendre l'exemple des poulets,
00:57:54 mais quand vous voyez combien il y a de poulets
00:57:55 dans un bâtiment ukrainien,
00:57:56 on est loin des règles françaises.
00:57:58 Sur l'APAC, les aides,
00:58:00 oui, il faut toujours y faire évoluer.
00:58:01 D'ailleurs, ce jeune agriculteur,
00:58:02 et on l'a obtenu à portée,
00:58:04 le fait que si on demandait les droits à la retraite,
00:58:08 on ne pouvait plus prétendre aux EDPAC.
00:58:10 La limite de l'âge,
00:58:12 donc il faut continuer à y aller dedans.
00:58:13 Mais en fait, c'est à un moment donné,
00:58:14 comment on se pose calmement pour avoir une PAC
00:58:17 qui, à un moment, accompagne la politique qui est choisie.
00:58:21 Je pense que l'erreur qui a été faite,
00:58:22 qui à l'heure actuelle,
00:58:23 est aussi un symptôme de la crise qui se passe là
00:58:26 et qui nous plante,
00:58:27 c'est le fait d'avoir une PAC dans les années 2000
00:58:29 qui a commencé à prendre un virage
00:58:30 qui n'était plus forcément un accompagnement
00:58:32 à la production et un vrai stabilisateur de prix,
00:58:35 mais un accompagnement aux mesures,
00:58:37 si je puis dire, vertes,
00:58:38 aux mesures environnementales,
00:58:40 à l'accompagnement des agriculteurs
00:58:41 à aller vers des mesures environnementales.
00:58:43 Le seul dommage qu'on a oublié dans la stratégie là,
00:58:46 c'est que pour que ça marche,
00:58:48 il fallait que les prix soient au rendez-vous
00:58:50 des produits payés aux agriculteurs.
00:58:51 Et donc là, en fait, on a une déconnexion,
00:58:53 on a la balance qui ne le fait plus.
00:58:55 Et du coup, on a ça.
00:58:57 Donc oui, il faut poser les sujets de la PAC sur la table.
00:58:59 C'est un bel outil.
00:59:00 Ça maintient quand même,
00:59:01 il ne faut pas qu'on l'oublie,
00:59:02 un accès à l'alimentation aux plus modestes des ménages,
00:59:07 parce que je pense que si on n'avait pas la PAC,
00:59:09 les prix de l'alimentation exposeraient.
00:59:11 Là, on aurait des vrais problèmes d'accès à l'alimentation.
00:59:14 Et pour finir sur la question du bio,
00:59:17 moi, je suis convaincu, et je l'ai toujours dit,
00:59:19 donc je ne vais pas faire un torse à ce que je pense,
00:59:22 c'est que ce qui est dommage,
00:59:23 c'est que le bio a été construit à coup de politique générale,
00:59:26 à coup de campagne politique par des régions,
00:59:29 et que finalement, il n'y a eu aucune concordance de marché en face,
00:59:33 et on a fait installer des gens à coup de subvention publique,
00:59:37 à coup de maintien,
00:59:38 sans se soucier de savoir si ce marché-là était porteur.
00:59:41 Ce qui est dommageable,
00:59:42 c'est qu'à l'heure actuelle,
00:59:43 on a des gens qui sont dans le bio,
00:59:45 qui ne l'ont pas choisi,
00:59:46 comme ces années-là passées, pour s'en sortir,
00:59:49 mais qui sont vraiment installés en bio par conviction,
00:59:52 et c'est tant mieux.
00:59:53 Mais par contre,
00:59:54 c'est comment on leur apporte une réponse concrète à ces gens-là
00:59:56 pour les garder dans la filière qui est la leur,
00:59:59 qu'ils aiment et qu'ils portent.
01:00:00 Et donc pour ça, il faut qu'on ait une vraie analyse du marché.
01:00:03 Il faut qu'on encourage aussi une partie de la récession collective
01:00:06 à y participer.
01:00:08 Moi, je dis juste attention à la tentation de certains
01:00:12 de se dire qu'il n'y aurait qu'à aller tout en bio
01:00:15 et que le problème français serait résolu.
01:00:18 Non, mais je ne dis pas que...
01:00:20 Je donne mon avis,
01:00:21 je ne dis pas que vous l'avez dit, monsieur.
01:00:23 Je vous dis juste que certains, des fois, se cèdent et se tentent.
01:00:27 Moi, je pense que la France a une richesse,
01:00:29 c'est de sa diversité.
01:00:30 Et partenez-moi de vous le dire,
01:00:32 mais moi, mon avis personnel,
01:00:33 c'est que si demain, on était uniforme dans ce pays,
01:00:35 avec, partenez-moi le mot,
01:00:36 mais je pense qu'on s'embêterait beaucoup pour rester polis.
01:00:39 Et je pense que notre diversité et notre richesse
01:00:41 est que pour moi, il faut des niches.
01:00:43 Parce que quand vous avez une niche comme le bio,
01:00:44 quand vous avez comme chez moi une niche sur le comté,
01:00:46 c'est quelque chose qui tire les autres vers le haut
01:00:49 parce que ça crée de la concurrence.
01:00:51 Et ceux qui sont en conventionnel
01:00:53 se disent si on veut garder des producteurs en conventionnel,
01:00:55 il faut aussi qu'on les paye.
01:00:56 Donc c'est ça.
01:00:58 Et ce n'est pas parce que j'utilise le mot niche sur 20%
01:01:01 que je suis péjoratif.
01:01:02 Moi, j'appelle le comté, c'est une niche,
01:01:03 la plus grosse AOP de France qui fait 60 000 tonnes.
01:01:06 Ce n'est pas être péjoratif de dire que c'est une niche.
01:01:08 C'est dire que c'est quelque chose
01:01:10 qui ne représente pas la majorité.
01:01:12 Et pour moi, la niche a une notion d'ancrage au territoire,
01:01:15 a une notion de répondre à un marché,
01:01:17 a une notion de répondre à des attentes d'un territoire.
01:01:19 Et c'est là, là-dessus.
01:01:20 Et je pense qu'il y a un moment donné,
01:01:22 il va falloir que, et je veux vous le dire très clairement,
01:01:25 il faut qu'on sorte des postures,
01:01:27 quelles que soient les unes et les autres,
01:01:29 et de l'envie politique.
01:01:30 Il y a des réalités de terrain, il y a des réalités,
01:01:33 il y a des gens qui n'ont pas les moyens d'aller au bio
01:01:35 et vous pourrez faire ce que vous voulez,
01:01:36 ils n'iront jamais.
01:01:37 Ou alors, il faut qu'on se pose la question du logement,
01:01:40 il faut qu'on se pose la question des transports,
01:01:42 il faut qu'on se pose la question de nos modes de vie,
01:01:44 de tout ça.
01:01:45 Donc il y a un moment donné, il faut y aller.
01:01:46 Et moi, je vais vous dire très clairement,
01:01:47 j'appelle de tous mes voeux
01:01:48 qu'on rentre le plus vite possible
01:01:49 dans la planification écologique.
01:01:51 Parce que là, on va mettre tout le monde devant le fait
01:01:54 de ses responsabilités,
01:01:55 de dire à un moment donné, il n'y a pas de souci,
01:01:57 vous voulez changer de modèle, on y va,
01:01:58 mais vous allez voir que ce n'est pas si simple
01:02:00 et qu'il faut remettre finalement en cause
01:02:02 le mode de vie général.
01:02:03 Merci, Monsieur le Président.
01:02:05 Je peux poser juste une question ?
01:02:06 Non, je vais passer aux questions
01:02:07 et puis vous répondrez peut-être globalement,
01:02:09 parce que j'ai un de mes collègues qui s'en va
01:02:10 et qui voulait poser une question.
01:02:11 Donc on va prendre les quatre dernières questions.
01:02:13 Patrick Chauvet, Jean-Marc Boyer,
01:02:15 Daniel Salman et Daniel Grémillet.
01:02:17 Et si vous voulez faire assez vite,
01:02:19 il ne faut pas qu'on se retrouve tout seul.
01:02:21 Merci Madame la Présidente.
01:02:22 Merci Madame la Secrétaire Générale
01:02:23 et Monsieur le Président de votre présence.
01:02:25 Je voudrais dire d'abord auprès d'autant des jeunes
01:02:27 qu'il y a un enjeu très très fort
01:02:29 pour la jeunesse en agriculture.
01:02:30 Et bravo pour votre message,
01:02:32 il y a quelques mois, on marche sur la tête,
01:02:34 nos concitoyens l'ont entendu,
01:02:36 ils ont été sensibles parce qu'il allait sans doute
01:02:38 au-delà de la problématique agricole.
01:02:40 Je reviens très vite sur la grille voltaïste
01:02:42 parce que je me souviens qu'au moment
01:02:44 du développement des énergies renouvelables,
01:02:46 vous étiez, l'un et l'autre,
01:02:48 très opposés au développement de cela.
01:02:51 Et l'échange a peut-être été un peu court.
01:02:54 Vous aviez raison pour partie
01:02:56 puisque les premiers exemples sont des contre-exemples,
01:02:58 le mouton à Libye, enfin j'en passe.
01:03:00 Ceci étant, on découvre maintenant
01:03:02 peut-être avec un peu plus de subtilité,
01:03:04 vous venez de l'évoquer,
01:03:05 que pour certaines productions,
01:03:07 je prendrais l'exemple de l'arboriculture
01:03:09 ou de la production de fleurs
01:03:11 où on est très déficitaire,
01:03:13 on a un problème de souveraineté
01:03:14 et à côté on a un problème de souveraineté
01:03:16 en production énergétique
01:03:17 et on s'aperçoit que les deux
01:03:19 peuvent être gagnants-gagnants
01:03:20 liés au réchauffement climatique
01:03:22 et qu'on gagne en compétitivité,
01:03:23 y compris pour les arboriculteurs.
01:03:25 Donc je pense que l'agrivoltaïste,
01:03:27 pour moi, dans ce cas-là,
01:03:28 peut être une chance,
01:03:30 un complément de revenus,
01:03:31 un complément de souveraineté
01:03:33 et que peut-être il suffit de donner
01:03:35 à l'agriculture le portage de cela
01:03:38 et que ce soit lié à un projet agricole.
01:03:41 Mais je suis plutôt rassuré de vous entendre
01:03:44 que maintenant il y a une ouverture à regarder,
01:03:46 qu'il y a dans quelques cas,
01:03:48 dans certaines productions,
01:03:49 il y a un effet bénéfique économique,
01:03:53 social toujours, quand il y a l'économique,
01:03:55 et environnemental.
01:03:56 Merci Patrick. Jean-Marc Boyer.
01:03:58 Oui, merci Madame la Présidente.
01:04:01 On parle beaucoup du renouvellement des générations,
01:04:03 de l'installation des jeunes
01:04:05 et je suis étonné qu'on ne parle pas du tout
01:04:08 de l'enseignement agricole
01:04:10 parce que c'est l'enseignement qui conduit ces jeunes
01:04:13 à l'installation à un moment donné.
01:04:15 Il y a une trentaine d'années,
01:04:17 80% des jeunes qui étaient en enseignement agricole
01:04:20 étaient des fils d'agriculteurs
01:04:22 et se destinaient à l'agriculture.
01:04:25 Aujourd'hui, on est seulement à 20% de ces jeunes.
01:04:28 Et donc ça pose un problème d'orientation
01:04:32 et d'information des jeunes,
01:04:35 en particulier au niveau des collèges.
01:04:37 Mais j'ai pu le constater,
01:04:40 le verdissement des filières dans l'enseignement agricole
01:04:43 ces 20 dernières années,
01:04:45 à travers les BAC Pro et les BTS Environnement en particulier,
01:04:49 où on a biberonné deux générations
01:04:53 au bio, au sauvetage de la planète,
01:04:55 au sauvegarde de l'environnement et de la biodiversité,
01:04:58 fait qu'aujourd'hui, on a énormément de jeunes
01:05:02 qui, on en a conduit énormément,
01:05:04 à l'échec à l'installation.
01:05:06 Ou s'ils sont installés,
01:05:08 on finit à l'échec à l'installation.
01:05:11 Moi, ma question est de savoir quelles propositions
01:05:14 vous pouvez faire pour retrouver cette attractivité
01:05:17 et pour l'installation des jeunes en agriculture,
01:05:21 toutes les agricultures.
01:05:23 Merci. Jean-Marc Daniel-Salmon.
01:05:26 Merci, Madame la Présidente.
01:05:28 Lorsqu'on rencontre tout le monde, tout le monde dit
01:05:30 les agriculteurs doivent vivre de leurs produits.
01:05:32 Et ça, c'est bien normal.
01:05:34 Simplement, comment est-ce qu'on fait pour ne pas avoir
01:05:36 une concurrence déloyale
01:05:38 entre des agriculteurs qui, par leur pratique,
01:05:41 ont des externalités positives
01:05:43 et des agriculteurs qui, par leur pratique,
01:05:46 ont des externalités négatives
01:05:48 avec des coûts qui sont pris en charge par la collectivité.
01:05:50 Je parle de potabilisation de l'eau,
01:05:52 je parle des questions de santé
01:05:54 avec des épidémies de cancer qui vont,
01:05:56 qui sont devant nous et qui sont bien présentes
01:05:59 même déjà là.
01:06:01 Donc, on dit, on laisse entendre
01:06:03 que l'agriculture bio serait portée à bout de bras
01:06:05 par les aides publiques.
01:06:07 Je pense qu'il va falloir un jour,
01:06:09 et j'aimerais bien entendre les jeunes agriculteurs
01:06:11 sur ce sujet-là, comment est-ce qu'on fait
01:06:13 pour avoir un modèle qui préserve
01:06:15 notre environnement demain,
01:06:17 à l'heure où presque toutes les eaux de surface
01:06:19 sont polluées, même les eaux minérales.
01:06:21 Merci.
01:06:22 Merci. Daniel Gramier.
01:06:24 Oui, merci, Madame la Présidente.
01:06:27 Une question aux deux organisations.
01:06:30 Comment fait-on pour améliorer l'indicateur EGalim ?
01:06:34 Puisqu'aujourd'hui, la preuve, les travaux du Sénat
01:06:37 montrent qu'on est en décalage complet.
01:06:40 Deuxième question, surtout au président Arnaud,
01:06:44 au président des GIA.
01:06:46 Si j'ai bien compris, les GIA sont effectivement
01:06:49 favorables au guichet unique.
01:06:51 Ça veut dire que la politique d'installation
01:06:53 historique menée par les GIA
01:06:56 évoluerait d'une manière importante,
01:06:59 pour ne pas dire autre chose.
01:07:01 Ma deuxième, dernière question,
01:07:03 concernant le financement de l'agriculture.
01:07:06 Le Sénat a voté quasiment en unanimité
01:07:09 la remise en place des prêts bonifiés.
01:07:12 C'est-à-dire qu'il y a une vraie question de financement
01:07:14 pour l'accessibilité à l'installation des GIA.
01:07:16 Compensez-vous.
01:07:18 Et pensez-vous pas qu'il serait judicieux aujourd'hui
01:07:22 de redonner des perspectives
01:07:24 à une installation progressive en agriculture
01:07:27 qui permettrait bien plus de jeunes
01:07:29 de rentrer dans le métier et à décédants
01:07:31 de pouvoir effectivement partir tranquillement.
01:07:34 Quand il dit tranquillement, un tuelage bien plus important
01:07:37 tel qu'on l'avait créé il y a déjà très longtemps.
01:07:40 Merci. Dernière question. Frédéric Buval, rapidement.
01:07:43 Et après, on laissera la parole à nos honneurs.
01:07:45 Merci, Madame la Présidente.
01:07:46 Monsieur le Président Gayot,
01:07:48 je souhaite vous interroger sur les jeunes agriculteurs
01:07:50 et les outre-mer.
01:07:52 L'agriculture ultramarine est un secteur important
01:07:55 en termes d'emploi qui mérite une attention particulière,
01:07:58 notamment pour faciliter l'installation de jeunes.
01:08:00 En mobilisant les moyens nécessaires
01:08:02 et en adaptant les politiques publiques
01:08:04 aux spécificités de ces territoires,
01:08:06 nous pouvons relever les défis garantis
01:08:08 en amenité durable à l'agriculture ultramarine.
01:08:11 Alors, pour répondre aux défis auxquels ils font face,
01:08:13 les agriculteurs ultramarins ont besoin
01:08:15 d'un accompagnement spécifique.
01:08:17 Cet accompagnement peut prendre plusieurs formes.
01:08:19 Un soutien financier,
01:08:21 des aides financières peuvent être mises en place
01:08:23 pour aider les agriculteurs à investir,
01:08:25 à se moderniser et à faire face aux aléas climatiques.
01:08:28 Un appui technique,
01:08:30 des services de conseil et d'accompagnement technique
01:08:32 peuvent être proposés aux agriculteurs
01:08:34 pour les aider à améliorer leurs pratiques
01:08:36 et à s'adapter aux nouvelles réglementations.
01:08:38 Et puis, il y a une promotion des produits ultramarins.
01:08:41 Il est important de promouvoir les produits ultramarins
01:08:43 sur les marchés locaux et hexagonaux.
01:08:45 Alors, en conclusion,
01:08:47 quels sont, selon vous, les leviers
01:08:49 qui sont à disposition des jeunes agriculteurs en outre-mer
01:08:52 sous ces trois formes d'accompagnement ?
01:08:54 Je vous remercie.
01:08:55 Merci. Voilà, donc, les questions.
01:08:57 Je vous laisse la parole, monsieur le président,
01:08:59 madame la secrétaire générale,
01:09:01 pour terminer cette audition.
01:09:03 Madame la secrétaire ?
01:09:05 Oui, donc, sur l'énergie,
01:09:09 nous, ce qui nous inquiète aussi aujourd'hui,
01:09:11 c'est qu'en fait, on nous pousse
01:09:15 à avoir des revenus issus de l'énergie
01:09:18 pour compenser la faiblesse de nos revenus agricoles.
01:09:21 Et du coup, c'est vraiment ne pas s'attaquer
01:09:23 aujourd'hui, du coup, au problème de revenus
01:09:26 qu'on pointe, notamment au sein de cette crise.
01:09:30 Donc, la concurrence avec l'énergie,
01:09:32 ça nous pose un problème à ce niveau-là.
01:09:35 Et ça nous pose aussi un autre problème
01:09:36 par rapport à la financiarisation de l'agriculture,
01:09:38 c'est-à-dire à la présence d'acteurs non issus
01:09:40 du milieu agricole qui rentrent dans ce processus
01:09:44 d'installation lié à la production d'énergie.
01:09:50 Donc, ça fait augmenter le coût du foncier.
01:09:54 Et on trouve que globalement,
01:09:56 c'est quand même assez problématique.
01:09:58 Alors qu'il y ait quelques cas sur lesquels
01:10:01 on peut trouver qu'il y a des avantages,
01:10:03 ça peut être assez marginal.
01:10:04 D'une façon générale, c'est plutôt un danger
01:10:07 pour la production agricole de continuer
01:10:10 à aller vers un développement fort
01:10:15 de la production d'énergie dans les fermes.
01:10:20 Sur les installations alternatives,
01:10:23 vous serez beaucoup plus voués à l'échec
01:10:26 que les installations en conventionnel.
01:10:29 Moi, il faudrait m'apporter des chiffres.
01:10:31 Ce n'est absolument pas du tout prouvé
01:10:34 que les personnes qui s'installent sur des fermes
01:10:38 qui ne soient pas de l'agriculture conventionnelle
01:10:41 soient aujourd'hui beaucoup plus en échec
01:10:43 que celles qui s'installent sur des fermes classiques.
01:10:49 Sur les externalités positives et négatives
01:10:53 des différents modes d'agriculture,
01:10:54 je ne peux qu'acquiescer.
01:10:57 Effectivement, on ne veut pas soutenir
01:11:01 particulièrement l'agriculture biologique,
01:11:04 mais par contre, on soutient d'une autre façon
01:11:08 l'agriculture conventionnelle
01:11:10 en prenant en charge sur le plan sociétal
01:11:13 ces externalités négatives.
01:11:14 Donc là, il y a peut-être quelque chose à revoir.
01:11:17 Je voulais justement vous poser une question.
01:11:19 Arnaud Gaillot, tout à l'heure, vous aviez dit
01:11:21 que la bio doit s'en sortir avec le marché.
01:11:23 Pourquoi pas le porc industriel quand il est en crise ?
01:11:26 Pourquoi pas le vin quand il est en crise ?
01:11:28 Dans ce cas-là, il faut laisser toutes les productions
01:11:30 se débrouiller toutes seules avec le marché.
01:11:34 Et après, sur l'amélioration des galimes,
01:11:38 on ne peut que exiger cette amélioration
01:11:42 puisque pour le moment,
01:11:43 quand on négocie les prix à l'intérieur
01:11:47 du processus des galimes,
01:11:49 la négociation est en défaveur du maillon de la production
01:11:53 puisque les transformateurs et la vente,
01:12:00 la grande distribution, nous obligent
01:12:03 à adopter leurs indicateurs,
01:12:05 enfin en tout cas à pondérer les nôtres
01:12:07 parce que soi-disant, ils ne seraient pas bons.
01:12:09 Donc ils nous forcent à ne pas porter nos indicateurs à nous
01:12:16 qui prennent en compte notre production.
01:12:18 Et pour le moment, c'est parce qu'il y a un rapport de force
01:12:20 qui est en notre défaveur
01:12:22 que la loi EGalim ne permet pas
01:12:25 qu'on soit toujours rémunéré
01:12:28 de nos coûts de production agricole.
01:12:32 Monsieur le Président.
01:12:35 Oui, sur l'agrivoltaïsme,
01:12:37 il y a une vraie question sur la répartition de la valeur.
01:12:41 C'est pour ça qu'on le disait,
01:12:43 c'est dans le décret, c'est comment on peut le faire.
01:12:45 Il y a des choses qui sont réfléchies,
01:12:46 vous dire c'est telle solution, je ne sais pas,
01:12:48 mais ce qu'il y a dessus,
01:12:49 il faut voir comment on encadre la répartition de la valeur.
01:12:51 Et nous, ce qu'on avait pointé dans un rapport
01:12:53 qui remonte à déjà il y a quelques années
01:12:55 sur les questions d'énergie,
01:12:56 on avait déjà un peu évoqué ça,
01:12:58 c'est comment en fait on ne commet pas
01:13:00 les erreurs qu'on a peut-être fait sur l'alimentaire,
01:13:03 sur l'énergie et comment on va au plus loin
01:13:05 pour garder la main, éviter que le maximum de valeur nous échappe.
01:13:09 C'est un point à travailler,
01:13:10 je ne prétends pas avoir la solution,
01:13:12 mais il y a un vrai sujet de comment on répartit la valeur,
01:13:14 parce que l'agrivoltaïsme,
01:13:16 on ne pourra pas la mettre partout sur le territoire
01:13:19 et du coup, comment on arrive à créer quand même
01:13:20 que ça profite à l'ensemble agricole
01:13:22 et indirectement à potentiellement des compensations ou des choses.
01:13:27 Sur la question de l'enseignement agricole,
01:13:30 on l'a proposé et oui, il faut le voir,
01:13:33 notamment il y a la question de l'évolution d'un bachelor,
01:13:35 de renforcer ça, il faut qu'on renforce les volets gestion,
01:13:38 les volets économie.
01:13:40 Moi je pense que c'est bien aussi qu'on ait,
01:13:42 parce que ça fait partie de l'attente sociétale,
01:13:44 qu'il soit enseigné la question de l'agroécologie,
01:13:48 de ce changement climatique, de tout ça.
01:13:50 Oui, il faut le faire évoluer,
01:13:52 mais en fait, ce qui est dangereux,
01:13:54 ce serait si demain on a un enseignement
01:13:56 qui n'enseigne qu'une forme.
01:13:58 L'enseignement, c'est le totem d'un État
01:14:01 et donc on doit être en capacité d'enseigner à nos élèves
01:14:04 tout ce qui existe, tout ce qui est face à eux
01:14:07 et donc après à eux de les amener à faire leur choix
01:14:11 sur la concurrence des loyales,
01:14:14 les potentielles épidémies de cancers, de pollution,
01:14:18 quel modèle les jeunes agriculteurs proposent.
01:14:21 Chez les jeunes agriculteurs, on considère,
01:14:24 et oui c'est un enjeu, c'est comment
01:14:26 on arrive à maintenir une agriculture
01:14:30 qui permet une souveraineté alimentaire,
01:14:32 qu'elle soit française, européenne, mondiale,
01:14:34 tout en préservant un environnement sur lequel on le pratique.
01:14:37 Et là-dessus, je pense qu'il faut qu'on aille plus loin
01:14:41 sur l'investissement dans les évolutions de l'innovation,
01:14:44 sur la recherche génétique,
01:14:47 sur tout ce qu'on pourra mettre dans les moyens
01:14:49 pour accompagner la recherche
01:14:51 et garantir finalement un niveau de production,
01:14:54 parce que personne ne peut se réjouir à se dire
01:14:56 que si notre outil de production est détruit,
01:14:58 on n'aura plus rien à transmettre.
01:15:00 Et quand même la vocation des agriculteurs,
01:15:02 au-delà de nourrir, c'est quand même la fierté
01:15:04 de transmettre un outil, si c'est à leurs enfants,
01:15:06 mais même à quelqu'un d'autre, c'est quand même la fierté
01:15:08 de la continuité et tout ça.
01:15:09 Et donc, nous on est convaincus qu'il n'y a pas
01:15:12 un modèle exact qui permettra d'y répondre.
01:15:14 Par contre, c'est bien dans l'investissement collectif,
01:15:17 dans la recherche, je pense que la recherche
01:15:19 nous a permis de belles choses.
01:15:21 Et je pense que le question, et nous nous sommes favorables
01:15:25 sur le sujet des NBT et des nouvelles biotechnologies,
01:15:27 sont potentiellement, je dis bien potentiellement,
01:15:30 mais il faut qu'on cherche, il faut qu'on ait des solutions
01:15:32 pour résoudre et baisser l'utilisation
01:15:36 de produits phytopharmaceutiques.
01:15:38 Mais il y a un moment donné, il faut en fait
01:15:41 qu'on soit dans la recherche et nous ce qu'on dit,
01:15:43 il ne faut pas qu'on risque finalement la production
01:15:46 de récoltes qui seraient impropres à la consommation.
01:15:49 C'est arrivé et ça on ne peut pas se le permettre
01:15:52 en France ou en Europe d'avoir des cultures
01:15:54 ou risquer un zéro récolte.
01:15:55 Je ne dis pas qu'on y est, je dis juste qu'il faut
01:15:57 qu'on soit en capacité et en plus on a les entreprises
01:16:02 en France sementières, on a des chercheurs,
01:16:06 on a les capacités, il faut juste qu'on leur en donne
01:16:08 les moyens de leur dire voilà les trajectoires qu'on veut
01:16:11 et comment on va de l'avant pour aller tendre
01:16:14 vers le moins d'impact possible sur l'environnement.
01:16:18 Dire qu'on aura zéro impact, je pense que ça c'est
01:16:21 présentieux parce que la vie humaine a de l'impact
01:16:23 sur l'environnement, qu'elle le veuille ou non.
01:16:25 Le fait qu'on soit sur cette terre fait qu'on a un impact
01:16:28 sur elle. Après comment on essaye de le limiter au maximum
01:16:31 et comment on garantit la préservation,
01:16:34 je pense qu'il faut le faire.
01:16:35 Mais moi ce qui me gêne, et c'est ce que je vous disais
01:16:37 dans mes propos limitaires, c'est que pour moi on réussira
01:16:40 ça que si on le fait tous ensemble,
01:16:42 tous les secteurs confondus, il ne faut pas qu'on fasse
01:16:44 porter le sentiment, bon là c'est normal,
01:16:46 c'est la victoire, mais je parle dans un discours
01:16:48 plus généraliste, qu'en fait la clé ne résiderait
01:16:50 que dans le monde agricole pour préserver cette planète.
01:16:52 Sur l'amélioration de l'indicateur Eugalim,
01:16:55 je pense que ça fait un moment que c'était promis,
01:16:57 la mission Flash de voir ce qui marche ou ce qui ne marche pas,
01:17:00 il faut qu'on voit quel est l'indicateur le plus.
01:17:04 Je pense qu'on a des interprofessions quand même
01:17:06 qui existent dans différentes filières et qu'il faut
01:17:09 qu'on arrive à ce qu'elles marchent.
01:17:11 On est tous conscients qu'il y a quand même des postures
01:17:13 et je pense qu'à un moment donné il faudra qu'il y ait
01:17:15 des nés qui mettent des coups de pied dans la fourmilière
01:17:17 pour faire que ces instituts qui existent,
01:17:20 ces institutions qui existent, marchent vraiment
01:17:22 parce que tous les acteurs sont autour de la table
01:17:24 et doivent à un moment donné se mettre d'accord
01:17:27 à sortir des coûts de production.
01:17:28 Je pense que les chiffres, on les connaît tous,
01:17:30 on a suffisamment de données dans ce pays
01:17:32 pour être capable de savoir combien coûte
01:17:34 un litre de lait à produire, un kilo de viande.
01:17:36 Et donc il faut qu'on soit en capacité d'utiliser
01:17:39 ces indicateurs-là avec quand même,
01:17:42 je pense que tout le monde en est conscient,
01:17:44 mais une contrainte malgré tout, c'est qu'il y a
01:17:46 des réglementations, qu'elles soient européennes
01:17:48 ou mondiales sur le commerce et qu'on ne peut pas
01:17:51 faire tout et n'importe quoi en termes de
01:17:54 sanctuariser un prix ou autre.
01:17:56 Et donc il faut aussi qu'on voit s'il y a des choses
01:17:58 à changer au niveau européen pour permettre
01:18:00 une juste rémunération des agriculteurs.
01:18:03 Sur le dîcher unique, oui on partage parce qu'on l'a porté,
01:18:08 mais oui ça va changer notre façon qu'on avait de fonctionner
01:18:11 parce que les IA ont toujours été reconnus
01:18:13 comme les acteurs de l'installation,
01:18:15 mais les IA sont aussi conscients que ce ne sont pas
01:18:17 qu'ils seuls sur l'installation et que sur les 12 000 installations,
01:18:20 il y en a une bonne partie qui passe aussi
01:18:22 par d'autres organismes.
01:18:24 Et donc il faut aussi respecter les autres acteurs
01:18:27 qui existent sur le terrain et donc considérer
01:18:30 qu'il y a aussi des gens qui veulent rendre là.
01:18:32 Et donc si on veut un dîcher unique qui réunit
01:18:34 tous les acteurs, vous ne pouvez pas exiger
01:18:36 que ce soit plus l'un ou plus l'autre
01:18:38 qui le commande. Donc après il faudra qu'on voit
01:18:41 comment on adapte ça, mais je pense que
01:18:44 c'est une bonne chose.
01:18:46 Les prêts bonifiés, vous l'avez voté, on l'a poussé,
01:18:49 moi je pense qu'il faut qu'on regarde comment on le fait.
01:18:51 Alors dans le pacte il y a ces 2 milliards
01:18:53 de prêts garantis par l'État, il faut qu'on voit
01:18:55 comment on peut agir. Je pense qu'il y a certaines banques
01:18:57 qui ont commencé à donner des signes
01:18:59 qu'ils étaient prêts à y travailler.
01:19:00 Je pense qu'il faut qu'on le travaille assez rapidement,
01:19:02 mais tout en ne provoquant pas une inflation
01:19:05 du prix de la reprise, si toutefois on arriverait
01:19:07 à trouver une bonification sur les prêts.
01:19:11 Sur l'installation progressive, on le partage,
01:19:14 et ça c'est vrai que je ne l'ai pas souligné,
01:19:16 mais c'est une déception à l'heure actuelle dans la loi,
01:19:18 c'est sur la question du droit à l'essai,
01:19:20 notamment dans les GAEC, il faut qu'on voit
01:19:23 comment on peut mettre en place pour que les jeunes
01:19:25 puissent essayer. On a pu pousser aussi à un moment donné
01:19:28 des idées de se dire comment on regarde.
01:19:30 Alors le statut du GAEC, c'est technique,
01:19:33 mais le fait que si un associé quitte,
01:19:35 en fait l'autre qui reste, au bout d'un an,
01:19:38 doit avoir retrouvé, sinon il ne peut pas garder la fin.
01:19:40 Je pense qu'il faut qu'on voit sans dénaturer
01:19:43 ce qu'est le GAEC, qui est quand même une exception française
01:19:45 et qui est plutôt une bonne chose sur la termes de pénibilité
01:19:47 de travail, de dégagement de temps libre.
01:19:49 Comment on l'aménage aussi peut-être à répondre
01:19:51 à des nouvelles envies, permettre qu'un jeune rentre
01:19:53 progressivement dans la structure, puisse prendre le temps
01:19:55 d'essayer, parce que moi pour l'avoir vécu un an,
01:19:59 c'est quand même assez court pour essayer,
01:20:01 parce qu'en gros vous avez un mois d'essai,
01:20:02 derrière il faut se lancer dans les démarches
01:20:04 pour être installé au bout d'un an.
01:20:05 Donc il faut qu'on déverrouille aussi ça,
01:20:07 qu'on rallonge, peut-être aussi avec des conditions,
01:20:09 parce qu'on ne donne pas aussi le prétexte d'avoir
01:20:11 entre guillemets un salarié à déguiser sous prétexte
01:20:13 qu'on voudrait installer, et que finalement
01:20:15 il n'y ait jamais d'installation.
01:20:16 Mais moi je pense qu'il y a des choses à travailler,
01:20:18 donc ça il faut vraiment qu'on le relance.
01:20:20 Sur les outre-mer, moi je pense qu'il y a une spécificité
01:20:28 outre-mer, et ce n'est pas préjuratif, mais d'une,
01:20:30 ils sont plus impliqués que nous encore
01:20:32 par le changement climatique.
01:20:33 J'étais il y a quelques mois à La Réunion,
01:20:35 et le changement climatique, il faut qu'ils ont quand même
01:20:37 une pression d'insectes ou autres qui ravagent quand même
01:20:42 des cultures, et donc si je prends 30 secondes
01:20:45 l'île de La Réunion, certains tendent à dire
01:20:47 qu'il faut qu'ils fassent moins de cannes
01:20:49 et qu'il faut qu'ils se déversifient.
01:20:51 À la limite ça peut s'entendre.
01:20:53 La problématique c'est que quand vous discutez
01:20:55 avec des maraîchers, ils sont en train de vous dire
01:20:57 que potentiellement le maraîcher en plein champ
01:20:58 va devenir compliqué à La Réunion, vu qu'on leur a retiré
01:21:01 des molécules pour lutter quand ils ont une invasion
01:21:04 d'insectes et qui ravagent les cultures,
01:21:06 et donc ils n'ont plus de moyens de lutte.
01:21:08 Ils utilisent la lutte raisonnée, mais à un moment donné
01:21:10 quand il y a un gros impact, ils n'y arrivent plus.
01:21:12 Donc il faut qu'on voit comment on peut les accompagner
01:21:14 parce que si on veut diversifier et rendre finalement
01:21:18 ces agricultures dans les différents départements
01:21:20 ultramarins solides, il faut aussi qu'on soit déjà
01:21:23 en capacité de leur amener des moyens de lutte
01:21:25 contre ces changements climatiques qui sont peut-être
01:21:27 des fois plus violents que ce que nous on perçoit
01:21:29 sur la métropole actuellement.
01:21:32 Des structurations de filières, je pense qu'il y a
01:21:36 un boulot à faire dans certains, et il faut voir
01:21:38 comment on peut accompagner les expériences qui marchent
01:21:41 en métropole à nos collègues dans les départements
01:21:44 ultramarins pour voir comment on peut les aider
01:21:47 à se structurer, comment on peut avancer.
01:21:49 Moi je l'ai porté auprès du Premier ministre,
01:21:51 vous avez certains départements ultramarins
01:21:53 qui, ça fait déjà des années, demandent des IGP,
01:21:56 je pense à la Nanas ou à d'autres,
01:21:58 et ça fait bientôt 6 ans qu'ils sont en attente du IGP,
01:22:00 ça prend trop de temps, c'est trop long,
01:22:02 il faut aller bien plus vite, et moi j'espère que là
01:22:04 les mobilisations vont faire que les choses vont s'accélérer
01:22:06 parce que c'est une vraie chance pour promouvoir
01:22:08 les produits des outre-mer.
01:22:12 Je pense qu'il faut qu'on regarde quand même
01:22:14 la spécificité du marché, parce qu'ils sont quand même
01:22:18 considérés un peu hors Europe, sur le terme du marché,
01:22:21 ils ont des droits qui ne s'appliquent pas à nous,
01:22:23 et donc ça il faut quand même qu'à un moment donné
01:22:25 on ne peut pas les considérer hors Europe,
01:22:27 dans le logiciel je ne peux pas comprendre ça,
01:22:30 donc ça il faut qu'on le revoie au niveau européen,
01:22:32 comment on considère mieux ces départements-là,
01:22:34 comment on les intègre mieux dans le marché,
01:22:36 et comment eux on lutte contre une concurrence déloyale
01:22:38 qui est assez impressionnante, je pense à Delhaï ou autre
01:22:41 qui est fait en Inde, ou à la vanille de Madagascar,
01:22:44 enfin c'est des trucs qui viennent les percuter de plein fouet,
01:22:47 sauf que vu qu'ils sont sur un marché un peu différent
01:22:50 d'une autre en métropole,
01:22:52 ils ont une complexité à lutter contre ça,
01:22:54 et donc ça je pense qu'au niveau européen
01:22:56 il faut qu'on revoie le cadre législatif,
01:22:58 comment on les intègre mieux dans le marché européen,
01:23:01 et qu'on ne les considère pas à part.
01:23:04 Et pour les jeunes, il faut qu'on renforce l'accompagnement,
01:23:09 sur les structures d'accompagnement, sur ça,
01:23:11 et puis la question du stockage de l'eau,
01:23:13 on l'a vu à Mayotte, c'était assez catastrophique ce qui s'est passé,
01:23:17 et donc il faut aussi qu'on voit comment on peut accompagner ça,
01:23:20 il faut vraiment un plan fort,
01:23:22 moi je pense qu'il faut un ministre à voir comment on le fait,
01:23:29 mais il faut vraiment gérer les outre-mer,
01:23:31 qu'il y ait quelqu'un qui s'en occupe à temps plein,
01:23:33 que ce soit sur des questions agricoles, sur des...
01:23:35 Non mais je vous le dis honnêtement comme je le pense,
01:23:37 parce qu'il faut aller sur les outre-mer
01:23:39 pour comprendre le fonctionnement de l'outre-mer,
01:23:41 parce que si on s'imagine gérer l'outre-mer
01:23:43 comme on gère la métropole, on se trompe complètement.
01:23:45 Et c'est pas leur faire offense de dire ça,
01:23:47 c'est en fait, c'est comprendre leur spécificité,
01:23:49 c'est comprendre leur particularité,
01:23:51 et ces dix jours, alors j'ai fait que la réunion,
01:23:53 les autres voudraient que j'aille, mais en fait,
01:23:55 quand vous avez passé dix jours, vous avez pris le temps d'aller voir toutes les filières,
01:23:57 d'avoir discuté avec eux, vous comprenez très vite que la chose,
01:23:59 elle est pas simple, mais il y a plein de choses à faire,
01:24:01 mais il faut juste qu'on arrête de considérer
01:24:03 qu'on va gérer ces départements-là comme on gère la métropole,
01:24:06 ou alors en les laissant de côté,
01:24:08 mais je pense qu'il y a des belles opportunités,
01:24:10 en plus il y a une jeunesse qui a beaucoup envie,
01:24:12 ils ont des opportunités, donc il faut qu'on leur apporte tout ça,
01:24:16 et fortement, voilà ce que je pouvais vous dire,
01:24:20 mais il y a des belles opportunités,
01:24:22 il y a une vraie richesse,
01:24:24 et sur la question qui m'a été posée par la Confédération Paysanne
01:24:27 sur le marché bio,
01:24:29 c'est pas exactement ce que j'ai dit,
01:24:31 et j'ai dit qu'à un moment donné,
01:24:34 je pense qu'on a été trop vite sur la montée en puissance
01:24:38 des gens qui produisaient du bio,
01:24:40 et qu'on a peut-être provoqué un décalage de marché,
01:24:42 c'est ce que je dis,
01:24:44 et donc je ne suis pas en train de remettre en cause les aides qui existent,
01:24:47 je vous tiens aussi à dire qu'en fin d'année,
01:24:50 il y avait 90 millions qui ont été annoncés,
01:24:52 plus les 50 millions qui viennent d'être annoncés,
01:24:54 donc ça commence à faire une enveloppe,
01:24:56 c'est peut-être sûrement trop peu,
01:24:58 mais ça va quand même dans le bon sens,
01:25:00 vous dire qu'on la soutient,
01:25:02 mais voilà, et je pense que ce n'est pas leur faire défaut
01:25:05 que de dire qu'à un moment donné,
01:25:07 on a surchargé un marché trop rapidement,
01:25:09 et moi je le dis, j'en suis le premier à regretter,
01:25:11 parce qu'on a des ADN GA qui se sont installés,
01:25:13 pas parce que c'était une opportunité de marché,
01:25:15 c'est parce que c'était leur conviction,
01:25:17 et c'est ceux-là qu'on a plantés,
01:25:19 c'est ça qui est le plus dramatique,
01:25:21 et donc il faut qu'on voit comment on les en sort,
01:25:23 comment on aide à les structurer,
01:25:25 et moi ce que je trouve dommage,
01:25:27 c'est que ça fait depuis 2012 que je suis engagé chez Jeunes agriculteurs,
01:25:29 et ça fait plus de 2012 que j'explique à certains,
01:25:31 que plutôt de passer leur temps à nous taper dessus,
01:25:34 et à dire qu'on n'en avait rien à faire du bio,
01:25:36 et qu'on était contre le bio,
01:25:38 et dire qu'on était des anti-bio,
01:25:40 ils auraient mieux fait de structurer leur marché,
01:25:42 parce qu'ils allaient vivre dans quelques années
01:25:44 qui allaient mettre en cause beaucoup de jeunes
01:25:46 et qui allaient poser beaucoup de questions.
01:25:48 Ce que je regrette, c'est peut-être d'avoir eu raison.
01:25:50 Merci. Merci, monsieur le Président.
01:25:53 Merci, madame la Secrétaire Générale,
01:25:55 de nous avoir consacré autant de temps
01:25:57 et d'avoir répondu précisément à l'ensemble de nos questions,
01:26:01 et on vous souhaite bon courage pour continuer cette mobilisation,
01:26:05 parce qu'on a bien compris que vous restez plus que jamais mobilisés,
01:26:09 et sachez qu'ici au Sénat,
01:26:11 on sera toujours très ouverts et très à l'écoute
01:26:13 de toutes les questions touchant à l'agriculture.
01:26:15 Voilà, vous venez d'assister à l'audition des représentants
01:26:18 de deux syndicats agricoles,
01:26:20 les Jeunes Agriculteurs et la Confédération Paysanne,
01:26:22 par la Commission des Affaires Économiques du Sénat.
01:26:25 Pour aller plus loin sur ce sujet,
01:26:27 je vous invite à consulter nos articles en ligne
01:26:29 sur le site publicsénat.fr.
01:26:31 L'actualité politique et parlementaire se poursuit sur notre chaîne.
01:26:34 Bonne journée.
01:26:36 [Musique entraînante diminuant jusqu'au silence]

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