Le nouveau président argentin se définit comme anarcho-capitaliste libertaire. Bon, en France, à peine élu, Javier Milei a été classé dans la catégorie infamante de l’ultra-libéralisme. Mon billet libéral du jour porte sur la différence entre libéralisme et libertarisme, le libertarisme étant en quelque sorte le pont entre le libéralisme et l’anarcho-capitalisme. Vous suivez ? [...]
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00:08 Le nouveau président argentin se définit comme un anarcho-capitaliste libertaire.
00:13 Bon, en France à peine élue, Javier Millei a été classé dans la catégorie infamante de l'ultralibéralisme.
00:21 Mon billet libéral du jour porte sur la différence entre libéralisme et libertarisme,
00:27 le libertarisme étant en quelque sorte un pont entre le libéralisme et l'anarcho-capitalisme.
00:33 Vous suivez ?
00:34 On part de la liberté individuelle.
00:37 Pour les libertariens, c'est une valeur absolue.
00:41 Aucune instance n'est légitime à intervenir sur ce que l'individu peut faire et acquérir par sa libre initiative.
00:49 Et le principe clé énoncé par Murray Rothbard,
00:53 un libertarien utopique dont l'oeuvre a beaucoup inspiré Millei,
00:57 le principe clé est celui de la non-agression.
01:01 Aucun individu ni groupe d'individus n'a le droit d'agresser quelqu'un
01:06 en portant atteinte à sa personne ou à sa propriété.
01:10 Et oui, les libertariens croient que la libre coopération des individus suffit à pacifier et à faire prospérer la société.
01:19 Lors de son discours d'inmastiture, Javier Millei a ainsi formulé sa définition du libéralisme, je le cite.
01:27 « C'est le strict respect du projet de vie de l'autre, basé sur le principe de non-agression,
01:33 basé sur la défense du droit à la vie, à la liberté et à la propriété. »
01:39 Et si vous répliquez que se laisser faire est la porte ouverte à l'égoïsme le plus primaire,
01:45 et in fine à la loi du plus fort,
01:48 le libertarien répliquera que chacun mérite qu'on lui fasse confiance
01:53 et qu'on fasse confiance à l'usage qu'il fait de sa propre liberté.
01:58 Pour les libertariens, en ce sens proche des anarchistes,
02:01 la société juste doit prendre le seul point de vue de celui à qui l'on prend,
02:06 plutôt que de celui à qui l'on donne, comme le font les libéraux.
02:11 Durant sa campagne, Javier Millei insistait ainsi auprès de ses électeurs
02:15 « quand j'irai à une élection pour demander ton vote,
02:19 ce n'est pas pour prendre le pouvoir, mais c'est bien pour que je puisse te le rendre. »
02:24 Dès lors que le but principal est la protection de l'individu, de ses droits, de sa sphère d'autonomie,
02:30 quel rôle réserver à l'État ?
02:33 Les libéraux défendent un État minimal, qui intervient le moins possible,
02:37 mais qui intervient malgré tout.
02:40 Les libertariens, eux, veulent un État plus petit encore,
02:44 proche de zéro, qui ne réglemente pas l'économie,
02:47 car pour eux, le marché est capable de se réguler seul.
02:52 En somme, pour les premiers, l'État est un plancher, bas mais solide,
02:57 pour les seconds, c'est un plafond à casser.
03:00 Dans la bouche de Javier Millei, cela donne « entre la mafia et l'État, je préfère la mafia ».
03:07 Voilà aussi pourquoi, dans son organigramme idéal,
03:11 le président argentin supprime le ministère de l'Éducation,
03:15 des Affaires sociales et des droits des femmes,
03:17 pour ne conserver que l'intérieur, les armées, les affaires étrangères et la justice, le seul régalien.
03:25 Pourquoi ce grand ménage ?
03:27 Parce que les libertariens considèrent que les services publics
03:31 et les réglementations qu'ils charrient sont une violation des droits de propriété.
03:36 Or, le droit de propriété est lui aussi absolu quand les libéraux acceptent,
03:41 une fois de plus, la nécessité d'une réglementation gouvernementale pour le protéger.
03:48 Dans la doctrine, on verra dans la pratique, Javier Millei semble ainsi inclassable.
03:54 Est-il populiste ? Oui, oui par son attaque de la caste politique.
03:59 Mais avez-vous déjà vu un populiste annoncer qu'il n'y a pas d'autre alternative que l'austérité ?
04:05 À Davos, il a en tout cas rappelé une vérité bien utile pour la France.
04:10 L'État ne dirige pas nos vies, il veille sur nos droits.
04:15 (Générique)