Regardez L'édito d'Alba Ventura du 14 février 2024 avec Alba Ventura.
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00:02 Bonjour Alba Ventura. Bonjour à tous. L'hommage à Robert Balinter aura lieu tout à l'heure à midi devant le ministère de la justice.
00:08 C'est d'ailleurs la première fois qu'un hommage national est rendu. Place Vendôme à Paris, siège de la chancellerie on le rappelle.
00:14 Ça dit l'importance de l'ancien garde des sous à ce poste ? Vous savez des personnalités comme Robert Balinter, il y en a une par demi-siècle.
00:20 C'est un peu comme Simone Veil. Ce sont des gens qui tout au long de leur vie se sont battus pour leur conviction,
00:25 qui entrent en politique pour mettre en application leur conviction. C'est une façon noble de faire de la politique. Ils sont
00:32 comme des vigies, comme des guides. Ce ne sont pas des personnalités destinées à devenir forcément président de la république, mais
00:38 tout leur parcours et leur passage au pouvoir aura laissé une trace de toute façon dans l'histoire.
00:43 Robert Balinter avec l'abolition de la peine de mort, mais pas seulement. Vous voulez nous parler de la dépénalisation de l'homosexualité, c'est ça ?
00:50 Oui parce qu'on parle toujours de la peine de mort, mais il faut se rappeler qu'avant Balinter,
00:54 être homo était un délit. Vous pouviez aller en prison pour ça. Ça ne voulait pas dire que tout devenait facile, mais
01:00 cela a été une décision forte sur un long chemin de lutte. Il a donné le droit aux homosexuels d'être homo.
01:07 Et en fait, toute la carrière de Robert Balinter se résume au droit.
01:11 Que ce soit l'avocat, le ministre ou le sage du conseil constitutionnel,
01:14 c'était le droit d'abord. Un homme de droit qui n'a jamais varié.
01:19 Vous vous souvenez, il y avait cette phrase des socialistes qui disaient "Mitterrand a deux avocats, Balinter pour le droit et Dumas pour le tordu".
01:25 On va laisser Roland Dumas tranquille, mais des Robert Balinter, on les cherche. On n'en a plus beaucoup pour ne pas dire plus du tout.
01:32 C'est un des grands désespoirs d'ailleurs de notre époque. On a de plus en plus de mal à trouver des
01:36 personnalités telles que Robert Balinter et c'est pour ça qu'il mérite amplement d'entrer au Panthéon.
01:41 Alors vous disiez homme de droit, de conviction et d'humanité aussi.
01:44 Oui parce que évidemment j'entends certains à l'occasion de cette disparition
01:47 rappeler que Robert Balinter avait institué, vous savez, ce qu'on appelle la culture de l'excuse.
01:52 L'idée que le criminel ne devient pas criminel par hasard mais que c'est la société qui le pervertit.
01:57 Évidemment il y a des pans entiers de la justice de l'époque qui ont laissé des traces profondes aujourd'hui.
02:01 On a parfaitement le droit de faire le bilan de ce qui a été fait.
02:05 Mais s'agissant de Robert Balinter, chez qui le droit et l'humanité primaient plus que tout,
02:10 il faut se souvenir à quel point il croyait en fait en la réinsertion.
02:14 Il considérait Balinter qu'il fallait une punition mais que si cette punition était sans espoir,
02:19 alors on y perdait notre humanité.
02:21 Pour Balinter, il fallait toujours laisser la possibilité à un homme de devenir meilleur.
02:26 Ça s'est pas donné à tout le monde de penser ainsi.
02:29 Et pour terminer, j'aimerais quand même au delà de Robert Balinter avoir une pensée pour le couple qu'il formait avec sa femme Elisabeth,
02:35 Elisabeth Balinter, cette féministe combattante
02:37 qui est peut-être moins populaire parce qu'elle a osé dire des choses justement sur le féminisme, sur la laïcité.
02:43 Mais qui n'a jamais, elles n'ont plus abdiqué sur ses convictions ce qu'ils avaient en commun tous les deux.
02:49 Il est très exactement 7h18 et je précise qu'à 8h20 je recevrai Jean-Louis Debré, ancien ministre et lui aussi président du conseil constitutionnel.
02:56 Merci beaucoup Alba Ventura.
02:58 [SILENCE]