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Un policier a été agressé au couteau par un homme dans un commissariat de La Rochelle, en Charente-Maritime. Le policier agressé ce mardi 13 février présente des blessures légères au visage, au cou et à la main. L'individu a été interpellé et une enquête est en cours. Le procureur de la République de La Rochelle, Arnaud Laraize, fait le point sur la situation. 

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Transcription
00:00 Bonjour à tous. Merci d'être présents à cette conférence de presse sur l'attaque qui s'est déroulée au commissariat de police de La Rochelle hier.
00:12 Donc il ressort des premiers éléments de l'enquête ouverte par le parquet de La Rochelle et confiée à la division de la criminalité organisée et spécialisée
00:22 de la direction interdépartementale de la police nationale de Charente-Maritime les éléments suivants et ceux avec toutes les précautions habituelles de conditionnalité.
00:32 Hier, mardi 13 février, vers 12h35, un homme de taille moyenne, de corpulence mince, se présentait dans le hall d'accueil du commissariat de police de La Rochelle
00:45 après avoir passé le sas d'entrée et sonné à l'interphone. Il s'asseyait alors sur un des bancs de la salle d'attente.
00:53 Questionné par un agent d'accueil sur les motifs de sa venue, il indiquait attendre quelqu'un et n'avoir pas été convoqué.
01:01 Les différents témoignages recueillis permettaient d'établir que l'individu aurait attendu quelques secondes avant de suivre un fonctionnaire de police
01:10 en uniforme, mais habillé d'un pull noir, qui revenait tout juste des toilettes situées à quelques mètres de son bureau.
01:18 Invectivé par le mis en cause qui prononçait ces paroles "Monsieur, je peux vous parler", le policier se retournait et constatait face à lui dans son bureau
01:28 un homme armé à la main droite d'un couteau à lame métallique de couleur gris très clair.
01:35 L'individu portait alors, selon la victime, un premier coup de couteau dans la direction du policier au niveau de son visage,
01:42 en taillant à cette occasion le verre des lunettes du policier. Dans un geste de défense, le policier parvenait à bloquer le poignet de son agresseur,
01:51 l'amenait avec lui au sol derrière son bureau et hurlait à l'aide. Des bruits lourds de chutes et des cris étaient alors entendus par les personnes présentes
02:01 dans la salle d'attente et le poste d'accueil. Un homme né en 1982 et auto-entrepreneur, attendant de pouvoir déposer plainte,
02:11 se précipitait alors dans le bureau et constatait que le fonctionnaire de police était au sol, sur le dos, et que sur lui se tenait un individu armé d'un couteau
02:21 dirigé vers le policier qui maintenait son bras. Il intervenait pour essayer de maîtriser cet individu en lui tenant le poignet mis du couteau,
02:30 jusqu'à l'arrivée d'une première fonctionnaire de police, collègue plaintier de la victime, alertée par le bruit du bureau d'à côté.
02:38 Elle était rapidement rejointe par six autres fonctionnaires de police. L'interpellation s'avérait difficile au vu de l'état de l'agresseur qui se débattait.
02:48 Il était dès lors nécessaire de recourir à une arme à impulsion électromagnétique, taser, à plusieurs reprises sur son bras, d'abord pour extraire la victime
02:58 et ensuite pour permettre le menottage de l'individu armé et la saisie du couteau. Après examen, ce couteau mesurait 20 cm environ, dont 10 cm de larmes.
03:09 L'individu était alors placé en garde à vue à 12h40 du chef de tentative de meurtre sur personne dépositaire de l'autorité publique, à savoir un fonctionnaire de police.
03:19 Le dépistage de son alcoolémie se révélait négatif. Une analyse sanguine a été ordonnée pour rechercher des traces de stupéfiants ou de médicaments.
03:28 Lors de sa garde à vue, l'intéressé accepte de répondre à certaines questions tenant à sa personnalité et sa situation personnelle, mais garde le silence comme il en a le droit vis-à-vis des questions sur le fait.
03:41 Il est également resté assez mutique lors de la prolongation de sa garde à vue ce jour par Mme la procureure adjointe. Malgré une perquisition à son domicile, les motivations de la personne mise en cause ne sont donc à ce stade pas encore connues.
03:56 Il sent néanmoins qu'aucun dessein terroriste ne soit à l'œuvre et le parquet national antiterroriste, averti de la présente procédure, ne s'est pas saisi du dossier en concertation avec le parquet de la Rochère.
04:08 L'individu n'est en effet pas connu des services de renseignement pour une quelconque appartenance à une mouvance radicale. Aucun écrit de revendication n'a été découvert.
04:17 À ce stade de la procédure, la qualification criminelle de tentative de meurtre sur fonctionnaire de police, faisant encourir une peine de réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté illimitée, est motivée par les trois éléments suivants.
04:32 L'arme portée par le mis en cause, à savoir le couteau, arme par nature coupante, dangereuse et potentiellement létale. La zone d'épaisseur, à savoir le visage et le cou, est une zone vitale.
04:44 La persévérance de l'agresseur qui a continué à menacer au sol le policier de son couteau et ce, malgré l'intervention d'un tiers.
04:52 S'agissant du profil du mis en cause, il s'agit donc d'un jeune homme de 21 ans, célibataire sans enfant, prénommé Freddy, de nationalité française mais né au Cameroun.
05:04 Il est hébergé chez sa mère dans un appartement à La Rochelle et partage celui-ci en colocation, en l'absence de sa mère, actuellement en déplacement à l'étranger.
05:13 Il semble, d'après les premiers éléments de l'enquête, assez inactif, sortant très peu de son domicile ces derniers temps et ayant peu de contacts.
05:22 Sur le plan judiciaire, il apparaît avoir été condamné d'abord par le juge des enfants de La Rochelle, le 18 octobre 2019, pour un vol en réunion et un usage de produits stupéfiants, à une peine de remise à parent.
05:35 Puis, le 8 septembre 2020, pour port d'armes de catégorie D et à nouveau usage de produits stupéfiants, à une peine d'avertissement solennel.
05:43 Et enfin, par le juge des enfants de Bordeaux, le 24 février 2021, à une admonestation pour vol en réunion.
05:50 Il présente d'autres procédures pénales entre 2018 et 2019 pour des faits de même nature, mais classés sans suite, en l'absence suffisant de preuves à son encontre.
06:00 S'agissant de la victime, sur laquelle je voudrais terminer ces premiers propos, et à laquelle, bien sûr, nous souhaitons tous un prompt rétablissement.
06:08 Il apparaît que le pronostic vital du fonctionnaire de police, victime de l'agression, n'est pas engagé.
06:13 Cependant, ce briadier-chef de 50 ans, chef du groupe des plaintes, présente des plaies légères au niveau du visage et du cou, ainsi que sur ses mains.
06:22 À savoir, deux entailles à l'index et au majeur de la main gauche, de 1 et 1,5 cm, des griffures à la main droite, une série de trois entailles au niveau du visage, allant de l'œil droit à la base gauche du menton,
06:36 et deux dernières entailles à la base du cou, de 1,5 cm également.
06:41 La victime présentait à cet égard un état de choc important et une symptomatologie anxieuse.
06:47 L'incapacité totale de travail était à ce stade fixée à trois jours par le médecin légistre, qui a réévalué en fonction de l'état psychique de la victime à venir.
06:56 La garde à vue se terminera demain à 12h40. Je vous remercie.

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