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Court métrageTranscription
00:00 *Musique*
00:24 La fille de son père parle comme son titre l'indique d'une fille de son père et de la relation qu'ils ont entre eux.
00:30 Ils ont grandi ensemble et on raconte leur séparation.
00:34 Rosa !
00:36 Ouais ?
00:37 Ça fait longtemps que t'es là ?
00:38 Ça fait 17 ans.
00:40 Ils ont une relation assez fusionnelle.
00:43 Et ils se servent de cet amour inconditionnel aussi pour pouvoir se séparer et s'émanciper.
00:52 Aussi dans l'amour.
00:54 Et éventuellement retrouver cette mère qui a disparu de manière assez mystérieuse.
01:01 J'ai revu ta mère.
01:04 A la télé.
01:05 Elle était au Portugal, derrière des surfers de merde.
01:08 C'est peut-être ma mère mais je suis sûrement pas sa fille.
01:11 J'aime beaucoup le scénario et je trouvais que c'était tellement bien écrit et tellement sincère.
01:16 Même si c'est un phrasé particulier où il faut articuler d'une certaine manière quand même pour que le texte soit audible.
01:25 Je croyais tellement à ce que je disais que même les choses pas du tout naturalistes,
01:30 et on savait déjà qu'on n'était pas dans quelque chose de naturaliste, tout pouvait passer en fait.
01:34 Comment ça va avec Youssef ?
01:37 On couche même pas ensemble.
01:40 Oui, vous êtes juste deux adolescents qui dorment dans le même lit sans jamais se toucher.
01:44 Ils t'auraient voulu que je baise.
01:46 Pour bien montrer à quel point t'es un père moderne et sensible.
01:49 En tout cas il n'est pas obligé de se cacher pour venir ici.
01:52 Nawel Pérez-Biscayard, ce qui était intéressant c'est qu'il ne correspondait pas tellement au rôle.
01:57 Ce n'était pas ce qu'on attendait, ce n'était pas l'archétype d'un père.
02:00 Et ce n'était pas l'archétype d'un entraîneur de foot encore moins.
02:02 Donc je trouvais que ça a amené une richesse nouvelle au personnage.
02:07 Ça a amené une nouvelle grille de lecture.
02:10 Et puis après il a amené beaucoup d'énergie, il y a quelque chose de très physique dans son jeu, de très expressif.
02:17 Et après Céleste, je l'ai rencontrée en faisant un casting de manière assez classique.
02:21 Elle était formidable et après j'ai fait une séance d'essai avec Nawel.
02:26 C'est toujours un peu magique, c'est de l'alchimie qu'il peut y avoir entre des comédiens.
02:29 Mais arrête de me suivre.
02:30 Déjà que mes amis pensent que t'as pas de vie.
02:33 Quels amis ?
02:34 Bon, maintenant qu'on sait où tu vas en ce moment,
02:38 on peut s'organiser concrètement.
02:40 Il y a un paquet de trucs à faire.
02:41 Par exemple, il faut qu'on trouve un nouveau médecin-traitant à Metz.
02:44 C'est jamais simple de trouver un bon médecin-traitant dans une ville qu'on ne connaît pas.
02:48 C'est vrai que moi, la mise en scène m'intéresse beaucoup.
02:51 Et donc j'essaye d'apporter des idées chaque jour sur comment on va filmer, comment on va raconter,
02:56 quel regard on va apporter sur chaque scène.
02:58 Je travaille chaque séquence en me demandant comment je vais la filmer,
03:00 quel rythme on va insuffler, quel cadre on peut trouver, comment on raconte ça.
03:05 Tout ça, c'est pour apporter une sensation qui arrive en plus de l'émotion qu'on raconte déjà.
03:11 C'est bien, mais c'est bien.
03:14 C'est juste à 322 kilomètres.
03:16 Personne t'attend, personne te connaît, personne te jugera.
03:19 Tu seras libre.
03:21 Ah ouais, délire !
03:22 Par contre, c'est Youssef qui va te dire que tu partes.
03:24 Alors que toi ?
03:25 Moi, la seule chose que je veux, c'est ton bonheur.
03:28 J'aime bien travailler entre le drame et la comédie,
03:32 et que les deux se mélangent, se touchent, se répondent.
03:35 C'est un équilibre à trouver.
03:37 Il faut essayer de faire que la blague soit jamais au détriment de l'émotion, c'est pas évident.
03:42 C'est le grand soir, le soir de la clôture.
03:45 Et nous avons choisi de terminer cette édition en beauté
03:48 avec le deuxième long métrage du réalisateur français Erwan Leduc, "La fille de son père".
03:53 Très, très, très, très, très, très, très, très heureux et mignon.
04:00 Très, très, très, très, très, très heureux, ému, touché, honoré
04:04 de vous montrer ce film ce soir.
04:06 Un grand, grand merci à toute l'équipe de la Semaine de la Critique.
04:10 Mon premier film perdri avait été présenté à la quinzaine de réalisateurs en 2019.
04:14 Cette fois, c'est la clôture de la Semaine de la Critique.
04:17 Je suis très, très heureux.
04:18 C'est une grande chance d'avoir mes deux films présentés à Cannes
04:21 dans deux sélections prestigieuses comme ça.
04:27 Celui-là, il y avait moins de peur, mais il y avait tout autant d'émotion.
04:31 Et j'avais l'impression dans la salle de ressentir absolument tout ce que ressentaient les gens du public.
04:36 Et c'était à la fois beau et un peu terrifiant.
04:39 Sur un tournage idéal comme sur un bon match, le geste appartient à personne,
04:44 mais à tous et à toutes.
04:46 Et c'est ce qu'il a fait.
04:47 Merci de nous avoir invités dans cette aventure.
04:51 Mais l'énergie qu'il y avait dans la salle, l'accompagnement de chaque instant dans le film,
04:55 ça vibrait. C'était beau.
04:58 Ça rigolait, ça pleurait.
05:01 Il y avait un silence très habité.
05:04 La Semaine de la Critique, je trouve que c'est beau d'arriver là-bas,
05:07 que sur la clôture, tout ça fait sens.
05:10 Et de retrouver l'équipe, surtout.
05:13 Je suis très émue.
05:14 Est-ce que tu sais pourquoi tu l'aimes, mon père ?
05:16 J'ai juste besoin de savoir quand tu vas t'occuper de lui correctement.
05:22 Derrière chaque coup de pied dans ce ballon, il doit y avoir un sentiment !
05:25 Ah, ça y est, tu me le donnes ?
05:27 Je te le prête.
05:30 Merci.
05:31 Sous-titrage FR : VNero14
05:36 [SILENCE]