• il y a 10 mois
Transcription
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00:27 J'habitais des chambres tristes dans des hôtels sordides
00:30 à force d'être pauvres et qui se ressemblaient tous.
00:32 Des chambres que je partageais quelques fois
00:34 avec des garçons dans la même situation que moi.
00:36 On parvenait même à y dormir quatre.
00:38 Et ce n'est pas un record, pour nous c'était passager,
00:40 mais dans le même hôtel que moi, une fois à Barbès,
00:43 une famille de Nord-Africains y vivait assise depuis dix ans.
00:46 Je rendais la chambre vivable avec des livres,
00:49 quelques disques et des photos que j'accrochais chaque fois.
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00:59 Au hasard des rencontres aussi d'autres fois,
01:01 les appartements des autres qui font rêver au luxe
01:03 avec vue en cinémascope sur Paris.
01:05 J'ai connu beaucoup de gens à cette époque très différents,
01:08 des artistes, des voyous, des bourgeois.
01:11 J'observais, j'apprenais à comprendre.
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01:32 Ça a été aussi la période des cafés, des tas de cafés.
01:35 On peut y passer des heures au chaud pour un minimum d'argent.
01:39 Je changeais de quartier, de café, le plus que je pouvais.
01:43 Je fuyais tout ce qui ressemblait aux habitudes,
01:45 les petits bourgeois bien tranquilles, le coin du feu, les pantoufles.
01:49 Et là-dessus, je n'ai pas changé.
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01:54 Mais Paris peut vite devenir une ville dure.
01:57 Il y a eu un petit déclic, je ne sais pas quoi exactement.
02:01 C'est à ce moment-là peut-être que j'ai cessé d'être un enfant.
02:04 ♪ ♪ ♪