• il y a 10 mois
Si le chef de l'État dit dans les colonnes de L'Humanité que l'on ne peut pas "faire abstraction" de la présence du Rassemblement national à l'Assemblée, il affirme qu'il ne considère pas que le parti s'inscrit dans "l'arc républicain".

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Transcription
00:00 L'interview politique de la soirée, celle d'Emmanuel Macron dans le journal "L'Humanité".
00:04 Mickaël Darmand, on va dire, tout le monde y passe.
00:06 On va voir ça avec vous dans quelques instants.
00:08 Ses adversaires politiques ciblés de manière très importante.
00:12 D'abord il y a à l'Assemblée Nationale la France insoumise.
00:15 Le président qui dit "l'Assemblée accueille toutes les forces élues par le peuple".
00:19 Est-ce que tout adhère à la République et à ses valeurs ?
00:22 Non, c'est aussi vrai pour des groupes d'extrême gauche.
00:26 Emmanuel Macron qui poursuit juste après "J'estime que par leur position,
00:31 certaines personnalités de la France insoumise combattent les valeurs de la République".
00:36 Avant de déclarer quelques lignes après,
00:39 finalement qu'il faut que même si je ne pose pas d'équivalent entre les deux extrêmes,
00:46 je n'ai jamais considéré que le RN ou Reconquête s'inscrivait dans l'arc républicain.
00:50 Là on est très clairement d'abord dans une stratégie d'attaque contre la France insoumise.
00:55 Et puis on est aussi dans un événement.
00:57 Il faut quand même savoir que c'est la première fois que le président de la République,
00:59 qu'un président de la République, en l'occurrence maintenant Emmanuel Macron,
01:02 accorde une interview à ce quotidien à l'Humanité,
01:04 ce journal qui accompagne la vie politique française depuis tellement longtemps,
01:08 le journal du Parti communiste qui a été effectivement très présent dans la résistance.
01:13 Et ce n'est pas anodin, ce n'est pas pour rien,
01:15 parce que cette semaine effectivement le couple Manoukian va rentrer au Panthéon.
01:20 Et de ce point de vue-là, c'est la raison pour laquelle effectivement
01:23 le président de la République donne cette interview à l'Humanité.
01:26 Et donc sur la France insoumise, on le voit d'abord, avant de parler du RN,
01:29 la France insoumise qui est attaquée par le président avec des arguments assez forts.
01:34 Alors là effectivement c'est ce qu'on appelle un moment de campagne.
01:37 Tout le monde le sait, nous sommes à quelques mois des élections européennes.
01:40 100 jours.
01:41 Bien sûr, il est absolument connu et notoire qu'entre les communistes et la France insoumise
01:46 ça se passe mal dans l'ex-NUPES, ce qu'on peut appeler maintenant l'ex-NUPES.
01:49 Et bien entendu, c'est le lieu idéal pour Emmanuel Macron de poser un coin
01:53 et de confirmer effectivement cette division entre les communistes et la France insoumise.
01:58 Et donc le Rassemblement national, de l'autre côté cette fois-ci de l'hémicycle,
02:02 là aussi, pas donc d'équivalence entre différents partis.
02:07 Et le RN est reconquête, qui ne sont pas dans l'arc républicain.
02:11 Oui mais ils considèrent aussi, c'est assez subtil,
02:13 ils considèrent qu'ils ne sont pas dans l'arc républicain, notamment sur le RN.
02:18 Mais ils ne considèrent pas non plus que les valeurs portées par ce parti ne sont pas de la République.
02:24 Et précise le RN est à l'Assemblée.
02:25 En revanche, j'ai toujours considéré, comme avec la loi immigration,
02:28 que les textes importants ne devaient pas passer grâce à leur voix.
02:32 Alors là, cette déclaration est quand même un peu battue en brèche par la réalité des votes.
02:36 Et puis surtout, considérant l'arc républicain, il faut quand même se souvenir que lors des discussions de Saint-Denis,
02:42 au cours desquelles le président de la République s'est entretenu avec tous les chefs de partis,
02:46 y compris le RN, c'était quand même aussi une manière de l'installer symboliquement dans cet arc républicain.
02:53 Avec cette phrase symbolique, ce serait un échec si Marine Le Pen était ici, à ce bureau, à vous parler,
02:58 parce que cette interview a été faite dans le bureau d'Emmanuel Macron.
03:02 Et puis il y a cette dernière partie, où là le président fait une distinction entre le RN et le FN.
03:10 Le tronc national des politiques très à gauche menées dans les années 80 ont conduit à l'entrée, à l'assemblée du FN,
03:16 résolument antisémites et négationnistes, ce qui n'est plus ouvertement aujourd'hui le cas pour le RN.
03:23 Pourquoi il fait cette distinction aujourd'hui ?
03:25 On peut d'abord souligner, au point de la subtilité rhétorique du président de la République,
03:31 quand il dit "ce serait un échec", ce serait son échec.
03:35 Il faut se souvenir aussi que lorsqu'il a été élu, il a dit "je ferai en sorte que vous n'ayez plus à voter pour l'extrême droite".
03:39 Le discours du Louvre, le premier discours après avoir été élu en 2017.
03:42 Donc cette perspective, bien évidemment, serait d'abord son échec, avant d'être éventuellement un échec collectif.
03:48 Et là, effectivement aussi, il pose un acte qui reconnaît que le RN a muté, de ce point de vue-là,
03:55 vis-à-vis de la culture politique du Front National, puisque beaucoup l'ont admis.
04:00 Et lui, aujourd'hui, il se rend à cette évidence.
04:02 à cette évidence.

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