Noël Alain Fouque est un miraculé. En décembre 2015, il est victime d’un accident du travail. Une chute de 10m d’un toit qui l’a laissé polytraumatisé. Il a dû tout réapprendre et souhaite aujourd’hui témoigner de la résilience dont il a su faire preuve.
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00:00 Ce jour-là, c'était le jour où j'ai joué ma vie pile ou face.
00:05 Je m'appelle Noël Alain Fouque, j'ai 49 ans.
00:08 Mon histoire est toute simple.
00:10 Je suis un ancien entrepreneur.
00:13 Lors de mes travaux d'entretien du toit,
00:18 je suis tombé d'un toit 10 mètres de haut.
00:20 C'était le 14 décembre 2015.
00:25 J'étais à Ranaché, on était en train de préparer la ligne de vie.
00:29 Mon ouvrier n'arrivait pas à mettre le harnais,
00:31 donc je lui ai tendu la main.
00:33 Et en tendant ma main,
00:35 j'avais oublié qu'il y avait une toile transparente.
00:38 Donc du coup, j'ai marché sur la toile transparente.
00:40 Je suis tombé par terre, je suis tombé sur mes jambes.
00:42 Après, j'ai percé la rate, tombé sur le coude, cassé le coude,
00:48 tombé sur la tête, traumatisme crânien.
00:52 J'étais vraiment cassé, 24 points de fracture à la tête.
00:57 J'étais mis en coma, deux mois de coma,
00:59 pour déguer les soins d'urgence.
01:04 Je ne répondais plus à rien.
01:05 Après un an de rééducation,
01:07 réapprendre à marcher, je marchais pas.
01:10 Le bassin cassait, tout le bassin était remonté dans mon tronc.
01:13 Moi, je veux dire à tous les gens qui ont eu des accidents
01:16 de ne pas baisser les bras.
01:18 Au contraire, c'est de se donner
01:20 un objectif et faire tout pour y aller.
01:25 Il n'y a que nous qui trouvons la solution.
01:28 Il n'y a que nous, il n'y a personne d'autre.
01:30 Donc, il faut vraiment aller, pas aller vers la lumière,
01:32 mais aller vers cet objectif, se dire "Allez, je suis capable, je suis cap,
01:36 je suis cap, je suis cap, j'ai encore tout ça".
01:38 Mon seul regret, c'est que je n'ai pas pu profiter de mon bras
01:42 quand il était valide, mais même que ça, je compense,
01:45 je fais les choses pour que ça aille bien.
01:48 J'ai mis du temps à reprendre mon rôle de père de famille
01:51 puisque ma femme et mes enfants ont pris soin de moi
01:55 quand j'étais en convalescence.
01:56 C'était un combat super, super difficile.
01:59 Maintenant, j'apprends à
02:02 à écouter, j'écoute, mais je prends vraiment du recul
02:06 pour voir les choses autrement.
02:08 Et puis, tout compte fait, le chemin, il est fait.
02:11 Mes enfants ont leur propre, leur propre chemin.
02:15 Même si moi, j'ai eu un chemin un peu chaotique,
02:19 mais du coup, ça leur donne
02:21 une autre vision des choses qu'il ne faut pas baisser les bras.
02:24 Chez toi, comme chez moi, comme disait Johnny Clague.
02:28 Je suis très fier de mon parcours.
02:30 C'est pour ça que je tiens à témoigner de ce combat
02:34 qui est presque gagné.
02:36 Elle est gagnée normalement, puisque je suis au deuxième acte.
02:39 J'avais une deuxième vie.
02:40 Ça, c'était mon ancienne vie.
02:42 J'étais entrepreneur, donc dans ma nouvelle vie, je suis comédien.
02:45 Tous les jours, il faut être combatif.
02:47 Donc c'est ce que je veux léguer
02:49 aux gens qui me connaissent et à ma famille, surtout.
02:51 Que le combat n'est pas fini.
02:54 C'est pas parce que le sort s'est abattu sur toi un jour que tout est fini.
02:59 Je ne me suis pas laissé abattre.
03:02 J'ai eu la chance de pouvoir exaucer ça.
03:06 Donc je le fais, quoi.
03:08 [Musique]