L'édito de Gauthier Le Bret : «Une de Paris Match : Gérald Darmanin imite Nicolas Sarkozy»

  • il y a 7 mois
Dans son édito du 22/02/2024, Gauthier Le Bret revient sur la une de Paris Match parue cette semaine.

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Transcript
00:00 Oui, Nicolas Sarkozy, dont on va parler dans un instant, mais déjà avant eux,
00:03 John Fitzgerald Kennedy posait avec John Junior sous le bureau du fameux
00:07 le fameux bureau ovale du président des États-Unis.
00:10 Et donc, Nicolas Sarkozy, on va vraiment filer le parallèle
00:13 assez longtemps avec Gérald Darmanin.
00:15 Quand il arrive, Place Beauvau, comme ministre de l'Intérieur,
00:18 il accepte de faire venir, il fait venir les caméras et les photographes.
00:22 Et ça donne ça. Vous allez revoir ce cliché, voilà, où Louis Sarkozy
00:27 est sous le bureau, comme John Junior pour John Fitzgerald
00:30 et où il est aux côtés de sa femme d'alors, Cecilia Sarkozy.
00:34 Donc, plus de 20 ans plus tard, dans le même costume de ministre de l'Intérieur,
00:38 Gérald Darmanin, on va revoir évidemment les photos,
00:40 met en scène sa vie privée comme l'un de ses mentors politiques
00:43 que fut Nicolas Sarkozy.
00:45 Voilà, il descend les marges de son ministère avec son fils aîné,
00:48 Max Émilien, plus de 20 ans plus tard.
00:50 Donc, objectif, adoucir son image, montrer une autre facette,
00:54 car il n'est pas bien classé dans les enquêtes d'opinion.
00:56 On ne peut pas dire que ce soit un ministre populaire.
00:58 Gérald Darmanin, c'est un ministre très connu des Français,
01:00 mais pas forcément populaire, alors que Gabriel Attal
01:02 est devenu dans le baromètre de Paris Match cette semaine,
01:04 justement, le politique préféré des Français.
01:07 Il affiche donc l'image d'une famille unie, prête sans doute
01:11 à affronter les conséquences des ambitions dévorantes de Gérald Darmanin.
01:15 Alors, le parallèle avec Nicolas Sarkozy ne s'arrête pas au ministère
01:18 de l'Intérieur et à ses photos d'en match.
01:21 L'ambitieux ministre de l'Intérieur de Jacques Chirac avait loupé
01:24 deux fois Matignon au profit de Jean-Pierre Raffarin et de Dominique de Villepin.
01:29 Dominique de Villepin qui avait des ambitions pour l'élection présidentielle
01:32 de 2007 et on sait comment ça s'est terminé.
01:34 Alors, Gérald Darmanin a manqué lui aussi deux fois Matignon.
01:37 Eh oui, d'abord au profit de la reconduction d'Elisabeth Borne
01:40 après le fameux 49-3 sur la réforme des retraites.
01:42 Vous vous souvenez de sa rentrée politique à la fin de l'été à Tourcoing,
01:47 où la première ministre s'invitait au dernier moment.
01:49 Libération avait titré Darmanin le premier fliqué de France.
01:53 Vous savez ce qu'a fait Gérald Darmanin ?
01:54 Il a imprimé la une de Libération, il l'a fait agrandir,
01:57 il en a fait un tableau qu'il a mis dans son bureau.
01:59 Et puis, après la loi immigration, Gérald Darmanin est sorti de la course
02:03 à Matignon au profit de Gabriel Attal, dont il a mal vécu la nomination,
02:07 puisqu'il est sous l'autorité de ce jeune Premier ministre.
02:10 C'est pourquoi Gérald Darmanin a dit qu'à la fin des JO,
02:13 Bovo, c'était terminé ou presque.
02:16 Il avait dit ça sera la fin d'un cycle.
02:18 Et là, il répond à Laurence Ferrari dans les colonnes de Paris Match
02:21 et il dit qu'il reste bien sûr à la disposition du président.
02:24 Alors la question, c'est pourquoi faire et avec quel bilan à défendre ?
02:27 Exactement. Redevenir maire de Tourcoing, sans doute préparer la présidentielle.
02:31 Peut-être. La politique, c'est dur, mais la présidentielle, c'est extrêmement dur.
02:36 Voilà ce qu'il dit à Laurence Ferrari.
02:38 Il y pense forcément, même si je vous rappelle,
02:40 il avait dit qu'il était prêt à soutenir Édouard Philippe.
02:43 Mais c'était avant la nomination de Gabriel Attal à Matignon.
02:46 Depuis, la donne a sans doute changé.
02:48 Après, vous l'avez dit, Romain Gérald Darmanin aura un bilan à défendre.
02:51 Sera-t-il facile à défendre ?
02:53 Il est populaire auprès des policiers, c'est certain.
02:55 Il a montré son soutien à la crise des arrêts maladie,
02:59 l'été dernier, après le placement en détention provisoire
03:01 de plusieurs policiers après la mort de Nahel, après les émeutes à Marseille.
03:04 Et il satisfait un certain nombre de leurs revendications.
03:06 Il faut dire qu'il a bien besoin d'eux à quelques semaines des JO.
03:10 Mais après, l'insécurité recule-t-elle dans notre pays ?
03:13 L'immigration illégale est-elle maîtrisée ?
03:15 Les OQTF sont-elles réalisées ?
03:17 La situation à Mayotte est-elle réglée ?
03:19 Le stade de France est-ce la faute des Anglais ?
03:21 Non, non et encore non.
03:22 Une parade pour le ministre de l'Intérieur pour répondre à ce bilan.
03:26 Expliquer qu'il a fait ce qu'il a pu, qu'il n'avait pas toutes les manettes
03:29 et que toutes les manettes se trouvent à l'Elysée.
03:32 Encore faut-il que cet argument réussisse à convaincre les Français.
03:34 [Musique]
03:37 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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