La chronique du Dr Milhau du 22/02/2024

  • il y a 7 mois
Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #BonjourDrMilhau

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Transcript
00:00 Oui, alors c'était mieux avant.
00:02 Notamment avant le Covid, je vous ai mis quelques chiffres.
00:06 Vous allez voir en 2019 le nombre de transplantations, le nombre de greffes qui ont été réalisées.
00:13 Et on le voit en 2023, ça a baissé.
00:16 Regardez, 5903 en 2019, 5634 en 2023.
00:24 À la limite, ça, ça ne parle pas réellement le nombre de transplantations.
00:29 Ce qui est important, c'est de voir qu'il y a quatre fois plus de personnes en attente de greffe.
00:35 En attente de greffe, ça veut dire par exemple, si vous attendez un rein, vous êtes en dialyse, c'est lourd.
00:42 La dialyse peut petit à petit marcher de moins en moins.
00:45 Vous voyez, c'est quelque chose de très lourd.
00:47 Il y a quatre fois plus de personnes en attente de greffe.
00:50 Après, ce qui est aussi important, c'est de noter qu'il y a de plus en plus de jeunes qui sont en opposition au don d'organes.
01:02 Avant, c'était plutôt les personnes de plus de 60 ans qui s'opposaient au don d'organes.
01:06 Maintenant, il y a de plus en plus de personnes de moins de 35 ans qui s'opposent au don d'organes.
01:12 Pourquoi ?
01:12 On a augmenté de 10% l'opposition au don d'organes.
01:18 La moyenne nationale est passée à 36%, alors qu'elle était 9,4% en moins avant, avec des disparités géographiques importantes.
01:29 En Ile-de-France, pas très généreux.
01:32 La moyenne nationale 36%, 50% en Ile-de-France.
01:35 En revanche, en Bretagne et en Corse, 25% d'opposition, donc beaucoup plus généreux.
01:42 En Bretagne, moins d'opposition, plus de donneurs.
01:46 On n'a pas les raisons, on ne sait pas pourquoi.
01:51 Ce matin, dans le Parisien, il y avait les chirurgiens qui lançaient un cri d'alarme.
01:58 Parce qu'il y a d'un côté les personnes qui s'opposent, mais il y a aussi la crise hospitalière, avec un manque de moyens énorme.
02:06 Par exemple, pour un don du vivant, il faut deux blocs opératoires.
02:10 Il faut préparer toutes les équipes pour deux blocs opératoires.
02:12 Généralement, ça survient la nuit, c'est souvent suite à un accident ou autre.
02:16 Et donc, ils lancent un cri d'alarme ce matin en disant qu'il faut absolument informer et informer sur ce don d'organe,
02:25 sur ce manque criant aussi de personnel et aussi informer les gens.
02:29 Alors, comment ça se passe en France ?
02:30 On a deux choses.
02:32 On a ce qu'on appelle le RNR, le registre national de refus.
02:38 Donc, si vous ne voulez pas donner, vous pouvez aller là et vous y opposer.
02:42 En tout cas, le faire savoir, en parler, parce que pendant ces moments tellement douloureux de la brutalité de la perte d'une personne,
02:50 on n'a pas le temps de réfléchir.
02:51 Donc, il faut en parler avant.
02:53 Et vous avez aussi la carte d'ambassadeur de France Adote, où vous pouvez avoir une carte sur vous.
03:01 Comme ça, tout le monde saura que vous étiez d'accord pour donner.
03:04 Mais mon cri d'appel...
03:06 Oui, où sont les hommes ? J'imagine que les hommes ne se mobilisent pas.
03:09 Enfin, si, ça a à voir.
03:10 Mais là, il s'agit du don de son vivant.
03:13 Alors, je vous ai donné le nombre tout à l'heure de greffes en général.
03:18 C'est 577 greffes par an du vivant.
03:23 Pour vous dire, c'est 10 fois moins, quoi, que don de personnes décédées.
03:27 Et là, les femmes, mais sont largement plus généreuses.
03:32 Regardez les chiffres encore.
03:34 Largement plus généreuses.
03:36 J'ai mis "épouse" entre guillemets et "marie" entre guillemets, parce que ça peut être conjoint.
03:39 Oui, et don du rein de tous les gens.
03:41 36% des épouses donnent et 6 fois moins.
03:44 Comment ça s'explique ?
03:45 Eh bien, on ne sait pas.
03:46 Les hommes ont la trouille ?
03:47 Je vous le demande, monsieur.
03:48 Les hommes ont peur ?
03:48 Je vous le demande.
03:49 Peut-être un peu plus chochotte.
03:52 Les explications...
03:55 Non, mais c'est quand même assez fou.
03:58 Et c'est pareil pour la moelle osseuse, c'est pareil pour plein de choses.
04:02 Ce qui est intéressant...
04:03 Alors, les excuses qui sont données, enfin, les explications, pardon,
04:06 qui sont données par les professionnels, c'est que les femmes ont plus le sens des responsabilités,
04:12 le sens de l'urgence et sont plus empathiques.
04:16 Voilà les raisons évoquées.
04:17 Mais surtout, ce qui est important, c'est de comprendre qu'en plus,
04:21 les hommes sont beaucoup plus compatibles que les femmes pour les dons d'organes, quels qu'ils soient.
04:28 Pourquoi ?
04:29 Parce qu'ils n'ont pas eu pendant la grossesse d'anticorps.
04:32 Donc pour la compatibilité, les hommes sont beaucoup plus compatibles que les femmes.
04:36 En plus.
04:37 Ah oui.
04:37 Donc voilà, mes gars, il faut y aller.
04:40 Réfléchissez.
04:41 Merci Brigitte.
04:42 Sous-titrage Société Radio-Canada
04:46 [SILENCE]

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