• il y a 9 mois
Invité de l'émission spéciale de France Bleu Picardie en direct du lycée agricole le Paraclet, il veut croire aux mesures annoncées par le gouvernement concernant la loi EGALIM.

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Le gouvernement a donné de nouveaux gages hier avec la promesse d'une quatrième loi égalime sur le revenu des agriculteurs.
00:06 Si ça n'a pas marché les trois premières fois, pensez-vous que ça puisse fonctionner la quatrième ?
00:10 Bien écoutez, je pense que le gouvernement a la pression aujourd'hui puisque lorsque nous avons levé les
00:16 provisoirement, je dirais, les barrages en début février,
00:19 nous leur avions donné aussi rendez-vous pour le salon de l'agriculture qui va s'ouvrir samedi prochain.
00:23 Mais vous y croyez vous à cette quatrième loi égalime du coup ?
00:26 Eh bien écoutez, je pense que c'est important parce qu'on ne peut pas continuer à supporter des distorsions de concurrence intra-européenne et surtout
00:33 avec les importations hors Europe et on a besoin d'une clarification sur ce sujet.
00:38 Il n'y a pas eu un seul mot ou très peu sur l'agriculture biologique,
00:42 hier qui traverse pourtant une passe assez difficile en tant que syndicat majoritaire du monde agricole. Qu'en pensez-vous ?
00:48 Alors tout à fait, justement, par rapport à l'agriculture biologique,
00:51 on a vu avec le Covid l'emballement des consommateurs pour ce genre de production et aussi pour la production locale.
00:58 Et pourtant, pas un mot hier.
01:00 Et ça nous surprend parce que justement lorsque nous avons rencontré les autorités préfectorales du département,
01:05 nous n'avons pas manqué justement de parler d'agriculture biologique.
01:07 Nous avons aussi une section bio dans notre syndicat et ça nous intéresse énormément d'avoir des retours sur ces productions.
01:15 Quel est votre sentiment vous, après cette conférence de presse et à deux jours de l'ouverture du salon de l'agriculture,
01:20 qu'est-ce que vous prenez ? Est-ce qu'il faut maintenir la pression par des actions ?
01:23 Je pense qu'il faut maintenir la pression jusqu'au salon parce que samedi nous allons avoir l'inauguration avec le président de la République
01:30 et on a besoin d'avoir une position claire du président de la République et de son gouvernement.
01:35 Le salon reste une vitrine.
01:37 Si je ne me trompe pas, vous avez prévu un cortège quand même, FNSEA, GIA, demain soir, un cortège d'agriculteurs ?
01:43 Tout à fait. Donc la FNSEA continue à maintenir la pression avec une manifestation demain après-midi sur l'esplanade du palais des congrès
01:52 avec une journée syndicale dans le salon, forcément pour accompagner le président de la République
01:58 et pouvoir continuer à lui proposer les revendications que l'on entend défendre.
02:03 Il est 8h42 sur France Bleu, Picardie en direct depuis le lycée agricole de Cotanchy dans la Somme.
02:09 Quel futur pour l'agriculture ? C'est la question qu'on se pose depuis 6h.
02:12 Et à l'instant avec notre invité du moment, Denis Bully, président de la FDSU à 80.
02:16 Un projet de loi agricole doit arriver au printemps.
02:18 Certains partis font déjà campagne sur le sujet avec les Européennes en ligne de mire.
02:22 C'est le cas des Républicains et chez nous en Picardie du député de l'Aisne, Julien Dive,
02:26 qu'on a entendu ce matin sur France Bleu Picardie réclamer, je cite, "moins d'Etat pour les agriculteurs".
02:31 Qu'est-ce que vous en pensez ?
02:32 Je pense que la pression administrative, des contraintes administratives sur notre métier depuis quelques années, commence à peser.
02:38 Il dit aussi "moins de charges sociales". Vous êtes d'accord avec ça ?
02:41 Les charges sociales, ça sert à payer les retraites par exemple ?
02:43 Tout à fait, mais je pense que les contraintes administratives pour moi sont aussi source de contraintes pour de la compétitivité sur nos exploitations.
02:52 Tant que vous passez votre temps derrière un ordinateur ou à remplir des papiers, vous n'êtes pas sur votre exploitation pour produire.
02:59 Et ça, c'est le premier point le plus important pour nous.
03:01 Donc pour vous, c'est la bureaucratie.
03:02 "Moins d'Etat", est-ce que ça veut dire aussi "moins d'Union Européenne" ?
03:05 Non, justement, parce que nous sommes quand même dans une année décisive.
03:09 Il y a les élections européennes en ligne de mire au mois de juin prochain.
03:12 Et moi, je suis persuadé qu'une Europe forte sera importante aussi pour la France.
03:17 Et donc, on a intérêt à justement être présent au mois de juin sur ces élections-là.
03:21 Le futur de l'agriculture française et Picard, évidemment, va forcément passer aussi par une confrontation avec le changement climatique.
03:27 60 ans maintenant après la mise en place du système productiviste actuel qui est en crise, quelles sont vos pistes à vous pour changer ce système ?
03:34 Alors justement, on a beaucoup de pistes, sauf qu'il faut laisser de la liberté aux agriculteurs pour pouvoir réagir.
03:41 On sait qu'on est dans un grand virage.
03:43 L'agriculture est en mutation.
03:45 Et donc, il y a des solutions agronomiques, il y a des solutions biologiques, il y a des solutions aussi scientifiques,
03:54 de la recherche aussi autant sur les végétaux que sur les animaux.
03:58 On a besoin, ça prend du temps, on a besoin de moyens aussi.
03:59 Est-ce qu'il faut passer par moins de production, moins de consommation ?
04:03 Si on pense par exemple à la viande qui pose un vrai problème en termes d'émission carbone, vous y êtes prêt à ce changement ?
04:08 Oui. Alors maintenant, ce qu'il faut aussi considérer, c'est que les productions animales ont aussi un intérêt globalement dans l'agriculture
04:17 parce qu'elles représentent un cercle vertueux sur les exploitations d'élevage.
04:20 Quand on parle aussi de restrictions d'utilisation d'engrais minéraux ou de choses comme ça,
04:25 on a aussi un intérêt à préserver l'élevage dans des zones dites intermédiaires.
04:30 Ça, ça me paraît important.
04:31 Denis Bully, on le rappelle, le Salon de l'Agriculture ouvre dans deux jours. Vous y serez ?
04:36 Tout à fait.
04:36 Pourquoi ça reste un moment important pour vous ?
04:38 Alors effectivement, en tant que syndicat, mais aussi en tant qu'agriculteur, on a besoin d'être présent.
04:44 Pour moi, le Salon, ça reste une vitrine de l'excellence française.
04:47 Et si demain, toutes les filières qui y sont représentées déclinent, le Salon se réduirait à un musée.
04:55 Et c'est ce que je ne veux pas.
04:56 Denis Bully, vous êtes le président de la FDSUA 80.
04:58 Merci d'avoir répondu aux questions de France Bleu Picardie.

Recommandations