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Annulation du grand débat au Salon de l'Agriculture : «C'est un fiasco absolu» juge Sandrine Rousseau
Retrouvez "L'interview politique du week-end" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-interview-politique-du-week-end
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NewsTranscription
00:00 (Musique)
00:02 Europe 1 matin week-end, 6h-9h, Cédric Chasseur.
00:06 Bonjour Sandrine Rousseau.
00:07 Bonjour.
00:08 Et bienvenue sur Europe 1, merci d'être notre invitée.
00:10 Ce matin, députée Europe Ecologie-Les Verts de Paris,
00:13 alors que le président de la République est arrivé du côté de la porte de Versailles
00:17 pour sa visite du Salon de l'Agriculture.
00:20 Et sur nos écrans, nous voyons en direct ces agriculteurs, ces manifestants
00:26 qui sont rentrés à l'intérieur du Salon eux aussi.
00:29 C'est une entrée très chahutée parce qu'il y a le service d'ordre
00:33 qui essaie de contenir tant bien que mal ces manifestants
00:35 qui veulent aller à la rencontre d'Emmanuel Macron.
00:37 Vous avez l'impression que ça va mal se passer ce matin ?
00:40 Je pense que la formule qui avait été utilisée par l'Élysée
00:44 qui était cette espèce de grand débat, cet énième grand débat,
00:48 parce que je rappelle que c'est la formule préférée d'Emmanuel Macron,
00:51 c'est-à-dire qu'à chaque fois qu'il y a une crise, il se met lui-même en scène en fait.
00:54 C'est ça le sujet.
00:55 Il n'écoute pas les personnes, il est indifférent à la souffrance,
00:58 mais il se met lui-même en scène.
00:59 Là, aujourd'hui, on arrive à la limite de ça.
01:01 Et donc, je pense qu'il y a une volonté d'en découdre.
01:04 Oui, je pense que la FNSEA est aussi débordée par sa base,
01:07 parce que les agriculteurs veulent vraiment obtenir un gain pour leurs revenus,
01:13 pour leurs conditions de vie, etc.
01:14 et que pour l'instant, il n'y a rien qui permette vraiment de changer de cap là-dessus.
01:18 Comme au début du mouvement d'ailleurs, parce qu'ils avaient été débordés aussi.
01:21 Absolument.
01:22 Et après, je rappelle quand même que la FNSEA n'est pas l'allié des petits agriculteurs.
01:27 Enfin, je pense qu'il faut le redire,
01:29 parce que quand on voit qu'Arnaud Rousseau a plus de 430 hectares sur son exploitation,
01:35 il a obtenu ces 400 et quelques hectares par la disparition d'autres agriculteurs,
01:40 des petits qui étaient endettés, qui ont été obligés de fermer leur ferme,
01:44 enfin de vendre leur ferme, ou qui en partant à la retraite n'avaient pas de successeur.
01:48 Donc en fait, là on a un dialogue de dupe,
01:51 qui est que la FNSEA essaye de se faire porte-parole du monde agricole,
01:55 alors même qu'elle a un intérêt, en tous les cas son président a un intérêt direct à la fermeture des petites fermes.
02:00 Donc je veux dire, il y a vraiment, là je pense qu'on est tout à fait au mauvais endroit dans la discussion avec les agriculteurs,
02:06 et que maintenant il faut penser dignité, respect et revenu des agriculteurs,
02:10 mais aussi de l'environnement, parce que sinon nous allons tous finir malades.
02:14 Pour revenir à Emmanuel Macron, pour vous c'est déjà un fiasco ce début, avant même qu'il démarre sa visite ?
02:19 Mais c'est un fiasco absolu.
02:20 Le fait que ce grand débat ait été décidé comme ça en majesté,
02:26 qu'il arrive et qu'il imagine pouvoir régler la crise agricole par sa parole souveraine,
02:31 enfin je veux dire c'est ridicule, c'est absolument ridicule.
02:34 Et maintenant il faut le poser, ça n'est plus possible de gérer la France de cette manière.