• il y a 9 mois
Seulement quelques minutes après l'arrivée d'Emmanuel Macron porte de Versailles, quelques dizaines de manifestants présents sur place ont forcé une grille et ont pénétré dans l'enceinte du Salon de l'agriculture. Des bagarres ont éclaté avec le service de sécurité. 

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Transcription
00:00 Oui, c'est toute la question, vous le disiez, Renald, avec Jean-Baptiste Moreau, ancien député de la Creuse, agriculteur,
00:06 proche du président de la République. Voilà, je précise aussi pour ceux qui nous regardent que vous voyez juste derrière,
00:10 ce sont les jeunes agriculteurs. Ils sont venus en nous expliquant que, voilà, ce cercueil où il y a été écrit "Gasoil, prix, agriculteur, artisan, trop de taxes",
00:18 c'était le symbole de l'agriculture française. Jean-Baptiste Moreau, on a entendu le président de la République, Mathieu Kouach,
00:25 vous l'avez déjà raconté il y a un instant, ce coup de colère du président qui n'est toujours pas descendu, n'a donc toujours pas inauguré le salon,
00:31 n'a toujours pas commencé sa déambulation. Est-ce que là, compte tenu de la colère, de ces scènes de violence que l'on a vues,
00:37 est-ce qu'il ne serait pas plus sage d'abandonner et de retourner à l'Élysée, comme le lui suggérait il y a un instant le vice-président de la FNSEE ?
00:43 Ce n'est pas son tempérament. Moi, j'avais dit hier déjà que je trouvais ça dangereux, aujourd'hui, qu'ils viennent là et qu'ils mettent en danger,
00:50 pas tellement lui, parce que les équipes de sécurité sont habituées, mais qu'ils mettent en danger les agriculteurs qui allaient venir et qu'ils mettent en danger aussi les forces de l'ordre qui allaient être là.
00:58 Donc c'est vrai que ces images ne sont pas belles. Après, il va falloir quand même qu'ils puissent s'exprimer et surtout qu'ils puissent répondre aux interrogations, aux inquiétudes des agriculteurs.
01:09 Mais là, dans ce climat-là, je ne vois pas comment ça va être très compliqué. Si il vient déambuler, ça va être hyper compliqué.
01:15 Je connais le salon, c'est mon 28e. Je déplore que ça se passe comme ça et les scènes de violence, c'est jamais souhaitable.
01:21 Mais il y a un tel niveau de désespoir qu'aujourd'hui, on peut le comprendre aussi.
01:25 Vous dites "je connais le président, je connais son tempérament". Là, vraisemblablement, ce vers quoi on va se diriger si le président de la République déambule,
01:34 c'est un chef de l'État entouré de cordons de CRS extrêmement larges. Est-ce que ça a du sens, au final, de ne pas rencontrer en l'espèce les agriculteurs ?
01:44 Parce que dispositif de sécurité qui, de fait, empêche les contacts et les échanges ?
01:49 De ce que je sais, il a l'intention quand même de rencontrer les agriculteurs, d'aller voir les interprofessions.
01:53 Mais effectivement, l'inauguration du salon de l'agriculture par le président de la République n'a de sens que s'il y a un échange direct avec des agriculteurs.
02:00 Sinon, ça n'a absolument aucun sens. J'espère que ça va pouvoir, une fois la première colère passée, se dérouler dans des conditions aussi calmes
02:08 et surtout qu'il va pouvoir s'exprimer, entendre, écouter et parler.
02:11 Quelques annonces ont été faites lors de son point presse, des prix planchers notamment, de ce que l'on comprend par filière.
02:18 Une rencontre à nouveau à l'Élysée dans trois semaines avec les syndicats et les interprofessions.
02:22 C'est-à-dire qu'il pourrait y avoir de nouvelles annonces en trois semaines ?
02:25 Sans doute. Il y a un plan sur l'élevage qu'il devait annoncer ce matin et qu'il va falloir qu'il annonce à un moment ou à un autre.
02:31 Et il y a globalement des choses qui doivent être annoncées et concrètes, pas que des paroles.
02:36 Ce qu'il a dit en janvier, ce qui a été dit ces derniers jours, ce n'est pas la fin du film. Il y aura de nouvelles annonces ?
02:41 Oui, il y aura de nouvelles annonces. Il a annoncé notamment que l'agriculture allait être reconnue comme un intérêt général prioritaire,
02:47 ce qui était une demande des syndicats aussi. Donc c'est important qu'on arrive à le faire.
02:51 C'était une demande de la FNSA notamment et il a dit qu'il allait le faire ce matin.
02:55 Donc ça sera inscrit dans le projet de loi, ce qui va permettre d'un point de vue juridique de travailler encore plus sur tous ceux qui s'opposent au projet agricole, quel qu'il soit.
03:04 Jean-Baptiste Moreau, je rappelle pour ceux qui nous regardent que vous êtes agriculteur.
03:08 On a entendu tout à l'heure le président de la République s'exclamer en disant "je n'ai jamais invité les soulèvements de la terre, c'est n'importe quoi".
03:15 On entend le président de la République et en même temps on est obligé de se demander comment hier ça a pu être envisagé,
03:24 comment des conseillers du président de la République ont pu dire à des journalistes que les soulèvements de la terre avaient été invités
03:29 et avoir le lendemain matin un président de la République qui arrive en disant "non non j'ai jamais fait ça".
03:34 Vous connaissant vos prises de position sur cette association, on se dit que votre sort n'a fait qu'un tour.
03:41 J'ai été très en colère et je l'ai exprimé que ce soit auprès du président de la République, des ministres qui eux-mêmes étaient désolés,
03:47 les ministres que ce soit Agnès Pannier-Renacher ou Marc Fesneau, évidemment qu'ils n'ont pas validé un truc comme ça.
03:52 Je ne sais pas quel conseiller qui a eu cette idée-là.
03:54 Et vous pensez vraiment que ça s'est fait sur la balle du président de la République ? C'est envisageable ?
03:57 C'est hélas parfaitement envisageable. Oui, qu'il ait donné l'ordre d'avoir désolé des gens environnementaux,
04:03 et à la limite ça pouvait encore s'entendre même si j'aurais préféré moi un débat avec que des agriculteurs
04:07 et surtout que des agriculteurs de la base, pas des responsables professionnels. C'est l'idée que j'avais soumise.
04:11 Bon voilà, ils ont choisi un autre format, mais alors il y a certaines ONG qu'on ne peut pas inviter au salon de l'agriculture.
04:17 Elles n'ont rien à faire sur un débat sur l'avenir de l'agriculture. C'est absolument illogique.
04:20 C'est n'importe quoi, je ne sais pas qui a fait ça, quelqu'un l'a fait, ça ne sert à rien de dénier.
04:27 C'est prendre les gens pour des idiots. Mais que le président ne l'ait pas validé, j'en suis sûr.
04:31 Il a du sens politique et jamais il n'aurait validé un truc comme ça.
04:36 Merci beaucoup Jean-Baptiste Moreau. Et pour ceux qui nous regardaient, je remontre une nouvelle fois cette image
04:41 de jeunes agriculteurs sur leur t-shirt "On veut vous nourrir, pas mourir" et ce cercueil "Gasoil, prix,
04:47 agriculteurs trop de taxes" qui symbolise les difficultés que vivent les agriculteurs.
04:52 C'est la...

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