Le chef de la diplomatie française reçu par son homologue marocain

  • il y a 7 mois

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Transcript
00:00 une relation unique,
00:02 une relation qui est fondée sur des intérêts communs,
00:13 une relation forte dans tous les domaines.
00:15 La relation franco-marocaine
00:18 est une relation entre deux Etats
00:26 avec le suivi assuré par les deux chefs d'Etat,
00:31 Sernesteh le roi Mohammed VI
00:33 et son Excellence le Président Emmanuel Macron.
00:36 La fondation de cette relation
00:41 s'appuie sur ce suivi
00:45 et cette supervision des deux chefs d'Etat.
00:48 Il s'agit d'une relation entre deux Etats.
00:55 J'ai souligné qu'il s'agit ici d'une relation extraordinaire
01:02 car la France est un partenaire distingué du Maroc
01:07 sur le plan politique, sur le plan économique,
01:11 sur le plan humain aussi.
01:15 C'est une relation sans précédent,
01:18 c'est une relation forte.
01:22 Cette relation, aujourd'hui,
01:24 traverse une période de renouvellement, d'évolution,
01:28 renouvellement en matière de contenu,
01:34 renouvellement en matière d'acteurs et d'approche
01:40 afin d'accompagner les évolutions
01:46 que nous assistons dans le monde
01:49 et afin d'accompagner les évolutions dans les deux pays.
01:52 Le Maroc, grâce à la vision de Sernesteh le roi Mohammed VI,
01:57 est devenu un pôle de stabilité et une force régionale importante.
02:05 Le Maroc est devenu un acteur principal
02:10 dans son environnement géographique,
02:14 dans l'Afrique du Nord, au sein de la Méditerranée,
02:18 et également au sein du continent africain
02:22 et du monde arabo-musulman en général.
02:24 Le Maroc, grâce aux réformes effectuées par Sernesteh le roi
02:28 sur le plan économique et politique,
02:31 le Maroc a accordé plein d'opportunités
02:38 à ses partenaires.
02:40 C'est un partenaire qui est recherché
02:44 par plusieurs puissances dans le monde.
02:48 Sur cette fondation,
02:50 cette relation franco-marocaine doit se développer
02:57 suivant les principes du respect réciproque,
03:02 suivant les ambitions communes
03:05 et la coordination
03:09 suivant le principe d'Etat à Etat
03:15 sous la supervision des deux chefs d'Etat,
03:20 Sernesteh le roi et le président de la République.
03:23 Nous avons évoqué cette relation en vue de son évolution,
03:29 vu les échéances à venir.
03:33 Nous avons assisté sur la bonne préparation
03:38 de ces échéances à venir,
03:41 notamment afin de renforcer les visites réciproques
03:46 dans les différents secteurs,
03:48 notamment les visites ministérielles
03:53 durant les semaines à venir.
03:56 Également, nous avons évoqué la recherche
04:00 des conventions, des déclarations, des initiatives
04:05 qui sont susceptibles de renforcer ces relations
04:11 et afin d'aboutir à une évolution importante
04:15 dans nos relations bilatérales.
04:18 Nous avons également évoqué les relations régionales.
04:24 Comment le Maroc et la France
04:28 peuvent travailler sur plusieurs sujets,
04:33 sur plusieurs questions concernant le Moyen-Orient,
04:36 par exemple, ce que fait le Qatar
04:39 concernant l'agression contre Gaza,
04:44 avec toutes ses conséquences catastrophiques
04:47 sur le plan humain.
04:48 Samael El-Rouha a évoqué lors de ses déclarations à Riyad,
04:53 a appelé au cessez-le-feu,
04:56 à l'accès pour l'assistance humanitaire,
05:00 à l'ouverture du processus politique,
05:04 à l'arrêt de la déportation des Palestiniens,
05:09 et avec la sauvegarde du caractère islamique de Jérusalem.
05:14 Nous allons bientôt entrer dans le mois de Ramadan.
05:19 C'est un mois difficile.
05:21 Et nous mettons en garde contre toutes les actions
05:28 qui sont susceptibles de rendre la situation
05:31 encore plus tendue autour de la mosquée à Al-Aqsa
05:36 et de Jérusalem pendant ce mois.
05:39 Bien sûr, de la situation à Gaza,
05:42 nous avons évoqué les moyens de travailler
05:46 de façon coordonnée sur le continent africain
05:52 et dans le Sahel en tant que partenaires
05:55 ayant des intérêts rapprochés dans ces régions
06:02 afin de travailler comme 2 partenaires.
06:06 Il s'agit d'une visite qui s'inscrit
06:09 dans cette volonté forte de la part de Jean-Mastu'l-Roi
06:14 et du président de la République
06:16 pour que ce partenariat franco-marocain
06:23 se renouvelle avec force
06:26 tout en maintenant cette fondation historique humaine.
06:33 Et pour bâtir sur les acquis de cette relation
06:39 depuis toutes ces années,
06:42 mais en les adaptant avec les nouvelles données,
06:46 les données régionales, nationales et internationales.
06:50 Il s'agit d'une visite importante
06:54 qui ouvre à d'autres échéances à venir,
06:58 des échéances qui seront très importantes
07:02 dans le cadre de cette relation. Merci.
07:05 -Merci. Merci beaucoup, mesdames et messieurs.
07:10 Mon homologue, M. Nasser Bouruita, vient de le dire.
07:14 L'échange que nous avons eu et que nous venons d'avoir
07:19 était très riche. Et je veux le dire ici.
07:22 Cet échange était emprunt d'amitié, d'estime,
07:26 mais également d'une grande forme de sincérité entre nous.
07:32 Nous nous sommes beaucoup parlé, beaucoup écouté,
07:36 également entendu, je peux le dire.
07:39 Et donc, M. le ministre, mes premiers mots seront donc pour vous.
07:43 D'abord, pour vivement vous remercier de cet accueil
07:47 extrêmement chaleureux que vous m'avez réservé ici.
07:50 Je veux travailler avec vous en m'appuyant sur cette relation personnelle.
07:54 C'est peut-être une relation nouvelle de confiance
07:58 entre les deux ministres des Affaires étrangères de nos deux pays.
08:02 J'effectue aujourd'hui ma première visite officielle,
08:05 vous l'avez rappelé, au Maghreb,
08:07 en tant que ministre de l'Europe et des Affaires étrangères.
08:09 Et j'ai choisi le Maroc.
08:13 Il y a, entre la France et le Maroc,
08:17 entre les Français et les Marocains, un lien exceptionnel.
08:22 Et le président de la République veut que ce lien reste unique
08:27 et qu'il s'approfondisse encore dans les prochains mois.
08:32 Il m'a donc demandé d'y travailler.
08:34 Il m'a demandé de renouveler ce lien avec vous.
08:38 Et nous allons commencer.
08:40 Le renforcement de cette mission concernera d'ailleurs tous les domaines.
08:45 J'ai demandé d'ailleurs à la ministre de la Culture,
08:48 vous avez évoqué un certain nombre de déplacements ministériels,
08:52 à la ministre de l'Economie, madame Rachida Dati,
08:55 monsieur le maire, de venir ici dans les semaines à venir.
09:00 Et dans ce même esprit, nous serons très heureux
09:04 d'accueillir en France également des ministres marocains
09:08 dans les prochains mois, dans ce souci de partage,
09:13 en tout cas, de cette nouvelle feuille de route.
09:16 Pour renouveler ce lien, notre feuille de route, justement,
09:19 elle est claire et ambitieuse.
09:21 Notre projet doit être à la mesure des nouveaux défis du siècle.
09:26 Nous serons plus capables ensemble que séparément,
09:30 avec le respect, avec transparence
09:33 et avec une forme de fidélité collective.
09:37 Nous nous sommes attelés ce matin à ce travail.
09:41 Et ces derniers mois, les diplomates de nos 2 pays
09:44 ont beaucoup échangé sur une grande diversité de sujets.
09:50 Sur tous ces sujets, notre proximité est naturelle
09:53 et nos intérêts sont également très convergents.
09:56 Et je voudrais peut-être insister sur quelques points
09:59 ici en conférence de presse avec vous
10:01 pour rendre un peu plus tangible
10:04 cet exercice qui a été entrepris.
10:07 Notre objectif, peut-être d'abord,
10:10 nous voulons construire dans le cadre du partenariat
10:13 qui unira nos 2 pays pour les 30 prochaines années.
10:18 Le Maroc a profondément changé.
10:20 Je suis impressionné par les réformes engagées
10:24 et les projets conduits à l'initiative
10:28 de Sa Majesté le Roi,
10:30 qui placent le développement humain
10:32 au coeur du modèle de développement
10:34 porté par le Maroc.
10:37 La France aussi, en quelque sorte, M. le ministre, a changé.
10:41 Et nous devons regarder nos défis avec beaucoup de lucidité.
10:45 Nous devons reprendre et répondre aux attentes
10:49 de notre jeunesse,
10:52 qui est un point peut-être de convergence entre nous,
10:54 transformer notre économie
10:56 pour la tourner absolument vers l'avenir
11:00 dans un monde qui change vite et un monde de plus en plus violent.
11:03 Vous avez évoqué un certain nombre de crises.
11:06 Et les défis sont immenses,
11:07 qu'ils soient d'ailleurs technologiques, environnementaux
11:10 ou même sécuritaires pour nos 2 pays.
11:13 Nous aborderons ces réalités avec ambition.
11:16 Et notre source sera ce lien ancien, exceptionnel, singulier.
11:22 Il nous a permis de traverser déjà tant de défis,
11:24 hier et aujourd'hui.
11:27 Alors notre partenariat sera un partenariat d'avant-garde
11:30 pour demain avec le Maroc,
11:32 dans le domaine des énergies renouvelables,
11:34 en matière de formation
11:36 ou dans le développement
11:37 de nouveaux écosystèmes industriels innovants,
11:41 et bien d'autres encore.
11:43 Le Maroc peut compter sur la France
11:46 pour défendre ses priorités nationales
11:49 aujourd'hui, mais également demain.
11:51 Et je veux ici aborder sans détour
11:54 une question sur laquelle nous avons également abordé
11:59 un certain nombre de points.
12:01 Et cette question a particulièrement été
12:03 à l'ordre du jour de nos conversations.
12:05 Il s'agit de la question du Sahara.
12:08 C'est un enjeu existentiel pour le Maroc.
12:12 Nous le savons.
12:13 Un plan d'autonomie présenté par le Maroc
12:16 est sur la table depuis 2007.
12:19 Maintenant, monsieur le ministre,
12:21 vous savez personnellement que depuis l'origine de ce plan,
12:26 le Maroc peut compter sur le soutien clair et constant
12:30 de la France à ce plan.
12:32 Nous l'avons dit et je le redis aujourd'hui,
12:34 peut-être avec plus de force,
12:35 mais il est désormais temps d'avancer.
12:38 Et j'y veillerai personnellement.
12:41 En matière de partenariat,
12:43 la relation de l'Europe avec le Maroc
12:45 est également stratégique.
12:47 Et nous avons également abordé ce point-là.
12:49 C'est une évidence parce que les échanges sont denses
12:52 et dans tous les domaines,
12:54 les échanges humains, académiques,
12:56 commerciaux et industriels.
12:58 Voilà, monsieur le ministre, vous l'avez dit,
13:01 la France a été peut-être à l'initiative
13:04 dans la conclusion de l'accord d'association
13:07 euro-méditerranée entre le Maroc et l'Union européenne.
13:10 Et nous avons voulu soutenir à cette occasion
13:13 le choix historique et, je vais vous le dire,
13:16 choix visionnaire de votre pays
13:19 à ce moment-là de s'arrimer à l'Europe.
13:24 De même, la France continuera de se mobiliser
13:27 pour préserver et approfondir ce partenariat.
13:29 J'y veillerai également personnellement,
13:32 fort de mon expérience aussi et de mon engagement,
13:34 vous le savez, au niveau européen.
13:37 Enfin, la France et le Maroc peuvent contribuer ensemble
13:42 à la paix et à la sécurité.
13:43 C'est d'autant plus précieux dans le monde actuel
13:47 face aux crises multiples.
13:49 Nous avons longuement abordé la question
13:51 de la guerre en Ukraine et à Gaza.
13:55 Sur ce dernier point, j'observe un certain nombre
13:58 de convergences à la fois sur le contexte,
14:02 l'état des lieux, mais également les possibles propositions.
14:06 En tout cas, sur le terrain africain aussi,
14:09 le rôle du Maroc est en faveur du développement
14:12 et de la sécurité est remarquable.
14:15 Et je tiens également à le saluer.
14:16 Nous aborderons également à déjeuner
14:18 un certain nombre de points sur ce sujet.
14:21 Je veux redire que la France est disposée à travailler
14:24 avec le Maroc dans ce sens.
14:28 Dans le même esprit, nous pouvons porter ensemble
14:32 des initiatives pour relever des défis globaux
14:35 qui requièrent des réponses collectives.
14:39 Je pense notamment à la question de la transition climatique,
14:44 le partage des risques, l'éducation,
14:47 la sécurité alimentaire également,
14:49 c'est un point important, la santé, la lutte
14:51 contre le terrorisme, les droits de l'homme.
14:55 Et je tiens d'ailleurs à féliciter à cet égard le Maroc
15:00 pour son élection récente à la présidence
15:02 du Conseil des droits de l'homme.
15:05 Et je dis, M. le ministre, nous avions d'ailleurs soutenu
15:10 la France cette candidature.
15:13 C'est avec détermination, enthousiasme,
15:16 avec mon profond respect et toute mon amitié
15:20 pour le Maroc et les Marocains
15:22 que je veux travailler avec vous, M. le ministre Nasser,
15:26 pour refonder le partenariat stratégique franco-marocain,
15:30 pour apporter également des réponses aux défis
15:32 que nous avons à relever aujourd'hui et demain,
15:36 pour nos deux pays, bien sûr,
15:39 je pense, dans l'intérêt général de nos deux pays,
15:42 mais au-delà, en Méditerranée, pour le continent africain
15:46 et vu l'état du monde, probablement pour le monde.
15:51 -Voilà, M. le ministre Nasser,
15:52 l'idée d'ouvrir ensemble cette nouvelle page me réjouit.
15:56 Je m'engagerai avec toute mon énergie.
15:59 Merci à nouveau, en tout cas, pour l'accueil chaleureux
16:03 de ce matin et je vous attends également très vite à Paris.
16:07 -Merci. -Merci.
16:09 -On peut prendre quelques questions.
16:12 -Bonjour. Delphine Twitou de l'AFP.
16:20 Merci de prendre ma question.
16:22 Je voudrais revenir sur le Sahara occidental.
16:24 Vous avez dit que vous avez évoqué longuement cette question.
16:28 Vous avez rappelé la position de la France
16:31 et du soutien clair et constant de la France au plan d'autonomie
16:34 et vous avez également évoqué le fait que vous souhaitiez avancer.
16:38 Concrètement, qu'est-ce que ça veut dire ?
16:40 Est-ce que la France est prête à faire un geste en ce sens ?
16:44 Et quel geste cela pourrait prendre...
16:48 Quelle forme cela pourrait prendre, cette avancée sur ce dossier ?
16:52 -Merci de votre question.
16:54 Je vous permets comme ça de préciser.
16:56 -On prend les 2 questions. -On prend les 2 questions ?
17:00 -Une 2e question. -Parfait.
17:02 -Je vous souhaiterais poser une question à M. le ministre Burrita.
17:07 Vous avez affirmé que vous avez abordé beaucoup de sujets
17:10 avec M. Séjournet.
17:12 Je souhaiterais vous poser une question sur l'union pour la Méditerranée.
17:15 Je sais que c'est un sujet commun au Maroc et à la France.
17:18 Est-ce que vous avez évoqué ce sujet
17:21 et que peut faire le Maroc et la France pour faire avancer
17:24 l'union pour la Méditerranée et la sortir de sa situation actuelle ?
17:28 Adil Jabiri de La MAPE. Merci.
17:31 -Vous voulez commencer ?
17:34 Merci beaucoup pour cette question.
17:37 Pour être très précis, la question du Sahara
17:41 est existentielle pour le Maroc
17:44 et pour tous les Marocains.
17:47 Et je le redis à M. le ministre tout à l'heure,
17:50 la France le sait.
17:52 Cela guide d'ailleurs notre position sur le sujet.
17:57 Cette position, elle est claire et constante.
17:59 Je veux peut-être la rappeler avec netteté.
18:03 Comme le Maroc, la France veut une solution politique juste,
18:08 durable et mutuellement acceptable,
18:11 conformément aux résolutions du Conseil de sécurité.
18:15 Nous avons été le 1er, je l'ai rappelé dans mon propos introductif,
18:19 pays à soutenir le plan proposé par le Maroc en 2007.
18:24 Dans la continuité logique de cet engagement,
18:27 je le redis ici, il est temps d'avancer.
18:30 Pour justement répondre à votre question sur l'avancement,
18:35 avancer, c'est peut-être tout d'abord
18:38 en vue d'une solution pragmatique, réaliste, durable
18:41 et fondée sur le compromis.
18:43 Pour cela, nous soutenons les efforts
18:46 de l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies
18:49 en vue de la reprise des tables rondes
18:53 et nous appelons toutes les parties concernées
18:57 à s'y engager de bonne foi.
19:01 Avancer également en prenant en compte les intérêts
19:06 et les besoins des habitants de ce territoire,
19:08 notamment dans les domaines éducatifs et culturels.
19:12 Il existe 2 écoles françaises, à Darla et Layoun,
19:17 qui existent déjà.
19:18 L'Institut français a récemment déployé,
19:21 d'ailleurs en étroite collaboration
19:23 avec des partenaires locaux,
19:26 un centre culturel itinérant dans les villes de Layoun,
19:31 Bouchedour et Darla,
19:34 qui d'ailleurs rencontre un vif succès.
19:37 Avancer enfin, peut-être,
19:40 c'est pour favoriser le développement économique et social
19:45 de ces régions.
19:46 Le Maroc a beaucoup investi dans des projets de développement
19:49 au bénéfice des populations locales.
19:53 C'est un fait.
19:55 Et en matière de formation d'énergies renouvelables,
20:00 de tourisme ou d'économies bleues
20:02 liées aux ressources aquatiques,
20:04 nous accompagnerons le développement de cette région
20:09 en appui des efforts marocains.
20:12 Voilà la position aujourd'hui de la France.
20:16 Et voilà notre position sur le SAR.
20:19 -Par rapport à la question
20:26 sur l'union pour la Méditerranée,
20:30 4 éléments de réponse.
20:32 Le 1er, c'est que vous l'avez évoqué,
20:36 le Maroc et la France ont joué un rôle important
20:39 dans ce projet.
20:41 C'est la France qui a été à l'initiation de l'UPM
20:47 comme héritière du processus de Barcelone,
20:51 en 2008, déjà.
20:54 Et la France a également essayé
20:58 de dynamiser ce processus par la suite.
21:02 Le Maroc a incarné l'UMPM
21:07 à travers ses 2 secrétaires généraux successifs.
21:11 Et le Maroc, aujourd'hui, est le seul pays du Sud
21:14 qui contribue financièrement
21:16 au budget de l'UMPM,
21:19 sans oublier que le Maroc est le pays
21:22 qui a présenté le plus de projets,
21:24 40 de projets pour être labellisés
21:27 par l'UMPM.
21:29 Et donc, la France et le Maroc ont une responsabilité
21:33 et ont une légitimité pour évoquer ce sujet
21:37 et pour essayer de renforcer ce processus.
21:42 Le 2e élément, oui, aujourd'hui, il y a un problème
21:47 au sein de l'UMPM.
21:50 Le problème, pour nous, n'est pas institutionnel.
21:54 La léthargie institutionnelle reflète une situation
21:59 qui existe en Méditerranée.
22:02 Et je vais être très franc.
22:04 L'Union européenne est toujours hésitante stratégiquement.
22:08 Est-ce que voisinage Est, voisinage Sud,
22:10 quelle proportion, qu'est-ce qu'on fait ?
22:12 Et tant qu'il y a cette hésitation stratégique
22:15 au niveau de l'Union européenne,
22:16 l'Union pour la Méditerranée ne peut pas faire plus
22:19 que ce qu'elle fait maintenant.
22:22 Le Sud est aussi dispersé.
22:25 Le Sud n'est pas coordonné
22:27 et ce manque de coordination au niveau du Sud
22:30 impacte sur le fonctionnement de l'institution.
22:34 Et troisièmement, le contexte en Méditerranée.
22:38 Méditerranée, on l'a évoqué, c'est la guerre,
22:41 c'est l'agression israélienne contre Gaza
22:43 avec toutes ses implications.
22:45 C'est l'impact sur la stabilité du Liban
22:52 et d'autres pays méditerranéens.
22:54 La Méditerranée, c'est la Libye
22:56 avec tous les problèmes qu'on connaît.
22:58 Et donc la Méditerranée connaît aujourd'hui
23:03 de nombreuses crises politiques,
23:06 des conflits ouverts, des conflits plus latents
23:08 et l'institution ne peut que refléter cet état de fait.
23:13 Troisième élément,
23:16 ce qui nous inquiète le plus,
23:19 c'est cette géopolitique de la peur
23:23 qui est aujourd'hui prime en Méditerranée.
23:27 C'est cette géopolitique du rejet
23:30 qui s'installe confortablement en Méditerranée.
23:34 Il a commencé par les questions migratoires
23:36 et on a vu toute la pression,
23:38 toutes les politiques
23:42 pour simplifier tout ce qui vient du Sud de la Méditerranée
23:46 et problématique.
23:48 Là on le voit, ce qui est encore plus dangereux,
23:51 c'est ces relents protectionnistes.
23:54 Là on le voit également, on était dans les humains,
23:56 maintenant dans les marchandises,
23:58 tout ce qui vient du Sud est problématique
24:00 et parfois même avec des raccourcis dangereux.
24:04 Si je prends le problème de l'agriculture
24:06 qui est aujourd'hui posé sur la table,
24:10 on s'attaque aux produits agricoles venant du Sud
24:13 mais on oublie deux choses.
24:15 On oublie que si je prends juste l'agriculture,
24:20 l'Union européenne fait un excédent avec le Maroc
24:23 de près de 600 millions d'euros
24:26 et c'est l'Union européenne qui exporte plus vers le Maroc
24:31 de produits agricoles, céréales et autres.
24:34 Et donc aujourd'hui mettre la pression sur les produits du Sud
24:37 n'est pas juste.
24:39 Le libre-échange lui-même, c'était une initiative européenne,
24:42 le M. le ministre l'a rappelé, l'accord d'association
24:44 et aujourd'hui l'Union européenne fait un excédent de 10 milliards d'euros
24:47 avec le Maroc.
24:49 Et donc il faut rappeler ces chiffres
24:51 pour dire que le libre-échange ne peut pas être à la carte
24:56 mais qu'il y a des donnes.
24:59 Et il y a une autre chose qu'il faut clarifier,
25:01 c'est qu'aujourd'hui on nous présente l'Union européenne
25:05 comme une sorte de passoire où tout rentre sans problème.
25:09 Or on a négocié des quotas,
25:11 on a négocié des normes phytosanitaires
25:14 et donc l'Union européenne a été très tachionne dans les conditions
25:18 et aujourd'hui on fait des raccourcis
25:20 pour poser un problème plus de perception politique
25:27 que de problèmes commerciaux.
25:31 Pour terminer, bien sûr, le Maroc et la France
25:34 doivent aujourd'hui travailler ensemble
25:36 pour faire renaître cette Union pour la Méditerranée.
25:40 On doit choisir et pour nous ce n'est pas le moment des bilans,
25:44 c'est le moment des choix.
25:46 Est-ce qu'on veut une Union pour la Méditerranée politique
25:49 ou est-ce qu'on la veut technique ?
25:51 Mais on ne peut pas rester dans cette hésitation.
25:56 Si on a l'Union pour la Méditerranée,
25:59 pourquoi on va discuter de la Libye ailleurs ?
26:01 Pourquoi on doit discuter du moyen-environ ailleurs ?
26:05 Il y a suffisamment de crises en Méditerranée
26:07 mais aucune crise n'est posée dans le tour de table méditerranéen.
26:12 Il faut que le Sud assume, si on veut l'appropriation,
26:17 il faut qu'on l'assume par la contribution financière,
26:20 il faut qu'on sorte de cette mainmise de la Commission européenne
26:24 sur le travail de l'Union pour la Méditerranée.
26:27 Il faut que le gouvernement ait le leadership
26:31 et le pilotage du processus de l'Union pour la Méditerranée.
26:34 Sinon, on restera dans cette hésitation,
26:37 une Méditerranée des projets qui est peut-être pertinente
26:41 mais qui marche sur un pied.
26:43 Où est le pied politique qui était à la base du processus de Barcelone ?
26:47 Où on va rester dans une machine technique,
26:52 déconnectée des réalités de la Méditerranée,
26:55 une sorte de bulle institutionnelle qui traite de sujets
26:59 qui n'ont rien à voir avec les enjeux réels de la Méditerranée.
27:04 Et je pense, comme je l'ai dit au début,
27:06 le Maroc et la France ont la légitimité,
27:08 ont la connaissance, ont la responsabilité
27:11 pour être au-devant de cette réflexion
27:13 sur le renouveau de l'Union pour la Méditerranée.
27:15 Merci.