Envoi de troupes en Ukraine "pas exclu" par Emmanuel Macron: "Je le vois plutôt comme une assistance militaire que comme un engagement au combat en première ligne", analyse Ulysse Gosset

  • il y a 8 mois
Emmanuel Macron a rassemblé une vingtaine de dirigeants internationaux ce lundi à Paris pour une conférence de soutien à l'Ukraine, deux ans après le début de la guerre déclenchée par la Russie. Au cours d'une allocution, le chef de l'État a affirmé que l'envoi de troupes occidentales au sol ne pouvait "être exclu"

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Transcription
00:00 On cherche à comprendre ce qu'a voulu dire Emmanuel Macron.
00:02 L'envoi de troupes occidentales au sol en Ukraine ne doit pas être exclu à l'avenir.
00:08 Qu'entend-il par là Emmanuel Macron ?
00:10 D'abord c'est la première fois que le président de la République s'exprime ainsi
00:16 en n'excluant pas l'envoi de troupes au sol.
00:18 C'est vraiment un événement.
00:19 Qu'est-ce que ça veut dire ?
00:20 Ça ne veut pas dire que la France est prête à envoyer des soldats
00:23 pour combattre sur le front ukrainien.
00:25 Cela veut plutôt dire que si par exemple la France envoyait des équipements
00:30 qui nécessiteraient un soutien humain, par exemple des Mirage 2000,
00:36 qu'il faudrait assister dans leur déploiement avec des ingénieurs,
00:40 des techniciens spécialisés qui peuvent assurer la maintenance de ces matériels.
00:44 Je parle de Mirage 2000 mais on peut parler également de systèmes de radars anti-aériens
00:49 qui sont très complexes, de missiles Scalp ou encore de canons César
00:52 qui méritent de la maintenance.
00:54 Vous savez qu'on s'apprête à fournir quelques 70 canons César dans l'année 2024.
00:59 L'un des problèmes des Ukrainiens, c'est que ces canons César,
01:02 lorsqu'ils sont souvent utilisés, il faut les remettre en état,
01:06 il faut assurer leur maintenance, il faut changer des pièces
01:09 car elles s'usent si les canons sont utilisés très régulièrement.
01:12 Cela peut nécessiter de la maintenance.
01:14 Et je vois que dans l'esprit du président de la République,
01:16 tel qu'il a présenté les choses ce soir, effectivement,
01:19 il n'exclut pas qu'il y ait, alors pas forcément des troupes françaises,
01:23 mais des spécialistes, comme l'on dit, d'un certain nombre de pays européens
01:27 qui pourraient se rendre en Ukraine pour prêter assistance.
01:31 Je le vois plutôt comme une assistance militaire
01:34 que comme un engagement au combat en première ligne au front.
01:37 Ce qui me semble très important ce soir,
01:39 c'est que le président de la République a annoncé la formation
01:42 d'une nouvelle coalition européenne destinée à favoriser l'usage
01:47 par les Ukrainiens de missiles à moyenne et à longue portée.
01:51 Qu'est-ce que cela veut dire ?
01:53 Cela veut dire des missiles qui vont tirer beaucoup plus loin,
01:56 en profondeur et qui pourraient atteindre la Russie sur ses lignes de défense,
02:01 en territoire ukrainien occupé, mais peut-être également en Crimée.
02:04 Cela veut dire qu'il y a la nécessité de mieux coordonner cette action
02:08 avec des missiles de longue portée au niveau européen.
02:12 Et plus globalement, après avoir dit que l'Ukraine était face à un moment critique,
02:18 l'idée du président, c'est qu'il est absolument nécessaire de s'engager
02:22 pour pouvoir assurer à l'Ukraine sur le long terme les moyens militaires et humains
02:28 pour pouvoir faire face à l'invasion de la Russie.
02:31 C'est ça le plus important puisqu'il était entouré de 21 chefs d'État et de gouvernement,
02:35 au total 25 pays présents.
02:37 C'est-à-dire que c'est un sommet exceptionnel qui s'est réuni ce soir à Paris, à l'Élysée,
02:44 avec cet engagement supplémentaire pour faire face à une Russie de plus en plus impérialiste,
02:50 pour reprendre les mots du président de la République.
02:52 Ulis, pour rassurer les téléspectateurs qui nous rejoignent là
02:55 et qui voient l'envoi de troupes pas exclu, c'est pas nous qui le disons, c'est Emmanuel Macron.
03:00 Vous nous dites ce soir qu'il n'est pas question d'envoyer pour l'heure
03:05 des militaires français sur place.
03:08 Absolument, il n'en est pas question.
03:10 Il ne s'agit pas d'entrer en guerre contre la Russie.
03:13 Il s'agit de renforcer l'assistance militaire à l'Ukraine,
03:16 ce qui peut passer le cas échéant par l'envoi de spécialistes militaires,
03:22 notamment pour assurer l'entretien des canons, des missiles,
03:25 des systèmes de défense antiaérien ou même des avions.
03:28 Alors on parle là spécifiquement d'une possibilité pour la France
03:32 qui pour l'instant n'est absolument pas confirmée.
03:34 Ce n'est pas exclu, cela ne veut pas dire que cela va arriver.
03:37 Mais par contre, on sait que les avions F-16 fabriqués par les Américains
03:41 qui ont été achetés par des pays européens,
03:44 qui ont accepté le principe de les envoyer en Ukraine,
03:46 vont arriver sur les aéroports ukrainiens d'ici le mois de juin prochain.
03:51 Pour ces avions-là, il faudra non seulement des pilotes qui seront ukrainiens,
03:54 mais il faudra également des techniciens de maintenance.
03:57 Vous savez, pour faire voler un avion de ce calibre,
04:00 il faut une trentaine au minimum de techniciens pour en assurer la bonne marche,
04:04 pour vraiment vérifier que tout fonctionne.
04:07 Et donc dans ces spécialistes, il n'est pas exclu,
04:10 je dis bien le terme c'est "il n'est pas exclu"
04:12 qu'il y ait l'envoi de soldats, de spécialistes militaires.
04:17 Mais encore une fois, pour vous rassurer,
04:19 il ne s'agit pas d'envoyer des troupes sur le front ukrainien,
04:22 c'est plutôt une volonté de dire à Vladimir Poutine,
04:25 nous n'abandonnerons pas l'Ukraine,
04:27 ne comptez pas gagner du temps, ne comptez pas sur le temps long,
04:31 l'Europe est unie et elle est derrière l'Ukraine pour assurer sa sécurité,
04:35 qui est aussi la sécurité de l'Europe.

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