Envoi de troupes en Ukraine: "Même sur le plan hypothétique, ce genre de déclarations sont très préoccupantes et dangereuses", pour le porte-parole de l’ambassade de Russie en France

  • il y a 7 mois
À l'issue de la conférence de soutien à l'Ukraine qui s'est déroulée à Paris ce lundi, Emmanuel Macron a affirmé que l'envoi de troupes occidentales sur le sol ukrainien ne pouvait "être exclu", bien qu'il n'y ait "pas de consensus aujourd'hui" pour envoyer de "manière officielle" des soldats sur place. Une position balayée d'emblée par Berlin, Londres et d'autres alliés de Kiev, ainsi que par les États-Unis qui "n'enverront pas de soldats combattre en Ukraine", selon la Maison-Blanche

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Transcript
00:00 Ça ne fait que prouver les propos évoqués déjà par le président français,
00:03 comme quoi il n'y a pas de tabou dans cette histoire.
00:07 Donc encore un tabou brisé, mais un tabou assez dangereux quand même,
00:12 parce que la présence des troupes occidentales sur le terrain en Ukraine
00:19 augmente énormément les risques de la confrontation,
00:22 d'un clash direct entre l'armée russe et les armées des pays de l'OTAN,
00:27 et ce qui peut aboutir à un moment donné à la troisième guerre mondiale.
00:33 Donc là il faut quand même s'en rendre compte.
00:37 Donc vous y croyez, au propos d'Emmanuel Macron ?
00:39 Vous croyez la France capable d'envoyer des troupes au sol en Ukraine ?
00:43 Vous savez, même sur le plan hypothétique, ce genre de déclaration,
00:47 c'est très préoccupant et c'est très dangereux.
00:50 Parce qu'on ne sait jamais, aujourd'hui on en parle à titre théorique,
00:53 demain peut-être ce sera mis en œuvre déjà en pratique.
00:57 Donc là, si vous vous souvenez, l'histoire de l'aide occidentale à l'Ukraine
01:02 a commencé par les gilets pare-balles et par les casques,
01:05 après c'était des armes, des munitions, après c'était des chars.
01:10 Aujourd'hui on parle des avions de chasse et on commence déjà à parler des troupes.
01:15 Donc là, quelle sera la prochaine étape ?
01:16 Donc vous dites qu'on ne cesse de franchir des lignes rouges
01:21 et que ça peut mener à une troisième guerre mondiale ?
01:23 Apparemment il n'y en a pas.
01:24 Toutes les lignes rouges dessinées au début du conflit en Ukraine sont toutes franchies.
01:30 Donc là, apparemment il n'y en a pas.
01:32 Il reste à savoir où sont les limites de cette spirale de folie.
01:36 Avec nous ce soir, Christophe Barbier, éditorialiste politique,
01:39 Ulysse Gosset, éditorialiste politique international,
01:42 et le lieutenant-colonel Guillaume Ancel, ancien officier et écrivain.
01:46 Merci à tous les trois d'être avec nous.
01:47 Là-dessus, Ulysse Gosset.
01:49 La première ligne rouge qui a été franchie, elle a été franchie par Vladimir Poutine
01:53 qui a envahi l'Ukraine.
01:54 C'était il y a deux ans.
01:56 Et c'est cette ligne rouge qui est déjà la cause de tous les malheurs de l'Ukraine
02:00 et je dirais du monde d'une certaine manière
02:02 parce que ça a évidemment provoqué un choc global.
02:04 Aujourd'hui, le président de la République veut surtout adresser un message à Poutine.
02:09 Et la question qu'on peut poser aux porte-parole de l'ambassade de Russie aujourd'hui, c'est
02:13 est-ce que Poutine a bien conscience que
02:16 s'il n'y a pas négociation, s'il n'y a pas cesser le feu,
02:18 s'il n'y a pas retrait des troupes russes pour que l'Ukraine retrouve sa souveraineté
02:22 et ses frontières de 1991, accepté par la Russie,
02:26 eh bien il y a effectivement un danger de voir un plus grand engagement des Occidentaux.
02:32 Est-ce que le signal envoyé au Kremlin a été reçu ?
02:36 Tout d'abord, Ulysse Gosset, la cause de tous les malheurs de l'Ukraine,
02:40 c'est le régime qui s'est installé à Kiev en 2014
02:43 grâce à un coup d'État sanglant et légitime.
02:46 Le régime qui a pris en otage tout le pays et tout le peuple ukrainien.
02:50 Le régime qui a déclenché une guerre fratricide dans le Donbass en 2014,
02:54 faisant 14 000 morts.
02:56 Donc là, c'est ça la cause des malheurs.
02:58 Et pour éradiquer...
02:59 Il n'y a pas eu de coup d'État et...
03:01 Non, non, non, non, non, non, non.
03:02 Il y avait un coup d'État quand même, armé, sanglant, avec des morts.
03:05 Et la Russie occupe le Donbass.
03:07 Est-ce qu'il y a eu une invasion russe en 2022 ?
03:10 Non, non, non, je continue.
03:11 Justement, pour éradiquer les causes de ces malheurs,
03:14 la Russie est intervenue en février 2022
03:16 pour mettre fin à cette guerre civile à l'intérieur de l'Ukraine,
03:20 pour protéger les gens russes et les russophones.
03:22 Mais ça, c'est une réécriture de l'histoire.
03:23 Dans le Donbass...
03:24 C'est une réécriture de l'histoire.
03:25 C'est pas la réécriture, c'est l'histoire.
03:27 C'est déjà l'histoire.
03:28 On peut dire que la guerre a commencé en 2014.
03:30 La guerre a commencé en 2014,
03:32 mais elle s'est aggravée par l'invasion de la Russie en 2022.
03:35 Non, non, non, elle n'a pas s'aggraver.
03:36 Donc la Russie est intervenue pour mettre fin à cette guerre,
03:38 et elle va mettre fin à cette guerre.
03:40 Donc là, c'est juste la question du temps,
03:42 par les voies diplomatiques, par les voies militaires,
03:43 peu importe, la Russie va atteindre ses objectifs
03:45 et la guerre sera terminée.
03:47 Ma question était, est-ce que le signal est entendu au Kremlin ?
03:50 Écoutez, mais au Kremlin, en tout cas,
03:52 cette déclaration a été, bien sûr, entendue par le Kremlin,
03:55 a retenu l'attention du Kremlin,
03:57 mais bien sûr, cette déclaration constitue un élément nouveau
04:01 dans le discours du président français,
04:03 mais pas trop nouveau,
04:05 car en principe, les militaires occidentaux
04:08 sont déjà présents sur le terrain depuis très longtemps,
04:11 sous différentes formes, en tant que spécialistes militaires,
04:14 conseillers militaires, services de renseignement,
04:17 et les mercenaires, bien sûr.

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