ÉDITO - Macron va-t-en guerre

  • il y a 7 mois
Regardez L'édito d'Alba Ventura du 28 février 2024 avec Alba Ventura.

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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 Il est 7h17. RTL matin.
00:05 Bonjour Alba Ventura. Bonjour à tous. Emmanuel Macron a surpris tout le monde en évoquant l'hypothèse d'une offensive terrestre européenne en Ukraine, autrement dit
00:14 une guerre contre la Russie. Cela lui a valu des critiques de Jean-Luc Mélenchon, de Marine Le Pen.
00:18 Avant de parler du fond, que pensez-vous de ceux qui disent que le président a cherché à allumer un contrefeu à la crise agricole ?
00:24 Non mais pardon, mais c'est absurde.
00:26 Imaginez qu'un chef d'Etat s'amuse à quasiment déclarer la guerre à la Russie pour détourner l'attention d'une colère sociale.
00:32 Ce n'est pas sérieux. Il faut arrêter de raconter n'importe quoi.
00:34 En revanche, ce qui est tout à fait sérieux, c'est qu'il y a depuis des semaines et des mois une pression de la Russie vis-à-vis de la France.
00:41 Mais pas seulement. Mais la France a été prise pour cible par la Russie, je pense, aux propos agressifs de l'ancien président Medvedev,
00:47 aux cyberattaques, aux tentatives de désinformation ou encore à ses menaces d'abattre des avions français en mer Noire,
00:53 comme vous l'avez dit ici le ministre de la Défense Sébastien Lecornu.
00:56 Et donc tout ça explique qu'Emmanuel Macron est en quelque sorte monté le ton ?
00:59 C'est ça, mais c'est surtout une conjonction d'événements.
01:01 Il y a eu l'assassinat de l'opposant Alexei Navalny.
01:04 Il y a le fait que les Ukrainiens sont en difficulté.
01:07 Le fait que Joe Biden n'arrive pas à faire voter au Congrès américain son soutien à l'Ukraine.
01:11 Et que Donald Trump a déjà annoncé qu'il ne fallait pas compter sur lui pour soutenir l'Ukraine s'il était élu.
01:17 Tout ça remet l'Europe en première ligne.
01:19 Vous ajoutez à cela que l'Allemagne est faible et que le président Macron a à cœur de reprendre la main sur ce dossier.
01:25 Lui qui avait si longtemps voulu maintenir le dialogue avec Vladimir Poutine et qui se rend compte aujourd'hui que c'est une impasse.
01:31 Donc voilà pourquoi il a pris l'initiative de cette conférence sur l'Ukraine à Paris lundi soir,
01:36 en présence d'une trentaine de dirigeants étrangers.
01:39 Alors on l'a compris, les oppositions l'accusent de tous les mots par principe.
01:42 Est-ce que le président Macron n'est pas allé quand même un peu loin ?
01:45 Vous savez, Emmanuel Macron utilise une arme qui est une arme de président, de puissance nucléaire.
01:51 Et cette arme avait été résumée par François Mitterrand qui avait dit "la dissuasion c'est moi".
01:56 Et bien c'est ce que fait Emmanuel Macron.
01:57 Il n'est pas un vatanguerre au sens strict.
02:00 Il ne va pas envoyer des troupes sur le sol ukrainien, ni déclarer la guerre à Vladimir Poutine.
02:04 Et puis vous avez vu, il a tout à fait conscience d'être isolé.
02:06 Puisqu'hier, des Européens aux États-Unis, en passant par le Royaume-Uni et l'OTAN, personne ne l'a suivi.
02:12 Mais le fait de dire "j'assume d'ouvrir ce débat", "j'assume de prendre mes responsabilités face à Poutine"
02:18 lui permet d'être en pointe sur le plan européen.
02:20 Et puis aussi de jouer un coup politique intérieur.
02:23 C'est la raison pour laquelle il a demandé au gouvernement d'organiser un vote au Parlement sur le soutien à l'Ukraine.
02:29 Parce qu'il veut montrer aux Français, avant les élections européennes,
02:33 que lorsqu'il s'agit de défendre certaines valeurs,
02:35 le Rassemblement national et les Insoumis ne sont pas au rendez-vous.
02:39 de la France.
02:40 [SILENCE]

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