INVITE : Vincent Terrail-Novès, maire de Balma, où l'uniforme sera expérimenté dans deux écoles à partir de septembre.
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00:00 Nous sommes le mercredi 28 février 2024 à 8h moins le quart, c'est le quart d'heure toulousain,
00:04 vous connaissez le principe, hop vous appelez.
00:05 Vous en dites quoi ce matin du retour de l'uniforme à l'école ?
00:09 Est-ce que c'est une bonne ou une mauvaise idée ?
00:10 Vous nous appelez 05 34 43 31 31, il y a déjà Laurent et Marlène de Toulouse
00:15 qui vont passer à l'antenne dans un instant, il y a aussi Michel de Carcassonne qu'on va entendre
00:20 et puis surtout le maire de Balma qui est avec nous ce matin.
00:22 Bonjour Vincent Terra et Noves.
00:23 Bonjour.
00:24 Vous faites partie des 92 communes donc concernées par l'expérimentation de la tenue unique à l'école.
00:29 C'est le cas aussi de Béziers dans la région, donc Balma à partir de septembre.
00:32 Pourquoi cette expérimentation dans votre commune ?
00:34 Alors pour deux raisons, d'abord la première raison c'est qu'on y a vu avec mon adjoint Sophie Laman,
00:39 un moyen de lutter contre les discriminations ou le harcèlement
00:41 même si on n'a pas de cas qui sont particulièrement signalés à Balma, c'est le premier point.
00:46 Le deuxième point c'est que ça remet aussi un cadre à l'institution nationale de l'éducation
00:52 et aujourd'hui quand vous écoutez les enseignants, il y a un besoin de respect qui se fait jour.
00:58 Les enseignants se trouvent moins respectés qu'auparavant
01:00 et donc on a pensé que c'était intéressant d'essayer de remettre un cadre à cette institution.
01:05 Vous savez, je rencontre des parents, on a parfois une tenue unique dans les clubs de sport.
01:10 Les enfants ont un lien d'appartenance grâce à cette tenue unique dans les lieux de sport
01:15 et pourquoi est-ce qu'ils n'auraient pas ce sentiment d'appartenance, d'unité
01:18 au sein de l'institution d'éducation nationale ?
01:21 On en parle justement ce matin, 05 34 43 31 31.
01:24 – Vous parlez de discrimination, il y a Marlène qui est plutôt favorable avec votre avis,
01:28 notamment Marlène qui est plutôt favorable avec le port de l'uniforme.
01:34 Bonjour Marlène.
01:35 – Bonjour, je suis de l'institution d'éducation nationale.
01:37 – Oula, il y a un petit peu de décalage.
01:38 – Ah, vous êtes en train de nous regarder sur France Refrain.
01:40 Baissez le son de votre télé, on vous reprend dans un instant Marlène.
01:42 On prend Michel du côté de Carcassonne. Bonjour Michel.
01:45 – Oui bonjour, alors moi je suis entièrement pour, pour deux raisons.
01:50 Bon la première, il faut remettre l'église au centre du village.
01:54 Et la deuxième, dans les années 70, puisque j'ai passé le bac en 71,
02:00 au lycée dans ces années-là, on avait obligation d'avoir une blouse bleue.
02:06 Alors qu'à côté était le collège qui était à Mitoyen,
02:11 et eux ils avaient une blouse grise.
02:13 Et c'était une obligation, et on fournissait la blouse,
02:16 c'était pas l'établissement qui fournissait la blouse.
02:19 Mais on en revient un petit peu à ça en définitive, on a réinventé quoi.
02:25 – Alors Vincent Terraïnovès, là on parle de blouse dans les années 70,
02:28 ça sera quoi d'ailleurs à Balmain ?
02:31 On sait déjà à quoi il va ressembler cet uniforme ?
02:33 C'est un uniforme d'ailleurs.
02:35 – Juste pour que vous compreniez bien, à Balmain on a eu une méthode,
02:37 c'est la concertation.
02:38 Donc on a d'abord pris attache auprès des enseignants,
02:40 tous les enseignants étaient favorables à ce qu'on instaure l'expérimentation.
02:44 Donc à partir de là on est passé aux parents.
02:47 Et dans les relations, les négociations et le travail qu'on a eu,
02:50 la concertation avec les parents d'élèves,
02:52 ces derniers ont souhaité qu'on fournisse les hauts,
02:55 donc la ville fournira 4 polos manches courtes, 4 polos manches longues,
02:59 2 suites en coton à col rond pour permettre des rotations faciles
03:04 et pas que les parents aient à faire sans arrêt des machines,
03:06 des lessives pour remplacer les vêtements.
03:08 – Quelle couleur d'ailleurs ?
03:10 – Polo blanc, suite gris.
03:12 Et les parents ont souhaité que par contre, contrairement à la proposition
03:14 que j'avais faite, ce soit eux qui fournissent les bas,
03:18 parce qu'il peut y avoir des aspects morphologiques
03:21 pour certains enfants qui ne sont pas évidents,
03:22 donc ils ont préféré eux-mêmes continuer à fournir les bas,
03:25 par contre avec une couleur unique qui est le bleu marine.
03:28 Donc les familles fourniront le bas bleu marine sauf les survêtements,
03:33 donc ce sera des pantalons de ville ou des jeans, et nous fournirons le haut.
03:37 – Donc on n'est pas du tout dans l'uniforme britannique façon Harry Potter,
03:40 le blazer, le blason de l'école, on n'est pas du tout dans ça ?
03:43 – Non, notre travail ça a été de le faire accepter et adopter par les partenaires,
03:47 c'est-à-dire les enseignants et les parents d'élèves.
03:49 Et donc moi dans la concertation, j'ai fait en sorte qu'il y ait une adhésion
03:52 d'un grand nombre de parents d'élèves, et ça passait justement par le fait
03:56 que les pantalons c'était eux qui les fournissaient.
03:58 – Merci à Michel à Carcassonne, nous avons 534-43-31-31,
04:01 avec Marlène de Toulouse qui a baissé le son de la télé, bonjour Marlène.
04:06 – Oui bonjour.
04:07 – Votre avis alors sur l'uniforme ?
04:09 – Eh bien, avis favorable, favorable pour plusieurs choses,
04:13 c'est que moi j'ai eu un enfant qui était à l'école,
04:16 et après il était scolarisé en privé,
04:21 mais il y avait quand même déjà des caractéristiques,
04:25 des groupes qui se faisaient par rapport à l'habillement,
04:28 voilà, l'uniforme pour, parce que déjà ça met tout le monde sur un pied d'égalité,
04:35 et l'important c'est l'apprentissage et non pas un uniforme,
04:40 et moi j'ai vu des enfants, ça s'est déjà fait sur l'école des Ursulines,
04:46 c'est une école privée, les enfants étaient dans le bus avec un pull bleu marine,
04:51 un petit polo ou une petite chemise blanche,
04:55 le nom de l'école était dessus, ils n'avaient pas l'air malheureux du tout,
04:59 et ce qu'il faut comprendre c'est qu'après, dans la vie,
05:02 il y a plein plein plein plein plein de marques,
05:04 parce qu'on ne peut pas je pense le dire,
05:07 où les adultes portent des uniformes et ils ne sont pas malheureux,
05:10 ils sont obligés de le porter pour gagner de l'argent.
05:13 Donc les enfants, ce qu'ils doivent gagner c'est de bonnes notes à l'école,
05:16 ça met un peu un pied d'égalité entre parents et enfants,
05:20 et je trouve que c'est très très très bien.
05:22 Je suis pas loin de Balma, et j'ai entendu que du bien de ça,
05:27 enfin il y en a beaucoup qui sont favorables.
05:28 - Bon, merci Marlène.
05:30 Par contre il y a Laurent à Toulouse qui lui n'est pas du même avis.
05:32 - Oui, 05 34 43 31 31, il y a débat ce matin,
05:35 et beaucoup beaucoup d'appels, celui de Laurent fait partie.
05:38 Bienvenue Laurent !
05:39 - Oui bonjour !
05:40 - Alors vous, vous en pensez quoi ?
05:42 - Pour moi c'est un petit peu un coup d'épée dans l'eau,
05:44 parce que voilà, on parle de discrimination sociale,
05:49 vu que là on va prendre le cas de Balma,
05:52 il n'y aura que le haut qui sera fourni,
05:54 les parents, mis là par la couleur, ils auront le choix du pantalon,
06:00 donc déjà au point de vue marque, là ça va se voir.
06:03 Il y aura aussi une différence au point de vue des cartables,
06:06 il y en a qui pourront se payer des super cartables d'autres noms,
06:09 donc la discrimination sociale elle ne va pas disparaître.
06:13 Après, monsieur le maire de Balma, il a parlé de harcèlement,
06:18 c'est pas parce qu'on a le uniforme que le harcèlement va s'arrêter.
06:22 S'il y a des pauvres gamins qui ont un physique ingrat,
06:25 ou des choses comme ça, le harcèlement il sera quand même là.
06:28 Donc il ne faut pas repartir à la marière comme il y a 60 ans, 70 ans,
06:35 et repartir sur des choses comme ça.
06:38 - Vincent Tarignan, est-ce que vous répondez à vos remarques ?
06:40 - Monsieur le maire de Balma, qui faisait l'état de votre studio,
06:44 il va vous répondre, je crois.
06:46 - La première remarque, c'est que d'abord,
06:48 l'uniforme ne va pas régler tous les problèmes qu'il y a à l'école,
06:51 il faut le dire.
06:52 Il y a des enfants qui se font moquer
06:53 parce qu'ils ont des tenues vestimentaires particulières,
06:56 donc ça, on estime que ça peut être une solution au problème.
06:59 Mais ça ne réglera pas tous les problèmes.
07:00 Et la deuxième chose, c'est que peut-être Laurent, je crois, a raison,
07:05 c'est peut-être une mauvaise chose,
07:06 mais l'avantage c'est que c'est une expérimentation.
07:09 Et donc justement, ça permet de mesurer en temps réel
07:12 quels sont les avancées, les points positifs, les points négatifs de cet uniforme,
07:16 et à l'issue de ça, on en tirera toutes les leçons.
07:18 Je rappelle que ce sont des chercheurs qui vont faire ce bilan d'expérimentation,
07:21 donc c'est quelque chose de sérieux,
07:23 et tout l'avantage c'est justement qu'on expérimente,
07:25 on n'impose pas, on expérimente.
07:26 Et nous, on a été favorable à ça, on voit que c'est très tranché dans la société.
07:29 Ils en sont pour, ils sont contre, il faut le voir sur le terrain.
07:32 Qu'est-ce que ça apporte ?
07:33 - Mais Vincent Tarénouvel, est-ce que ce n'est pas un faux problème uniforme ?
07:36 Il n'y a pas des problèmes plus urgents dans l'éducation nationale ?
07:38 - Il y a des problèmes plus urgents,
07:39 le problème notamment du remplacement des enseignants,
07:41 auquel la ministre Belloubet est en train de s'attaquer,
07:44 Gabriel Attal avait commencé à le faire quand il était ministre de l'éducation nationale.
07:47 J'ai dit que ça n'allait pas régler tous les problèmes.
07:49 Mais ça règle une partie des problèmes,
07:51 ça redonne du cadre et du respect à cette institution qui en a besoin.
07:55 Ça peut aussi recréer des vocations,
07:56 parce qu'on a des enseignants qui ne veulent plus faire ce métier
07:59 parce qu'ils ne se sentent pas respectés.
08:00 Et puis après, il y a le côté pratique un peu amusant,
08:02 je croise des parents dans la rue qui me disent "merci monsieur le maire,
08:04 parce que terminer la sérénade tous les matins,
08:07 de savoir quelle tenue on met,
08:08 on a gagné 5 ou 10 minutes avec nos enfants".
08:10 - 05343131, direction Saint-Lys, au sud-ouest de Toulouse,
08:15 avec Isabelle, mais surtout Maya, c'est Maya que j'ai au téléphone.
08:18 Bonjour Maya !
08:19 - Bonjour !
08:20 - Bonjour Maya, quel âge ?
08:22 - 10 ans.
08:23 - 10 ans, je peux te tutoyer ?
08:25 - Euh oui.
08:27 - En direct sur France Blogstanie, tu avais un message à faire passer.
08:30 - Oui, en fait, si on a tous le nom de tête et qu'on a des uniformes,
08:35 ils vont se tromper de prénom et du coup...
08:40 - Je ne pense pas.
08:42 Ils ne vont pas vous reconnaître ?
08:43 - Bah oui, voilà.
08:44 - Oh non, quand même !
08:46 - Maya, tu sais, quand tu es assise en classe,
08:48 tu as déjà que la partie du haut,
08:50 que tu as la moitié du buste qui dépasse
08:52 et c'est surtout à ton visage et à ta tête.
08:54 Je pense que les enseignantes te reconnaissent
08:55 et ça, ça ne va pas changer Maya.
08:58 - Merci.
08:59 Et aussi ?
09:01 - Et aussi, je n'ai pas rapport parce que moi,
09:05 personnellement, je n'aime pas avoir le même visage que tout le monde.
09:09 - C'est possible.
09:10 - Effectivement, c'est un autre débat et ce sera compliqué peut-être.
09:14 Merci Maya en tout cas.
09:15 - Merci Vincent de Tarenovès.
09:17 - Merci à vous de venir en studio ce matin.
09:19 Bonne journée à vous.
09:20 - Le débat continue, si vous le souhaitez,
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