Linda Kebbab : «Il est important de reconnaître que ce policier a été tué parce que policier»

  • il y a 6 mois
La déléguée nationale unité SGP, Linda Kebbab, sur l'interrogatoire de l'accusé lors du procès Masson : «Il est important de reconnaître que ce policier a été tué parce que policier»
Transcript
00:00 Alors il y a deux choses, il y a d'abord les faits, les contradictions permanentes de l'accusé,
00:05 qui est parfois même contredit par son avocat, puisque tentant le tout pour le tout durant les débats,
00:10 l'avocat a presque voulu faire croire que Eric n'avait même pas son arme,
00:15 pour justifier que peut-être son client ne savait pas que c'était un policier.
00:18 Or, dans le même temps, son client dit qu'Eric a posé sa main sur son arme.
00:22 Bon, déjà, dans la mise en scène entre l'avocat et le client,
00:25 il y a peut-être des couacs entre le réalisateur et le comédien.
00:29 Et puis, évidemment, cette mise en scène autour de la famille,
00:33 ces aveux, ou plutôt ces demi-aveux, qui ne satisfont pas,
00:39 parce qu'ils ne vont pas jusqu'au bout de la démarche,
00:41 ils se font au moment où la mère de l'accusé est à la barre.
00:46 Elle se contredit, elle ment, elle est offensive, même à l'égard de l'avocat de son fils,
00:51 c'est-à-dire à quel point même le fait d'être revêtu d'un habit d'auxiliaire de justice
00:57 lui est réprouvable.
00:59 Et puis, c'est pendant ce comportement qui en dit long, malheureusement,
01:04 sur, tout à l'heure on parlait de la morale, de la structure morale de l'enfant,
01:08 mais qui en dit long sur ce qu'elle a fait de son fils,
01:11 et bien c'est à ce moment-là que maître Berton s'adresse à son client
01:15 et lui ouvre la voie et lui donne possibilité de s'exprimer encore
01:18 dans une mise en scène qui est grossière.
01:20 Moi, j'ai une pensée pour la famille d'Eric, qui est très digne,
01:24 qui sort de la salle quand les mots sont insupportables et inentendables,
01:28 quand l'indécence est au paroxysme, comme au moment où la sœur de l'accusé,
01:32 ne sachant pas que son frère vient d'avouer, elle est à la barre en tant que témoin,
01:36 et elle continue la mise en scène, vous savez, la première version
01:39 qui avait été élaborée entre l'avocat et le client, à savoir mon frère est innocent,
01:45 le juge l'a évidemment laissé parler avant de lui dire "votre frère vient d'avouer".
01:49 C'est bon, enfin, on baissait le rideau quoi.
01:52 Et toujours cette indécence permanente.
01:54 C'est important la reconnaissance de cette circonstance aggravante,
01:57 parce que oui, il faut reconnaître qu'Eric a été tué parce que policier.
02:01 Eric avait son brassard en main, l'acheteuse, celle qui prend partie
02:06 dans le trafic de stupéfiants, a reconnu qu'il avait le brassard en main.
02:10 Je n'ai pas envie de croire qu'un acheteur de stupes ait envie d'avoir
02:14 une version favorable à l'égard d'un policier et de mentir pour lui.
02:17 Donc évidemment qu'il avait le brassard en main, évidemment qu'il a crié police,
02:21 Romain, le coéquipier d'Eric, le confirme.
02:24 Évidemment qu'une fois qu'il a tué Eric, et alors que Romain continuait à crier police,
02:29 le mis en cause, l'accusé a continué de tirer en direction de Romain,
02:36 heureusement, sans parvenir à le toucher.
02:38 Donc cette circonstance aggravante, il est important de la reconnaître.
02:41 Il est important de reconnaître que ce policier a été tué parce que policier.
02:45 C'est ce que vous voulez.
02:46 [Musique]
02:49 [SILENCE]

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