• l’année dernière
La déléguée nationale UNITÉ SGP, Linda Kebbab, était l'invitée de La Matinale. Cette dernière a réagi aux décès des trois policiers dans le Nord. «On entre dans la police avec des étoiles plein les yeux et malheureusement les policiers vivent des déconvenues, dans leur administration, qui est ingrate et froide... »

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Transcription
00:00 On rentre souvent dans la police les étoiles plein les yeux avec la conviction qu'on va défendre la veuve et l'orphelin.
00:05 Et d'ailleurs, je rends hommage aussi à nos collègues qui sont morts en prenant en charge une jeune fille mineure
00:13 qui venait se présenter pour des faits de viol en flagrance et qui l'ont pris en charge au-delà de leurs obligations
00:20 pour éviter qu'elle ne soit absolument victime de son bourreau et du fait d'une enquête qui n'aurait pas pu être bien menée,
00:26 ils l'ont menée à l'hôpital pour qu'elle puisse subir les constatations médico-judiciaires nécessaires pour pouvoir établir la procédure.
00:32 Et c'est malheureusement dans ce contexte héroïque qu'ils sont décédés.
00:35 Et oui, les policiers rentrent avec des étoiles plein les yeux et malheureusement ils vivent des déconvenues.
00:40 Ils vivent des déconvenues dans leur administration qui n'est pas reconnaissante.
00:43 Je dirais même qui est ingrate, qui est froide à leur regard, qui voit les policiers comme de simples numéros
00:48 et qui malheureusement parfois aussi, quand ils disparaissent, voit de simples numéros à devoir remplacer.
00:53 Et puis il y a évidemment ce métier qui est de plus en plus difficile au quotidien avec une société qui est de plus en plus violente.
00:59 Il ne s'agit pas de pécuniaire ou de rémunération, il s'agit juste d'être confronté au quotidien à une société qui est difficile.
01:04 Et évidemment nos collègues souvent nous disent qu'ils n'y arrivent plus,
01:08 ils ne sont pas entendus par une administration qui ne fait pas de suivi psychique ou psychologique à la hauteur.
01:12 Et puis souvent les collègues nous disent "eh bien on a le sentiment d'être immobilisés dans notre vie de policier".
01:18 On a beaucoup de policiers qui sont ici, vous savez des régions qui ne sont pas forcément de la plaque parisienne ou des grosses agglomérations,
01:23 qui aspirent qu'à rentrer chez eux, à retrouver leur famille, parce qu'ils vivent au quotidien dans un métier qui les désociabilise totalement.
01:29 Et donc ces personnes-là ne pouvant bénéficier souvent de mobilité dans le cadre de notre administration,
01:34 eh bien se tournent vers les polices municipales qui, montant en puissance du fait de l'État qui a progressivement malheureusement
01:40 avancé sur le progématique, eh bien ces policiers se tournent vers les polices municipales.
01:44 [Musique]
01:47 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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