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Romain Puértolas, romancier et scénariste, présente son livre sur Xavier Dupont de Ligonnès dans l'émission Punchline présentée par Laurence Ferrari le 28/02/2024. 

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Transcription
00:00 - Oui, depuis la sortie du livre, depuis le 10 janvier, donc effectivement, je reçois alors
00:04 10 témoignages par jour, on va dire. Je reçois des photos. Il y a énormément de gens qui sont
00:09 persuadés d'avoir rencontré, croisé, avoir pris une photo. Alors pour l'instant, toutes les photos
00:15 que j'ai reçues, ce n'était pas lui, malheureusement. Et puis sur tous ces témoignages, en fait, il y
00:19 en a beaucoup qui sont inexploitables. On me donne des dates qui sont assez vagues et tout ça. Mais
00:23 sur ces 100%, on va dire, il y a un petit pourcent qui m'a servi, qui m'a donné de très bonnes pistes
00:28 et qui sont des personnes que j'ai pu rencontrer. Voilà, donc je fais des auditions. Je ne suis plus
00:34 dans la police, mais je suis reparti dans l'enquête. Et cette fois-ci, je ne suis pas seul. J'ai l'impression
00:38 d'avoir la France derrière moi et d'avoir tous ces témoins. - Et pour l'instant, de ces témoignages
00:42 qui vous arrivent, qui continuent à vous arriver depuis la sortie de votre livre, rien n'est
00:46 exploitable par la police, on est d'accord ? Pour la police ? - Oui, en fait. Bon, moi, je l'exploite de
00:52 mon côté. Mais c'est vrai qu'au niveau de la police, il y a longtemps que les recherches ont
00:56 été abandonnées. Il n'y avait plus de pistes. Voilà, il y a bien un cold case qui a été ouvert à Nanterre et
01:01 tout ça. Mais je peux vous dire que personne... Je suis le seul flic français, là, en ce moment, qui se lève
01:05 tous les matins pour chercher Xavier Dupont-Ligonnès. Ça, c'est évident. - 13 ans de cavale, c'est du déjà-vu.
01:11 Mais pour qu'on n'arrive pas à remettre la main dessus, il faut une organisation incroyable. Énorme, non ?
01:16 - Oui, non, il faut se reprendre. - C'est pas tant que ça. - Oui, non, ça dépend, vous savez. Alors déjà, les fugitifs, ce qu'ils font, c'est
01:23 beaucoup trouver l'abri chez une ancienne copine. Et si vous regardez l'affaire Xavier Dupont-Ligonnès, il y a des ex-maîtresses,
01:29 des ex-petites copines partout. C'est assez incroyable dans l'affaire. Et donc, voilà, pour rester... Moi, c'est la thèse que j'avais émise,
01:38 donc de retrouver une ex-copine et de rester chez elle le temps que ça se calme. Voilà, bon, effectivement, 13 ans sont passées.
01:44 Mais il y a énormément de manières de rester. On se dit « Mais comment on peut tenir 13 ans comme ça, sans travailler ? ».
01:49 Il y a beaucoup de gens qui font ça. C'est pas quelque chose d'assez extraordinaire, on va dire.
01:55 - Donc vous êtes persuadé qu'il est vivant, en fait ? - Ah, pour moi, il est vivant, bien entendu.
01:58 - En aucun cas, vous vous dites qu'il s'est suicidé. - Ah ben non, alors ça, c'est quelque chose que je démonte tout de suite dans le roman.
02:02 C'est quelque chose qu'on n'aurait jamais dû en parler parce que tout ce qu'il a fait à Nantes pendant les 7 jours où il était là-bas
02:08 avant de partir en direction de Roquebrune a été fait dans le seul objectif qu'on ne découvre jamais les corps, qu'on ne s'intéresse jamais plus à eux
02:17 et qu'ils puissent recommencer une vie ailleurs. Il n'y a rien qui apporte qu'ils disent qu'il a un comportement suicidaire. Rien du tout.
02:24 - Il laisse une lettre très précise où il fait croire qu'il part à l'étranger, c'est ça ? Où tout est planifié ?
02:28 - Oui, qu'il était infiltré par la DEA, il raconte n'importe quoi, par les stups américains, des choses comme ça, voilà.
02:34 Mais tout est fait pour qu'on ne s'intéresse pas du tout à lui. Et c'est pour ça qu'il part.
02:38 Il est persuadé quand il se balade pendant son trajet jusqu'à Roquebrune, qu'il va à l'hôtel, qu'il dépense de l'argent, distributeur automatique,
02:44 qu'on le voit partout, tout ça, parce qu'il n'est pas recherché par la police à ce moment-là et parce qu'il est persuadé qu'on ne va jamais découvrir les corps.
02:50 Donc on ne va pas s'intéresser à lui a posteriori.
02:53 - Et la dernière trace tangible qu'on éduque, c'est devant un distributeur automatique à Roquebrune, sur argent, c'est bien ça ?
02:57 - Exactement. On a d'autres choses qui ne sont pas avérées à 1000%. On a des caméras de surveillance,
03:04 on a des témoignages à Versailles le 9 juin, c'était juste après. On a Lançon-Provence, donc à un péage.
03:10 On a les Ulysses aussi, pas très loin de Paris, mais c'est vrai que les images ne sont jamais assez exploitables,
03:15 comme je le dis dans le livre pour expliquer un peu, pour rire. On a des images précises de Mars.
03:20 Par contre, les caméras de surveillance, on ne peut voir personne à 5 mètres.
03:24 - Bon.
03:25 [Musique]
03:27 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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